• [Critique] Mother's Day (remake)

    affiche

    Titre
    : Mother's Day
    Réalisateur : Darren Lynn Bousman
    Année : 2011
    Avec : Rebecca de Mornay, Jaime King, Deborah Ann Woll, Shawn Ashmore
    Genre : Thriller, Home-Invasion

    Darren Lynn Bousman
     (l'homme derrière les Saw 2 à 4) qui réalise un remake d'un film de Charles Kaufman, dont le Mother's Day a surtout la réputation d'être un film complètement surévalué et franchement pas si terrible, avouons-le, y'a de quoi avoir peur. Je n'ai d'ailleurs pas du tout vu le film original, et ne suis pas sûr d'être captivé par le sujet au point de faire cet effort, vu ce que j'en ai lu. Et si on laissait de coté nos vilains préjugés pour laisser à ce Mother's Day version 2011 une chance? Et si l'Homme-Bouse n'était finalement pas un si vilain petit canard mais pouvait se transformer en un truc plus convenable? Pas un cygne non plus, faut pas déconner, c'est pas Nathalie Portman, mais une sorte de drôle d'oiseau pas trop repoussant à mi-chemin, doit bien y'en avoir...

    Parce que quand même, son Mother's Day commence avec un gros atout : la bande de jeunes énervants qui font la fête ne sont plus si jeunes que ça, en fait. Ce qui permet déjà d'éviter quelque peu le jeu d'acteur insupportable façon future victime de slasher.  Ensuite, le scénario est assez malin, puisqu'il commence par une inversion des rôles plutôt bien trouvée, et qui, par la suite, va donner au film une profondeur qu'on n'attend pas forcément dans un home-invasion. En effet, les trois criminels (trois frères, dont un est mortellement blessé et un deuxième peut pas s'empêcher de brailler tout le temps) qui s'introduisent dans la maison où se trouvent la bande d'amis sont persuadés de rentrer chez eux après plusieurs mois, et ignorent que cette maison a en fait été saisie et ne leur appartient plus. Dans sa première partie, le film reste dans un shéma classique de prise d'otages, avec menace, cris, chantage et tout le tralala. Mais bien vite, des nuances apparaissent, surtout dans les rapports entre les victimes, qui semblent toute avoir des choses pas nettes à cacher à leurs amis. Le film bascule pour de bon avec l'entrée en scène de la mère des trois brigands, qui l'ont appellé à l'aide.

    BLOODYMILF

    Comme toute bonne mère, elle aime ses enfants, et les punit aussi quand ils font des bétises. Le jeu nuancé de Rebecca de Mornay, qui alterne entre une bienveillance qu'on sent dangereuse et une dureté impitoyable, donne au personnage son épaisseur. Assez vite, les frontières entre les "gentils" et les "méchants" se brouillent, et Bousman amène ses personnages à se demander jusqu'où ils iraient pour sauver leurs intérêts, au détriment de leurs amis. Les relations au sein de la "famille" sont aussi assez complexes, avec cette mère autoritaire et étrangement protectrice, et malgré une unité de lieu assez étriquée (la maison), Mother's Day contient assez de rebondissements et de subtilités pour devenir de plus en plus intéressant. Bousman sait rester sobre dans sa réalisation, ce qui permet à son film de gagner en crédibilité, la violence étant toujours justifiée par une histoire bien fichue.

    Au final, on a un film dont la construction intelligente et la profondeur des personnages permet de se démarquer. Sans être renversant, Mother's Day apporte son petit lot de bonnes surprises et évite les pièges paresseux de la torture racoleuse et gratuite. D'après ce que j'ai pu lire, on est au final assez loin d'un remake du film de Kaufman, et la version de Bousman s'approche bien plus d'une ré-invention, ce qui n'enlève rien à son mérite, bien au contraire.

    Note Finale : 7/10


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