Titre : Dream House
Réalisateur : Jim Sheridan
Année : 2011
Avec : Daniel Craig, Rachel Weisz, Naomi Watts
Genre : Thriller 

Casting impressionnant (Daniel Craig, Rachel Weisz, Naomi Watts), réalisateur reconnu (bon, il a fait le machin avec 50cent, mais c'est pas grave), affiches aux jolies couleurs : Dream House a l'air sympa. On pourrait croire à une chouette histoire de maison hantée peut-être, quelque chose qui ferait penser à l'Orphelinat de Bayona ou Les Autres d'Amenábar, par exemple. Une oeuvre élégante, bien jouée, bouleversante même, allez savoir.

Ça commence même plutôt bien : Will Atenton est un écrivain, il a l'air sympa (en même temps il ressemble vachement à James Bond, ça fait anglais, ça rassure), et en plus il quitte son job pour rejoindre sa gentille petite famille dans leur jolie nouvelle maison. Sa femme (Rachel Weisz) et ses deux filles sont heureuses, elles font de la peinture, il neige dehors, tout va bien. Et puis tout à coup, rien ne va plus : la plus jeune des gamines voit un bonhomme bizarre qui les épie dans le jardin, on sursaute quand le volet tape contre la fenêtre, et en plus d'ignobles adolescents punk-gothiques-adorateurs-de-Satan allument des bougies dans le sous-sol de la maison. Daniel Craig est donc en colère, il apprend petit à petit qu'une famille a été massacrée dans cette même maison quelques années plus tôt, apparemment par le père, un certain Peter Ward. Sauf que rien n'avait pu être prouvé, et le suspect des crimes vient comme par hasard de sortir de l’hôpital psychiatrique où il était interné, à un petit kilomère. Si les ficelles du scénario sont assez grosses, on peut jusque là apprécier la glissade de l'ambiance chaleureuse et accueillante du début vers quelque chose de plus angoissant, et des acteurs assez sympa. Seulement voilà, si par malheur vous avez vu la bande-annonce, c'est cuit, une bonne partie du film y est spoil. Dommage aussi que les rebondissements et révélations se devinent autant à l'avance et sentent autant le déjà-vu. Jim Sheridan nous sert un mélange d'un peu de Shining de Kubrick, des Autres d'Amenabàr, de Fenêtre Secrète de Koepp ou encore de l'adaptation de Shutter Island par Scorsese. Des fantômes, de la schizophrénie, tout est dans la tête du père, à moins que, mais si, mais non, oui mais non, pourquoi pas, et en fait ouais, ou pas...Beaucoup trop prévisible, et avec une explication finale décevante et facile, comme s'il fallait se dépatouiller le plus rapidement possible d'un scénario embarrassant, mal maîtrisé, comme bâclé.

On peut cependant apprécier le contraste entre l'univers accueillant de la maison que l'on voit au début et la réalité plus inquiétante et délabrée. Les décors sont d'ailleurs assez jolis, même si on se demande l'intérêt des courtes scènes de rêve, si ce n'est pour ajouter quelques effets glauques et rendre la BA plus sensationnelle peut être. On devine de bonnes intentions derrière pas mal de maladresses. Les personnages de Naomi Watts et Daniel Craig sont intéressants, entre leur culpabilité, leurs souvenirs, leur volonté de protéger ses proches, la folie et le fantastique (ces fantômes, en sont ils vraiment?). Esthétiquement, le film est beau, la musique est soignée, les acteurs font leur boulot. Bref, l'emballage est plutôt classe. Dommage que ce scénario soit si naïf. Jim Sheridan disait s'attaquer pour la première fois à un "thriller d'épouvante", il a peut être trop cherché à faire comme les films qu'il a aimés (un jour, faudra vraiment arrêter de coller deux fillettes en petite robe dans des couloirs au papier peint vieillot) sans trop savoir comment se sortir de ce scénario, et sans réussir non plus à donner un rythme soutenu à son film. Dream House est un film qui s'apprécie sur le moment, mais laisse une désagréable impression de creux et d'inachevé en plus de celle d'avoir déjà vu le même film plusieurs fois au cours des dernières années.

Note finale : 5,5/10, c'est pas vraiment nul, mais c'est pas vraiment bien non plus.