• JAUNES DE VOYAGE

     


    Un, deux, trois... Puis cinq !

    Paires d'yeux noirs confondus dans ceux, jaunes, du maïs...

    Au travers d'un champ, là où nous nous étions arrêtés, des petites têtes noires apparaissaient comme des œufs de caviar jetés nonchalamment sur un blini...

    Leurs porteurs, l'un plus petit que l'autre, d'un aspect négligé, aux cheveux ne connaissant pas le peigne depuis la naissance de leurs « supports », tous « fumés », les clopes au bec encerclèrent étroitement notre voiture...

    Nous en avions déduit qu'ils la regardaient avec une convoitise certaine et une insistance douteuse.

    Ils nous laissèrent comprendre qu'ils voulaient des « roues ».

    Mais non, bonhomme, désolé, mais la voiture doit être complète pour rouler...

    Alarmé par nos débats multilingues, apparaît, quelques minutes plus tard, le chef du village en personne... trapu, musclé et garni à son sommet d'une barbichette tombante, comme celle d'un mâle caprin.

    bouc2

    Aïe.

    Cependant le baluchon crasseux qu'il tenait fermement dans sa grosse poigne abritait un quignon de pain et une bouteille de limonade chaude.

    Ensuite, il avait émis d'une voix autoritaire un souhait,  confirmant celui des enfants de s'emparer « des roues de notre voiture ».

    Avec un soulagement se manifestant sous la forme de quelques miasmes discrètement et instantanément déposés dans nos frocs, nous avons enfin compris, que le troupeau ne désirait rien de plus qu'exécuter un simple troc : en échange de leur pain, ils voulaient « nos cercles des jeux olympiques »

    logo jeux2

    - montrés par leurs doigts crados. Soit, le logo nickelé de la marque de « Waouw, dis... » représentant quatre cercles...

    logo audi 2

    Bien sûr, nous cédâmes à leur demande à l'aide d'un tournevis et partîmes dare-dare.

    Remarque : Neuf ans plus tard, je me suis trouvée à Budapest à l'occasion de la préparation d'une mission d'hommes d'affaires d'un "pays, d'au moins 360 bières et autant de dialectes, que de ministres, et où l'Union fait (pour l'instant!) la force" (contrairement à celle des Soviétiques...), où j'ai appris que son ambassadeur, en poste depuis quatre ans, avait déjà commandé quinze fois des logos pour sa Mercedes de fonction... (Benz 400 de 6 cylindres - vroum, vroum...).

    http://www.youtube.com/watch?v=7tGuJ34062s

    logo mercedes2

    Ensuite ces logos subtilisés, précieusement sciés et accommodés, devenaient des pendentifs « à la in » des « baba cool » locaux qui en faisaient le fier étalage de leur pacifisme aigu.


     peace 2
     

    Les douaniers tchécoslovaques de l'époque n'étaient pas des enfants du cœur...

    En fouillant avec soin et sans respect notre voiture, nos valises, les « moultes » sacoches et autres menus sacs en plastique déchirés, du genre « Epa », fortement odorants (tout de même... après cinq semaines...), dispersés en vrac et au diable,

    valises2

    ils n'en revenaient pas « qu'on puisse voyager sans le moindre argent tout en se pavanant dans une voiture luxueuse ».

    Nos faibles explications traduites simultanément en plusieurs langues s'avéraient hélas peu convaincantes car de toute façon elles demeuraient incomprises...

    On voyant leurs grosses paluches tâter et chiffonner, sans respect, nos effets personnels, je me suis fait la remarque amère que s'il y avaient deux professions, parmi les plus ingrates au monde, que je ne voudrais exercer sous aucun prétexte, c'était celle de  gardien de prison ou de douanier, déplaçant toujours les mêmes objets personnels, imprégnés des sécrétions organiques des touristes goûtant pour la première fois de leur vie à des cuisines à tolérance intestinale « zéro »...

    Je me souviens avec tendresse du désarroi amèrement vécu de mon père, « Tygrys », partant avec maman vers leur destination bulgaro-yougoslave préférée...

    http://www.youtube.com/watch?v=Ab_IE_eXyTQ&feature=related

    Déjà en avril, il sciait les manches des brosses à dents afin d'alléger son équipage et gagner de la place dans la petite Fiat 126p.

    Les objets y embarqués lui obéissaient rigoureusement (au même titre que les personnes de son entourage proche...) et se mettaient avec soumission dans toutes les parcelles dont cette « toto » en pouvait disposer.

    http://www.youtube.com/watch?v=LVKCRpOewco

    L'installation du bagage lui prenait quelques journées entières.

    Et tout ça pour parcourir une distance de 60 km. à peine, juste jusqu'à la frontière polono-tchèque, à Cieszyn, car là, après l'introduction d'un petit doigt douanier

    petit doigt2

    dans le tas soigneusement rangé, les affaires avaient l'air de se révolter en s'épanouissant par terre comme un airbag dans sa mission de sauvetage... 

    Et pour les rassembler de nouveau, il fallait encore un certain temps... juste pour déclencher une dispute conjugale dont l'objet principal était d'accuser maman du surplus si bien quantitatif que qualitatif de « bazars inutiles ». 

    **** 

    Le soleil se coucha et la température plus que clémente nous avait incité à dormir « pod chmurką » - sous les nuages - sous le ciel bien noir de la nouvelle lune...

    Près de la petite route, nous prîmes avec plaisir des places horizontales.

    Jasiu « z małą » - avec la petite dans l'habitacle de la voiture, et nous, « z Kasią », en pleine terre... comme des chicons en quelque sorte.

    Nous disposions de sacs de couchage bien étroits.

    jez2

    Repérant à une vingtaine de mètres de la voiture un sympathique creux, tapissé d'herbe douce (et pas de cannabis...) et épousant parfaitement nos formes, Jasiu nous avait enfermées (les bras à l'intérieur afin d'éviter les piqûres de moustiques) dans nos « cou-couches sacoches sarcophageuses » respectives.

    Il faisait encore bien noir, lorsque j'ai senti que quelque chose (?!) marchait sur moi...

    Puis d'autres « choses » se mirent à me passer dessus en travers...

    L'horreur de l'inconnu m'avait dressé les cheveux cachés dans un « capuchon protecteur » faisant partie de mon sac.

    Kasia était également « traversée »...

    Une sorte d'« hallucination » s'était déclenchée.

    Dans la pénombre totale, nous nous imaginions le pire, tout en essayant tant bien que mal d'identifier ces « marcho-cavalant », si pas, des « rampo-réptant » (!!!?) 

    D'une voix étranglée par la trouille bleue sous ce ciel goudronneux noir, nous appelions vainement Jasiu au secours - placidement endormi dans sa voiture « citron jaune » - la seule et unique tache claire, et donc bien visible.

    Nous luttâmes nerveusement, comme des chrysalides dans leurs cocons, pour pouvoir enfin libérer l'un ou l'autre membre considéré comme « tactile » et appartenant à nos corps emmaillotés...

    Cocon 2

     

    pour constater, qu'une famille nombreuse de hérissons...

    (Pas de photo - on sait à quoi ils ressemblent !) 

    se faisait un véritable festin (entre nos deux sacs de couchage...) en se gavant de petits champignons - « de rien du tout » - chétifs et incolores

    grzybek halucynogenny2

    soit, - "chétiflores" - qui poussaient un peu partout autour de nous, et qui, après un test organoleptique avancé, se sont retrouvés plus tard dans la matinée, dans notre poêlon chauffé sur un feu du bois.

    Ce repas n'était pas cependant que succulent...

    En nous trouvant tous, y la fillette comprise, immédiatement dans un état plus que "zen" et drôlement « décompressés », nous nous abstenions de toute reprise de la route.

    http://www.youtube.com/watch?v=HQy2HM4Ezao&feature=related   


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  • FINAUDS OUGRIENS

     


     

     L'accès « au point d'eau », stratégiquement convoité et hygiéniquement soulageant, s'avéra malheureusement être notre seule commodité, car toute la « faune touristique » multinationale qui y grouillait, aux alentours de 20 heures, s'était mise littéralement à « vibrer » au rythme de la musique diffusée à « donf » par les  nombreuses discothèques tant officielles que pirates, ainsi que par les diffuseurs accrochés un peu partout...

    http://www.youtube.com/watch?v=kTmgVyznNic&feature=related

    Et puis, une fois la nuit bien tombée, au travers des fines parois des tentes, nous étions, hélas, condamnés à entendre toute la joie de vivre et, surtout celle de la consommation furtive des nombreux « coup(le)s de cœur », déployant intensément leurs phéromones par-dessus des dessous vachement fréquentés, tout au long de l'un ou l'autre slow aussi langoureux que promettant...

    Dur !

    Les disputes familiales des personnes épuisées par leur voyage.

    Les pignoufs désœuvrés, qui ne parvenaient pas rassembler leur matos flambant neuf...

    Les réactions indignées de quelques photographes, déçus d'avoir raté une ou l'autre photo de leurs proches...

    imbécile phoque2

    (Fuck ! Who the hell is that ?!)

    Les piaulements des petits chiens hystériques des « mémés » - ces bobonnes presque « à poil », cramées par le soleil ardent et rouges comme des homards cuits et, à bout de nerfs ...

    Les « prises de becs interculturelles » à forte coloration insultante et hautement « polyglottique » : « Cholera jasna, psiakrew et dupa mokra »...  

    Des « Khrien et Tchiort s taboï » - collés ensemble.

    Quelques « Godverdommes » « hutturaux » (gutturaux), exultés toutefois en fausset  strident, mais appartenant cependant à l'un ou l'autre mâle « autoritaire » et dominant (la situation...) - suivis « d'eine Scheiße » - comme d'hab' aboyant (ja, ja... natürlich !), de « Ruhe ! » et, d'un autre « Totenkopf » méprisant... et tant d'autres insultes venant d'autrui.

    Bref, la seule qui m'avait manquée, c'était « l'oeil de baleine ! » - considérée par les Japonais comme horrifiante... Ils étaient absents au camping, et cela pour une simple raison : ils remplissaient à ras bords les hôtels huppés et « multi-étoileux » de Budapest...

    Les « trop plein » de « Tokay Szamorodni »

    http://www.youtube.com/watch?v=VWAv3nyytDQ&feature=related

    tokay szamorodni2

    (et pis encore : « Aszu » - le moelleux),

    aszu 2

    longtemps cumulés dans les gosiers, et à température corporelle (toutefois légèrement élevée à cause de la chaleur) retrouvaient leur liberté...

    La vinasse bue dans sa version tiédasse était violemment projetée et s'écrasait bruyamment à proximité de nos tentes, comme un bonnet de piscine en latex rempli de flotte et lancé du quatrième étage...

    paw2

    Depuis des siècles, les Hongrois étaient considérés par les Polonais comme des vrais frérots sympas.

    Personne ne parvient à comprendre cela, car leurs nombreuses particularités culturelles, et surtout celle émanant de leur langue - finno-ougrienne, - n'ont absolument rien de commun avec les Slaves...

    Appelée par eux mêmes « Magyar », cette langue était jadis parlée sur les versants orientaux des monts Oural, et était basée sur « l'accolage » à la racine de multiples préfixes et suffixes...

    Personnellement, je pense que cette amitié réciproque et débordante serait due au fait que, d'abord, se sont des voisins indirects, et puisque éloignés, ils sont toujours plus acceptables. Deuxièmement, les deux nations présentent d'excellentes prédispositions aussi bien pour une bonne bagarre entre  hommes, que pour la joyeuse prise d'une quelconque boisson, pourvu qu'elle soit alcoolisée...

    « Polak Węgier - dwa bratanki („Lengyel Magyar ket jo barat"...) i do szabli i do szklanki... » - dit un dicton.

    „Polonais - Hongrois - ces deux bons frères : toujours près de leur sabre, toujours prêts pour un verre..."

    http://www.youtube.com/watch?v=UBZS7IajmeE&feature=related

    Dans l'histoire il y a également eu une volée de rois et de princesses qui se sont étroitement entremêlés dans nos cours respectives...

    Plus tard, en 1986, c'étaient encore eux, les douaniers hongrois, qui sectionnaient courageusement des clôtures barbelées sur la frontière austro-hongroise... 

    frontière 2

    Budapest est une ville merveilleusement belle.

    http://www.youtube.com/watch?v=tWX2TIK0CcU&feature=related

    Après avoir « jeté » un œil sur quelques vestiges datant de l'époque austro-hongroise, je contemplais le Pont Elisabeth,

    pont de Sissi 2

    appelé chaleureusement le « Pont de Sissy » (oui, oui il s'agit de la même que dans ce film « kitcheux » et infiniment « tarte »...) - car c'était à elle qu'il avait été « dédié ».

    Nous nous sommes rendus sur l'Ile Marguerite - Margitsziget

    ile  marguerite2

    - ce « poumon vert » placé au milieu du Danube.

    Comptant cent vingt-trois sources d'eaux thermales à différentes températures (agréablement élevées), si bénéfiques pour soigner l'arthrite ou/et les rhumatismes, cette île, entièrement couverte de verdure juteuse, était considérée comme un havre de paix et le fait d'y passer une journée nous avait fortement adouci les mœurs.

    Nous nous changeâmes dans les vestiaires communs, en laissant toutes nos affaires, - y les plus précieuses comprises - dans de petites armoires métalliques bien solides et fermant à clé.

    Les sources y crachotaient une eau limpide et chaude aux sons de la famille de Strauss.

    http://www.youtube.com/watch?v=t38fIJgvWEM&feature=related

    à la source2

    Portant des bijoux en argent, je me suis alors aperçue que ceux-ci devenaient intensément noirs - « moirés », comme des perles noires.

    En effet, une de ces sources contenait du soufre qui entrait en réaction chimique directe avec l'argent...

    Sur mes mains cela ne jurait point... Par contre...

    Un « apfelstrudel » « w kwiecie wieku » - d'âge mûr et d'origine indéfinie, velu comme une mygale, ou, pis encore, comme ma copine Ludmiła...

    amigo2

    et à la nuque « taureautique »,

    taureau2

    c'est-à-dire inexistante, qui me faisait des avances aquatiques, possédait, outre ces attributs, une denture en « argenterie massive provenant du temps des Habsbourg » - dirait-on -,  

    Argenterie2

    parce que tous les couverts, les théières et autres menus pots à crème y trouvaient parfaitement tant  un usage qu'un emplacement.

    Son laaaarge sourire argenté et d'une couleur noire m'impressionnait...

    Sa bouche me rappelait l'entrée du sous-sol de la mine « Gottwald » que j'avais jadis visitée.

    gottwald2

    Durablement relaxés et momentanément décrottés, nous avions décidé d'errer à Budapest en vue d'y manger quelque chose de bon...

    Une spécialité locale : un « bogratch », ou « letcho »,

    http://www.youtube.com/watch?v=21qzlH93L_M&feature=related

    ou encore un goulasch ou, même un « placek węgierski »

    placek wegierski2

    - cette galette de pommes de terre finement hachées et frite, nappée de goulache richement coulant... -  soit, un gros bon et un repas bien solide... pour aller contre le vent.

    http://www.youtube.com/watch?v=yqvsBA9UKjI&feature=fvsr

    Hélas, les portes de nos armoires blindées, plus que largement ouvertes, nous avaient démontrés que nous dégusterions ces spécialités plutôt dans un de nos restos locaux de Katowice...

    Nous avions été dévalisés... Simplement.

    http://www.youtube.com/watch?v=goeOUTRy2es

    Ils ne nous restaient heureusement que nos passeports - car à cette époque les passeurs clandestins ne sévissaient pas encore autant que de nos jours - et les talons d'essence.

    Bredouilles, débarrassés de notre cagnotte commune ainsi que de tout symptôme rhumatismal éventuel (j'avoue que c'était une piètre consolation à l'âge de 25 ans), nous gagnâmes notre voiture et partîmes, furieux et encore affamés comme des chiens, et pis encore... comme des félins (« félin affamé - félin fâché » !) en direction du poste frontière avec la Slovaquie le plus proche...

    En espérant qu'un mariage local se trouverait sur notre chemin...

     

    Ou, qu'une tirelire ayant la forme de la coupole du bâtiment du Parlement hongrois,

    coupole parlement3

    remplie de Forints et de Couronnes tchécoslovaques nous tomberait du ciel...

    Du ciel toujours intensément bleu, comme ce Danube - Duna,

    duna2

    - inspirant si merveilleusement Liszt, Bartok, Kosma, Bihari, Czinka et tant d'autres talents musicaux nous transmettant depuis des années leurs « kurucs, verbunkos, palotas, notas » (Non ! Il ne s'agit pas de gros mots : ce sont les différents styles musicaux hongrois...) et, surtout, des csardas - aussi langoureux qu'envoûtants...

    A écouter et ré-écouter...

    Et encore, et encore, et encore...

     http://www.youtube.com/watch?v=L3fYZDqb7qw&feature=related

      

    http://www.youtube.com/watch?v=5gvFH0JuCrE&feature=related


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  • VRAI TOUR


    http://www.youtube.com/watch?v=tdGsxBFYOXo&feature=more_related

    Apaisés et purifiés par le régime « mastico-pastèco-feta'l », cramés par le soleil comme des raisins secs, hydratés par les flots accueillants de la Mer Noire (surtout la nuit), les têtes « dévissées » à force de communiquer avec les Bulgares, nous présentions tous les signes d'un bien être parfait...

    Epanouis...

    Nos intestins, bien matés, s'étaient enfin mis à tolérer l'huile d'olive fatalement omniprésente, découverte pour la première fois de notre vie et tellement néfaste pour les septentrionaux comme nous, élevés au colza et au saindoux porcin.

    A Obzor, il n'y avait heureusement qu'elle qui provoqua chez nous - si on peut s'exprimer ainsi - de très vilains « tête à tête » avec le trou effrayant de la toilette turque...

    Blindés par l'expérience balkanique, nous nous adonnâmes alors à la conquête d'une autre partie de Bulgarie.

    16 !

    Purée et kurdemol aussi !

    Première nausée...

    Arrivés au seizième, encore 47...

    Quasi l'arrêt cardiaque...

    Au quarante-septième...

    Voilà encore 12.

    J'assume...

    Et puis encore et encore !

    Des tournants à perte de vue comme des spaghettis emmêlés dans un plat...

    serpentyny2

    Une petite route, étroite et parfaitement sinueuse, nous montrait « ses côtés » de moins en moins attrayants et largement obscurs...

    A chaque tournant « plongeant », je nous voyais déjà dans l'un ou l'autre précipice, incitant mon cœur à s'arracher de ma poitrine et me laissant sentir qu'il préférait continuer le reste de son chemin, simplement à pieds.

    Le chemin traversait un massif montagneux en nous menant tout « droit » vers Sofia où nous envisagions d'acquérir des talons d'essence, indispensables pour le voyage sur le territoire de ce pays et pour transiter par la Hongrie.

    L'idée de nous confier aux mains expertes de « Tractoresse Frosya » ou de « Tankiste Vasya », nous avait été, franchement, hideuse et d'un effet physiologique semblable à celui de l'huile d'olive...

    Je ne me rappelle plus du nom de ce hameau - il était trop petit - où nous étions cordialement invité par nos « Rollings Stones » locaux et bulgares, cependant en nous y présentant, nous déclenchâmes un accueil plus que fiévreux.

    http://www.youtube.com/watch?v=2M5qVXgxnU4&feature=related

    http://www.youtube.com/watch?v=RVEdYYMlOJ4&feature=related

    Logés chez les habitants, nous étions considérés comme des icônes ambulantes.

    Notre séjour de quelques jours sur place avait même repoussé au second plan le brave Saint Georges de Lydda

    saint_georges2

    - ce vaillant qui avait tué à lui tout seul un vil reptile...

    Ce patron est le plus célèbre à être commémoré par la plupart de la population balkanique et même la géorgienne (de l'autre côté de la Mer Noire, en ex-URSS). Mais avant tout, et chaque année le 06 mai, il est l'idole incontestable des Rroms qui marquent ainsi le début du printemps, appelé« Ederlezi »..., en langue Romani.

    http://www.youtube.com/watch?v=zQnKQC9bGoM

    Encore une fois chargés comme des baudets de diverses denrées alimentaires balkaniques

    chargés2

    - certaines coulantes et d'autres, heureusement solides - nous nous présentâmes à l'huis du consulat polonais à Sofia (ambassade aussi)

    ambasada sofia 2

    dont le sigle national - un aigle blanc - surplombait le quartier...

    czerwono-biala-orzel3

    Le lieu était cependant fermé depuis quelques heures déjà pour cause de temps de sieste... qui consistait : en la préparation de la sieste, la sieste - tout court -  le réveil en douceur, et le retour à la baguenauderie entamée avant celle-ci.

    La vie coulait en douce pour tout ce monde sauf pour nous.

    http://www.youtube.com/watch?v=R0xoMhCT-7A&feature=related

    Nous avons attendu une demi journée et une nuit entière l'ouverture du « territoire polonais » et le retour de ses aiglons dispersés.

    Le lendemain, nos vociférations avaient douloureusement atteint un « hybride » à l'aspect chétif et « faible des poumons » - en chemise « tape à l'œil » en soie rouge et assez « destroy » pour faire pâlir les Hawaïens...

    hawai2

    Le menu torse était véhiculé par deux « cotons-tiges » perdus dans un bermuda turquoise « à bananes » d'une mode provenant des tropiques...

    Pas de bol, parce que la « demi portion drôlement attifée » et si copieusement engueulée par « nos soins » s'avéra être notre « dramatis personae » et en la personne de... Monsieur le « Consul-Aïe »...

    Après une journée d'explications confondues d'excuses morfondues  et des négociations assidues menées avec brio par Jasiu, nous avions enfin reçu nos « talons d'essence », toutefois sans trop de satisfaction.

    Jasiu, le « jeune loup aux dents longues », licencié en droit international et faisant partie du « seul et unique cabinet » d'avocats de Katowice étendu à tous ses parages, notre célébrissime Maître - « Mecenas Zajontz et Zajontzs » - (car il y en avait une portée !) - savait se montrer diplomate et convaincant, voire charismatique...  

    Nous avons roulé d'une traite, et avons marqué un arrêt au camping hongrois situé près de Budapest.

    Avant d'affronter Budapest - une grande ville de presque deux millions d'habitants - nous y avons loué deux petites tentes - l'une près de l'autre... et là, il y en avait quelques 1500 autres.

    pole_namiotowe2

    Encore une fois à partager un espace si exigu avec « l'autre truie »...

     


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  • VALENTINES ET AUTRES

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     Personnellement je n’ai rien contre les Valentines…

     J’en connais une, une seule au monde – j’ai parlé avec – chouette femme... (évidement : Valentina Terechkova).

     

    valya.jpg

     … Et autre Valentins - tout de même tarte comme prénom…

    (J'ai connu aussi un minable tordu – Valentino T. (vous le connaissez, hein? ) - dans notre bureau à l’époque).

     Mais…

    Comme je suis aussi rabat – joie...

    qu’abat – jour… (Yesss !)

    Abazur.png

     Que voici (toujours en polonais).

     

    Je vous souhaite tout de même une bonne fête !

    (Et… on se force pas pour ça, hein ?)

     

     http://www.youtube.com/watch?v=QYrPOz9IUBg

    Terechkova.jpg


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  • AUX TRACES DE THRACES


    Aux aurores, à savoir aux alentours de 3 heures de la nuit, je m'efforçais de situer les quatre soleils levant pour les ranger en un seul, et d'aligner devant moi les quatre horizons identiques - l'un à côté de l'autre...

    Ces horizons tremblotaient devant mes yeux rouges et bouffis comme des baballes de ping-pong (... ké la baballe ? Apporte ! Donne à « maman » !).

    Après avoir abusé de vodka, le lendemain de la veille, on voit tout en double, certes... mais après la « Mastika », c'est tout de suite, et en quadruple...

    Avec Kasia, nous présentions les mêmes symptômes que les lapins sévèrement  atteints de la myxomatose...

    yeux2

    De plus, il n'y avait hélas que l'air qui nous entourait qui parvenait, à lui tout seul, à sentir « la rose »

    roses 2

    - dont l'huile essentielle est la fierté nationale des Bulgares...

    olejek rozany 2

    Ce parfum si omniprésent et si enivrant était toutefois différent de celui que nous dégagions, tous les trois, par chacun des pores de nos peaux, « blanchâtres », chiffonnées et couvertes de pustules apparaissant juste après une piqûre de moustique...

    http://www.youtube.com/watch?v=D0OgnkHss-E&feature=related

    Heureusement, il y avait un vieux dicton polonais qui disait que : « à défaut de pouvoir se laver - il faut s'aérer » - ce qui s'appliquait principalement aux gonzesses « peu propres » sur elles et portant des mini jupes... Nous nous aérâmes à volonté...

    Jasiu, notre seul et unique conducteur restait tout de même sobre - comme toujours - car chargé d'une grande responsabilité : nous amener saines et sauves « à bon port », c'est-à-dire à la « Cité de Jupiter », autrement Obzor.

    Une belle petite ville de 2000 habitants, - propre et pomponnée, et à cette époque, très peu fréquentée par les hordes de touristes étrangers.

    La malchance voulu que nous tombions sous le même toit d'une maison « à chambres d'hôtes », abritant déjà, hormis nous quatre, un petit, certes, mais cependant extraordinairement sonore troupeau de Polonais de « Varsovie-Centre » - peu farouches à la vue d'une bouteille pleine de la « Slivovitsa » la plus locale...

    J'ai dit - « Varsovie-Centre » parce que les Vrais Varsoviens, comme les Vrais Parisiens doivent absolument habiter dans le centre afin d'échapper aux explications, jugées minables, s'ils entraient dans les détails expliquant que l'un habiterait à Włochy, et l'autre, à Sarcelles...

    Ca ne sonnerait pas aussi bien... voire, cela compromettrait même leur statut de citadin « privilégié ».

    La source d'eau douce se trouvait dans le fond du potager, long d'une centaine de mètres, où les poivrons doux, gentils et dodus, comme leurs maîtresses agricultrices, se pavanaient sur leurs branches avec une nonchalance paisible....

    A côté du « point d'eau » commun, se trouvaient également une « salle de douche »

    douche 2

    (l'eau dans un tonneau noir était chauffée par le soleil) et trois toilettes, aussi crades l'une que l'autre...

    toilette turque2

    et même s'il y en avaient eu 17, elles l'auraient été aussi...

    La particularité qui m'avait totalement enlevé l'envie de digérer  ou, de « filtrer » quoi que ce soit d'organique, émanait de sa nature - c'était une chiotte turque - c'est-à-dire  qu'au milieu de la petite pièce il y avait un trou béant qui régurgitait en permanence les déchets produits avant et déposés après par les humains.

    Mon désespoir frôlant la psychose s'agrandissait à chaque fois, lorsque j'étais censée y disparaître, tant momentanément que discrètement, vêtue d'un pantalon blanc, ou d'une mini jupe serrante de type « large ceinture »...

    Les Bulgares de notre entourage étaient de bons cultivateurs et des personnes avenantes.

    Calmes, souriants et accueillants.

    Sans doute parce qu'ils n'étaient pas trop informés et, ne disposant qu'un seul programme national à la TV et la radio, suggéré par des rédac' chefs moscovites - censurant et rejetant tout ce qui avait l'aspect « pourri » ou osé, - ils vivaient dans l'ignorance candide de l'existence du « monde des crapules »...

    Les fruits exquis (non habités !) et les légumes regorgeant de soleil y poussaient fièrement et avant tout, « librement », - sans « craintes ni clôtures », ni même la TV nationale - et les petites affichettes disposées un peu partout, « invitaient » tout passant à s'en servir... Quoi que : modérément...

    Nos compatriotes voisins excellaient en l'application « à la lettre » de cette information.

    Ils ne mangeaient rien sur place - ils ne dépensaient pas un Lev- toutefois, ils en remplissaient à ras n'importe quelle pièce (disponible) de leur vêtement (toujours de sport car le tissu en était extensible !), des sacs en plastique - populairement appelés « Epa » (du nom d'une marque aperçu sur le premier sac de la vie, sans doute...) - et des immenses filets en nylon, afin que le transport et le regroupement dans leur « garde manger » se fasse massivement et dans de bonnes conditions...

    La première semaine à Obzor s'était gravée dans ma mémoire pour cause d'une loooongue série d'incidents fortement déplaisants et prêts à me gâcher les vacances.

    Mon premier baptême consistait en une expérience douloureuse - une « grimpette de  jeune chèvre » sur un gigantesque figuier.

    figuier2

    En fait, à un certain moment, juste avant de donner ses fruits, cet arbre dégage sur ses feuilles et sur son écorce un produit légèrement toxique et intensément urticant... destiné juste à mes fesses, cuisses et autres appendices...

    Ensuite, la « plongée » sous marine,  tête en avant au travers d'un banc de méduses...

    meduse 2

    du même effet que le figuier centenaire...

    Résultat : trois longues journées avec une boule vissée à la place de la tête, gonflée à faire éclater de jalousie toutes les pastèques locales...

    Puis, la « morsure » gloutonne et à pleines dents dans « louta tchouchka » -

    louta tchouchka 2

    ce minuscule poivron de « rien du tout », ayant tout d'un grand... Piquant par sa nature et vindicatif par sa volonté... Deux jours d'anesthésie buccale totale...

    Etant « robuste et droite dans mes neurones » et, avant tout « pachydermique », je ne me suis pourtant pas laissée abattre...

    Nous nous exprimions en russe et en polonais (dialecte slave occidental) - eux, en bulgare (dialecte slave méridional) - et tout le monde se comprenait à merveille...

    Cependant il y avait bien un autre « petit » problème concernant la communication directe avec la population locale et principalement avec les commerçants.

    Tous les matins, à tour de rôles, nous coursions (à pas pareils) dans la même « épico-maroquino-marqueterie » (fermée la plupart du temps sous prétexte de sieste - et la sieste c'est long et sacré !) pour de simples commissions, telles que du lait, du délicieux fromage « feta » de brebis et du pain.

    Nos repas du soir, nous les prenions dans un « resto-cantino-patio-dancing ».

    Les Bulgares ont une particularité rare et prêtant à une confusion permanente, et qui se manifeste par des signes de tête « à l'envers » des nôtre.

    Leur acquiescement vaut un « non », alors que pour nous c'est « oui », et notre négation - pour eux représente un « oui ».

    C'est clair ?

    De là :

    Au magasin rempli à craquer :

    - Bonjour ! Vous avez du pain ? - demandais-je comme tous les autres...

    Signe : oui. Longue file. Réponse orale au comptoir : Mais, non ! Je n'en ai pas... Je vous ai fait signe tout de même !

    Le lendemain :

    - Bonjour ! Vous avez du pain ? Signe : non. Je pars déçue... Stoooppp ! Mais où allez vous ? Je vous dis que j'en ai...

    Au bout d'une semaine, lorsque la commerçante avait compris notre « étrangeté » en matière de signes de tête et dans le souci de nous plaire, elle s'était mise à respecter les mêmes que nous... Dans le cadre d'un acquis mimétiquement pluriculturel...

    Et nous de même, par respect de leur « symbolisme » national...

    Alors les quiproquos ne faisaient que s'aggraver...

    Au resto, un vieux mec à la carcasse d'un batracien géant « Aga-Aga », 

    ropucha aga2

    « nisko skanalizowany » - aux jambes « bassement canalisées » et « lubieżnie rozbiegane oczy » - « les yeux concupiscents trottant » (et parcourant mon corps dans tout les sens...) me fit signe si je voulais lui accorder une danse...

    Mon signe de tête - non !

    Evidemment !

    Aussitôt l'« Anoure » me serrait dans ses bras noueux de « nœud nœud » pour me faire subir de A à Z un slow « déchirant », pimenté des quelques attouchements incorrects et déplacés (?)

    http://www.youtube.com/watch?v=FQt-h753jHI

    (avant)

    J'adore Valentina Hassan...

    http://www.youtube.com/watch?v=CF1Q0nxSQz0&NR=1 (après)

    Non. Simplement placés là où il ne fallait pas !  

    Ayant été une jeune « blondinette aux yeux clairs »,

    blondynka 2

    j'avoue que j'avais beaucoup de succès auprès de ces « mâles thraciens » basanés, lesquels, à la vue d'un génotype féminin pareil, faisaient rapidement des traces dans leurs caleçons...

    Et si je pouvais encore y « évoluer » à l'aise, tout en préservant mon intégrité physique intacte, c'était grâce aux 195 cm. et 90 kg. de Jasiu, lequel faisait efficacement et inlassablement office de « body guard » personnel - possessif et, s'il le fallait vraiment, lourdement expéditif à l'égard de tout « gastéropode », ou « batracien » insistant... 

    ochrona2

    Le resto nous proposait d'innombrables plats composés de saucisses et de viandes grillées accompagnées de riz et de légumes à profusion.

    Comme, par exemple, « Chopski Salat »

    chopskii salat2

     - cette spécialité de la région de Sofia - dans la composition de laquelle entrent des tomates, des concombres, des poivrons jaunes et rouges et des oignons - finement coupés en dés minuscules, parsemés de flocons de « feta » bulgare et aspergés de quelques gouttes d'huile d'olive... Sel et poivre... C'est à essayer absolument.

    Les soirées étaient égayées par la présence de quelques spécimens locaux ainsi que par celle - plus musicale - d'un groupe de rock de cinq étudiants provenant de Sofia, avec lesquels nous avions immédiatement sympathisé. 

    http://www.youtube.com/watch?v=neQd1WTYCD0

    Et après la saison, lorsqu'ils devaient se rendre à la gare d'Obzor,  située à quelques kilomètres, avec leur matos d'un grand volume, c'était Jasiu qui, après avoir scientifiquement rangé toute leur « boutique » dans sa spacieuse « Waouw-dis... » 80 citron, les avait véhiculés.

    En reconnaissance « éternelle » de ce coup de main, ils nous avait chaleureusement invité à leur rendre visite dans leur bled, éloigné de plusieurs centaines de kilomètres, mais cependant sur la « piste » menant vers Sofia, où nous envisagions de nous rendre à la fin de notre séjour pour rentrer ensuite par la Hongrie, en faisant un crochet à Buda.

    Et puis à Pest... 


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