• Pologne: Confisquadors

    CONFISQUADORS


    « Traktoristka Frosya » - la « Tractoresse Frosya » - était une délicieuse personne et une douanière zélée...

    Placée récemment au poste frontalier et chargée, - à l'unanimité par les machos faaatigués de ce poste,

    faatigué 2jpg

    - de la mission d'inspection « scruto-scanneuse » la plus complète de notre voiture.

    Une vraie multilingue, ayant aussi des notions en psychologie. Jadis travailleuse d'un kolkhoz excellant en production de maïs. La « fine mouche », - la « fleurette » de la douane ukrainienne, exécuta ses devoirs avec une assiduité divine... (Oups! Pardon... Com').

    L'œil, rougi de fatigue et par les intempéries (éthyliques), réglementairement torve, les dents partiellement cariées, partiellement en acier (et les fesses en suif) serrées, les « bajoues » (tombantes) d'un rouge flamboyant indiquant l'excitation d'une jeune pucelle - son physique était le reflet même d'une « matriochka »

    matriochka2jpg

    - ces poupées russes en bois qu'on rentre une dans l'autre.

    Et encore...

    Son intérieur pouvait en contenir facilement une grosse quantité...

    Une casquette de fonction

    casquette militaire2

    ressemblant à un terrain d'atterrissage d'hélicoptères de production locale, MIL MI - 4,

    mil mi 4 2

    accrochée sur le sommet de son crâne et retenue par une bonne paire de « bretzels » apposés sur les oreilles.

    Frosya2

     

    (« - Rienne à diéclarier ?

    - Noooon...

    - Pas d'algokol ?

    - Noooon !

    - Mierde, aliors... »)

    Tout en inspectant quasi « organoleptiquement » notre voiture, se menottes agiles - « chwytne łapki » tâtaient avec application le contenu de nos bagages.

    Elle s'émerveilla en poussant de bruyants grognements devant n'importe quel objet jugé « merveilleux » et destiné à un usage strictement féminin (je répète : strictement féminin !) et pouvant lui servir personnellement...

    Pour Kasia et moi, il était évident que nous ne lâcherions rien...

    Pas un seul « tampon O.B »...

    Sentant des effluves d'essence dans notre voiture, la « gaillarde » s'était emparée d'une cigarette - la nôtre - en demandant de la lui allumer...

    Fort !

    Très fort...

    Risqué, même.

    Heureusement, la petite fille de Kasia et Jasiu, une adorable fillette de deux ans - très calme et sage (et c'est pour cette raison que je n'en avais pas encore parlé) - était couchée sur la banquette arrière... Et, chez nous, les gens civilisés n'enfument pas les petits... C'était la réponse de Jasiu.

    La suite des questions se déroulait en notre présence, mais toutefois sans notre intervention, car la fine « psychologue de champs de maïs » s'était acharnée sur le « petit bout », en l'interrogeant pour savoir si maman ou tantine (moi, quoi...) n'avaient pas acheté « une petite bague »...

    Bizarrement, les Russes s'étaient mis en tête que le monde entier se ruait chez eux pour acquérir en noir leur or rouge en montrant  pattes blanches.

    Et non. Notre brave fillette avait même ajouté de son propre gré que ni maman ni tantine n'appréciaient guère les « grossiers bijoux russes ».

    Des centaines de kopeks en notre possession nous avaient été saisi. C'était le sport favori de la douane russe.

    Remarque : Une dizaine d'année plus tard, je me suis trouvée à Moscou, à l'aéroport de Cheremetevo (lignes internationales car Vnoukovo est celui des lignes internes).

    Après un séjour de cinq semaines j'avais un vieux demi-bas rempli de menue monnaie censée être « les restes » de ce que j'avais payé en roubles en billets. Il y en avait des kyats, des bats, des soums et même quelques boutons métalliques... car les « malicieux commerçants » guettaient chaque occasion pour larguer aux étrangers de la « monnaie bon marché » et à la valeur minimale. Tout ce que j'ai pu cumuler représentait un kilogramme de tunes. Le douanier m'avait demandé (comme à  tous les autres étrangers présents dans la file...) si j'avais quelques simples « piécettes » pour la « collection » de son fiston...

    En déversant cette mitraille sur son tapis, je lui ai généreusement laissé le choix de se servir.

    Comme une pie, ou plutôt comme un pic vert il n'avait « prélevé » que des pièces à haute valeur et en devises fortes, tels les florins hollandais ou débris de dollars canadiens, ou francs suisses... Dans le cadre d'un dicton : « Petit à petit un pic fait son fric ».

    « Quatre douaniers : un Français, un Allemand, un Polonais et un Russe discutent au sujet du volume de leurs « pots de vin » extorqués à des pigeons voyageurs...

    Combien de temps fallait-il à chacun d'eux afin d'acquérir « une BMW » ?

    - Boff... Six mois si c'est en dehors de l'Europe. - dit le Français.

    - Trois-quatre mois ? Mais sur la frontière de l'Oder-Neisse - répond l'Allemand.

    - Allez, une dizaine de mois... - annonce le Polonais.

    - Un an ! - s'exclame le Russe.

    Les yeux exorbités d'étonnement des collègues douaniers se posent sur le Russe.

    - Une année ?! Alleeeey, arrête de mentir, camarade ! Toute une année ? - s'exclame le Polonais en rigolant.

    - Mais, oui... Avouez tout de même, il s'agit d'une usine d'une taille importante ! »

    Après quelques heures de « qui avait dit quoi et à qui », pourquoi sur un document manquait-il un tiret ou un point, nous pûmes tout de même continuer notre route, toutefois crapuleusement dessaisis de nombreux articles de soins quotidiens : des crèmes solaires « multifiltreux » et autres (telle « Nivea »,

    krem nivea2

    estimée là bas comme produit de luxe et faisant ainsi partie du premier choix en matière de contrebande), des  déodorants, des shampooings, des savons (curieusement pas de dentifrice, car néfaste pour l'acier...) et des lames de rasoirs de Jasiu...

    Et la nuit s'apprêtait à nous tomber douloureusement et encore une fois dessus...

    Il faut dire qu'une distance de 60 km, là bas, équivaut quelques 500 km ailleurs et sur une autoroute digne de ce nom. 

    Les Roumains - ces beaux mecs sveltes et élancés, à qui l'uniforme militaire allait toujours à merveille (un peu comme aux pilotes d'avions...) ne nous faisaient aucun obstacle, si ce n'est que...

    Il fallait encore une fois s'extirper de la bagnole pour traverser à pieds un long bassin rempli de produit désinfectant, glauque et blanchâtre.

    Nous pataugions donc, enfoncés jusqu'aux genoux, comme des grues à la recherche de lentilles y perdues, dans cette suspension chimique légèrement mousseuse et lourdement collante.

    (Je suis certaine que ma gale y était restée...)

    dezynfekcja 2jpg

    En effet, c'était une période de la transhumance vacancière, jugée « propice » à filer diverses maladies au cheptel national.

    *****

    Après quelques heures d'un sommeil meublé de cauchemars et de moustiques voraces (rien d'étonnant puisque nous étions dans le fief de Vlad l'Empaleur alias Prince Dracula), nous reprîmes la route vers Constanza - la grande station balnéaire roumaine située sur la mer Noire.

    Il y avait beaucoup de déviations... indiquées exclusivement en langue roumaine - une langue malheureusement incompréhensible pour nous.

    En traversant des hectares et des hectares de cultures diverses (Lesquelles ? Il faisait noir... bon, disons : balkaniques) nous heurtions fréquemment, et à notre le plus grand regret, de nombreuses marmottes, qui, hypnotisées par les gros phares de notre voiture, restaient immobilisées et en position debout au milieu de ces sentes, exigus et à bosses.

    Au petit matin, nous nous sommes réveillé au son joyeux d'un cortège de mariage villageois...

    http://www.youtube.com/watch?v=TXMbNfmemfU&feature=related

    wesele rumunskie2

    Par des gestes sincèrement amicaux, nous leurs présentâmes nos meilleurs vœux...

    Et comme c'est de coutume chez des personnes issues d'un  milieu modeste et surtout rural, ils nous avaient cordialement invité à festoyer avec eux.

    Nous les quittâmes après quelques heures, le coffre chargé de pots de miel, de spécialités pâtissières, de pastèques et de quelques bouteilles de « Slivovitsa » - de l'eau de vie à base de pruneaux (longue vie aux pruneaux !) et de « Rakija »,

    http://www.youtube.com/watch?v=nnGyH-EV6iE

    - une autre « longue vie » à l'effet paralysant...

    La douane bulgare ne nous avait retenu que 30 minutes en demandant notre destination définitive et après avoir compris qu'il s'agissait de laisser notre argent dans leurs caisses nationales, elle nous avaient souhaité un excellent séjour... ponctué d'un vrai sourire radieux.

    http://www.youtube.com/watch?v=2yu9xJyXBoA&feature=related

    « Six mois plus tard... » - eh, oui... (:) ça devenait hideusement long ! - extenués et les neurones défaillants, nous décidâmes de faire un « graaand stop » avant de nous présenter à Obzor.

    Quelque part sur une plage près de Varna...

    Et làààà...

    Avant de dormir cette nuit sous un ciel exquis et étoilé, sur une plage de sable d'or chaud, après s'être gavés jusqu'au raz des amygdales de la délicieuse cuisine bulgare, - nous avons fait  plus ample connaissance avec la « Mastika »

    mastika 2

    - ce breuvage divin, proche de « l'Ouzo » grec, lequel, servi avec des glaçons, et, quoique se déversant plus qu'agréablement dans nos gosiers sans fond - provoqua auprès de nos gamma GT des immmmmenses dégâts collatéraux ...

    pieds2

     

    Publicité (officielle) de « Mastika »

    slogan : « Extase dans un verre » 

    (forte émotion ailleurs...)

    http://www.youtube.com/watch?v=D2WfV4aUnt4

    "- Hmmm... On se boirait bien un verre si limpide et tellement enivrant...

    - Pourquoi pas... Et on croquera peut-être aussi dans un fruit si charnu... Comme la pastèque..."


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