• HANNA

    Synopsis : Hanna, 16 ans, n’est pas une adolescente comme les autres. Élevée loin de tout par son père, Erik, ex-agent de la CIA, elle n’ignore aucune des techniques de combat ou de survie qui font les plus redoutables soldats. Erik lui a enseigné tout ce qu’elle sait à partir d’une encyclopédie et d’un recueil de contes de fées. Formée depuis son plus jeune âge, Hanna est une combattante parfaite. Séparée d’Erik, Hanna découvre le monde extérieur pour la première fois et se lance dans la mission que sa famille doit achever. Elle est prête. Pourtant, avant de pouvoir retrouver son père à Berlin comme prévu, elle est capturée par les hommes de l’agent Marissa Wiegler, une femme que bien des secrets relient à Hanna et Erik. Détenue quelque part dans une base souterraine, Hanna parvient à s’échapper.

    De Joe Wright avec Saoirse Ronan, Eric Bana et Cate Blanchett

    Nouveauté

    Comment réussir un film à partir d'un mauvais scénario plus que confus et complexe ? Joe Wright l'a fait. Ce thriller peine à camper une intrigue ténue dont on n'a qu'une faible révélation et explication d'une phrase au trois quarts du film, ce qui fait qu'on nage, on rame, on patauge à comprendre quelque chose. Un peu trop de pistes explorées mais jamais suffisamment exploitées.

    Mais en fait, il ne faut peut-être pas chercher à comprendre mais plutôt se satisfaire d'une réalisation époustouflante, hallucinante. Je crois avoir rarement vu une telle maîtrise dans l'image, le placement, la lumière, le cadrage, le montage. Chaque séquence de poursuite, traque, combat, affrontement est étonnamment indépendante et pourrait presque se savourer comme un clip, sans tout le reste à côté, tous les tralalas, les blablas inutiles (de toute façon on comprend rien, on se passerait des dialogues inconsistants et inintéressants), menée tambour battant et surtout portée par une fabuleuse musique des Chemical Brothers qui se calque parfaitement aux images, devenant par là-même indissociables. On dirait qu'en fait le film, dont les séquences s'enchaînent sans cohérence ni fluidité, a été réalisé à partir de la musique et non le contraire.

    C'est donc un thriller purement visuel qui s'appuie sur une photographie magnifique, tourné dans des décors splendides (en Finlande pour les scènes dans la neige), et porté par trois acteurs qui y croient et qui s'y donnent à fond.

    La petite Saoirse Ronan ne cesse de m'étonner (vue dans Reviens-moi et surtout dans l'émouvant Lovely Bones, ou encore le plus récent Les chemins de la liberté). Très jeune, elle s'avère la plus mature, la plus déterminée, la plus convaincante, elle fait les pires choses avec une incroyable grâce, on dirait parfois qu'elle danse tant son corps est dans une mouvance harmonieuse et artistique, même dans les passages les plus abrupts et les plus violents. Ca s'appelle la classe. Elle est vraiment incroyable. Elle dégage une luminosité rare. Elle est tout à la fois fragile comme du cristal par son minois diaphane et ses yeux bleu azur, son regard clair et innocent, et tout à la fois impitoyable, extraordinairement forte, énergique et volontaire (elle s'est entraînée de nombreuses semaines pour effectuer elle-même les cascades).

    Cate Blanchett, pourtant excellente en méchante sèche et cruelle, paraît bien palotte à côté de la jeune actrice, et Eric Bana est assez effacé. Son personnage aurait mérité qu'on s'y attarde davantage et qu'il soit un peu plus approfondi.

    C'est vraiment le film de Saoirse qui le porte toute seule comme une grande sur ses frêles épaules. Et elle s'en sort à merveille. Je lui prédis une belle carrière si elle continue sur cette voie.

    Il ne faut donc pas s'arrêter à un scénario plus que basique dont la dernière réplique est tellement prévisible qu'elle en est risible mais s'éclater la rétine et le tympan sans modération et avec jubilation, sans oublier de rester tout le générique final pour apprécier la géniale musique jusqu'à la toute dernière note (je suis partie encore une fois la dernière de la salle).

    C'est un film très esthétique furieusement original, plus viscéral que cérébral, mais diablement efficace et hyper nerveux, au rythme soutenu. Dommage qu'il n'y ait pas d'histoire, pas de message, pas de morale, il aurait pu confiner au chef d'oeuvre avec une bonne écriture.


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