• [Critique] Frère de Sang 2 : le retour des frères siamois tueurs!




    Titre
    : Frère de Sang 2 (Basket Case 2) 

    Réalisateur : Frank Henenlotter 
    Année : 1990 
    Avec : Kevin Van Hentenryck, Judy Grafe, Annie Ross 
    Genre : Horreur, Comédie 
    Pays d'Origine : USA 
    Durée : 1h30 


    Succès surprise au début des années 80 (surtout vu son budget minuscule), le premier Frère de Sang était une plongée dans l'univers unique de son auteur, Frank Henenlotter : un pitch totalement barré (deux frères siamois, dont un monstrueux vivant dans un panier, qui se vengent des médecins les ayant séparés), des effets spéciaux artisanaux, et surtout les décors glauques et l'ambiance sordide des quartiers les plus crades de New York à l'époque. Dix ans plus tard, il finit par céder et accepte d'en tourner une suite, après avoir signé les hallucinants Elmer le Remue-Méninge (un parasite-concombre/bite bavard qui mange injecte une drogue chez son hôte et mange des cerveaux) et Frankenhooker (une tondeuse découpe la copine d'un gars, qui garde la tête de la défunte et va faire exploser des prostituées pour choisir les morceaux qu'il veut pour la reconstruire). 



    Frère de Sang 2 reprend l'histoire pile poil là où on l'avait laissée : Duane et Belial ne sont pas morts mais se font en fait transporter à l'hôpital. Dix ans ont passé, et Kevin Van Hentenryck a bien vieilli, et comme sa nouvelle coupe de cheveux ne le rajeunit pas vraiment, on s'en rend bien compte. Pas bien grave, juste rigolo de le noter. Mais c'est son frère maléfique qui a connu la plus grande transformation : Belial n'est plus un tas informe "animé" en stop-motion (ou une marionette), mais un monstre bien plus détaillé et impressionnant. Les deux frères se retrouvent hebergés en secret chez une grand-mère qui cache et protège dans son grenier toute une bande de monstres diformes : le paradis pour Belial, enfin à sa place, et qui se trouve même une copine. L'inérêt principal de Frère de Sang 2 vient d'ailleurs de cette troupe : Henenlotter profite visiblement d'un budget plus important et peut donc y aller à fond avec les maquillages foufous. Les laissés pour compte qu'il aimait avant montrer (SDF, prostituées, drogués...) ont laissé leur place à d'autres marginaux, de pauvres créatures étranges qui n'ont rien demandé à personne. Et qui vont aider Belial et Duane à se défendre contre les humains de l'extérieur qui cherchent à exploiter leur différence pour faire de l'argent, les vrais monstres en réalité. On n'est pas loin du magnifique Freaks de Tod Browning, et même si l'oeuvre de Henenlotter peut faire sourire en raison de ses histoires improbables et ses effets spéciaux, on peut pourtant la rapprocher de celle du réalisateur de Dracula : lui aussi aimait les marginaux...Et lui aussi avait écrit le scenario d'un film sur des siamois tueurs (siamoises, plutôt) avec Chained For Life. Hélas, les meurtres dans Frère de Sang 2 sont bien moins graphiques et gores que dans le premier (probablement que les producteurs lui ont demandé d'y aller mollo), même si la mise en scène a évolué (les flash révélant les monstres du grenier). On sent aussi que Henenlotter ne sait pas toujours quoi faire du temps qui lui est accordé, et passe peut-être trop de temps à nous montrer son étrange cirque en train de tourner en rond et d'agiter les bras plutôt que de faire progresser son intrigue. Il se dégage alors de Frère de Sang 2 un vague sentiment d'ennui, le virage trop marqué vers la comédie et le coté plus sage du film le rendent aussi moins marquant. Heureusement que certaines scènes viennent réveiller notre intérêt, comme un mystérieux bébé sortant du ventre de sa mère, jusqu'à un final réussi où les rôles sont inversés par rapport au premier. Car au milieu des monstres, si Belial se sent très à l'aise, le pauvre Duane ne s'y retrouve plus et se met à jalouser son frère, et petit à petit, sombrer dans la folie. 

    Si l'on ne retrouve pas l'ambiance poisseuse du premier dans Frère de Sang 2, et que cette suite parait à la fois bien plus sage et réalisée avec moins de passion, on a tout de même plaisir à retrouver l'univers farfelu et anti-conformiste de son auteur. Frère de Sang 2 vaut surtout pour son "bestiaire" et son hommage à la différence.

    Note finale : 7/10


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