Titre : Oblivion
Réalisateur : Joseph Kosinski
Année : 2013
Avec : Tom Cruise, Morgan Freeman, Olga Kurylenko, Nikolaj Coster-Waldau 
Genre : SF, Action
Pays d'Origine : USA
Durée : 2h06


Kosinski n'avait pas convaincu des masses avec son Tron : L'Héritage, dont on avait surtout parlé pour sa bande-son composée par les Daft Punk que pour ses qualités. Dans Oblivion, Kosinski se replonge dans la SF, co-écrit le scénario...Et demande à M83, ou plutôt son leader, de s'occuper de la musique du film. Voilà, très bien. Mais Oblivion, ça donne quoi?

Et bien pendant environ 30/45 minutes, Oblivion ça donne Tom Cruise qui se promène dans des paysages apocalyptiques et c'est à peu près tout. On se fait pas mal chier, mais au moins on en prend plein la vue. Il faut bien admettre que les visions qui nous sont offertes sont hallucinantes, comme ces bateaux en ruine échoués au milieu du désert...Mais pour l'histoire, on retrouve tous les passages forcés du genre : la Terre est dévastée, les combinaisons blanches sont toutes propres, et on nous sert une vague histoire de rebelles terroristes extra-terrestres.... Et puis les choses deviennent plus intéressantes d'un coup, quand le scenario nous surprend enfin et se décide à décoller. Alors certes, on retrouve réellement tous ls clichés du genre, mais amenés les uns après les autres d'une manière assez inattendue, Oblivion alignant les pirouettes assez rigolotes jusqu'à sa toute fin.



Parlons-en, tiens, de cette fin. Elle est absolument pourrie. Bah oui, faut le dire. On se cogne un passage à la 2001 : L'Odyssée de l'Espace du pauvre. En fait Oblivion, c'est un peu comme si Stanley Kubrick s'était croisé avec La Menace Fantôme ou L'Attaque des Clônes, au potentiel comique assez bien exploité (volontairement?) : comment faire dire à Tom Cruise "Fuck you God" sans qu'il le dise vraiment...Et après ce passage assez jouissif, malgré sa citation maladroite (oh, un monolith noir avec un oeil rouge dans l'espace!), on a droit à un épilogue absolument ridicule. Pour le reste, Oblivion est spectaculaire, les acteurs font le boulot (Morgan Freeman n'en branle pas une, mais il a la classe quoi qu'il arrive, Nikolaj Coster-Waldau attaque toujours autant de dos que dans Game of Thrones...) et le film passe tout seul, alternant les scènes d'action bruyantes mais jolies et les passages dont on n'a rien à foutre (l'histoire de Tom Cruise et ses souvenirs effacés qui tentent de refaire surface). 

Bref, Oblivion est plein de défauts, mais le scenario est assez malin pour nous prendre au jeu avec ses clichés, nous faisant oublier ses lacunes. La mise en scène de Kosinski et la beauté des décors suffisent en fait à nous occuper les yeux pendant deux heures, et tant pis si quelques ricanements moqueurs nous échappent ici ou là. Et bordel, quelle fin honteuse, faut oser quand même.

Note finale : 6/10