• [Critique] Big Bad Wolves




    Titre
    : Big Bad Wolves (Mi Mefahed Mezeev Hara)

    Réalisateurs : Aharon Keshales, Navot Papushado
    Année : 2013
    Avec : Tzahi Grad, Lior Ashkenzi, Rotem Keinan
    Genre : Thriller, Comédie
    Pays d'Origine : Israël
    Durée : 1h50 environ

    Après avoir fait le tour des festivals l'an dernier, Big Bad Wolves des auteurs du remarqué Rabies a finalement eu droit à une sortie en salles chez nous. Big Bad Wolves raconte la traque d'un tueur pédophile par un flic et le père de la victime, persuadés que le coupable est un enseignant dont ils vont chercher à prouver la culpabilité. En fait, Big Bad Wolves, c'est un peu Prisoners, en un peu moins "thriller des 90's", et en un peu plus rigolo. Oui, parce que c'est aussi une comédie.



    Il est facile de se plaindre chez nous, en France, de la production quasi inexistante de cinéma de "genre", mais vous en connaissez beaucoup des films d'horreur isaeliens vous? Aharon Keshales et Navot Papushado ont tout compris et savent jouer de leurs faibles moyens pour signer un film efficace et doté d'une forte personnalité. Peu de personnages mais des acteurs tous excellents, un décor quasi unique, une intrigue simple : Big Bad Wolves ne s'encombre pas d'artifices, et c'est à partir de bases modestes que le film développe ses qualités. On a donc un type accusé de pédophilie mais peut-être innocent qui se fait torturer par deux hommes obsédés et (peut-être aveuglés) par leur envie de lui faire avouer ses crimes. Encore un film moralisateur? Que nenni. Le type est-il coupable? Peut-être, ou peut-être pas, on hésite tout le long. La torture est-elle légitime? Sûrement pas : sans que l'on sache si le type est un psychopathe, son sort nous fait immédiatement ressentir une certaine empathie pour lui, et nos sentiments à l'égard des différents personnages ne cesse d'évoluer tout au long du film. Aux scènes de torture particulièrement violentes succèdent des passages plus légers, Big Bad Wolves est rempli de petits gags, de petites répliques qui prètent à sourire et font sourire autant que frissoner (quand le sympathique grand-père discute de ses problèmes d'aérophagie tout en se préparant à passer un type au chalumeau, par exemple!). Keshales et Papushado n'hésitent pas à ancrer leur film dans la réalité actuelle d'Israël, tournant en dérision un paquet de clichés, ce qui donne au film une réelle identité et le démarque du paquet de séries B sans âme cherchant à copier les différents modèles americains, anglais et espagnols. Si seulement on pouvait en prendre de la graine chez nous... Big Bad Wolves souffre tout de même d'un scénario bancal dans sa dernière partie, et c'est réellement dommage car jusque là l'écriture des personnages et des dialogues étaient impeccable et le temps était passé sans qu'on le remarque! 

    Big Bag Wolves ne peut plaire à tout le monde. Mais avec ses personnages tous ambigus incarnés par des acteurs tous très justes, ses ruptures de ton et son identité, le film s'impose comme une oeuvre à part qu'il serait dommage de manquer. Alors oui, c'est violent. Oui c'est parfois un poil incorrect (mais jamais spécialement trash, la violence mise à part), mais qu'est ce que c'est rafraichissant.  

    Note finale : 8/10


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