• Synopsis : Marie et Eric, trentenaires en couple depuis le lycée, signent l'achat de leur premier appartement quand Marie est saisie d’un doute vertigineux. Sa rencontre avec un beau brun ténébreux va précipiter sa décision : elle quitte Eric pour plonger dans le grand bain du plaisir et de la liberté. Mais elle va surtout se manger le fond de la piscine… Et découvrir un monde sans pitié : à son âge, le célibat est vite perçu comme une tare suspecte. Eclairée par des amitiés nouvelles, Marie va apprendre à envisager son célibat comme une chance d'où elle pourrait sortir plus forte, et enfin prête à être heureuse.

    De Mona Ayache avec Camille Chamoux, Audrey Fleurot, Anne Brochet, Joséphine de Meaux, Naidra Ayadi et Camille Cottin

    Sortie le 26 mars 2014

    Ce film prend sa source et son impulsion du spectacle de Camille Chamoux qui donne de sa plume et de son jeu pour investir totalement cette comédie très réussie.

    Un peu désappointée par la dernière en date que j'ai vue (celle de Manu Payet, de laquelle on la rapproche inévitablement, sortie le même mois et traitant de l'amitié masculines), j'hésitais mais l'affiche et l'attrayante bande-annonce m'ont finalement décidée. 

    Celle-ci m'a, a contrario, complètement conquise grâce à l'écriture pleine de verve, de gaieté, d'énergie et d'enthousiasme, ainsi qu'à la grande liberté de ton et d'esprit, à la modernité et à l'audace qui en émanent.

    Camille Chamoux y met beaucoup du sien, il faut le reconnaître, s'investissant tant dans l'essence même du film que dans son interprétation impeccable, à la gouaille et à la frange franches, s'inscrivant dans cette lignée d'actrices déterminées, résolues et fonceuses telles Audrey Lamy ou encore Géraldine Nakache auxquelles elle me fait parfois penser.

    La comédie s'attache plutôt à dépeindre des portraits de femmes délurées, indépendantes, désinhibées, autonomes, libérées, excessives, post-féministes mais aussi dépendantes, sentimentales, sensibles, désorientées ... autant de personnages féminins qui s'avèrent peu à peu terriblement attachants et touchants.

    Outre donc Camille Chamoux, l'héroïne, l'on notera les excellentes prestations de ses petites camarades. Si l'on peut placer Audrey Fleurot en chef de troupe, vraiment sensationnelle, elle est aussi accompagnée d'actrices fabuleuses : Joséphine de Meaux, trop rare, est magnifique, Anne Brochet est drôle, tout à la fois douce et crue, Naidra Ayadi prouve qu'on peut compter désormais sur elle, Camille Cottin illumine chaque scène qu'elle traverse avec une grâce folle et enfin Olivia Côte est irrésistible.

    Cette bande de comédiennes est surtout servie par des dialogues croustillants remplis de petites pépites (je pense que j'en ai loupées), autant de répliques qui font mouche à chaque fois et qui tirent irrépressiblement les rires des spectateurs, ainsi que par un comique de situations désopilant (quelques scènes grandioses). 

    Les filles sont également épaulées par quelques sacrés beaux gosses (Samuel Benchetrit est à tomber par terre).

    Le film s'avère finalement beaucoup moins simpliste, superficiel et facile qu'il pourrait paraître de prime abord, la cinéaste y abordant la précarité et la fragilité des relations amicales, sentimentales et même sexuelles comparables à celles de l'emploi (le fait que l'héroïne travaille à Pôle Emploi n'est pas anodin, c'est là une manière de caractériser le rapprochement que l'on peut y percevoir).

    J'émettrai toutefois deux petits bémols.

    D'une part, le fait que la comédie propose un constat pur, sans vraiment apporter de réponse à cette quête d'émancipation, d'identification et du bonheur, à part peut-être à être interpellé par l'ultime image très jolie, banalise quelque peu le propos.

    D'autre part, la surabondance des superpositions d'images, parfois quasi-subliminales, en flash-backs, dont la cinéaste use et abuse, est parfois déroutante et nuit à la fluidité.

    Mais ce ne sont que des détails qui ne m'ont pas forcément dérangée plus que ça pour apprécier cette excellente comédie sincère, attendrissante, drôle et authentique, brillamment écrite et interprétée, qui dégage surtout et avant tout une joie et un plaisir communicatifs.


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  • Synopsis : Après les événements cataclysmiques de New York de The Avengers, Steve Rogers aka Captain America vit tranquillement à Washington, D.C. et essaye de s'adapter au monde moderne. Mais quand un collègue du S.H.I.E.L.D. est attaqué, Steve se retrouve impliqué dans un réseau d'intrigues qui met le monde en danger. S'associant à Black Widow, Captain America lutte pour dénoncer une conspiration grandissante, tout en repoussant des tueurs professionnels envoyés pour le faire taire. Quand l'étendue du plan maléfique est révélée, Captain America et Black Widow sollicite l'aide d'un nouvel allié, le Faucon. Cependant, ils se retrouvent bientôt face à un inattendu et redoutable ennemi - le Soldat de l'Hiver.

    De Anthony et Joe Russo avec Chris Evans et Scarlett Johansson

    Sortie le 26 mars 2014

    J'étais restée sur une impression plus que mitigée après le premier volet de la saga (http://www.blogg.org/blog-91357-billet-captain_america___first_avenger-1344799.html) et pourtant j'ai eu très envie d'aller voir ce nouvel opus de CAPTAIN AMERICA car, surtout, j'aime les Marvel et les films de super héros, il faut avouer ... j'assume ...

    Alors Chris Evans a toujours le charisme d'une huître sous coma éthylique, son regard, bien que d'un bleu intense magnétique, est vide et l'oeil est terne. Je le savais et n'ai donc pas été surprise ... d'ailleurs son jeu ne s'est pas amélioré depuis, loin s'en faut ... 

    Heureusement, le bougre est bigrement bien accompagné ... Scarlett Johansson multiplie les grands écarts entre films d'auteurs et blockbusters, et ce avec un talent fou et un sex-appeal absolument renversant, ici particulièrement exacerbé par des tenues ultra-moulantes. Et il y a aussi une palette de seconds rôles impressionnante, le plus étonnant du casting étant de retrouver un Robert Redford qui rehausse assurément le tout, et sans omettre de saluer l'interprétation grandiose de Samuel L. Jackson qui a une sacrée prestance.

    Et finalement ce deuxième épisode m'a plutôt bien plu, réflexion faite.

    Si l'on oublie le piètre Chris Evans, au demeurant pas forcément antipathique mais plutôt assez apathique et sans grande envergure, le reste est de très haute volée.

    En premier lieu une réalisation époustouflante, hallucinante, alternant des scènes d'action absolument stupéfiantes aux plans ahurissants et prises de vue prodigieuses (la 3D aidant assurément à donner une profondeur et une perspective spectaculaires) avec des scènes plus explicatives (mais nullement ennuyeuses) plantant une intrigue assez passionnante, ce qui peut paraître surprenant considérant que le film est, a priori, un pur divertissement. Mais non, il n'est pas que cela donc, et peut même être perçu comme assez essentiel pour mieux comprendre certains tenants et aboutissants d'autres films de la franchise inépuisable des Avengers ... 

    En second lieu, les prestations visuelles et sonores d'une qualité exceptionnelle. Certaines séquences vous projettent tout le corps, l'ouïe et l'esprit en plein coeur de l'action à tel point qu'on est parfois à deux doigts de s'y croire.

    Enfin, l'ennemi du héros, le fameux Soldat de l'Hiver, campé par un Sebastian Stan charmant, très investi et impliqué (plusieurs mois d'entraînement) a beaucoup plus de charisme et de personnalité, et c'est celui qui nous interpelle.

    Un film à grand spectacle à voir absolument dans une salle équipée pour la 3D et le son Dolby Stéréo, à ne pas mettre toutefois entre tous les yeux (les jeunes enfants pourraient être impressionnés par certaines scènes) qui s'apprécie jusqu'à la toute fin de la toute fin du générique (n'oubliez pas de rester jusqu'à l'ultime image, c'est un Marvel) ... 



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  • Synopsis : À trente ans, Ben est sur le point d'épouser Juliette. Sa petite vie tranquille et sans danger va basculer lorsqu'il retombe sur la personne qu'il a secrètement le plus envie de revoir : Vanessa, la bombe du lycée qui ne l'avait jamais regardé. Elle est de retour à Paris et ne connaît, aujourd'hui, que lui…

    De Manu Payet avec Manu Payet, Anaïs Demoustier et Emmanuelle Chriqui

    Sortie le 19 mars 2014

    J'attendais beaucoup de ce film, aimant beaucoup Manu Payet acteur et ayant été très agréablement surprise par la bande annonce qui promettait le meilleur.

    Hélas, quelle déception ! 

    De la terminologie "comédie romantique" on peut à la rigueur retenir le côté romantique annoncé et assumé du premier long métrage de Manu Payet qui manie la plume avec aisance, a contrario d'une réalisation s'avérant statique, fade et molle, sans surprise ni inventivité. 

    Car de "comédie" point, n'attendez pas à rire ... ni même à sourire ... ce n'est pas drôle ... du tout ... à la limite plaisant oui, pas forcément désagréable à suivre, mais en fait il y a comme une tristesse latente de et dans tous les plans : tristesse de la fatalité et d'un fantasme inassouvi, tristesse de la réalisation, tristesse du héros complètement paumé, tristesse désabusée de la tonalité générale. Même la fin un peu plus légère ne permet pas d'apporter la pétulance que l'on attend d'un tel film ... voilà il y manque l'essentiel : la magie, l'émotion, les petites bulles de champagne qui pétillent et les étoiles dans les yeux des comédiens ... il manque de charme tout simplement ... il ne (se) passe rien ... 

    Déjà l'intrigue est construite tout à fait classiquement et s'axe sur des poncifs et des clichés moult fois vus et revus tandis que, bizarrement, les dialogues sont plutôt bien écrits.

    Et bien servis.

    Car, le peu du film qui peut être sauvé vient de l'interprétation des acteurs, tous bons ... Emmanuelle Chriqui ressemble à s'y méprendre à Géraldine Nakache (l'ex-femme de Manu Payet, de là à y voir une psychothérapie il n'y a qu'un pas !!) et nous propose une partition sans faille, Manu Payet ne fait rien d'extraordinaire mais il le fait bien, celle qui tire assurément son épingle du jeu et rehausse quelque peu le film c'est Anaïs Demoustier que j'ai trouvée magnifique.

    Donc pour résumer, cette oeuvre est juste une petite bluette sans prétention ni intérêt, au scénario basico-basique, qui ne révolutionnera pas le genre dans le cinéma français loin s'en faut ... avoir de bonnes intentions (ce que je ne retire pas à Manu Payet) ne suffit pas toujours, malheureusement ... peut à la toute rigueur se regarder un dimanche soir déprimant !! 



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  • Synopsis : Alors qu'il est en plein vol, un agent de la police de l’air reçoit des SMS d’un inconnu qui dit être à bord et vouloir assassiner un passager toutes les 20 minutes s'il ne reçoit pas 150 millions de dollars.

    De Jaume Collet-Serra avec Liam Neeson et Julianne Moore

    Sortie le 26 février 2014 

     

    On s'en doute, le scénario, à l'instar du synopsis, tient sur deux lignes, nous sommes ici face à un divertissement pur, un film d'action et de suspense, pas très écrit (les dialogues sont également assez insipides allant à l'essentiel - ici pas de fioriture ni de blablas inutile) mais qui pourtant tient bien la route (euh ... le ciel !!!).

    Lorsque Liam Neeson enfile ses costumes de sauveur des gentils gens, de héros moderne, musclé, inflexible et impitoyable, de celui qui est pris au piège de méchants piégeurs, il est juste génial.

    J'aime cet immense acteur (dans tous les sens du terme) depuis son rôle marquant dans "Faute de preuves" (1991) (un film qui n'est peut-être pas resté dans les mémoires mais qui m'avait absolument renversée et qui mérite assurément d'être (re)découvert) et surtout dans ce type de personnages, s'inscrivant dans la lignée des Bryan Mills (Taken), qui lui vont tellement bien (même s'il a une très large palette (La liste de Schindler pour ne citer que celui-là si je devais n'en citer qu'un !)).

    Son faciès singulier, son regard d'acier, son nez busqué lui donnent un physique particulier certes mais dès qu'il sourit, il se passe quelque chose d'incroyable : on fond ... 

    Il retrouve ici le réalisateur de "Sans identité", Jaume Collet Serra, qui sait indéniablement filmer ... j'ai trouvé la mise en scène d'une justesse et d'une précision nettes et sans bavure, d'une efficacité redoutable,  les séquences finales sont hallucinantes et saisissantes ... d'autant plus qu'elles succèdent à des scènes de huis-clos où l'atmosphère anxiogène et oppressante nous coupent déjà le souffle.

    Alors rien de vraiment nouveau dans le déroulement de l'intrigue et rien qui ne révolutionne le genre mais quelques rebondissements et twists réussis, et une interprétation impeccable de tous les autres, Julianne Moore en tête qui est toujours excellente.

    Un film à grand spectacle qui se regarde avec beaucoup de plaisir et duquel on ressort sans oser assumer qu'en fait, on l'a adoré ! 


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  • Synopsis : Lorsque les filles de Walt Disney le supplient d’adapter au cinéma leur livre préféré, “Mary Poppins”, celui-ci leur fait une promesse... qu’il mettra vingt ans à tenir ! Dans sa quête pour obtenir les droits d’adaptation du roman, Walt Disney va se heurter à l’auteur, Pamela Lyndon Travers, femme têtue et inflexible qui n’a aucunement l’intention de laisser son héroïne bien aimée se faire malmener par la machine hollywoodienne. Mais quand les ventes de ses livres commencent à se raréfier et que l’argent vient à manquer, elle accepte à contrecoeur de se rendre à Los Angeles pour entendre ce que Disney a imaginé... Au cours de deux semaines intenses en 1961, Walt Disney va se démener pour convaincre la romancière. Armé de ses story-boards bourrés d’imagination et des chansons pleines d’entrain composées par les talentueux frères Sherman, il jette toutes ses forces dans l’offensive, mais l’ombrageuse auteur ne cède pas. Impuissant, il voit peu à peu le projet lui échapper... 

    De John Lee Hancock avec Tom Hanks, Emma Thompson et Colin Farrell

    Sortie le 5 mars 2014 

     

    C'est la toute première fois que Walt Disney est incarné à l'écran, et ici avec le talent immense d'un Tom Hanks toujours autant investi dans ses rôles.

    Nous assistons ici au processus de création du film devenu culte, Mary Poppins, ainsi qu'à toutes les négociations et forces de persuasion que le cinéaste a dû développer pour obtenir l'aval de la romancière, puis enfin à la conception même, de la découverte du scénario et des story-boards à l'écriture des chansons jusqu'au résultat final ... 

    Mais également à l'enfance de P.L. Travers qui a indéniablement influencé son oeuvre, période qui a marqué sa vie et dans laquelle elle a connu successivement bonheur et malheur ... 

    Le film est construit sur le parallélisme constant entre le présent et le passé, entre ce qu'elle est devenue et ce qu'elle a été, insérant avec une grande habileté des flash-backs fort réussis nous transportant en une seconde d'un Los Angeles des années 60 déjà très marqué par les paillettes, l'opulence et la luxuriance hollywoodienne à une Australie insouciante, pauvre et ensoleillée.

    Les moments les plus intenses et les meilleurs du film sont ceux de la prime enfance de l'auteur, alors surnommée Ginty, car ils nous permettent de mieux appréhender et comprendre P.L. Travers ainsi que les raisons de ses tourments, de son insistance à vouloir être appelée Madame Travers ... ses relations fusionnelles avec son père (Colin Farrell dans ce rôle est juste à tomber par terre), ses rapports assez tendus avec sa mère qui semble plutôt lointaine et peu maternelle, son admiration pour sa tante venue les aider lors des périodes difficiles ...  

    La richesse de ce long métrage vient non seulement des intrigues principale (celle en Australie) et secondaires (celles à Londres et à Los Angeles) (à moins que ce ne soit le contraire, ce que le réalisateur aime à souligner avec une exquise ambiguïté...) mais aussi de l'interprétation sans faille des acteurs impliqués et parfaits.

    Tom Hanks donc (à mon sens un des plus grands comédiens de sa génération) qui campe un Walt Disney impeccable (cigarettes à la bouche en moins, faute à la récente loi ... - l'on rappellera qu'il est mort d'un cancer du poumon dû vraisemblablement à son tabagisme) tout à la fois fasciné, irrité voire agacé puis finalement touché par cette femme réservée, intrigante, implacable et déterminée. Il explique : "Il a fallu que je m’approprie la fantaisie qui illuminait son regard ainsi que sa grande perspicacité, car Walt Disney est inimitable".

    Emma Thompson, droite, fière et altière, est absolument géniale, ce rôle complexe et exigeant, qui a induit un jeu incroyablement nuancé, lui va comme un gant.

    Enfin et surtout Colin Farrell qui m'a littéralement fait craquer, il est sublime.

    Le résultat donne un film fort intéressant sans être jamais ennuyeux (on apprend beaucoup de choses sur cette auteur toutefois relativement méconnue ici en France ainsi que sur Walt Disney lui-même), se clôturant sur des séquences particulièrement émouvantes.

    Peut-être pas un chef d'oeuvre, loin s'en faut, mais une oeuvre simple et sans prétention qui ne peut laisser personne insensible par son authenticité, surtout lorsque l'on se surprend à siffloter les magnifiques et inoubliables chansons de Mary Poppins ... une héroïne qui a plus d'un tour dans son sac ... 

    Et n'oubliez pas de rester jusqu'à la fin du générique (je sais, je vous rebats les oreilles avec ça mais pour moi cela fait partie du film d'autant que les musiques et/ou chansons, écrites et composées souvent spécialement pour, se doivent d'être écoutées ...) car il y a une bien jolie surprise (en tout cas, moi, je l'ai trouvée ingénieuse et touchante).


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  • Synopsis : Romain Faubert est un homme seul qui, à bientôt 40 ans, n’a ni femme ni enfant. Le métier qu’il exerce, photographe pour dictionnaire médical en ligne, n’arrange rien à une hypocondrie maladive qui guide son style de vie depuis bien trop longtemps et fait de lui un peureux névropathe. Il a comme seul et véritable ami son médecin traitant, le Docteur Dimitri Zvenska, qui dans un premier temps a le tort de le prendre en affection, ce qu’il regrette aujourd’hui amèrement. Le malade imaginaire est difficilement gérable et Dimitri donnerait tout pour s’en débarrasser définitivement. Le docteur Zvenska pense avoir le remède qui le débarrassera en douceur de Romain Flaubert : l’aider à trouver la femme de sa vie. 

    De Dany Boon avec Dany Boon, Kad Merad, Alice Pol et Jean-Yves Berteloot

    Sortie le 26 février 2014

    Fan de Dany Boon devant l'éternel, je ne pouvais assurément pas louper Supercondriaque, son quatrième film, qui a démarré sur les chapeaux de roue, engrangeant dès le premier jour d'exploitation plus de 360 000 entrées (avec prise en compte, il convient tout de même de le souligner, des nombreuses avant-premières triomphales).

    Encore une fois, Dany Boon met dans son oeuvre beaucoup de lui (son hypocondrie est notoirement connue et assumée), poussant ici le vice à y mettre une sacrée dose d'auto-dérision, et surtout à glisser ça et là beaucoup de références et clins d’œil à sa propre vie (y compris également d'y faire apparaître sa femme et ses enfants). Rassurez-vous ce n'est ni un biopic ni une auto-biographie, c'est bel et bien une comédie ... et des plus réussies, dont la force première réside donc dans cette authenticité et cette sincérité qui vous saisissent le cœur toutes les dix secondes.

    Je me demande même si ce n'est pas sa meilleure, elle est à mon sens beaucoup plus aboutie que ses précédentes. Et sur tous les plans.

    Que ce soit dans l'écriture où l'on sent en permanence ses influences puisées dans l'immense oeuvre de son premier inspirateur, Raymond Devos. En effet, ses dialogues sont d'une qualité rare, s'appuyant beaucoup sur les jeux et associations de mots, quiproquos verbaux et autres subtilités du genre. Son scénario est impeccable, bourré d'idées plus inventives les unes que les autres, doublé d'une redoutable énergie dans la plume incisive et percutante.

    Que ce soit dans la réalisation de plus en plus efficace et audacieuse, le cinéaste sachant de mieux en mieux maîtriser ses placements et mouvements de caméra pour nous offrir des plans originaux et amusants, qui ne font qu'exacerber son propos qu'il soit comique, sentimental ou même dramatique par moments. 

    Que ce soit dans l'interprétation pure car on oublie un peu trop souvent que Dany Boon est aussi un excellent acteur, n'abusant jamais de ses incroyables mimiques irrésistibles mais jouant plutôt sur l'art de mouvoir ou d'émouvoir son visage, sur ses regards de chien battu qui apitoieraient le plus impitoyable des geôliers ... 

    L'humoriste sait donc manier et son crayon, et sa caméra, et son interprétation, et sa direction d'acteurs. Il sait s'entourer et aime à retrouver ses amis qu'il connaît par cœur et dont il tire, de ce fait, le meilleur.

    Kad Merad en premier étonnamment sobre et simple, qui s'avère être le pendant de son acolyte qui en fait des tonnes (pour notre plus grand plaisir car le comique de situation trouve aussi sa source dans l'exagération et la redondance). 

    Alice Pol est absolument délicieuse, pétillante, rapide et a l’œil qui frise juste et bien.

    Jean-Yves Berteloot est pour moi une vraie découverte, une révélation, il est parfait.

    Ensuite, il y a surtout tous les seconds rôles qui dynamisent tout ça divinement, de Valérie Bonneton à Bruno Lochet hilarant (une de ses scènes risque bien de devenir culte), en passant par Judith El Zein toujours impeccable.

    Reste une oeuvre un peu hétéroclite où Dany y a mis tout son cœur et son âme, qui est non seulement d'une drôlerie sans commune mesure (quelques fous rires qui font du bien aux maxillaires) mais aussi adroite, abordant des sujets de société graves mais sous un angle intelligent, pertinent et subtil, émouvante (dans la justesse des relations amicales ou amoureuses), éminemment bien écrite et réalisée, se concluant sur une image des plus jolies, et sur un générique final à ne pas louper (la chanson est terrible et il y a quelques phrases amusantes au milieu des noms et remerciements ...).

    Je pense que ce qui plait au public de Dany Boon c'est sa capacité à nous toucher par sa simplicité, sa sincérité, son humilité, son talent fou, son travail acharné, sa persévérance, sa proximité, son accessibilité ... et aussi ses idées complètement dingues et délirantes.

    Il n'hésite jamais à rappeler : "Mon but principal c’est de faire rire les gens et de divertir mon public. Je le fais avec d’autant plus de sincérité que je pourrais arrêter de travailler ! Je suis dans l’envie, pas dans le besoin… Je peux entendre tout ce que l’on a à me dire sur un de mes films, au moins ça prouve qu’on s’y intéresse mais le plus important restera toujours la relation avec le public…"

    S'il y a une comédie vraie, honnête et désopilante à voir en ce moment, c'est bien celle-ci.

    SUPERCONDRIAQUE est le meilleur "remède" contre la morosité ambiante ... 

    Je terminerai ce bulletin en publiant la photo (un peu mal cadrée et coupée aux entournures !) prise lors de la venue de l'équipe pour l'avant-première marseillaise.



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