• Soit du grand art pour marcher sur un fil distendu, soit de la moquerie pure et simple, où une apparence de mépris pourrait percer.

    L’annonce par le Président-candidat d’une "baisse tendancielle de l'augmentation» du chômage le mois dernier se range dans une de ces catégories mais aussi dans celle du tissage continu du rideau de fumée sur la réalité.

    La réalité nue, l’INSEE l’évoque sans laisser de malentendus sauf pour ceux qui ne veulent pas entendre :

    -Le chômage a continué à augmenter en février.

    -La prévision qui résulte de l’analyse de tous les facteurs économique signale que, malheureusement (pour ceux qui sont au chômage ou les « pas encore ») la France continuera pendant le premier semestre 2012 à « détruire des emplois »

    -D’autres indices, comme celui du cabinet Markit concernant l’activité du secteur privé vont dans le même sens, pas vraiment optimistes.

    -La hausse des contrats aidés dans le secteur non marchand prouvent que l’Administration sait très bien que la tendance n’est pas de toute beauté. Il n’y a rien à redire sur l’accroissement de ce type de contrats, mesure contre cyclique favorable à un certain nombre de chômeurs. Ceux-là même qui sont par ailleurs accusés de vouloir vivre de l’assistanat…

    Il serait malséant de supposer une quelconque mauvaise foi chez le Candidat, à fortiori chez le Président. C’est peut-être le fait que des conseillers, par incompétence ou autre raison, exposent le Président-Candidat à la critique et lui fournissant des arguments englués dans des contre-vérités.

    Pas très engageant pour ce qui reste de campagne électorale, tout cela !

     

     


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  • Certains regrettent qu’il n’y ait pas encore de combat « face à face » entre les deux prétendants ayant actuellement le plus de chance d’être en position de gouverner après le 6 mai.

    Pourquoi ?

    Il faudrait commencer par rappeler avec un mélange d’innocence et d’ironie que les luttes de gladiateurs, comme l’ordalie ont fait leur temps et que de nos jours, d’autres moyens, sinon plus civilisés, du moins plus conformes à l’état de nos sociétés assurent ce rôle.

    On peut aussi remarquer que, stratégiquement, chaque combattant, dans n’importe quelle forme de joute ou sport de combat, cherche à faire venir l’autre sur son terrain, là où il s’estime le plus fort, quelle qu’en soit la raison.

    En l’occurrence, celui qui encore en place a un bilan, n’a que deux options possibles : le défendre et proposer la « deuxième étape » argumentée et présentée en détail ou l’escamoter par tous les moyens, en particulier retardant autant que possible l’annonce de la suite pour éviter que la comparaison ne tourne à la critique des échecs, du non accompli.

    Le « challenger » par contre a tout intérêt, pour mieux se faire connaître, à mettre en évidence son programme et son profil et attitude particulières, différentes de celui en place, et se concentrer sur l’exposition et la défense de ce qu’il projette.

    C’est une première caractérisation des positions de N. Sarkozy et de F. Hollande.

    S’y ajoute une différence de conception aussi bien du rôle de l’occupant de la fonction à laquelle ils concourent que de la manière de l’exercer.

    Cette différence dévoile aussi certains traits très marquants de leur façon d’être. L’un est impulsif et peu enclin à « donner du temps au temps » quelle que soit la question examinée, tranchant de lui-même autant que faire se peut les différents sujets et si possible tous les sujets. Certains voient ceci comme une force, refusant d’accepter ou négligeant les limites de cette approche spécialement dans une charge aussi lourde que la fonction en jeu.

    L’autre au contraire se pourvoi toujours d’une démarche participative et accepte autant la considération d’autres avis que le sien et la délégation de compétences et responsabilités.

    Certains voient ceci comme une faiblesse, récusant la valeur apportée aux décisions par plus d’approfondissement, qui compenserait largement l’allongement réel ou supposé dû à l’absence de précipitation.

    Les cas d’application de cette grille d’analyse sont nombreux dans toute campagne électorale et plus particulièrement dans celle-ci de par l’écart énorme des deux personnalités en lice.

    Un triste exemple est celui de l’horripilant sujet Mérah. Le comportement inouï de ce détraqué et le déroulement de l’affaire jusqu’à la mort de l’individu ont donné lieu très vite à des questionnements sur sa gestion. Rien de plus normal en démocratie, d’autant plus qu’il a été question de sept morts, dont trois enfants et la connaissance et la compréhension fines de cette triste histoire est une condition incontournable pour tenter d’en éviter d’autres dans le futur.

    Que le Président en fonction, c’est son rôle, distribue des mentions honorables à ceux qui en ont participé, principalement les forces de l’ordre, rien de plus normal. Forces de l’ordre qui, comme leur nom l’indique dans sa double signification, ont la charge de faire respecter l’ordre légal et n’agissent pas d’elles-mêmes mais sous les ordres d’une hiérarchie.

    Maintenant, il faut laisser le pas à l’analyse, qui est autre chose que la répétition en boucle de quelques affirmations, d’où qu’elles viennent. Dommage que cela se passe pendant une campagne présidentielle, pouvant donner lieu à toutes les tentations d’instrumentalisation, que l’on veuille conduire le face à face politique « à la tronçonneuse » comme le promeuvent certains et non de moindres, ou que l’on cherche à le faire de manière sibylline, comme le font d’autres, parfois issus du même bataillon. Par exemple en accusant de façon plus ou moins voilée le Parti Socialiste d’on ne sait pas quelle faiblesse ou laisser-aller dans le traitement de cette affaire.

    Par chance pour les autorités en place, deux outils anciens étaient disponibles pour participer à la gestion de cette affaire : les plans Vigipirate pour l’environnement défensif, une Loi déposée sous M Giscard D’Estaing et, pour la recherche proprement dite, celle qui a permis de remonter à partir de l’adresse IP. de l’ordinateur utilisé pour le contact qui a été le théâtre du premier assassinat, la loi LSI, votée sous Jospin.

    Qui mieux qu’un juge impartial pour faire la lumière sur tout, sans se soucier du calendrier électoral et au seul profit de la vérité, dans le but d’éclairer les leçons à en tirer pour le futur ?

     

     


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  • Vous connaissez cette expression ?

    D’après mon dictionnaire elle daterait de 1732 et veut dire « Courir de côté et d’autre ».

    Je la dédie au « journaliste moyen » celui qui rends compte, par exemple, de l’évolution des positions des candidats à la présidentielle et qui, dans la finesse de sa perception, pré voit, jamais si bien dit, ce qui va arriver.

    Ce n’est pas de la manipulation, loin de là, c’est un tic, peut-être une maladie génétique, à moins qu’elle ne soit dégénérative, qui sait.

    Un exemple : Le Président-Candidat, avec son art indiscutable de la communication et une fois la parole (de candidat) reprise après avoir cédé la place et les micros au Président-pas-candidat-pendant-deux-jours, aurait« été remis en selle ». C’est une partie de la presse qui l’affirme, y compris Le Monde, le journal dit de « référence ».

    Pourquoi ? Parce qu’il a joué son rôle de Président. Et donc du coup, nous dit-on, « Brusquement tout est devenu plus compliqué pour le candidat socialiste » qui lui, n’étant pas (encore) président, n’avait pas tous les projecteurs braqués sur lui.

    « Remis en selle »

    Et le bilan de la mandature ?

    Et le programme proposé pour celle à venir ?

    Et, chaque chose en son temps, les questions encore sans réponse dans le déroulement et la conduite de l’opération anti-terroriste ? (Tous les journalistes accrédités ne sont pas tombés dans la poisse de la maladie citée plus haut. Heureusement, ils sont quelques-uns, écrivant dans des publications de tout bord, à poser ces questions)

    Et les responsabilités dans l’état du pays et dans l’inadéquation de certaines des mesures engagées, plus aptes à accroitre les difficultés qu’à les résoudre ?

    Ce ne serait pas d’actualité.

    Même un grand quotidien (et des petits, mais moins prétentieux, ils ont plus d’excuses) peut marcher sur une peau de banane bien placée, surtout lorsque ses journalistes ont la tête qui tourne à force de courailler.

    Les citoyens seraient-ils aussi simplets que l’envisagent certains ?

     


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  • Chez moi, les murs sont tellement peu épais que j’entends toutes les conversations de mes voisins de palier.

    Ce soir, par exemple, chez mon voisin de droite :

    Chérie, tu sais que je ne lis que des journaux sérieux, ce n’est pas demain que je vais m’acheter Libé. Alors, tient toi bien, tu sais ce qu’il dit, mon journal ? Que d’après COE-Rexecode, notre institut à nous, celui qui s’appuie sur le réalisme des entreprises, c’est François Hollande, qui répond le mieux à leurs vœux d'assainissement.

    Donc on nous ment, si on veut éviter le pire, il va falloir qu’on vote socialiste, tu te rends compte ?

     

    Un peu plus tard, chez mon voisin de gauche :

    Mon amour, je suis vanné ; le métro après une journée de taf, c’est crevant. J’ai envie de m’éclater un peu, ce soir. On se fait un petit resto et un cinoche ?

    Moi aussi, j’ai envie de respirer un peu. J’ai une meilleure idée et moins chère. Il reste une baguette, je te propose un jambon-beurre et on va au meeting de Mélenchon, rêver un peu sans penser à la galère qui reprend demain matin ; cinoche pour cinoche !

     


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  • Si on sort un temps de la France et de ses tiraillements politiques, un petit instant mis en quasi-sourdine par les assassinats de Toulouse et de Montauban, on voit qu’il reste de par le monde autant quelques lueurs d’optimisme que de peurs des lendemains pas si éloignés et pas forcements chantants.

    Est-on réellement commencé à sortir de la crise ? Certainement pas. Si les affaires locales brouillent un peu la vision, la crise économique mondiale est encore, latente avec plus ou moins de violence, là et bien là.

    Y-a-t-il des chemins qui se dévoilent pour changer la donne et envisager, enfin, de s’éloigner de ce trou noir ? Oui, mais pas simples, alliant le besoin de compétences réelles au besoin de courage pour faire, non des petits toilettages ou des maquillages type émission télé, mais des propositions fortes, nouvelles accompagnées des moyens de les mettre en œuvre sans délai.

    Et la chose ne peut pas se réduire à un débat théorique entre pro-Keynésiens et anti-Keynésiens, mais à véritablement oser penser un monde autre et surtout commencer à le mettre en pratique.

    Il est instructif de lire ce que pensent des prévisionnistes pro-européens convaincus, qui, dès 2006 alertaient sur l’imminence de la crise que nous avons le malheur de vivre, en particulier depuis 2008.

    Une de leurs publications, datée de fin 2011 met l’accent sur les « Conseils aux leaders du G20 : Les trois priorités stratégiques du G20 en 2012/2014 pour éviter une « décennie tragique »

    On peut y trouver un peu d’optimisme mâtiné d’autant de réalisme que possible dans le cadre d’une prévision. Cela vaut la peine de le lire !

    Lire les « Conseils aux leaders » ici.

     

     


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