• Mise en musique à la Grosse Caisse de l’intervention du chef de l’Etat dimanche 29 janvier 2012 pour un résultat finalement de faible épaisseur !

    -Parce que les annonces faites étaient déjà connues et que, au terme d’une mandature, même si le message subliminal était : « je pourrais bien être là encore cinq ans » elles ne changent rien à la situation actuelle et encore moins à la part de responsabilité de l’équipe sortante, non dans la crise, mais dans sa gestion inefficace sur tant de points et injuste au regard de la part majoritaire de la population nationale. Et ce depuis le début de la mandature.

    On peut d’ailleurs se demander si les mesures annoncées peuvent aider à aller vers une « sortie de crise » pour tout le monde ou plus simplement donner un petit coup de pouce supplémentaire à l’oligarchie économique et à elle seule, pour l’éloigner quelque peu de la zone à risques.

    -Parce qu’elles ont une très forte tonalité de message de candidature, bien que présentées autrement, comme le contenu des messages délivrés par le chef de l’Etat lors des très nombreux déplacements de ces dernières semaines, déplacements dont les coûts n’entrent pas dans les comptes de campagne d’un candidat, puisque à ce jour, ce candidat n’existe pas, il n’est, comme disent les journalistes que « candidat présumé » non matérialisé, non comptabilisé, non contrôlé en tant que tel…

    Depuis longtemps on se doutait que M. Le Président devait souffrir d’un blocage alternatif des muscles du cou, qui l’oblige à fixer son regard tantôt d’un côté, tantôt de l’autre. Au début de son mandat, on en a déjà parlé, c’est vers l’ouest, sur le sol US que se portait sa vue. Pour atteindre à l’objectif d’une France de propriétaires, annoncé pendant la campagne, il songeait à mettre en place en France la version Coq Gaulois des fameux subprimes américains (pourtant, les délires de cette histoire avaient commencé à être connus avant même son élection. Mais ses conseillers économiques devaient être en vacances ou aphones).

    L’explosion des acteurs les plus « mouillés » dans l’histoire subprimes (sauf les agences de notation qui, non seulement n’ont rien vu, mais ont aussi accordé la meilleure note à ceux qui trafiquaient avec cette martingale et n’ont toujours pas payé leur larcin) a aggravé la crise et, un bien pour un mal, pour une fois, l’histoire de subprimes à la française est tombée, heureusement, dans le sac bien rempli de paroles verbales sans suite.

    Maintenant son regard se porte vers l’Est et c’est en Allemagne que son œil est resté fixé, ne tarissant pas d’éloges sur les vertus de ce pays, notamment de sa gestion économique et de son modèle social.

    Et ne pouvant pas résister à la tentation de s’appuyer sur un dit socialiste, fusse-t-il allemand, pour donner de l’épaisseur à ses propos, il cite les reformes mises en place par Gérard Schroeder, notamment les réformes du marché du travail dites réformes Hartz.

    Ses conseillers économiques, censés connaître un peu plus finement la réalité économique que lui étant toujours aphones -ou non écoutés- il nous faut à notre tour porter nos regards dans le même sens que le Président.

    La réalité allemande, l’affaire Hartz aidant, malgré sa force économique, bat aussi la France et bien d’autres pays européens par son taux de pauvreté (exprimé en % des ménages vivant sous le seuil de pauvreté) Comme le confirme Eurostat, la version européenne de l’INSEE, le taux de pauvreté de l’Allemagne tourne autour de 14%-15% face à 13% pour la France, 12% pour le Danemark, la Suède ou l’Autriche et, le maillot jaune, la Hollande (c’est une coïncidence, n’y voyez pas de mauvais esprit de ma part) avec 11%

    Même le gauchiste Figaro se fait écho du problème, en publiant fin 2011 un texte à partir des communiqués de l’AFP indiquant que « la croissance (allemande) n’a pas d’effet sur la pauvreté »

    L’OIT de son côté accuse sans détour « la politique de compétitivité allemande par les salaires » (notamment les reformes Hartz imposées par M Schroeder) d’être « la cause structurelle » de la crise en zone euro.

    Pierre Larrouturou complète ce tableau peu idyllique en mentionnant quelques « perles » :

    -« La durée moyenne du travail en Allemagne, tous emplois confondus, est tombé (entre 2000 et 2010) de 31,55 heures par semaine à 30,05, en raison de la multiplication de travail à temps partiel, parfois extrêmement court »

    -« Les données de l’OCDE montrent que, en dix ans (toujours de 2000 à 2010), alors que la France créait 2 millions d’emplois à temps plein, l’Allemagne créait 2 millions d’emplois à temps partiel. Et des petits temps partiels »

    -Une étude publiée par le DIW montre la gravité du recul social imposé aux salariés allemand depuis 10 ans .Le 1er décile (les 10 % « d’en bas ») ne gagnent que 259 euros par mois… « Les 10 % d’au-dessus gagnent seulement 614 euros par mois »

    « …ce recul ne concerne pas que « les plus pauvres »… « mais une immense majorité de la population : le DIW montre que « 80 % des actifs ont perdu du pouvoir d’achat entre 2000 et 2010 »

    Et Pierre Larrouturou d’en tirer quelques conclusions :

    -Il y a plein de choses bien, mais ce que veulent absolument nous vendre une bonne partie de nos dirigeants, c’est ce qu’il y a de pire en Allemagne : la réforme du marché du travail votée en 2004.

    -L’Allemagne n’a maintenu sa croissance que grâce à ses exportations vers l’Italie, la France ou l’Espagne qui continuaient à distribuer normalement du pouvoir d’achat. Si tous les pays d’Europe avaient fait comme l’Allemagne, nous serions tous en récession.

    J’ajoute (source : l’Office Fédéral de statistiques allemand) pour bien illustrer cette question que l’Allemagne doit 56% de son excédent commercial à son commerce avec la zone Euro ; 24% à son commerce avec les autres pays de l’Union Européenne. Si comme nous le propose Mme Merkel et maintenant M. Sarkozy, on appliquait chez nous (et dans toute la zone Euro) un programme qui aurait pour vertu de tuer la demande (faute de moyens, voyez la Grèce) l’excédent commercial allemand tomberait dans les oubliettes. Et sa « santé financière » itou. Parce que cette santé financière n’a été possible que, bien entendu, grâce en très bonne partie aux vertus industrielles allemandes, qui ne datent pas d’hier et que nous -et bien d’autres- n’avons pas su égaler, mais encore plus à nos défaillances, notre esprit « Cigales » ou « Club Med » comme nous nomment aimablement quelques éditorialistes et autres CDU de l’autre côté du Rhin, obligés que nous sommes, pour compenser notre écart entre productions nationales et consommations nationales, de « fabriquer » par nos achats l’essentiel de l’excédent  du commerce extérieur allemand, source de sa prospérité.

    Tout cela étant dit, pour avoir un espoir de sortir notre pays de la crise sans affamer en chemin le « peuple » il faut donc moderniser aussi bien notre gestion de l’Etat, notre structure productive et le fonctionnement de notre protection sociale. Et il faut le faire main dans la main avec toutes les parties intéressées, notamment les syndicats.

    Il faut le faire travaillant en profondeur sur nos propres réalités nationales et non en copiant, qui plus est, des mauvaises formules.

    Les propositions faites dimanche 29 juin n’empruntent pas le premier chemin, mais au contraire, nous mèneraient, si elles étaient appliquées, à être un « sous-produit » des conception économiques et politiques de la CDU allemande avec tout ce qu’elle a d’antisocial sans nous apporter en contrepartie la moindre miette des facteurs de la (relative) bonne santé financière allemande, dont les racines sont loin dans son histoire, dans sa structure industrielle et économique qui ne sont pas transposables en France par un coup de baguette magique, un discours télévisé et la méthode Coué du peuple des « d’adjoints » répétant comme l’écho les « éléments de langage » exfiltrés par quelques communicants en mal d’inventivité.

    Voir le blog de Pierre Larrouturou: ici 

     


    votre commentaire
  •  

     

    Dimanche 22 janvier François Hollande a réussi son entrée en lice. Le pays plonge enfin pour les trois mois à venir dans une vraie campagne politique présidentielle, dans un cadre novateur et surprenant.

    A ce jour, les candidatures de « témoignage » sans perspective politique réelle, comme celles de Mélenchon ou d’Eva Joli -à fortiori celles qui sont resté collées au goudron- ne semblent pas avoir la moindre chance de changer de catégorie. Nous avons donc quatre candidats qui peuvent être classés en deux groupes :

    -Les candidats dits « normaux » en fait François Hollande et…François Bayrou. Classiquement un candidat de gauche et un candidat de « droite-quoi-que-l’on-dise »

    -Les candidats « épouvantails » Nicolas Sarkozy et, bien sûr, Marine Le Pen, deux candidatures différentes malgré les passerelles idéologiques établies entre un bon nombre de leurs soutiens et suiveurs.

    Si les ténors politiques qui alimentent les médias et les médias eux-mêmes cessent de naviguer à la hauteur du caniveau et parlent des choses sérieuses ; Si par une sorte de résurrection démocratique les dits ténors et les médias cessent de prendre les citoyens pour des débiles mentaux, incapables de comprendre les enjeux du moment ; Si plutôt que de chercher à les attirer comme font à Pigalle les rabatteurs des spectacles « crus » ils passent de la « manipulocratie » à la démocratie et la parole sincère, on peut avoir une magnifique campagne politique, posant clairement les défis, énormes, qui nous attendent et les options des uns et des autres pour y répondre.

    Personnellement, je laisse de côté Marine Le Pen. Elle a eu le courage il y a quelques jours, de « dévoiler » tout ou partie de son programme. On n’a pas découvert grand-chose de nouveau, même si la forme est en apparence plus policée que celle de son papa. Mais ce programme est délirant. Economiquement, des affirmations sans fondement prétendent changer le signe du coût des principales actions envisagées -sortir de l’euro, « sortir » les étrangers- qui par un miracle feraient entrer dans les caisses de l’Etat des sommes extraordinaires qui prendraient dans la réalité plutôt le sens contraire, plongeant le pays dans un fossé économique à côté duquel celui où est tombé la Grèce ne serait qu’un doux purgatoire. Si la méthode Coué était efficace on serait sortis de la crise depuis trois ans déjà !

    Et que dire du côté « humaniste » Du dogmatisme d’extrême droite en fin de compte très classique : faute d’avoir des propositions applicables et dignes d’apporter ne serait-ce qu’un début de solution aux problèmes du pays, on part tête baissée dans l’absurde « c’est la faute aux étrangers » en tête desquels, bien entendu, ceux d’Afrique, dans toute la largeur de cet immense réservoir d’ennemis de notre pauvre Patrie !

    C’est donc une parfaite composante de la catégorie « épouvantail » mais si peu crédible dans ses propos qu’elle donne la même impression que les épouvantails avec le vieux chapeau du fermier que l’on pose dans les champs pour que les oiseaux puissent se reposer…

    Sarkozy : malheureusement pour lui, il n’a à proposer que son bilan.

    Etonnant comment la droite française, conservatrice à l’extrême, s’est laissé captiver depuis 10 ans par ce battant, d’une mobilité sur le terrain hors pair, bienvenu s’il s’agissait de campagnes militaires, surtout à l’ancienne, et qui est, de tous les leaders suivis par cette fraction de la Nation depuis la dernière guerre, le moins enraciné dans la culture, la tradition, la lignée historique française.

    Il a encore pour lui son « camp » bien qu’il rétrécisse chaque jour un peu plus ; Il semble de plus en plus condamné à n’être que le héraut de l’oligarchie économique nationale du moment, amitié, par construction, toujours fragile, oligarchie qu’il croit pouvoir arrimer au petit bateau côtier de l’extrême droite.

    Peu ancré, donc dans la culture et la tradition nationale, cet homme qui n’a cessé de regarder ailleurs pour s’inspirer -du Bush de ses premières vacances « présidentielles » en août 2007 à Wolfeboro à la Merkel de Berlin qui tient dans ses mains le sésame économique de l’UE dans sa forme actuelle, en passant par le « retour » à l’OTAN- il est, sous la tunique de réformateur qu’il affectionne, celui qui a le plus durement mis à mal le système social français tout en voulant garder un appui populaire sans lequel il n’y a pas de durée politique garantie. Or, ce système social, depuis un moment mal en point et fortement affecté par la crise économique ne peut être réformé avec comme seul socle de réflexion le constat comptable de son état, aussi grave soit-il.

    Homme pressé, n’accordant ni valeur ni crédit à la réflexion partagée, forcément lente, il utilise la hache là où même le meilleur bistouri serait d’un usage délicat, surtout avec un malade couché de force sur la table d’opération, sans préparation d’aucune sorte, sans médication d’accompagnement et bien entendu, sans écouter ni même demander son avis.

    Il est donc enfermé dans un discours qui affirme vouloir continuer dans la même ligne suivie depuis 2007 car il n’en a pas d’autre à sa disposition et il est de toutes façons trop tard pour en envisager une autre et un bilan plus que médiocre, que l’excuse de la crise, bien réelle, ne permet tout de même pas d’édulcorer beaucoup.

    Les deux candidats « normaux » -que François Hollande me pardonne l’extension du qualificatif qu’il s’est finement appliqué à lui-même, à l’autre François- le sont en ce sens qu’ils s’inscrivent au plus profond dans le cadre culturel et historique du pays. Non qu’ils manquent de « modernité » comme le voudraient les flèches décochées par le camp adverse, mais parce que leur modernité n’est pas construite à partir de données prises ailleurs, mais en revisitant et tentant d’ajuster aux réalités du moment, l’expérience et donc l’histoire de cette « petite » Nation ; la seule base solide pour repartir d’un bon pied lorsqu’il s’agit de la France.

    François Bayrou (ministre de l’Education Nationale d’E. Balladur puis en 1995 d’Alain Juppé, avec un portefeuille changeant jusqu’à la dissolution Chirac de 1997), depuis qu’il dit s’être désarrimé du bateau de la droite, tente d’accréditer la possibilité d’une position « centriste » qui n’a pas un véritable programme propre, si ce n’est de ne pas être « les autres » Il est courageux, car, partant de la droite, cela lui a couté la presque totalité de ses soutiens politiques sans pour autant avoir trouvé de nouveaux, tant son « centrisme » est mystérieux à force d’être vide de contenu propre.

    Il n’a à proposer que son sérieux, sa force de caractère et…une indestructible confiance en lui-même. Pour autant, les circonstances n’aidant pas et l’absence de programme visible, original et lisible faisant un homme presque seul, sans appuis, il tente de conjurer cette situation en la masquant avec sa litanie « ni de droite ni de gauche » et ses appels à une miraculeuse Union Nationale, sauce qui, faute d’un ennemi armé aux frontières, prends toujours difficilement.

    Que fera-t-il dans les trois mois à venir ? Quoi qu’il en dise, son cœur politique est à un centre-droit mâtiné d’attachement sincère au pays profond, incarné dans son Béarn natal, à sa culture, profondément française et peut-être à un reste de tradition sociale catholique qui a eu ses heures fleurissantes dans les années de sa jeuneuse, lorsque un Pape comme Jean XXIII faisait honneur à cette chapelle.

    Or, un homme politique n’a d’existence réelle que s’il trouve un « espace politique » dans lequel s’insérer. La coupure de plus en plus nette de Nicolas Sarkozy avec le Pays Français peut lui offrir un terrain de manœuvre pas évident, pas simple, mais qu’il peut tenter d’occuper en restant un homme de droite avec une tradition humaniste réelle…et servant éventuellement de port de refuge à la droite en cas de dégringolade profonde de la candidature Sarkozy.

    Et il aurait un peu plus de densité qu’il n’en a actuellement.

    Le jouera-t-il ouvertement ? Impossible de le savoir actuellement, mais il ne serait pas prudent d’écarter totalement cette hypothèse, qui en ferait le véritable opposant de droite à François Hollande.

    Alors François Hollande reste le seul candidat de gauche avec de réelles probabilités d’être le prochain Président de la République.

    Son entrée en lice réussie aura au moins servi pour casser l’absurde campagne de déconsidération de sa personne que d’aucuns se sont abaissé à mener. C’est une bonne chose pour lui et c’est une bonne chose pour le pays, qui peut encore éviter de livrer une campagne où les insultes et les facilités bas de gamme à l’américaine remplacent les arguments politiques.

    Maintenant, tout le travail reste à faire. Les lignes de programme esquissées au Bourget ne sont pas négligeables pour situer, façon GPS, le positionnement du candidat. De ce point de vue elles devraient être plus utiles à une gauche quelque peu forcenée qui prend ses désirs pour la réalité politique du pays.

    Mais ce n’est pas encore un programme de gouvernement, programme qui ne sera dévoilé qu’à partir de jeudi prochain puis détaillé par la suite.

    Dès à présent et sans enlever la moindre force au combat politique, il faut affirmer un certain nombre de points :

    -Le prochain Président de la République sera sérieusement entravé par l’état économique du pays. Et ses premiers pas seront, à ne pas en douter, destinés à connaître et, espérons-le, rendre publique, la réalité de cette situation.

    -S’il est impératif qu’un Président ait un programme pour sa mandature, rien ne pourra être fait sans une hiérarchisation des priorités qui tienne compte des possibilités réelles.

    -Il est à espérer que ceux qui ont critiqué une supposée incontinence économique de F. Hollande, aient le bon sens, s’il est élu, de ne pas lui critiquer de tenir compte de la réalité de la situation qu’il hérite pour hiérarchiser ses choix et les étaler dans le temps de sa mandature

    -De même, il est à espérer de tous ceux qui aujourd’hui et pendant cette campagne le soutiendront, auront à cœur d’être conscients que remettre le pays dans le sens de son histoire telle que la gauche la comprends, rendre une solvabilité au « modèle social » qui autrement continuerait à se déliter, demande du temps et des sacrifices.

    -Enfin, la crise ne passera pas comme une brise de mer, rafraichissant le paysage sans rien changer au décor. Nicolas Sarkozy a beaucoup cassé et peu construit et la crise n’a fait qu’agrandir son œuvre de démolition, en particulier par son entêtement à ne pas changer sa ligne économique et politique malgré la réalité devenue tout autre que celle qui régnait lors de sa campagne de 2007. Il y a un pays à reconstruire pour lui-même et ceux qui l’habitent ; il y a un positionnement de la France dans le Monde à redéfinir sans flagellation ni rêves de grandeur incongrus et sur la base, cela parait idiot de le rappeler, tellement cela devrait être évident, du monde « tel qu’il est » et non pas tel qu’il était hier ou avant-hier…ou dans les délires nocturnes de tel ou tel ; il y a un projet Européen à défendre et revigorer tout en travaillant pour corriger les nombreuses erreurs de construction et d’orientation de l’Union Européenne qui expliquent ses difficultés actuelles et l’inexistence, après un demi-siècle de vie commune d’un « peuple européen »

    Du gâteau !

    Mais il n’y a que ça à manger.

     


    votre commentaire
  •  

    Premier round, hier d’une affaire où, un de plus, quelqu’un s’évertue à chercher quatre pattes à un Canard.

    Demandant le palmipède avec, à la clé, sollicitation d’une compensation de 9 millions d’euros, une paille !, la charge ressemble plus à une tentative de plumer le Canard qu’à un cri de douleur de l’Honorable bafoué !

    Ainsi, beaucoup d’observateurs semblent s’être intéressé au rendez-vous judiciaire d’hier, où le décor de la scène était le plus ou moins mal-nommé « Pentagone à la française » (« Balardgate » pour d’autres) qui semble tenir tellement au cœur du Président et au cahier de commandes de la société Bouygues.

    Sur la foi des comptes rendus de journalistes présents, le plaignant, n’aurait pas su avancer des charmes et des raisons tellement convaincantes. Il a apparemment oublié qu’il avait affaire au journal le plus sérieux du pays, sous son déguisement rigolo.

    S’il n’y a pas d’accident de parcours qui vienne, par un malencontreux hasard, bousculer le calendrier prévu, la suite, sous la forme du jugement, serait annoncée pour le 14 mars prochain. A un mois et des poussières du premier tour de l’élection présidentielle.

    D’aucuns doivent se dire que, comme cadeau, ça se pose là. Et se répéter le vieux dicton de celui qui n’avait pas besoin d’ennemis, ses amis faisant le job…

     


    votre commentaire
  •  

    Le candidat socialiste (et son/ses porte-paroles) ont annoncé, non sans un certain cafouillage, du moins dans la forme, une mesure économique tout à fait concrète, comme on le leur réclame si fortement : la révision ou la suppression et remplacement par une autre approche fiscale, du quotient familial.

    En dehors des formes plus ou moins heureuses de l’annoncer, il s’agit d’une proposition on ne peut plus claire de restructuration fiscale dans un esprit redistributif, assez juste et relativement facile à mettre en place rapidement après les élections Présidentielles.

    La majorité crie au loup sur ce sujet et met en première ligne les « classes moyennes » en forme de « bouclier humain » Mais, de quoi s’agit-il ?

    Le quotient familial est une mesure qui coute à l’Etat quelque 10 milliards d’euros et dont les 2/3 environ (7,5 milliards d’euros) vont aux 11% plus fortunés. (Source : Alternatives Economiques)

    La mesure envisagée, analyse Dénis Clerc, d’Alternatives économiques est : « Une mesure qui réduit les inégalités de revenus, fait payer un peu plus les riches, soutient la croissance et le rééquilibrage des comptes publics. Une politique nécessaire sur le plan social, fiscal et budgétaire que le gouvernement refuse par pure idéologie, empêtré dans la défense d’intérêts de classe »

    Puis, s’appuyant sur les calculs de la direction générale du Trésor :

    « Si le quotient familial était supprimé et remplacé par un crédit d’impôt de 607 € par enfant, … 4,3 millions de ménages seraient perdants et 4,8 millions seraient gagnants….Globalement, les familles avec enfants ne perdraient rien au change, mais, en revanche, les familles modestes (peu ou pas imposées actuellement) verraient leur niveau de vie augmenter, les familles aisées le verraient diminuer ».  « L’effet sur la répartition des revenus serait donc sensible »

    Tout est dit !

    Pour aller plus loin :

        -Lien vers Alternatives Economiques, l’article de Dénis Leclerc sur le sujet : ici

        -Lien vers Alternatives économiques, l’article de Christian Chavagneux sur le sujet : ici

     


    votre commentaire
  •  

    Terrible ? Grave ? Important à ne pas en douter, mais l’énorme buzz produit par la décision de S&P est avant tout dû à la dramatisation du problème, née des paroles fréquentes du Président de la République sur le sujet, qui volontairement, manœuvre politique qui se retourne aujourd’hui contre lui, a fait focaliser l’attention de tout le monde, et en particulier des médias, sur la note AAA.

    Avantage, toutefois, de l’annonce officielle de S&P : tout un chacun, au premier rang desquels les politiques, est obligé d’intégrer ce que les marchés financiers ont pris en compte depuis déjà quelques mois :nos problèmes de financement de l’économie et en particulier de refinancement de notre forte dette vont continuer à s’aggraver dans les mois (les années ?) à venir et aucun programme politique généreux ou déjà « raccourci » n’en sortira indemne.

    Ce n’est pas la mort, mais une sérieuse cure d’amaigrissement permettant de revenir à une gestion saine de l’économie et, tout aussi important, de disposer d’une marge de manœuvre indépendante pour conduire le pays vers des horizons plus riants.

    Cela passera sans doute, avant tout, pas une révision sans complaisance de tant de cadeaux fiscaux qui ont fortement affaibli pendant cette mandature les finances du pays. Les exemples les plus criants : l’absurde baisse de la TVA de la restauration, la défiscalisation des heures supplémentaires (quelque 4 milliards d’euros), non seulement couteuse, mais aussi destructrice d’emploi, et bon nombre d’autres, comme la mal connue « niche Copé » qui a ampute les rentrées fiscales de quelques 22 milliards d’euros entre 2007 et 2009, derniers chiffres connus.

    Ces « trous » dans les rentrées fiscales auraient pu être corrigés depuis fort longtemps déjà, eu égard aux intérêts du pays, car la situation que nous vivons aujourd’hui se profilait depuis longtemps.

    C’est l’aveuglement devant le développement de la crise, joint au dogmatisme de la période, qui ont conduit le Président à ne pas réviser sa politique fiscale dangereuse pour le pays malgré les nombreuses alertes. Pourtant, élu de mai 2007, il ne pouvait pas ou n’aurait pas dû, ne pas prêter plus d’attention à la crise qui se développait : la menace des « subprimes » aux Etats Unis a commencé à prendre corps en février 2007, avant même son élection ; la première grosse faillite de deux fonds spéculatifs liés à la banque Bear Stearns date de juin 2007 ; les difficultés de la banque anglaise Northern Rock liées aux subprimes datent de septembre 2007, faisant ouvertement état de la « contamination » de la banque mondiale par les crédits pourris américains. Northern Rock sera nationalisée par le gouvernement anglais en février 2008 pour éviter son effondrement ; en septembre 2008 la faillite de la banque Lehman Brothers donne un pharamineux coup d’accélérateur à la crise, qui affecte le monde entier.

    Mais malgré tous ces avertissements, le Président de la République se refuse à modifier sa politique de faveurs fiscales. En compensation il continue à tailler sur les emplois, par exemple dans l’éducation…

    Mais corriger la dérive des niches fiscales ne serait qu’un petit pas s’il n’était pas suivi très vite d’une restructuration profonde de notre fiscalité, en premier lieu pour mieux distribuer l’effort en fonction des moyens de chacun.

    De même concernant les moyens financiers, dont fiscaux, des communes, régions, départements, assurant une part essentielle de la solidarité nationale et de la préparation de l’avenir, structures fondamentales de la vie citoyenne qui aujourd’hui plient sous les charges transférées par l’Etat sans être accompagnées d’un transfert équivalent de moyens.

    L’avenir immédiat et à moyen terme, après ce vendredi 13 ne s’annonce pas simple. Mais chacun est inéluctablement rappelé à sa part de responsabilité : ceux qui ont conduit le pays pendant cette mandature, par leur incapacité à prendre à temps les mesures adéquates pour conforter la sécurité économique du pays (les « leçons de bonne gestion» données maintenant sont un peu tardives pour être crédibles).

    Ceux qui veulent assumer la charge par la suite par l’obligation de parler clairement, de ne pas céder à des sirènes, de s’attaquer sans délai à restaurer les brèches à la justice, à l’égalité des citoyens, à l’économie ; de défendre le juste équilibre de l’effort à faire parmi toutes les composantes nationales. De rénover le chemin de la construction européenne vers plus d’intégration, sans doute la seule véritable voie de salut future et vers plus de démocratie réelle dans sa gouvernance, sa gestion et son fonctionnement.

       

     


    votre commentaire



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires