Titre : Priest
Réalisateur : Scott Stewart
Année : 2011 
Avec : Paul Bettany, Karl Urban, Lilly Collins, Brad Dourif, Christopher Plummer
Genre : SF, Action, Fantastique

Comme je m'étais infligé Légion - L'Armée des Anges (critique [par là]), et que je l'avais trouvé plutôt divertissant malgré sa nullité, j'étais prêt à voir Priest, nouveau délire post-apo biblique bourrin de Scott Stewart, toujours avec Bettany sur l'affiche. Cette fois-ci, le film lorgne plus ouvertement vers la SF, décrivant donc forcément un futur cauchemardesque, où l'humanité vit recluse dans des villes-forteresses, sous les ordres d'un Clergé catho tout-puissant, après avoir gagné une guerre séculaire contre les vampires. Ouf.

D'emblée Priest est vachement plus sérieux que Légion. Le film n'a, cette fois, pas été écrit avec les pieds d'un éléphant mort. Le casting a une certaine classe, quand même, et surtout dans les seconds rôles (Brad Dourif et Christopher Plummer, quoi!). Et pourtant, autant le dire tout de suite, quel ennui! Très vite, mon cerveau s'est mis à faire la déduction suivante : cyber-prêtre-ninja-du-futur vs vampires-bestiaux + grand-méchant-en-chapeau-de-cow-boy, le tout filmé avec des ralentis énervants? On dirait un Underworld, mais ça n'en est pas un...C'est prétentieux et creux comme les Matrix mais ce n'est pas un Matrix...Oui, voilà, je mets le doigt dessus : c'est assez pourri, stéréotypé et calibré pour un public d'ados emos pour être une adaptation de manga? Bingo! Je l'ignorais avant de voir la film, juré! On peut plonger alors franchement dans le superficiel déjà trop vu, des scènes d'action dont les chorégraphies empruntent à tout ce qui s'est fait depuis 15ans, aux costumes vaguement badass pour se la péter...Allez, on en rajoute une couche sur le traumatistme du héros lié à la guerre et aux sacrifices qu'il a du faire pour coller une révélation à deux balles vers le milieu du film, et c'est bon : on la tient notre bouse!



Pourtant tout n'est pas catastrophique dans Priest. Il faut reconnaitre qu'esthétiquement, le film se tient. Les décors tout particulièrement, qui sont franchement magnifiques, qu'il s'agisse des villes futuristes (qui se ressemblent toutes, d'façon) aux déserts très western, on en prend plein les yeux. Normal, y'a "3D" dans le titre lors de sa sortie en salles, il faut rentabiliser le prix des lunettes. Le film est aussi bien moins incohérent et sombre moins dans le grand n'importe quoi que Légion. Il se prend hélas aussi encore plus au sérieux, et est du coup franchement moins drôle (déjà que Légion c'était pas la grande éclate...). Quand on veut se la jouer, la moindre des choses est d'avoir quelque chose d'autre qu'un bel emballage à proposer. Dans le cas de Priest, il n'y a rien. Même le méchant est nul, Karl Urban (Doom)est insipide au possible, pas aidé par un personnage aussi intéressant que les cravates de Derrick. Y coller un chapeau de cow-boy ne suffit pas à lui donner une âme, sapristi!

Priest est donc un film d'action-SF avec le budget suffisant pour tenir la route, mais tout à fait creux. Agaçant même lorsqu'il nous inflige un message sur la foi (tout comme Légion), et l'importance de croire en Dieu au lieu de ses messagers. Trop prétentieux pour être fun, Priest est le genre de films qu'on peut choper en occaz' pour les ranger entre Underworld et Constantine et les garder pour les montrer aux gosses qu'on connait quand ils auront 12ans. Pas plus.

Note finale : 3/10