• Ame ou soeur
    Jumeau ou frère
    De rien mais qui es tu
    Tu es mon plus grand mystère
    Mon seul lien contigu
    Tu m'enrubannes et m'embryonnes
    Et tu me gades à vue
    Tu es le seul animal de mon arche perdu

    Tu ne parles qu'une langue aucun mot déçu
    Celle qui fait de toi mon antre
    L'être reconnu
    Il n'y a rien à comprendre
    Et que passe l'intrus
    Qui n'en pourra rien attendre
    Car je suis seule à les entendre
    Les silences et quand j'en tremble

    Refrain :
    Toi, tu es mon autre
    La force de ma foi Ma faiblesse et ma loi
    Mon insolence et mon droit

    Moi, je suis ton autre
    Si nous n'étions pas d'ici Nous serions l'infini

    Et si l'un de nous deux tombe
    L'arbre de nos vies
    Nous gardera loin de l'ombre
    Entre ciel et fruit
    Mais jamais trop loin de l'autre
    Nous serions maudits
    Tu seras ma dernière seconde
    Car je suis seule à les entendre
    Les silences et quand j'en tremble

    Refrain :
    Toi, tu es mon autre
    La force de ma foi
    Ma faiblesse et ma loi
    Mon insolence et mon droit

    Moi, je suis ton autre
    Si nous n'étions pas ici
    Nous serions l'infini

    Et si l'un de nous deux tombe


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  • I

    Regardez-les passer, ces couples éphémères !
    Dans les bras l'un de l'autre enlacés un moment,
    Tous, avant de mêler à jamais leurs poussières,
    Font le même serment :

    Toujours ! Un mot hardi que les cieux qui vieillissent
    Avec étonnement entendent prononcer,
    Et qu'osent répéter des lèvres qui pâlissent
    Et qui vont se glacer.

    Vous qui vivez si peu, pourquoi cette promesse
    Qu'un élan d'espérance arrache à votre coeur,
    Vain défi qu'au néant vous jetez, dans l'ivresse
    D'un instant de bonheur ?

    Amants, autour de vous une voix inflexible
    Crie à tout ce qui naît : "Aime et meurs ici-bas ! "
    La mort est implacable et le ciel insensible ;
    Vous n'échapperez pas.

    Eh bien ! puisqu'il le faut, sans trouble et sans murmure,
    Forts de ce même amour dont vous vous enivrez
    Et perdus dans le sein de l'immense Nature,
    Aimez donc, et mourez !

    II

    Non, non, tout n'est pas dit, vers la beauté fragile
    Quand un charme invincible emporte le désir,
    Sous le feu d'un baiser quand notre pauvre argile
    A frémi de plaisir.

    Notre serment sacré part d'une âme immortelle ;
    C'est elle qui s'émeut quand frissonne le corps ;
    Nous entendons sa voix et le bruit de son aile
    Jusque dans nos transports.

    Nous le répétons donc, ce mot qui fait d'envie
    Pâlir au firmament les astres radieux,
    Ce mot qui joint les coeurs et devient, dès la vie,
    Leur lien pour les cieux.

    Dans le ravissement d'une éternelle étreinte
    Ils passent entraînés, ces couples amoureux,
    Et ne s'arrêtent pas pour jeter avec crainte
    Un regard autour d'eux.

    Ils demeurent sereins quand tout s'écroule et tombe ;
    Leur espoir est leur joie et leur appui divin ;
    Ils ne trébuchent point lorsque contre une tombe
    Leur pied heurte en chemin.

    Toi-même, quand tes bois abritent leur délire,
    Quand tu couvres de fleurs et d'ombre leurs sentiers,
    Nature, toi leur mère, aurais-tu ce sourire
    S'ils mouraient tout entiers ?

    Sous le voile léger de la beauté mortelle
    Trouver l'âme qu'on cherche et qui pour nous éclôt,
    Le temps de l'entrevoir, de s'écrier : " C'est Elle ! "
    Et la perdre aussitôt,

    Et la perdre à jamais ! Cette seule pensée
    Change en spectre à nos yeux l'image de l'amour.
    Quoi ! ces voeux infinis, cette ardeur insensée
    Pour un être d'un jour !

    Et toi, serais-tu donc à ce point sans entrailles,
    Grand Dieu qui dois d'en haut tout entendre et tout voir,
    Que tant d'adieux navrants et tant de funérailles
    Ne puissent t'émouvoir,

    Qu'à cette tombe obscure où tu nous fais descendre
    Tu dises : " Garde-les, leurs cris sont superflus.
    Amèrement en vain l'on pleure sur leur cendre ;
    Tu ne les rendras plus ! "

    Mais non ! Dieu qu'on dit bon, tu permets qu'on espère ;
    Unir pour séparer, ce n'est point ton dessein.
    Tout ce qui s'est aimé, fût-ce un jour, sur la terre,
    Va s'aimer dans ton sein.

    III

    Eternité de l'homme, illusion ! chimère !
    Mensonge de l'amour et de l'orgueil humain !
    Il n'a point eu d'hier, ce fantôme éphémère,
    Il lui faut un demain !

    Pour cet éclair de vie et pour cette étincelle
    Qui brûle une minute en vos coeurs étonnés,
    Vous oubliez soudain la fange maternelle
    Et vos destins bornés.

    Vous échapperiez donc, ô rêveurs téméraires
    Seuls au Pouvoir fatal qui détruit en créant ?
    Quittez un tel espoir ; tous les limons sont frères
    En face du néant.

    Vous dites à la Nuit qui passe dans ses voiles :
    " J'aime, et j'espère voir expirer tes flambeaux. "
    La Nuit ne répond rien, mais demain ses étoiles
    Luiront sur vos tombeaux.

    Vous croyez que l'amour dont l'âpre feu vous presse
    A réservé pour vous sa flamme et ses rayons ;
    La fleur que vous brisez soupire avec ivresse :
    "Nous aussi nous aimons !"

    Heureux, vous aspirez la grande âme invisible
    Qui remplit tout, les bois, les champs de ses ardeurs ;
    La Nature sourit, mais elle est insensible :
    Que lui font vos bonheurs ?

    Elle n'a qu'un désir, la marâtre immortelle,
    C'est d'enfanter toujours, sans fin, sans trêve, encor.
    Mère avide, elle a pris l'éternité pour elle,
    Et vous laisse la mort.

    Toute sa prévoyance est pour ce qui va naître ;
    Le reste est confondu dans un suprême oubli.
    Vous, vous avez aimé, vous pouvez disparaître :
    Son voeu s'est accompli.

    Quand un souffle d'amour traverse vos poitrines,
    Sur des flots de bonheur vous tenant suspendus,
    Aux pieds de la Beauté lorsque des mains divines
    Vous jettent éperdus ;

    Quand, pressant sur ce coeur qui va bientôt s'éteindre
    Un autre objet souffrant, forme vaine ici-bas,
    Il vous semble, mortels, que vous allez étreindre
    L'Infini dans vos bras ;

    Ces délires sacrés, ces désirs sans mesure
    Déchaînés dans vos flancs comme d'ardents essaims,
    Ces transports, c'est déjà l'Humanité future
    Qui s'agite en vos seins.

    Elle se dissoudra, cette argile légère
    Qu'ont émue un instant la joie et la douleur ;
    Les vents vont disperser cette noble poussière
    Qui fut jadis un coeur.

    Mais d'autres coeurs naîtront qui renoueront la trame
    De vos espoirs brisés, de vos amours éteints,
    Perpétuant vos pleurs, vos rêves, votre flamme,
    Dans les âges lointains.

    Tous les êtres, formant une chaîne éternelle,
    Se passent, en courant, le flambeau de l'amour.
    Chacun rapidement prend la torche immortelle
    Et la rend à son tour.

    Aveuglés par l'éclat de sa lumière errante,
    Vous jurez, dans la nuit où le sort vous plongea,
    De la tenir toujours : à votre main mourante
    Elle échappe déjà.

    Du moins vous aurez vu luire un éclair sublime ;
    Il aura sillonné votre vie un moment ;
    En tombant vous pourrez emporter dans l'abîme
    Votre éblouissement.

    Et quand il régnerait au fond du ciel paisible
    Un être sans pitié qui contemplât souffrir,
    Si son oeil éternel considère, impassible,
    Le naître et le mourir,

    Sur le bord de la tombe, et sous ce regard même,
    Qu'un mouvement d'amour soit encor votre adieu !
    Oui, faites voir combien l'homme est grand lorsqu'il aime,
    Et pardonnez à Dieu !


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  • Bizarre déité, brune comme les nuits,
    Au parfum mélangé de musc et de havane,
    Oeuvre de quelque obi, le Faust de la savane,
    Sorcière au flanc d'ébène, enfant des noirs minuits,

    Je préfère au constance, à l'opium, aux nuits,
    L'élixir de ta bouche où l'amour se pavane ;
    Quand vers toi mes désirs partent en caravane,
    Tes yeux sont la citerne où boivent mes ennuis.

    Par ces deux grands yeux noirs, soupiraux de ton âme,
    Ô démon sans pitié ! verse-moi moins de flamme ;
    Je ne suis pas le Styx pour t'embrasser neuf fois,

    Hélas ! et je ne puis, Mégère libertine,
    Pour briser ton courage et te mettre aux abois,
    Dans l'enfer de ton lit devenir Proserpine !


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  • Une pluie d'été au tout petit matin
    Et dans la ville vieille où l'on est déjà demain
    Un jour va commencer et je me sens perdu
    Comme un jouet cassé que tu aurais déjà trop vu
    Dont tes grands yeux d'enfant ne voudraient plus

    Et l'amour est là, et l'amour s'en va
    Tu pars avec lui, il meurt avec moi
    On a beau prier, on a beau crier
    L'amour nous oublie, comment l'oublier
    Ça ne sert à rien de s'user le cœur
    A chercher la main qui se tend ailleurs
    Te tenir bien haut, la tête hors de l'eau
    Quand on est déjà si loin du bateau
    Et l'amour est là, et l'amour s'en va
    Comme un ouragan qu'on n'arrête pas
    Comme un cheval fou qui court n'importe où
    Captivant le temps, se foutant de tout
    On a dépassé de vol des oiseaux
    On s'est écrasé le cœur en morceaux
    Dans la ronde folle des jours qui s'envolent
    L'amour était là, et l'amour s'en va

    Et dans la ville vieille qui en a tant vu passer
    Un monde indifférent fait semblant d'exister
    Mais je sais bien qu'il ment depuis que tu l'as décidé
    Il s'est brisé, la vie s'est arretée

    Et l'amour est là, et l'amour s'en va
    Tu pars avec lui, il meurt avec moi
    On a beau prier, on a beau crier
    L'amour nous oublie, comment l'oublier
    Ça ne sert à rien de s'user le cœur
    A chercher la main qui se tend ailleurs
    Te tenir bien haut, la tête hors de l'eau
    Quand on est déjà si loin du bateau
    Et l'amour est là, et l'amour s'en va
    Comme un ouragan qu'on n'arrête pas
    Comme un cheval fou qui court n'importe où
    Captivant le temps, se foutant de tout
    On a dépassé de vol des oiseaux
    On s'est écrasé le cœur en morceaux
    Dans la ronde folle des jours qui s'envolent
    L'amour était là, et l'amour s'en va


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  • J'en vois des qui s'donnent, donnent des bijoux
    dans le cou
    c'est beau mais quand même
    ce ne sont que des cailloux

    des pierres qui vous roulent, roulent
    et qui vous coulent
    sur les joues
    j'aime mieux que tu m'aimes
    sans dépenser des sous

    moi je m'en moque
    j'envoie valser
    les truc en toc
    les cages dorées
    toi quand tu m'serres très fort
    c'est comme un trésor
    et ça
    et ça vaut de l'or

    j'en vois des qui s'lancent des regards
    et des fleurs
    puis qui s'laissent quelque part
    ou ailleurs
    entre les roses et les choux
    j'en connais des tas qui feraient mieux de s'aimer un peu
    un peu comme nous
    qui nous aimons beaucoup

    et d'envoyer
    ailleurs
    valser
    les bagues et les
    cœurs
    en collier
    car quand on s'aime très fort
    c'est comme un trésor
    et ça
    et ça vaut de l'or

    moi pour toujours
    j'envoie valser
    les preuves d'amour
    en or plaqué
    puisque tu m'serres très fort
    c'est là mon trésor
    c'est toi
    toi qui vaut de l'or


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