• TABLEAU DE L'ECONOMIE MONDIALE AU DEBUT DU XXème SIECLE.

     

    INTRODUCTION :

     

    En 1900, l'économie mondiale est une économie en transition du XIXème au XXème siècle (ce dernier ne commençant d'un point de vue historique que vers 1914/1917), une transition commencée en 1880 et qui se termine en 1914. Il n'y a pas de coupure importante en 1900 en ce qui concerne l'Histoire économique.

     

    La croissance économique, commencée avec la révolution agricole et industrielle du XVIIIème en Grande-Bretagne, se poursuit en 1900. C'est une croissance économique moderne qui s'oppose à la « tranche d'immobilisme » antérieure lorsque l'économie, stationnaire, était soumise à de violentes fluctuations à court terme (comme en témoignent les indicateurs tels que la population ou la production). Après le XVIIIème siècle, on assiste ainsi à une croissance régulière (augmentation des indicateurs chiffrés comme par exemple la production industrielle) mais également globale et cumulative, débutant avec l'agriculture et se propageant à l'industrie (dans un premier temps, principalement celle du charbon et du textile) puis à toute la sphère économique.

     

    Cette croissance – pas très forte (de l'ordre de +2%) – est néanmoins soutenue ce qui a, avec le recul, donné l'impression d'un XIXème siècle économiquement expansif. Elle connut une diffusion géographique à partir de la Grande-Bretagne (la croissance débutée simultanément en France semble avoir été interrompue par l'épisode de la Révolution), en Europe du Nord, puis en Europe Centrale, etc. C'est ainsi une diffusion en fonction de la proximité par rapport à la Grande-Bretagne mais également dépendante de l'appartenance à une même ensemble culturel tel que le monde anglo-saxon ou plus généralement, le monde européen (le Japon faisant bien-évidemment exception).

     

    En ce qui concerne l'interprétation de cette croissance, chaque Etat n'a-t-il pas reproduit l'expérience des précédents avec un décalage dans le temps ?

    Certains économistes ont supposé alors l'existence d'un modèle de croissance économique unique. Parmi eux, Rostov dans les Etapes de la croissance économique expose une théorie selon laquelle il existerait cinq étapes de la croissance économique.

    -         La première (précédant la croissance) est celle de la société traditionnelle dont les structures sont déterminées par des capacités de production limitées. Cette société est dominée par des sciences et techniques pré-newtoniennes, fondée sur l'agriculture (75%  de la population) et dont les structures sociales sont figées.

    -         La deuxième est celle de la mise en place des conditions préalables au démarrage – au take-off. Ainsi, à la fin du XVIIIème siècle en Europe de l'Ouest ces conditions sont réunies : d'une part, c'est un changement des mentalités qui rend possible et même nécessaire la notion de progrès économique ainsi que l'apparition d'entrepreneurs et le développement de leurs qualités. D'autre part, c'est la transformation de l'agriculture et le progrès agricole. En effet, celui-ci se traduisant par une augmentation de la production, s'avère nécessaire pour nourrir la croissante population urbaine (les excédents agricoles doivent permettre le développement des villes). De plus, c'est également un moyen d'obtenir des devises étrangères et fournir les capitaux nécessaires à l'industrie (les investissements sont permis par l'augmentation des rentes foncières).
    La vieille société dominée par l'agriculture est donc en mouvement.

    -         La troisième est celle du démarrage – du take-off. Selon Rostov, c'est une période durant laquelle la société finit par renverser les obstacles qui s'opposent à sa croissance régulière (fin du XVIIIème siècle pour la Grande-Bretagne ; 1830 pour l'Allemagne ; 1875 pour le Japon ; fin du XIXème siècle pour la Russie). Le taux d'investissement passe alors de 5 à 10%.

    -         La quatrième est « la marche vers la maturité » qui permet de d'aller au-delà des activités du démarrage.

    -         La dernière est l'ère de la consommation de masse où les biens de consommation de masse et les services deviennent les principaux secteurs de l'économie.

    Cependant, la diversité historique des Etats et les grandes divergences qu'ils acquirent avec le temps s'opposent à la notion d'un modèle de croissance unique, et avec le mélange des critères quantitatifs et qualitatifs, exposent la théorie de Rostov à de nombreuses critiques. La notion de take-off reste néanmoins valable tant qu'elle n'est pas qualifiée de brusque.

     

     

     


    5 commentaires



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires