• [Critique] The Theatre Bizarre

    theatre bizarre

    Titre
    : The Theatre Bizarre

    Réalisateurs : Richard Stanley, Tom Savini, Douglas Buck, Buddy Giovinazzo, David Gregory, Karim Hussain, Jeremy Kastain
    Année : 2011
    Avec : Udo Kier, Tom Savini, Catriona McColl
    Genre : Horreur, Film à sketches

    L'idée des sociétés de production Metaluna et Severin Films était de réunir quelques "grands" noms de l'horreur, de donner à chacun un budget égal et une liberté artistique totale pour arriver à un film à sketches composé de 6 segments (7 en comptant le fil rouge). Pari ambitieux, forcément attrayant sur le papier, mais surtout très risqué. Une anthologie, c'est un peu comme un recueil de nouvelles. Y'aura toujours du bon et du moins bon, des trucs qu'on va retenir et d'autres plus anecdotiques. Si les anglophones n'avaient pas eu tant de mal à le prononcer, le film se serait appellé Grand Guignol, un genre de spectacle auquel The Theatre Bizarre rend hommage tant bien que mal selon ses segments inégaux, et pas toujours accordés les uns aux autres.

    L'anthologie commence avec Mother of Toads de Richard Stanley. Derrière le clin d'oeil à Argento se cache une histoire de Necronomicon planqué chez une vielle dame inquiétante parlant aussi bien anglais que moi russe. Le Necronomicon, c'est très bien. Mais hélas, le cinéma a souvent eu du mal avec Lovecraft... En l'occurence, si on se marre bien devant quelques scènes (la vieille femme crapaud toute gluante est plutôt sexy), le film est très banal, très premier degré, très classique (jusqu'à sa musique) et pas franchement inventif. Parfait pour passer le temps, mais on n'est pas soufflés. Au moins on a eu un peu de crado et de grotesque à se mettre sous la dent, ce qui n'est pas le cas dans I Love You de Buddy Giovinazzo. Cette histoire de mari jaloux jusqu'à la schyzophrénie vaut surtout pour son jeu d'acteur et son final, mais casse le rythme après un premier segment certes plus débile, mais plus fun. La transition entre chaque court est assurée par une histoire de théatre abandonné, où des pantins semblent s'animer sous le regard amusé et inquiétant d'un Udo Kier pas forcément à son avantage dans cette réalisation dont on ne retient qu'un intérêt esthétique. Heureusement qu'après I Love You, Tom Savini vient mettre un peu d'ambiance avec son Wet Dreams. Sa partie à lui semble avoir été pensée pour plaire à son public : drôle et sanglant, Wet Dreams offre tout ce qu'on peut demander : de la cruauté, de l'ironie, des rebondissements et un "lovecraftian vagina". Clairement le meilleur moment de The Theatre Bizarre, alliant au délire gore une histoire pas si gogol de jalousie et de rêves dans des rêves (sans DiCaprio par contre). 

    mother of toads

    On reste dans le très bon avec The Accident de Douglas Buck, histoire d'une jeune fille et de sa mère, toutes deux témoins d'un accident mortelle. L'occasion d'une discussion sur la mort et la vie. Pas d'excès, pas de grand-guignol du tout, pas d'horreur, pas de fantastique. A la place, The Accident est un moment étrange, calme et onirique, très réussi  mais totalement hors-sujet. Une sorte de pause, mais hélas aussi un moyen de faire perdre à l'ensemble sa cohérence et nous faire quelque peu décrocher. Pas grave, remarque. Derrière une très bonne idée et quelques images fortes, The Vision Stains de Karim Hussain tourne rapidement au glauque gratuit et malsain. Dommage, il y'avait dans cette histoire de souvenirs arrachés à une personne mourante et re-injectés dans l'oeil de quoi faire un truc carrément plus consistant. On regrette que Sweets de David Gregory arrive en dernier, alors que l'indigestion nous guette. Pas facile de s'intéresser à cette histoire de boulimie virant au cannibalisme, malgré un final complètement barge et esthétiquement délirant. Franchement crado, mais assez rigolo aussi, Sweets aurait peut être gagné à se trouver vers le début de cette anthologie.

    Au final, The Theatre Bizarre nous laisse une impression étrange. On regrette que certaines parties tombent à plat, alors que certaines idées sont excellentes. Si avoir réussi à donner autant de tons différents à cette anthologie est une bonne idée, cela nuit aussi à sa cohérence. Dommage que le fil rouge du film, qui donne son titre au film, soit aussi peu creusé, aussi gratuit et prévisible. Il y'avait, là aussi, assez de matière pour faire mieux. On appréciera donc surtout l'initiative et la qualité de certains films pris à part, et on souhaite au film de quand même trouver le chemin des salles...En attendant un deuxième volet, déjà prévu.

    Note finale : 7/10

    sweets


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