• Synopsis : Nathalie a tout pour être heureuse. Elle est jeune, belle, et file le parfait amour. La mort accidentelle de son mari va couper son élan. Pendant des années, elle va s'investir dans son travail, se sentir en parenthèse de sa vie sensuelle. Mais subitement, sans qu'elle comprenne vraiment pourquoi, elle embrasse un de ses collègues, Markus, un homme très atypique.

    De David et Stéphane Foenkinos avec Audrey Tautou et François Damiens

    Sortie le 21 décembre 2011

     

    Comment écrire sur ce film magnifique ? Comment y mettre des mots tant ce que j'ai ressenti est indicible ?

    J'y suis allée sans avoir lu le livre, adorant l'adorable Audrey Tautou, la musique d'Emilie Simon (Mon Chevalier est superbe) et séduite par la bande-annonce prometteuse.

    Omniprésente, Audrey Tautou magnifie ce film par sa grâce infinie, son charme, son charisme, sa classe, sa sensibilité, sa beauté fragile et douce.

    François Damiens y donne une dimension comique qui atténue l'extrême tristesse du premier quart d'heure.

    C'est parfois émouvant, parfois drôle, parfois poignant, juste et touchant.

    Merveilleux film, extrêmement bien écrit, réalisé (l'auteur en est le réalisateur) et interprété, que je place au top du top de tous les tops de mes films préférés tant la parenthèse magique et enchantée que j'ai passée devant était intense, pleine de sentiments divers et variés qui m'ont animée tout le long et même un moment après et pour lequel je trouve encore, à écrire aujourd'hui, plein de résonances qui vibreront longtemps en moi.

    Un film que j'ai énormément aimé. Et c'est un doux euphémisme .. à tel point que j'ai eu du mal à trouver des mots pour en parler et que ce bulletin me paraît extrêmement court ... mais parfois on n'arrive pas à décrire son ressenti ... tel est le cas ici ...

    Un film hors norme, hors temps et hors tout donc mais à voir immanquablement ...


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  • Synopsis : Impliquée dans l'attentat terroriste du Kremlin, l'agence Mission Impossible (IMF) est totalement discréditée. Tandis que le président lance l'opération "Protocole Fantôme", Ethan Hunt, privé de ressources et de renfort, doit trouver le moyen de blanchir l'agence et de déjouer toute nouvelle tentative d'attentat. Mais pour compliquer encore la situation, l'agent doit s'engager dans cette mission avec une équipe de fugitifs d'IMF dont il n'a pas bien cerné les motivations…

    De Brad Bird avec Tom Cruise, Simon Pegg, Jeremy Renner et Paula Patton

    Sortie le 14 décembre 2011

    A peine installée dans la salle, le film commençait, je suis arrivée « just in time » …

    Sans mon quart d’heure de préparation psychologique, j’ai eu donc un peu peine à rentrer dedans même si dans la scène d’introduction le beau Josh Holloway envahit l’écran (arf !!)

    Mais très vite nous sommes plongés au cœur de l’action qui prime sur l’intrigue bien ténue et/ou parfois compliquée. Le scénario ne brille donc pas par son intelligence et tient sur une ligne. Il ne faut surtout pas chercher à comprendre (il y a quelques références au troisième opus), il n’y a pas grand-chose à comprendre …

    Par instants, ça part dans des trucs vraiment démentiels : la grimpette du building à quasi mains nues (cette séquence où Tom Cruise crapahute au sommet de la tour Burj Khalifa de Dubaï, aux Emirats Arabes Unis, a été réalisée sans trucages, ni doublures ! Cette tour, inaugurée en janvier 2010, est à ce jour le plus haut building du monde avec ses 828 mètres de hauteur. Une belle performance à souligner, on aime ou on n'aime pas Tom Cruise mais il faut lui reconnaître le mérite de prendre de sacrés risques !), l’éclatement des vitres multi-renforcées, l’explosion du Kremlin (je ne vous dévoilerai pas toutes les surprises – celles-ci font partie de la bande-annonce ou des accroches publicitaires diverses et variées - tout de même certaines valent le coup d’œil dont le combat final multidimensionnel).

    On baigne dans la surabondance de tout, comme si Brad Bird avait voulu en faire un film fourre-tout, s'amusant comme un gosse à inventer tout et n'importe quoi grâce aux technologies modernes pour l'étoffer et le magnifier. Toutefois, étant très rythmé, sans aucun temps mort, hyper dynamique, avec quelques pointes d'humour bien placées, créatif, extrêmement bien réalisé, doté d’une pléthore de scènes plus spectaculaires les unes que les autres, on se laisse embarquer avec jubilation et sans retenue dans l’aventure malgré un Tom Cruise qui est tout sauf un acteur et qui a désormais exploité ce rôle jusqu’à la moelle !

    Ici, il serait presque davantage cascadeur casse-cou, une sorte de McGyver des temps modernes, qu’acteur, dès qu’il doit sortir une réplique on dirait qu’il la réfléchit dix minutes et ses expressions faciales sont réduites à leur plus simple … expression ! Il dégaine bien mieux les armes et les poings que ses dialogues un peu pauvres ... par contre, le moins qu’on puisse dire est qu’il s’investit à dix mille pour cent. Il réalise lui-même les cascades, court, vole, nage, grimpe (donc), saute, sursaute, tressaute, ressaute encore, tire, pousse, cogne …

    Heureusement qu’il est accompagné de bons seconds rôles : Josh Holloway qu’on ne voit pas assez à mon goût, l’excellent Jeremy Renner et la séduisante Léa Seydoux, jeune actrice française qui se construit peu à peu une belle une carrière internationale.

    Mais on passe un bon moment, sans s’ennuyer une seule seconde, la réalisation est réellement ahurissante, totalement maîtrisée, c’est visuellement particulièrement réussi et souvent impressionnant.

    De la quadrilogie, je le placerai en deuxième position après le premier, le meilleur à mon sens (n’est pas De Palma qui veut).

    Un très bon divertissement énergisant et énergétique, idéalement sorti en période festive (le 14 décembre en France, deux jours avant la sortie aux Etats-Unis, sortie française aux allures d’avant-première internationale … !!) devant lequel on se régale et surtout sans se prendre la tête !! …


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  • J'en suis tout à la fois étonnée et agréablement surprise : THE ARTIST est en tête des nominations ... on croise les doigts très fort pour Jean Dujardin ...

    La liste des nominés aux Golden Globe Awards, qui se dérouleront le 15 janvier prochain aux Etats-Unis, a été révélée jeudi dernier ...

    Chaque année, cette liste préfigure dans les grandes lignes celle des Oscars.


    Aussi, à en croire le nombre de nominations récoltés par le film français THE ARTIST - six au total dans les catégories majeures -, et ajoutées au prix déjà récoltés dans les autres cérémonies de récompenses à travers les USA, l'année 2012 risque d'être  de bonne augure pour son réalisateur Michel Hazanivicius et les deux interprètes Jean Dujardin et Bérénice Béjo.


    Meilleur film dramatique :
    - THE DESCENDANTS
    - LA COULEUR DES SENTIMENTS
    - HUGO CABRET
    - LES MARCHES DU POUVOIR
    - LE STRATEGE
    - CHEVAL DE GUERRE

    Meilleure actrice dans un film dramatique :
    - Glenn Close dans ALBERT NOBBS
    - Viola Davis dans LA COULEUR DES SENTIMENTS
    - Rooney Mara dans MILLENIUM : LES HOMMES QUI N'AIMAIENT PAS LES FEMMES
    - Meryl Streep dans LA DAME DE FER
    - Tilda Swinton dans WE NEED TO TALK ABOUT KEVIN

    Meilleur acteur dans un film dramatique :
    - George Clooney dans THE DESCENDANTS
    - Brad Pitt dans LE STRATEGE
    - Ryan Gosling dans LES MARCHES DU POUVOIR
    - Michael Fassbender dans SHAME
    - Leonardo DiCaprio dans J.EDGAR

    Meilleure comédie ou comédie musicale :
    - 50/50
    - THE ARTIST
    - MES MEILLEURES AMIES
    - CARNAGE
    - MINUIT A PARIS
    - MY WEEK WITH MARILYN 

    Meilleur actrice dans une comédie ou une comédie musicale :
    - Jodie Foster dans CARNAGE
    - Charlize Theron dans YOUNG ADULT
    - Kristen Wiig dans MES MEILLEURES AMIES
    - Michelle Williams dans MY WEEK WITH MARILYN
    - Kate Winslet dans CARNAGE

    Meilleur acteur dans une comédie ou une comédie musicale :
    - Jean Dujardin dans THE ARTIST
    - Brendan Gleeson dans L'IRLANDAIS
    - Joseph Gordon-Levitt dans 50/50
    - Ryan Gosling dans CRAZY, STUPID
    - Owen Wilson dans MINUIT A PARIS

    Meilleur second rôle féminin :
    - Bérénice Béjo dans THE ARTIST
    - Jessica Chastain dans LA COULEUR DES SENTIMENTS
    - Janet McTeer dans ALBERT NOBBS
    - Octavia Spencer dans LA COULEUR DES SENTIMENTS
    - Shailene Woodley dans THE DESCENDANTS

    Meilleur second rôle masculin :
    - Kenneth Branagh dans MY WEEK WITH MARILYN
    - Albert Brooks dans DRIVE
    - Jonah Hill dans LE STRATEGE
    - Viggo Mortensen dans A DANGEROUS METHOD
    - Christopher Plummer dans BEGINNERS

    Meilleur réalisateur :
    - Woody Allen pour MINUIT A PARIS
    - George Clooney pour LES MARCHES DU POUVOIR
    - Michel Hazavicius pour THE ARTIST
    - Alexander Payne pour THE DESCENDANTS
    - Martin Scorsese pour HUGO CABRET

    Meilleur scénario :
    - Woody Allen pour MINUIT A PARIS
    - George Clooney, Grant Heslov et Beau Willimon pour LES MARCHES DU POUVOIR
    - Michel Hazavicius pour THE ARTIST
    - Alexander Payne, Nat Faxon, Jim Rash pour THE DESCENDANTS
    - Steven Zaillian et Aaron Sorkin pour LE STRATEGE

    Meilleur film en langue étrangère :
    - THE FLOWERS OF WAR de Zhang Yimou (Chine)
    - AU PAYS DU SANG ET DU MIEL  d'Angelina Jolie (Etats-Unis)
    - LE GAMIN AU VELO, de Luc et Jean-Pierre Dardenne (Belgique)
    - UNE SEPARATION, d'Asghar Farhadi (Iran)
    - LA PIEL QUE HABITO de Pedro Almodovar (Espagne)

    Meilleur film d'animation :
    - LES AVENTURES DE TINTIN : LE SECRET DE LA LICORNE de Steven Spielberg
    - MISSION : NOEL LES AVENTURES DE LA FAMILLE NOEL de Sarah Smith
    - CARS 2 de Brad Lewis et John Lasseter
    - LE CHAT POTTE de Chris Miller
    - RANGO de Gore Verbinski

    Meilleure musique de film :
    - Ludovic Bource pour THE ARTIST
    - Abel Korzeniowski pour W.E.
    - Trent Reznor et Atticus Ross pour MILLENIUM : LES HOMMES QUI N'AIMAIENT PAS LES FEMMES
    - Howard Shore pour HUGO CABRET
    - John Williams pour CHEVAL DE GUERRE

    Meilleure chanson originale :
    - Hello, Hello pour GNOMEO & JULIETTE
    - The Keeper pour MACHINE GUN PREACHER
    - Lay your head down pour ALBERT NOBBS
    - The Living proof pour LA COULEUR DES SENTIMENTS
    - Masterpiece pour W.E.


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  • Synopsis : La vie de Paul bascule le jour où sa femme Sarah disparait subitement. Après une année de recherches infructueuses, Paul est un homme brisé, rongé par le doute et la culpabilité. Sa dernière chance est peut être de tout reprendre à zéro : déménager avec ses 2 enfants à Saint-Malo, la ville où il a grandit. Mais des rencontres inattendues vont donner à ce nouveau départ une tournure qu’il n’imaginait pas.

    De Jalil Lespert avec Benoît Magimel, Isabelle Carré, Antoine Duléry et Audrey Tautou

    Nouveauté

    Des vents contraires est une adaptation d'un roman de Olivier Adam (Je vais bien ne t'en fais pas) qui participe à l'écriture du scénario avec Jalil Lespert.

    De fait, on y trouve un ton assez littéraire et le film a du mal à s'installer dans un genre précis, oscillant entre suspense, drame, melo sociologique, psychologique, familial ... laissant le spectateur parfois un peu en peine.

    Toutefois, il brosse avec pudeur et sincérité le portrait sans concession d'un homme assailli par le doute et la culpabilité qui tente de se reconstruire autour de (ou grâce à) son rôle de père, souvent triste, maladroit, malheureux, après la disparition inexpliquée de sa femme tant aimée.

    Emporté dans un tourbillon d'embruns iodés, Jalil Lespert donne à son film un vrai climat vivifiant, tant dans l'atmosphère créée (la Bretagne est magnifiquement photographiée) que dans l'espoir du personnage principal, omniprésent. Ses tourments sont imagés par les ciels mi-ombrés mi-ensoleillés, les plages désertées, les vagues s'éclatant sur les rochers, les vents (contraires ou non) ...

    L'empathie que l'on ressent pour lui est d'autant plus exacerbée qu'exhaussée par un Benoît Magimel comme on l'a rarement vu en tête d'affiche, portant seul sur ses pourtant solides épaules (il s'impose peu à peu dans le cinéma français comme un acteur sur lequel on peut compter) l’œuvre de Jalil Lespert avec intensité, relief et conviction.

    J'aime beaucoup cet acteur que l'on a vu grandir depuis le célèbre La vie est un long fleuve tranquille, et d'aucuns ont tendance à le prendre encore pour un frêle et fragile acteur. Il prouve ici qu'il peut interpréter un père de famille concerné, aimant, protecteur, rassurant et surtout tenir seul un film de bout en bout.

    Il est aidé dans sa tâche, il est vrai, par les deux bambins criants de vérité au jeu spontané et naturel, qui illuminent et réveillent le film (qui subit par légers instants quelques pertes de vitesse préjudiciables au déroulement fluide de l'intrigue), ainsi que par une palette de seconds rôles savoureux, campés par des acteurs tous excellents : Antoine Duléry qui s'améliore de rôle en rôle, Ramzy Bedia étonnant de sobriété, Isabelle Carré toujours parfaite, Marie-Ange Casta plus épaisse que sa sœur aînée dans tous les sens du terme (un peu plus rondelette - mais ça lui va bien - mais surtout bien meilleure actrice ... bon vous me direz c'est pas difficile ... !!)  ... et l'apparition diaphane et discrète d'une Audrey Tautou toujours juste qui traverse ce film rapidement avec grâce et délicatesse.

    A part quelques maladresses d'un scénario qui aurait mérité une écriture plus serrée, plus dense et plus concentrée (beaucoup trop d'histoires parallèles), une fin pas très bien explorée ainsi quelques questions restées sans réponse, le film s'avère une belle surprise, touchant et émouvant, ne tombant jamais dans un mauvais pathos, difficile mais jamais pesant, profondément humain et finalement foncièrement optimiste, qui nous ramène en permanence à l'essentiel, magnifié par la beauté des images, une réalisation soignée, l'interprétation de tous les acteurs et une chanson finale sublime (d'ailleurs si quelqu'un peut me dire qui en est l'auteur ça m'intéresse, je n'ai pas retenu le nom ...).


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  • Synopsis : Dans un jardin public, deux enfants de 11 ans se bagarrent et se blessent. Les parents de la "victime" demandent à s'expliquer avec les parents du "coupable". Rapidement, les échanges cordiaux cèdent le pas à l'affrontement. Où s'arrêtera le carnage ?

    De Roman Polanski avec Jodie Foster, Kate Winslet, John C. Reilly et Christoph Waltz

    Nouveauté

    Adapté d'une pièce de théâtre de Yasmina Reza, ce film de Polanski en a tout à la fois les qualités et les défauts. Huis-clos anxiogène, il brosse le portrait de deux couples à la dérive qui semblent soudés autour de leur progéniture (fallacieux prétexte ?) pour finalement s'effriter peu à peu sous le vernis qui s'écaille.

    Très écrit et très causant, il a bien du mal à démarrer et si on ne s'accroche pas un tant soit peu, on peut vite être lassé du ton et du style vraiment spécial et étriqué.

    L'unité de temps, d'action et de lieu est strictement respectée : on ne sort quasiment jamais de la salle de séjour et les subterfuges pour ramener les protagonistes dans la pièce principale sont quelque peu grossiers.

    Mais une fois le premier quart d'heure un peu pesant passé, on se surprend à s'intéresser à la discussion houleuse, aux personnages qui évoluent d'une façon totalement inattendue et surtout servis par un quatuor de comédiens excellents ; et il fallait une fine équipe pour éviter au film de sombrer dans un chaos total.

    Jodie Foster est toujours parfaite (ici en bourgeoise rigide), John C.Reilly est convaincant, Christoph Waltz est sensationnel et divinement cynique mais des quatre - et fort étonamment car je ne l'aime pas plus que cela d'habitude - c'est Kate Winslet qui est la meilleure. Elle délivre une incroyable prestation et s'avère avoir un semblant de potentiel comique qu'on ne lui soupçonnait jusqu'alors pas.

    Polanski a toutefois bien du mal à faire respirer son film et même s'il cherche des angles pour l'ouvrir et l'aérer (les prises de vue dans le miroir, l'utilisation des plans arrières), on a tendance à chercher de l'air frais, même si le but est justement d'enfermer le spectateur avec les acteurs. Il a toutefois un sens aigu de la mise en scène qui permet de trouver des petits sas de décompression (mais insuffisamment à mon goût).

    Heureusement que le format est plutôt court (1 h 20), plus long cela aurait été trop long, car c'est un peu ardu à suivre. Il n'y a nulle action, tout se situe dans le dialogue. Alors certes il est brillant mais axer une tragi-comédie sociologique uniquement autour du texte peut être difficile à appréhender.

    Pourtant, la joute verbale se révèle souvent grinçante et virulente, monte en puissance et en violence (la métaphore du vomi est très bien vue car j'y vois là une métaphore ...) jusqu'à une fin un peu sèche qu'on aurait souhaité davantage amorale pour s'inscrire dans la continuité de la diatribe (bon point pour la musique en passant).

    Toutefois, on peut en retirer une satire acerbe et féroce. Y chercher à travers certaines subtilités de réalisation ce qui est caché, y puiser ce qu'il faut en déduire des personnages qui se montrent tels qu'ils ne sont pas, y savourer leur mise à nue, chacun dévoilant sans pudeur ni retenue ce qu'il ressent au plus profond de lui même (la réplique finale de Kate Winslet est cisaillante).

    Roman Polanski signe un vrai exercice de style qui a du mordant pour un public averti.


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  • Synopsis : Jeanne est la doubleuse française d’une actrice américaine qui joue dans une série télé à succès. Mais le jour où l’actrice américaine pète les plombs et annonce la fin de sa carrière, la vie de Jeanne bascule à son tour… Plus de travail, plus de revenus, plus rien… A moins que… A moins qu’elle ne prenne son destin en mains et ne tente a priori l’impossible : partir à Los Angeles, rencontrer la star américaine et la convaincre de reprendre la direction des plateaux de tournage… Sur place, après quelques galères, elle croise la route d’un certain Farres qui va lui ouvrir les portes du monde merveilleux mais un peu compliqué de Hollywood.

    De Frédéric Berthe et Pascal Séries avec Florence Foresti et Jamel Debbouze

    Nouveauté

    Ce film est une première pour Florence Foresti. L'humoriste tient enfin le haut de l'affiche (après quelques seconds rôles remarqués par ci, par là) et a même co-écrit le scénario et les dialogues (avec la participation de Jamel Debbouze dixit le générique final).

    Il s'avère être un one-woman-show car elle est quasi omniprésente à l'écran et on y sent indéniablement son style, Jamel Debbouze y serait presque son faire-valoir.

    Et de ce fait, le film n'est que le reflet sans surprise de ce que l'on connaît déjà d'eux (d'autant que les meilleures - surprises - se situent dans la bande-annonce !!).

    Foresti fait donc du Foresti, à se demander si certaines répliques ne viennent pas tout droit de certains de ses sketchs (ou piquées à d'autres "le vin c'est du raisin" je l'ai entendu de Roumanoff !!), Debbouze fait du Debbouze, mais par contre ils le font bien, donc le résultat est plutôt sympathique au demeurant, même s'il n'est ni spectaculaire, ni génial, ni révolutionnaire.

    La comédie est piquante mais insuffisamment cynique, certaines scènes sont amusantes mais insuffisamment drôles, on frôle par instants le gnangnantisme et la miellosité mais les réalisateurs ont le talent de rebondir aux bons moments dans le carrément burlesque (le gérant de l'hôtel est complètement déjanté) au lieu de tomber dans le carrément stupide (c'est limite ...).

    Les quiproquos, les malentendus, les mensonges se succèdent dans une sorte de grand sketch d'une heure quarante mais les deux acteurs savent habilement les mener tambour battant en déblatérant un langage se situant entre le français et l'anglais, offrant quelques répliques assez décalées, même si redondantes (au bout d'une demi-heure ça devient lassant).

    Les deux cinéastes s'appuient sur leur pouvoir comique pour faire décoller l'ensemble et malgré quelques flottements, le tout est plutôt distrayant et se laisse apprécier sans ennui. Dans la construction, le film me fait même parfois penser à Very Bad Trip, l'héroïne étant à la recherche de celui qui, de celle qui, de ce qui  ... jusqu'à atteindre enfin son but en ayant rencontré pendant sa quête des personnages atypiques, des situations rocambolesques et des obstacles inattendus.

    Mais il y a un je-ne-sais-quoi qui manque ... ce petit plus qui nous emporterait ... ce n'est juste pas hilarant outre mesure .. la réalisation est plan plan et molle du genou ... en fait, le film n'existe que par le duo Foresti-Debbouze (malgré la présence lumineuse d'une bien jolie actrice américaine que je ne connaissais pas, Nikki Deloach) ... ils sont bons mais ils ne permettent pas de lui donner le vrai ton comique que l'on en espérait.

    De plus, la romance entre les deux personnages principaux est totalement superflue et aberrante (en copains ils sont à la rigueur crédibles, en amoureux pas du tout !!!), elle n'apporte rien du tout à l'histoire allant presque même jusqu'à la desservir (à part nous offrir une scène finale assez réussie).

    Bref, sympa mais sans plus ... il faut beaucoup aimer Foresti et/ou Debbouze, ils font bien passer la pilule (euh le chewing-gum pardon !!!!) !!!! ....


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  • Synopsis : "The Lady" est une histoire d’amour hors du commun, celle d’un homme, Michael Aris, et surtout d’une femme d’exception, Aung San Suu Kyi, qui sacrifiera son bonheur personnel pour celui de son peuple. Rien pourtant ne fera vaciller l’amour infini qui lie ces deux êtres, pas même la séparation, l’absence, l’isolement et l’inhumanité d’une junte politique toujours en place en Birmanie. "The Lady" est aussi l’histoire d’une femme devenue l’un des symboles contemporains de la lutte pour la démocratie.

    De Luc Besson avec Michelle Yeoh et David Thewlis

    Nouveauté

    Dieu sait combien j'adore Luc Besson ! Que Dieu me pardonne ...

    Car ici je n'ai rien retrouvé de ce que j'aime de cet immense réalisateur, un des meilleurs "techniciens" que nous avons en France actuellement.

    Bizarrement et paradoxalement, alors que la réalisation est tout sauf "bessonnienne", ce film serait presque son plus personnel, car malgré tout on sent qu'il y a mis tout son cœur et qu'il s'y est totalement investi. C'est l'actrice Michelle Yeoh qui a proposé au cinéaste le scénario de The Lady. Bien qu'il ait beaucoup aimé le parcours de cette femme qu'il connaissait à peine, le réalisateur a suggéré quelques modifications au scénario original, écrit par Rebecca Frayn (et non par Besson lui-même comme souvent) qu'il considérait trop "documentaire" : "On l'a retravaillé pendant plusieurs mois pour lui donner un côté plus ample et plus "cinématographique". Pour crédibiliser et rendre plus passionnante encore son histoire, il me manquait aussi la présence d'un "méchant"."

    Là où je serais circonspecte sur ce film c'est que justement ce scénario me paraît fort simpliste et simplifié, déséquilibré, manquant de souffle et de profondeur, et même si Besson avoue avoir voulu privilégier l'histoire d'amour au parcours politique de son héroïne, la romance prend trop le pas sur ce qui aurait été le plus intéressant, surtout pour les profanes. Je ne connaissais jusqu'alors rien (ou si peu de choses) de cette femme (Prix Nobel de la Paix en 1991) et de la Birmanie, et je n'en connais après ce film pas tellement plus. On dirait presque un recueil de "La Birmanie pour les nuls", une vulgarisation de l'histoire importante de ce pays et de celle de Aung San Suu Kyi, secrétaire générale de la Ligue Nationale pour la Démocratie (LND) opposée à la dictature en place et qui remporte les élections générales en 1990, élections annulées par la junte. Elle ne peut exercer son activité politique, étant placée en résidence surveillée (elle y restera plus de 15 ans) par la junte militaire au pouvoir mais bénéficie d'un important soutien international.

    Alors certes le point d'orgue de ce film est justement le dilemme que vit Suu, partagée entre son devoir patriotique et son amour pour son mari et ses enfants. Mais il est dommage qu'il soit exploré un peu trop longuement au détriment de son combat politique. Certes, Luc Besson définit clairement son film en expliquant que son but était de mettre en lumière la femme et non la combattante. Mais je trouve ça justement presque trop facile comme démarche. En fait, il s'avère que c'est une "petite" histoire d'amour sur fond de "grande" Histoire (avec un grand H) d'un pays. Et moi, vierge de toute promotion avant d'entrer dans la salle, je pensais naïvement que ce serait le contraire.

    Déçue également - et surtout - d'une réalisation un peu trop linéaire et sans relief, comme éteinte et plane, et pourtant c'est ce qui m'a incité au départ à aller voir ce biopic. Besson qui d'habitude met dans ses films un vrai rythme, une belle énergie, moult effets de caméra et idées fabuleuses sur ses images et dans chaque plan, semble ici avoir oublié qu'il était réalisateur, comme s'il était écrasé par le poids de son héroïne, se contentant de filmer (bon toujours bien cela reste très agréable à regarder par une photographie extrêmement travaillée et des reconstitutions minutieuses de la demeure et de certains décors birmans indispensables à la crédibilité historique et géographique) ses personnages dans un contexte un peu rigide. Bien qu'il ait rencontré les difficultés qu'on s'imagine pour réaliser ce film (certaines scènes se déroulant à Rangoon ont été réalisées en caméra cachée), tourné essentiellement en Thaïlande aux frontières de la Birmanie qui lui a refusé les autorisations nécessaires, et donc sujet à ma plus grande indulgence, je m'attendais toutefois à une fresque plus grandiose et spectaculaire. Ici, l'ennui pointe son nez par moments, c'est un peu long et lent, et certaines séquences s'étirent indéfiniment.

    Cependant, l'émotion est par instants palpable grâce à la partition d'Eric Serra mais surtout et essentiellement à l'interprétation lumineuse et magistrale de Michelle Yeoh qui s'est impliquée énormément dans son rôle. Elle fut la seule à obtenir un visa d'entrée en Birmanie (depuis interdite de territoire), a pu parler à la vraie Aung San Suu Kyi, s'est imprégnée du personnage en visionnant des heures d'images d'archive, a appris le birman, a mis un point d'honneur à reproduire parfaitement les gestuelles et attitudes, ses manières de s'exprimer, jusqu'à être bluffante de ressemblance.

    David Thewlis est également poignant et j'ai beaucoup aimé sa prestation toute en nuances.

    Le film est sauvé par les deux acteurs, Michelle Yeoh trouvant là sans nul doute le rôle de sa vie et qui mériterait d'être césarisée pour tout son travail tant en amont qu'en aval, pour sa détermination, son implication, sa fougue et ses regards pleins de résolution.

    Aung San Suu Kyi a été libérée en novembre 2010 pendant le tournage et sa libération a failli dissuader Besson de persévérer, déstabilisé, car son intention première par ce film était d’accélérer sa libération, mais le cinéaste a finalement choisi de le terminer (elle est toujours limitée dans ses déplacements puisque son pays lui refuserait d'y entrer à nouveau si elle venait à le quitter) et, réflexion faite, malgré ma légère déception, il a bien fait car ce film a pour lui le mérite de nous présenter le destin d'une femme exceptionnelle, la situation d'un pays actuellement dans une sorte de "démocratie militaire" que les médias ont un peu trop tendance à éluder et de témoigner des horreurs qui s'y sont déroulées et s'y déroulent encore.

    Ce n'est pas son meilleur film pour moi, on dirait presque ... le film d'un autre !!!!!

    Mais Luc Besson restera toujours Luc Besson avec ses chefs d'oeuvre et ses ratés.

    Celui-ci se positionne entre les deux.

    Mais son image finale est absolument sublime et clôture magnifiquement cet hymne à la liberté.


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