• [Critique] John Dies at The End




    Titre
    : John Dies at The End

    Réalisateur : Don Coscarelli
    Année : 2012
    Avec : Chase Williamson, Rob Mayes, Paul Giamatti, Clancy Brown, Doug Jones, Glynn Turman
    Genre : Horreur, Fantastique, SF, Comédie, Wtf

    Très attendu par les fans de l'excellent Don Coscarelli, John Dies at The End est son premier film depuis Bubba Ho-Tep, datant de déjà 10ans. Adaptation d'un bouquin d'un certain David Wong (c'est aussi le nom du personnage principal), John Dies at The End est typiquement le film dont il est difficile de parler : être d'une autre dimension, chien qui parle, monstres, bordel temporel... Venant d'un type capable de rendre poignant un film sur Elvis Presley affrontant une momie en chapeau de cow-boy dans une maison de retraite, le résultat ne pouvait qu'être alléchant.

    Et John Dies at The End, c'est du tout bon du début à la fin. La première scène nous plonge directement dans l'ambiance surréaliste et hallucinante du film, mélange d'humour absurde et d'horreur, avec ce gros type découpé à la hache, cette limace géante, puis le gros type qui revient, et la hache qui casse à chaque fois...On n'en saura pas plus. L'histoire est celle de Dave, causant à un journaliste de ce qu'il a vu grâce à une drogue étrange, la Soy Sauce, qui permet à ceux qui en consomment de voir des choses d'un autre monde, mais aussi de communiquer par télépathie ou de savoir combien de grains de riz contient une assiette, par exemple. Le film est donc construit en flashbacks, dans lesquels Dave et son pote John se retrouve confronté à un bordel pas possible, des araignées géantes, un monstre composé de charcuterie et de poissons surgelés, plein de personnages secondaires cool, et j'en passe. La grande force de John Dies at The End, c'est son ton absurde et décalé, son originalité, sa créativité omni-présente, chaque scène est étrange, mystérieuse, drôle et inquiétante à la fois. On y croise des poignées de porte en forme de bite, des hot-dog téléphoniques, un chien qui conduit une voiture, un medium qui désintègre ses ennemis, des gens tout nus dans un autre monde, une manchot avec une prothèse de main bien trop grande...Il faut s'accrocher pour suivre tant le film est riche et les dialogues rapides : ça fuse dans tous les sens et la moindre minute d'inattention risque de nous faire perdre le fil.



    Cependant, John Dies at The End est loin d'être un bordel sans queue ni tête hystérique et survolté. Non, on n'est pas dans un film à la Detention de Joseph KahnJohn Dies at The End est élégant, intelligent et les acteurs sont très bons. Qu'il s'agisse des deux rôles principaux, deux inconnus au jeu sobre et efficace qui évitent les lourdeurs du duo de loser-junkies qu'on voit trop souvent, ou des rôles secondaires, ils sont tous parfaits. Que ce soit le journaliste et son twist de fin (Paul Giamatti), l'inquiétant et fun à la fois Doug Jones (qui joue toujours des trucs sous masques chez Del Toro, genre Abe de Hellboy ou l'Ogre du Labyrynthe de Pan), Clancy Brown en super medium, ou même Angus Scrimm (le croque-mitaine des Phantasm) en prêtre : leurs apparitions sont cultes. Certes, on peut peut-être reprocher au film d'être un poil bordélique, mais je préfère ne pas bouder les films qui réussissent à être si riches et originaux, où l'on va de surprises en surprises toutes les 5 minutes. Et tant pis si tout n'y est pas très clair : d'où vient la Soy Sauce, par exemple? Peu importe, cela n'ajoute qu'un peu plus de mystère.

    Il est frustrant de voir un type comme Coscarelli être aussi rare. Mais attendre 10 ans pour un film du niveau de John Dies at The End, je veux bien le refaire. Sauf que pour Phantasm 5, va falloir se grouiller, Scrimm vieillit. En tout cas, John Dies at the End fait partie de ses films complètement hallucinants absolument jouissifs à regarder, où l'on n'a pas le temps de s'extasier devant chaque trouvaille au risque de rater la suivante. Un film à voir, et revoir donc pour rester plongé dans cette ambiance folle. En espérant que le film ne subisse pas le même sort que Bubba Ho-Tep, qui a mis deux ans à trouver le chemin d'une distribution en France.

    Note finale : 9/10 


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