• .... de Yasunari Kawabata.         

    Il trainait dans ma bibliothèque depuis un certain temps... Je viens de le terminer, il se lit d'un trait, si vous ne l'avez pas encore lu, je vous le conseille vivement, c'est étonnant...





    Résumé
    Eguchi est un vieux bonhomme. Conseillé par un ami, il se rend dans une maison fréquentée par des "vieillards" où l'on peut dormir avec de jeunes filles sous narcotique que rien ne peut réveiller. Cette maison des Belles Endormies sera l'occasion pour Eguchi de revenir sur son passé.


    Extrait:

    "Et veuillez éviter, je vous en prie, les taquineries de mauvais goût ! N'essayez pas de mettre les doigts dans la bouche de la petite qui dort ! Ça ne serait pas convenable !" recommanda l'hôtesse au vieil Eguchi. Au premier étage, il n'y avait que deux pièces, celle de huit nattes ou s'entretenaient Eguchi et la femme, et celle d'à côté, une chambre à coucher probablement ; quant à l'étroit rez-de-chaussée qu'il avait vu en passant, il ne semblait pas comporter de salon, de sorte que la maison ne méritait pas le nom d'hôtel. Nulle enseigne n'indiquait du reste que ce fût une auberge. D'ailleurs, le mystère de cette maison interdisait sans doute pareille publicité. L'on n'y entendait pas le moindre bruit. Hormis la femme qui avait accueilli le vieil homme au portail verrouillé et avec qui il conversait en ce moment même, il n'avait aperçu âme qui vive ; mais Eguchi, dont c'était la première visite, n'avait pu démêler si elle était la patronne ou une employée. Quoi qu'il en fût, mieux valait sans doute que le visiteur s'abstînt de poser des questions superflues".
    "Le sommeil la tenait engourdie jusqu'au bout des doigts de la main qu'Eguchi tout à l'heure avait serrée et secouée, et qui, retombée, gardait la position prise lorsqu'il l'avait lâchée. Quand le vieillard tira à lui son propre appui-tête, la main de la fille retomba. Eguchi, le coude sur l'appui-tête, contempla la main. » On dirait vraiment qu'elle est vivante », murmura-t-il. Qu'elle fût vivante, il n'en avait jamais douté, et il murmurait cela qui signifiait qu'il la trouvait charmante, mais à peine proférées, ces paroles avaient pris une résonance inquiétante. La fille, endormie sans qu'elle se doutât de rien, avait perdu conscience, mais encore que le cours de son temps vital n'en fût point suspendu, n'en était-elle pas moins plongée dans un abîme sans fond ? Cela ne faisait pas d'elle une poupée vivante, car il n'existe point de poupée vivante, mais l'on en avait fait un jouet vivant afin d'épargner tout sentiment de honte à des vieillards qui n'étaient plus des hommes. Ou mieux encore qu'un jouet, pour des vieillards de cette sorte, elle était, qui sait, la vie en soi. Une vie qui pouvait être ainsi touchée en toute sécurité. Pour les yeux presbytes d'Eguchi, la main toute proche de la fille semblait plus douce encore et plus belle. Elle était lisse au toucher, mais la finesse de sa texture échappait à la vue."
    "Le vieil Eguchi, lui, s'était oublié, et comme s'il avait oublié de même qu'elle était une victime, de son pied il cherchait à tâtons la pointe du pied de la fille. Car c'était le seul endroit de son corps qu'il ne touchait pas. Les orteils étaient longs et se mouvaient gracieusement. Leurs phalanges se pliaient et se dépliaient du même mouvement que les doigts de la main, et cela seul exerçait sur Eguchi la puissante séduction qui émane de la femme fatale. Jusque dans le sommeil, cette fille était capable d'échanger des devis amoureux rien qu'au moyen de ses orteils. Le vieillard toutefois se contenta de percevoir leurs mouvements comme une musique, enfantine et imparfaite certes, mais enchanteresse, et il resta un moment à la suivre."

    Bon week -end et bonne lecture!


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  • Il y a des gens qui forcent l'admiration, il y en a pas mal en fait...
    Certains sont sous les feux de la rampe et puis d'autres s'activent tout aussi bien, peut-être mieux même tapis dans l'ombre....

    Aujourd'hui, moi, j'avais envie de parler d'elle parce qu'après ma Mère, je crois bien que c'est une des femmes que j'admire le plus...
    Elle a traversé tout comme beaucoup de nos familles, une époque tourmentée ou trop d' hommes, de femmes et d'enfants ont perdu la vie dans des conditions horribles...
    Passé ce drame, il y a eu des engagements et bien des années après, elle se battait encore pour nous les femmes... A ce titre et pour bien d'autres encore, je pense qu'elle mérite notre respect...

                                                                SIMONE VEIL

                                                               


     Déportée à l'âge de 17 ans à Auschwitz, Simone Weil épouse en 1946 Antoine Veil, futur collaborateur de Michel Debré et membre fondateur du Centre démocrate. Après des études de droit et de sciences politiques à l'IEP de Paris, Simone Veil devient magistrate. En 1969, elle entre en politique en rejoignant le cabinet de René Pleven, Garde des Sceaux. Mais sa véritable carrière politique démarre au début du septennat de Valéry Giscard d'Estaing ; ayant décidé de féminiser son gouvernement, il l'appelle au ministère de la Santé. Elle libéralise l'accès à la contraception et s'illustre faisant voter en 1975, la loi portant son nom sur l'interruption volontaire de grossesse. Ardente militante européenne, elle conduit la liste UDF aux premières élections européennes de 1979. Elue député, elle devient la première femme présidente du Parlement européen (1979-1982). En 1993, elle quitte ses mandats européens et rejoint le gouvernement Balladur pour s'occuper des Affaires sociales, de la Santé et de la ville, et devient la première femme ministre d'Etat. Depuis 1998, elle est membre du Conseil constitutionnel. Parallèlement, Simone Veil soutient de nombreuses associations à vocation européenne, telle que le Fonds européen pour la liberté d'expression, ou encore la Fondation de l'Europe des sciences et de la culture, dont elle est présidente d'honneur.


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  •                                                                                           
    Ma liberté
    longtemps je t'ai gardée
    comme une perle rare.
    Ma liberté,
    c'est toi qui m'as aidé
    à larguer les amarres,
    pour aller n'importe où
    pour aller jusqu'au bout
    des chemins de fortune,
    pour cueillir en rêvant
    une rose des vents
    sur un rayon de lune!

    Ma liberté
    devant tes volontés
    ma vie était soumise
    ma liberté,
    je t'avais tout prêté
    ma dernière chemise
    Et combien j'ai souffert
    pour pouvoir satisfaire
    toutes tes exigences!
    J'ai changé de pays,
    j'ai perdu mes amis
    pour garder ta confiance!

    Ma liberté,
    tu as su désarmer
    mes moindres habitudes
    ma liberté,
    toi qui m'as fait aimer
    même la solitude.
    Toi qui m'as fait sourire
    quand je voyais finir une belle aventure,
    toi qui m'a protégé
    quand j'allais me cacher
    pour soigner mes blessures!

    Ma liberté,
    pourtant je t'ai quittée
    une nuit de décembre.
    J'ai déserté
    les chemins écartés
    que nous suivions ensembles,
    lorsque, sans me méfier,
    les pieds et poings liés
    je me suis laissé faire,
    et je t'ai trahi
    pour une prison d'amour
    et sa belle geôlière!
    et je t'ai trahi
    pour une prison d'amour
    et sa belle geôlière!

                 Paroles: Georges Moustaki chanté par Serge Reggiani.


     D'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours adoré  cette chanson..... Ma liberté, je ne t'ai point trahi ...
    Je t'ai offert plus de grandeur en la partageant avec celui sans qui je ne serais plus libre, justement....

                                                                                                         




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  •                                     

    Au détours d'une de vos photos vous êtes abandonnée, sensuelle, seulement éveillée dans vos rêves.

    J'ai suivi tous vos contours du doigt, des doigts, souffle court, retenu.
    Tremblant un peu d'excitation. Trouvant mon doigt grossier pour une telle épure...
    Vous avez du aimer, tant vos photos sont un éclat de vous.

    Curieux de le savoir, j'ai voulu transmettre dans l'éther le plaisir de ce toucher, partager avec vous, si seule là-bas au loin.
    Je vous ai prise ...sur photoshop ! ! !

    Utilisant le lasso, je vous ai fixée.
    Attirée toute à moi ... Plume, pinceaux, vous ont détourés, avec patience, application, douceur, ne laissant aucun pixel par vous ignoré.

    Des heures, pour vous dégager du fond et ne garder que les formes.

    J'ai troublé votre image à petites touches de flou, annulant chaque fois pour voir si ... vous sentiriez cette émotion des corps.
    J'ai su que nous avions atteint un niveau, un état de communication intense, quand l'ordinateur s'est brutalement planté !

    Il n'y a pas d'erreur, vous me percevez !...



    37 commentaires
  • Il y a des périodes ou tout ce qu'on aime c'est le rouge, des périodes ou tout ce qu'on demande c'est un bon steack tartare, des périodes ou nous serions mieux dedans que dehors, des périodes cafés, des périodes ou tout est beau, des périodes rock ...et ... tout et son contraire... En ce moment pour moi, c'est ...

                                  

                                                                              et vous?...

           


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