Comme un être encore englué dans son adolescence l’homme semble plus que jamais avoir troqué sa formidable capacité de réflexion et de réaction contre l’assurance d’une nouvelle vie infantile où l’existence se résume à une course effrénée vers la satisfaction du moindre désir consommable.
Panem et circenses, de quoi se nourrir et se divertir en échange de quoi nous sommes prêt à déposer les armes de notre libre arbitre au pied de dirigeants éclairés dont notre lâche silence constitue leur légitimité.           
Le genre humain s’habitue ainsi à sa médiocrité et renonce à son incroyable potentiel pour se vautrer dans un lit de paresse coupable, laissant une poignée de chefs de meutes mener la direction des affaires du monde.    

Pour survivre moralement, il faut, au choix :   

•    Participer aveuglément à la logique du capitalisme, prendre sa carte à l’U.M.P et lutter contre les privilèges des ouvriers, chômeurs, smicards et autre rebus, donc être un gros con, une race assez commune par les temps qui courant.
•    Ne rien voir, ne rien faire, vivre dans sa bulle, lire Closer et faire confiance au journal de TF1, bref avoir la capacité critique d’un bulot.   
•    Accepter l’ordre des choses et sauver sa conscience en votant Social Démocrate, en allant à l’église, à la mosquée, au temple, à la synagogue ou en donnant aux O.N.G, voire tout à la fois. La solution chiante  et responsable.       
•    En avoir rien à foutre de tout en affirmant haut et fort que tout part en couille et qu’il n’y a plus rien à faire. La solution « mise en veille du cerveau », bien pratique quand on veut quand même se payer la dernière paire de Nike sans se faire chambrer par ses potes.
•    Faire des gosses, se mettre à boire, tuer son patron, tenter une expérience sexuelle interdite, adhérer à un parti d’extrême droite, postuler à une émission de téléréalité, bref faire le truc qui vous empêche à jamais de revenir en arrière… et voir ce qui se passe. La solution aventure.   
•    Savoir prendre du recul, rebrancher son cerveau tout en débranchant sa télévision, se méfier des dogmes inébranlables, religieux et politiques, se placer dans le camp de la Justice tout en faisant l’effort d’être du côté de la vérité sans en être totalement sûr, préférer la chienlit à l’ordre, la partouze à la messe en latin, la cuite à la tempérance, la casquette gavroche au voile islamique, bref la résistance à la soumission…   

Nous, on a choisi la dernière.           
L’arme du Tocsin c’est son esprit. Notre ligne éditoriale : ne surtout, mais alors surtout rien respecter. Le respect, c’est la massue moelleuse des dominants, qu’ils soient engalonnés, encravatés ou enturbannés. L’homme n’a pas le droit au renoncement, qu’il se lève et marche droit !                     
                        
"Le tocsin qu'on va sonner n'est point un signal d'alarme, c'est la charge sur les ennemis. Pour les vaincre, il nous faut de l'audace, encore de l'audace, toujours de l'audace".   
Georges DANTON le 2 septembre 1792.           
                       
Salim TORECEN