• Faut que je le dise. Tu ne le liras pas mais faut que ça sorte.

    Hier, j'ai eu très mal à cause de notre conversation sur le trouble de la personnalité limite. Je t'ai à peine dit que je me reconnaissais dedans que tu es partie au quart de tour en me disant que de toute façon, tout le monde pouvait se dire borderline parce que tout le monde en a les symptomes. Y compris toi, m'as-tu dit qui en a 90% mais qui N'est PAS borderline. Tu t'es sentie attaquée parce que tu as interprété mes paroles en croyant que je pensais que tu ne pouvais pas me comprendre. Tu t'es mise en colère et ça m'a fait mal.

    En ce qui me concerne, je n'ai pu parler de ce trouble qu'avec une seule personne. Un psychothérapeute très engagé dans sa reconnaissance en France. Lui, me voit borderline. Mais comme il est justement très engagé, je cherchais des personnes avec qui je pourrais en discuter objectivement, puisque les psys avec lesquels j'ai été en contact, ne veulent pas. J'avais l'impression que je pouvais le faire avec toi. Et une fois de plus, je me suis prise une baffe. Pas question d'en discuter puisque de toute façon, ce sont des symptomes qui sont présents dans beaucoup de troubles de la personnalité. Et puis... qu'est ce que ça me donnera de mettre un nom sur mes problèmes??? Voilà... une simple question aurait pu venir "Pourquoi dis-tu cela? En quoi t'y reconnais-tu?"... et là... on aurait pu discuter... Mais non, comme à chaque fois que j'aborde ce sujet avec quelqu'un, je me fait jeter.

    Alors d'accord, maintenant, je vais fermer ma gueule. Je ne vais plus en parler à personne. Et ça va me faire mal. Et c'est tant mieux car ainsi cela précipitera ma chute. Cela accentuera mon sentiment de rejet et de culpabilité par rapport à ma souffrance et en fait, cette idée me plait beaucoup car plus j'irai mal, et plus j'aurai le courage de passer à l'acte et d'en finir. Plus ce maudit instinct de survie deviendra faible.

    Je ressens un grand sentiment de colère liée à ce sentiment de rejet. Je parle de choses intimes, profondes et visiblement, je n'en ai pas le droit. Je n'ai pas le droit de penser des choses sur moi et encore moins de les dire. Alors d'accord, je vais me taire. C'est ce que j'ai toujours fait jusqu'à maintenant, je ne vois pas pourquoi je me suis ouverte ces derniers temps. Je n'aurais jamais du. J'aurais du continuer à intérioriser et à encaisser.

    Si j'arrive enfin à avoir le courage de me suicider, je serai seule responsable de ma mort. Le problème ne vient ni de toi, ni des autres mais uniquement de moi et de mon inaptitude à gérer ce genre de situations. Je ressens un besoin de vengeance... les autres me nient, n'acceptent pas que je puisse me voir d'une certaine façon, alors d'accord... je vais achever leur boulot de négation. Moi aussi, je peux me nier et me rayer de la planète. Pas de problème. Pour les autres ce n'est pas moi qui mourra mais l'image qu'ils ont de moi. Je serai seule responsable de mes actes car je ne cherche que la fuite... fuire les conflits que je ne sais pas affronter, fuire la nécessité de m'affirmer, fuire le mal qui me bouffe.

    En attendant, je vais laisser ce mal me bouffer et je vais lui accorder plus de place, lui donner plus de terrain et de moyens. C'est lui que je vais écouter et privilégier. Jusqu'à ce que je n'en puisse plus. Je gueule par tous les pores de la peau que j'ai besoin d'aide. Et on m'en donne, mais je ne suis jamais satisfaite. Je suis comme ça... exigeante, pourrie, merdique, pas reconnaissante... L'aide dont j'ai besoin, personne ne peut me la donner car je sais même pas à quoi elle ressemble.

    Tu as raison... je suis bien manipulatrice et je vais "t'utiliser" pour me faire du mal, encore plus de mal. Comme hier soir. Je savais bien qu'une fois de plus, la conversation tournerait de cette manière et me ferait mal. C'est de ma faute. Je l'ai cherché. Alors... soit j'ouvre ma gueule et je me jeter, soit je me la ferme et j'encaisse, ça s'accumule, ça grossit... Le mal s'amplifie...

    Et là, là, J'AI MAL.

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