• ... mais quand même, ils propagent les ragots très vite.

    Il y a quelques mois de cela, j'étais tranquillement dans mon bureau à Paris lorsque le téléphone sonne.

    Mon directeur de thèse qui me dit d'une voix sévère: "Marie, je t'appelle car je reviens d'une conférence en Allemagne. J'y ai appris quelque chose que tu ne m'avais pas dit. C'est inadmissible".

    Moi, qui suis en train de chercher toute vitesse ce que j'ai bien pu cacher de si horrible. A part la référence n°3267 en page 524 de ma thèse, que, oui, j'avoue j'ai rajoutée sans lui demander la permission, je ne vois pas: "ben, non, chef, j'vous jure, j'ai rien fait de mal, c'est pas moi."

    Lui: "Ah, si j'insiste: j'ai rencontré notre collègue coréen M. Kim et il m'a dit que tu avais un copain et qu'il est japonais. Il savait et tu ne m'avais rien dit! Je suis vexé!".

    Moi: ...?? ...!!

    Le M. Kim en question je lui ai parlé une fois dans toute ma vie, il y a 7 ans de cela et c'était pendant une conf où  il avait commençé à me chauffer avec mes résultats. A l'époque il était un peu considéré dans notre groupe comme le diable en personne prêt à tout pour nous démolir et nous voler nos résultats. J'étais alors une petite thésarde sans défense; quand j'ai vu la Bête s'approcher de mon poster, je me suis préparée à l'attaque, j'ai sorti l'armure blindée, j'ai serré mes petits poings, j'ai fait ma dernière prière et j'ai plongé dans la bataille. Pas vraiment eu le temps de sympathiser ou de m'étendre sur ma vie privée avec lui.

    Mais je tiens la taupe. Ou plutôt LES taupeS: Gros Rocher et Nuage de Printemps! *

    Gros Rocher,  auquel, lors d'une de ses visites à Paris et dans un moment de grande faiblesse  j'ai avoué les faits (on avait dû travailler dans les 48h sans dormir au moins pour que je lâche l'info).

    Gros Rocher le lendemain reprend son avion vers le Japon. Dès qu'il arrive dans son bureau tokyoite il décroche son téléphone.

    Il appelle Nuage de Printemps, en Corée et lui raconte l'affaire.

    Nuage de Printemps, un peu plus tard dans la journée, au hasard d'une discussion autour d'un bol de bibimbap avec M. Kim son chef, raconte toute l'histoire.

    La semaine suivante, M. Kim prend son petit avion vers l'Allemagne pour assister à une conférence sur les électrons hyper corrélés dans les systèmes de basse dimensionalité. Il y croise M. Pat, anciennement mon directeur de thèse, et, entre deux exposés sur les adsorbats monovalents sur les surfaces de semiconducteur III-V, il lui rapporte la nouvelle. Il rigole un peu parce que M. Pat, il a pas l'air au courant du tout. 4 jours plus tard, celui-ci de retour en France, s'empresse de décrocher son téléphone pour m'appeler...

    La boucle est bouclée...

    Si vous êtes sages, la prochaine fois je vous raconte comment j'ai reçu ce matin même un mail de Vancouver me disant que maintenant Gros Rocher se présente comme "mon frère de brosse à dents".

     

     

     

    * oui, c'est leur grand come back sur ce blog. Enjoy!

     

     


    3 commentaires
  • Ou, en bon français bien de chez nous: "ça fait un bail...".

    Oui, après près de 2 ans de silence, voici que, pour le plus grand bonheur de tous (comment ça, y'a plus personne ici?) "Sekken no awa" reprend du service pour un mois.

    Un  mois de retour aux sources, au pays du sushi et du natto (miam, miam).

    Un mois de travail intensif avec Gros Rocher et ses nouveaux copains,

    Un mois avec toujours plus de kitkat au wasabi* et de "gambatte"

    bref un mois trop top kawaiiiiii !

     

    Et pour fêter ça, je profite des nouvelles possibilités de "blogg" et je tente une insertion de musique, allez, hop:

     

     

     

    * oui, ils ont osé

     


    2 commentaires
  • Le Japon, toujours à la pointe, innove aussi en matière de prédictions et arts divinatoires.

    Ici, quelques techniques nouvellement développées dans l'archipel.

    Pratiquées uniquement par des lycéennes sur de braves salary-man, vous avez au choix:

    - la Ruzu Sokkusu Uranai ou la prédiction de la chaussette qui tire-bouchonne: la lycéenne entoure le cou du client avec sa chaussette et serre jusqu'à ce qu'elle puisse lire l'avenir dans les réactions du monsieur ("il devient tout bleu? Il tire la langue? Mauvais présage. Ses yeux sortent de ses orbites? Il bave? Euh, mauvais présage aussi").

    - la Rabu Roshon Uranai ou la divination du lubrifiant: la jeune fille se masse les mains avec du lubrifiant avant d'y lire les lignes de la main. Mouais...

    - la Choshiki Uranai aussi connu sous le nom de la prédiction du stéthoscope: la demoiselle passe un stéthoscope sur le corps du client et suivant les battements du coeur qu'elle entend elle peut répondre à toutes sortes de questions sur l'avenir.

    - la Pocky Uranai ou la divination du bretzel: les Pocky, je crois en avoir déjà parlé, ce sont l'équivalent de nos "Mikado", les petits biscuits allongés recouverts de chocolat (en France) ou de toutes sortes de choses bizarres au Japon (choco-fraise avec éclats de noisettes, thé vert, soupe miso, flocons de bonite etc...). Dans le cas de cette technique le client brise un pocky et la lycéenne lit l'avenir dans la forme et le nombre des morceaux.

    Enfin, celle que je préfère:

    -la Binta Uranai alias la baffe divinatoire: la lycéenne met une baffe aussi forte que possible en pleine tête au client. Suivant les rougeurs qui apparaissent dans sa main, elle interprète les signes du destin...

     

    Cela dit, ce n'est pas pire que de lire l'avenir dans des entrailles de poulet ou des résidus de café.

     


    2 commentaires
  • Sauf peut-être une pastèque

     

    * 25000 yens ~ 150 euros


    votre commentaire
  • Le Japon, c'est plus ce que c'était.

    Les garçons japonais, par exemple, ils ont l'air beaucoup moins effrayés par les gaijins femelles. Voire, ils osent regarder droit dans les yeux en insistant (ie sans détourner le regard pendant 2 secondes). D'un autre coté, ils préfèrent peut-être mon look de touriste en goguette plutôt que celui de la chercheuse avec son ordi portable greffé au bout du bras qui court dans les couloirs du métro. On peut les comprendre, remarquez.

    Tokyo, non plus, ce n'est plus ce que c'était.

    Tokyo, ça fait 5 fois la superficie de Paris, alors, pensez, pour rencontrer quelqu'un par hasard ici, c'est pas tous les jours. En 2 ans ça m'était arrivé 2 fois. Mais Tokyo, c'est plus ce que c'était: en 2 semaines, j'ai rencontré 3 personnes par hasard. Remarquez, c'est peut-être aussi parce que j'ai arrêté de passer ma vie enfermée dans un labo...


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique