• Bon, ce que je vais vous raconter n'est pas nouveau, mais quand même, quand on est au Japon, on ne peut pas s'empêcher de remarquer les nombreuses expressions pseudo-françaises ou anglaises qui peuplent les t-shirt, sac à main ou paquets de biscuits et qui nous font bien rire.

    C'est comme ça qu'à coté de chez moi il y a  un immeuble qui s'appelle "Sainte Million". Je ne sais pas si c'est un outrage caractérisé à notre culture et si je dois prévenir l'ambassade de France afin qu'elle fasse tout ce qui est en son pouvoir pour mettre fin à ce scandale, quite à aller jusqu'à l'incident diplomatique... A moins qu'il s'agisse juste d'un hommage à la déesse du Loto...

    Quoi qu'il en soit à force de passer devant, je commence à m'habituer.

    Par contre, la semaine dernière j'ai croisé deux rues plus loin une dame d'un certain âge look BCBG* avec un t-shirt  sur lequel était écrit "Enjoy your dog life!".

    Et là je dois dire, je m'interroge encore sur le sens profond de cette phrase...

    Ce message est-il là pour nous dire que la sagesse de l'âge, avec le recul des années nous permet d'apprécier la vie même dans ses moments les plus pénibles? **

    Ou exprime t'il, dans un anglais fautif,  la joie simple qu'il y a à partager sa vie avec un compagnon à quatre pattes?

     

     

     

    * c'est à ce genre d'expression en vogue dans les années 80 que l'on reconnaît que ce blog n'est pas écrit par une nymphette de 16ans...

    Pour les moins de 20 ans qui passeraient par ici, BCBG = bon chic bon genre

    C'est une expression qu'on utilisait beaucoup quand j'avais votre âge

     

    ** faut pas faire attention à tout ce que j'écris: 12h de travail un dimanche, ça laisse des traces, forcément


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  • Samedi dernier, quand la petite amie japonaise d'un copain est arrivee avec un sac de vetements qu'elle avait achetes dans un magasin de la chaine "Cocue",  il a bien fallu qu'on lui explique pourquoi ca nous faisait bien rire de voir le nom du magasin ecrit en gros sur le sac plastique.

    Ce soir, je ne me suis pas sentie d'expliquer au petit gars juste avant moi a la caisse du supermarche que "colocue" c'etait pas mal aussi comme nom de marque de chocolat.

    Sur ce, amis de la finesse et du bon gout, bonsoir.


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  • Un des premiers mots qu'on apprend en arrivant au Japon, dépassé le stade de "bonjour" "Comment ça va?" et "je m'appelle... ", c'est "gambaru " (= persister, persévérer). Concept tout japonais... Au début, on est très content de connaître un nouveau mot, surtout qu'il est très souvent utilise dans la conversation et en plus, on peut le décliner a toutes les sauces "gambaru", "gambarimasu", "gambate" , "gambate kudasai ". Ces 2 dernières expressions étant traduites pudiquement dans mon dictionnaire par "bon courage " mais très rapidement on se rend compte que la traduction, certes beaucoup moins élégante mais tellement plus juste, serait  «je ne veux pas savoir si c'est impossible ou trop difficile, ce n'est pas mon problème, demer... toi pour réussir. Bon, moi j'y vais, a plus ».

    Surtout dans mon labo. Mon collègue russe et moi, on a très vite compris la mise en situation du « gambatte » :

    1. un de vos collègues vous emmène devant une machine très compliquée et de préférence chère et fragile et que vous voyez  pour la première fois
    2. il vous dit que la machine que vous devez utiliser c'est celle-la
    3. éventuellement il vous montre le bouton marche/arrêt  
    4. il vous lance un « gambatte »
    5. et il sort

      Inutile de préciser que vous ne verrez plus personne de la semaine sauf à la réunion de groupe ou on va vous demander d'un air sévère comment vos manips avancent.

      Au final, au bout de quelques mois, a raison de plusieurs « gambatte » dans la journée, on développe un réflexe primaire de gaijin : on a envie de mettre un coup de tête au premier gars qui aura le malheur de nous dire le mot.

      Je me suis réconciliée avec ce mot le jour ou j'ai lu un article sur un mouvement qui s'appelle les « gambaranai ». « Gambaranai » c'est la forme négative de « gambaru ». Vous voyez tout de suite l'interet du concept. D'après les infos que j'ai trouvées, le mouvement est ne à Iwate une ville du nord-est du Japon en 2001. Les gambaranai sont dans l'ensemble de jeunes japonais tendance "peace and love, on tricote nos pulls avec la laine de nos moutons et on fait notre propre fromage". Le slogan "gambaranai" est censé symboliser un Japon nouveau et representer une sorte de « promesse pour aider les japonais a réaliser que dans la vie il n'y pas que le travail ».

      Esprit subversif s'il en est, j'ai donc essaye d'introduire le concept dans mon labo et j'ai ose le "gambaranai" un jour ou je parlais a Gros Rocher. Bon, ça n'a pas vraiment marche, je m'en doutais. Il a du simplement croire que j'avais confondu forme affirmative et negative.


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