• [Critique] The Zero Theorem




    Titre
    : The Zero Theorem

    Réalisateur : Terry Gilliam
    Année : 2014
    Avec : Christoph Waltz, Mélanie Thierry, David Thewlis, Matt Damon, Tilda Swinton
    Genre : SF
    Pays d'Origine : USA, UK, Roumanie, France
    Durée : 1h45 environ

    Réalisateur maudit ayant connu autant de galères qu'il a pondu d'oeuvres cultes, Terry Gilliam est de plus en plus controversé depuis quelques années : Tideland et L'imaginarium du Docteur Parnassus n'avaient pas convaincu tout le monde, malgré des qualités indéniables, et il se murmurerait que père Gilliam, avec l'age, soit de plus en plus à coté de la plaque. Avec The Zero Theorem, il revient à la SF, un genre pour lequel il a déjà signé L'Armée des 12 Singes et surtout le mythique Brazil. Avec Christoph Waltz dans le rôle d'un informaticien agoraphobe vivant dans une église plus ou moins abandonné, ça fait plutôt envie, non?



    Hélas, on déchante très vite face à The Zero Theorem. Fidèle à lui-même, Gilliam ne peut s'empêcher d'en faire des tonnes, de surcharger son film au-delà de ce qu'il est supportable pour les rétines et l'accumulation d'éléments et de couleurs saturées est rapidement indigeste. A trop vouloir en faire, Gilliam semble s'auto-parodier, comme s'il cherchait à tout prix à coller à son image, et pour une ou deux trouvailles amusantes (la caméra de surveillance à la place de la tête de Jesus dans l'église), beaucoup sont hélas lourdingues et pénibles. A 70 ans passés, Gilliam tombe encore et toujours dans le piège : il veut trop en faire, et si cela fait la richesse de son univers, ça tourne plutôt à vide dans The Zero Theorem. Il est aussi dommage que sa vision du futur ait l'air aussi ringarde : les craintes qu'il exprime dans ce film sont vieilles de 10 ans, minimum (ce qui n'est pas non plus sans donner un certain charme retro au film). Du coup, ça ne pardonne pas : difficile de rentrer dans cet OVNI parfois embarassant, malgré des qualités bien présentes (le décor de l'église a quand même vraiment de la gueule). L'interprétation des acteurs est, elle aussi, très inégale : Christoph Waltz semble croire à son personnage à la personnalité amusante (il parle de lui au pluriel et se dit mourant tout le long), alors que Mélanie Thierry agace et que Tilda Swinton recycle son jeu vu dans Snowpiercer. Et l'histoire dans tout ça? Et bien, voilà : le monde est devenu fou, c'était mieux avant, la vie n'a pas de sens, les ordinateurs nous gouvernent. Bref, rien de révolutionnaire.

    Décevant et indigeste, The Zero Theorem est un film qui accumule les paradoxes : le propos sent la naphtaline alors que la volonté de trop en faire trahit quand même une certaine énergie, gaspillée vainement ici. Visuellement, le pire cotoie pourtant quelques éclairs de créativité typiques de Gilliam. On espère que son Don Quichotte, projet de longue date qu'il va ENFIN peut-être réussir à tourner l'an prochain sera plus inspiré, ou les regrets que l'on avait à la vision de Lost in la Mancha n'en seront que plus cruels...

    Note finale : 5/10 


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