• Pour que tu m'entendes
    mes mots
    parfois s'amenuisent
    comme la trace des mouettes sur la plage.

    Collier, grelot ivre
    pour le raisin de tes mains douces.
    Mes mots je les regarde et je les vois lointains.
    Ils sont à toi bien plus qu'à moi.
    Sur ma vieille douleur ils grimpent comme un lierre.

    Ils grimpent sur les murs humides.
    Et de ce jeu sanglant tu es seule coupable.

    Ils sont en train de fuir de mon repaire obscur.
    Et toi tu emplis tout, par toi tout est empli.

    C'est eux qui ont peuplé le vide où tu t'installes,
    ma tristesse est à eux plus qu'à toi familière.

    Ils diront donc ici ce que je veux te dire,
    et entends-les comme je veux que tu m'entendes
    Habituel, un vent angoissé les traîne encore
    et parfois l'ouragan des songes les renverse.
    Tu entends d'autres voix dans ma voix de douleur.
    Pleurs de lèvres anciennes, sang de vieilles suppliques.

    Ma compagne, aime-moi.
    Demeure là.
    Suis-moi.
    Ma compagne, suis-moi, sur la vague d'angoisse.

    Pourtant mes mots prennent couleur de ton amour.
    Et toi tu emplis tout, par toi tout est empli.

    Pablo Neruda


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  • "Chaque voyage est le rêve d'une nouvelle naissance"

    (Jean Royer)


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  • Sauve-moi

    Sauve-moi du pays des ombres et de l'hiver où je glisse inexorablement
    Chaque jour m'éloigne un peu plus de moi-même
    Et si tu m'aimes...
    Sauve-moi, vers l'enfance me renvoyant

    Montre-moi ce que j'étais sans carapace hostile ou aguicheuse.
    Comme l'avènement de mai, je serai là lorsque tu diras « Assez ! »
    Qu'il est temps de retrouver un printemps pour nos deux cœurs fatigués
    De songer à l'été qui réunit et enserre fertilement les graines hasardeuses.

    Puits de richesse né, mon sanctuaire peu à peu s'est glacé.
    Morne vie de solitude en cocon bourdonnant et peuplé ...
    Des fantômes passent et se répondent, me frôlent sans jamais m'assouvir.
    Où peut tendre mon âme si elle n'a pas trouvé sa jumelle en désirs ?


    Tout ce qui a marché en moi a toujours marché seul, en vaines attentes.
    Pas de réponses à mes suppliques, mon amour se donne et se noie.
    Pas de semonces à mes répliques, mon âme se tord et se boit
    De quête constante de l'idéal en concessions apparentes.


    Mes monts et mes vallons vierges ont disparu pour toujours, bridés d'ailes
    C'est une plaine asséchée qui me renvoie son image, lorsque je sonde les reflets qui me flagellent...
    Ces implacables miroirs  où les coulures des fards brillent odieusement!
    Des Beautés que je perçois encore, rien à partager véritablement.

    Aucun œil affuté pour voir le paradis près de moi.
    Et il est si près pourtant, pourquoi ne le voit-on pas ?
    Mon heure est encore à venir,
    Je veux être présente avenir...

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    Alors, sauve-moi !

    Ligeia


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  • "L'Amour passe au travers des haines comme la lumière dans les atomes."

    Jean-Pierre Guay

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  • "Toute pensée efface un rêve."

    Henri Petit


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