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La ville passe et court, je m’y sens étranger.
Voyeur, contemplatif, spectateur malgré moi
De la marée humaine, froide et toujours pressée,
Indifférente aux autres et repliée sur soi.
Au fond de leurs pupilles, l’agressivité
En un rempart ultime referme à double tour
Tout essai déjà vain, toute velléité
D’établir un contact par un simple « Bonjour. »
Silhouettes filantes, marée d’indifférence,
Gavés de certitudes, ils avancent pressés
Regardant leurs nombrils avec pour évidence
Que c’est autour de lui que la Terre doit tourner.
La détresse, la souffrance, l’angoisse, la pauvreté
Sont de lointains concepts au parfum repoussant.
Vite, toujours plus vite, le temps leur est compté
Pour mourir sans panache, égoïstes et contents.
Mais parfois une fleur éclot sur le pavé,
Fertile nourriture que leur indifférence.
Avec délicatesse, irradiant de bonté
Elle sourit alentours de toute sa bienveillance.
Peut être, avec bonheur, aura-t-elle le temps
De quelque bonne action, de générosité
Avant que par la foule, marchant, trottant, courant
Elle ne disparaisse, mais… a-t-elle existée ?
Pas même le temps pour moi d’esquisser un seul geste,
Noyé dans la cohue, je me sens impuissant,
Désarmé, incapable, imbécile et, du reste,
La foule m’emporte au loin comme un vaste océan.
Suis-je si différent des ombres qui m’entourent ?
Ai-je en moi la puissance de pouvoir résister ?
Ou est-ce que je sombre, piano, jour après jour
Sans même m’en rendre compte, sans même me voir plonger ?
votre commentaire -
- Bonjour, ça va ?
- Non.
- Moi aussi, je vais bien…bla bla bla
J’adore les habitudes des conventions sociales…
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