• J'ose espérer que je ne vais pas chroniquer au même rythme que je termine mes bouquins en ce moment, sinon vous êtes mal.

    I Serge Brussolo

    Avant de parler plus précisément du Monsieur, il faut quand même que je vous dise: J'adore ce mec.
    C'est un de mes auteurs fétiches, je sais que je peux acheter n'importe lequel de ses livres les yeux fermés, je ne serai jamais déçue. D'ailleurs dans le cas où Serge me décevrait, je crois qu'où que vous vous trouviez, vous entendriez ma longue plainte raisonner dans tout l'univers, telle un hurlement de bête éventrée... En conséquence j'en parlerais régulièrement ici, donc je ne réécrirais pas toujours ce que j'ai déjà dit concernant son style par exemple.

    Né en 1951, Serge Brussolo a beaucoup écrit. (Hey le biographe en mousse là, des remarques comme ça c'est un peu surfait je crois...) Il se consacre désormais au thriller, explorant le suspens sous toutes ses formes. Doué d'une imagination surprenante, il est considéré par la critique comme un conteur hors-pair, à l'égal des meilleurs auteurs du genre, et certains n'hésitent pas à lui trouver une place entre Stephen King et Mary Higgins Clark. Il a reçu le prix du roman d'aventures 1994 pour le Chien de Minuit, paru au Masque, et son roman Conan Lord, carnets secrets d'un cambrioleur, a été élu Masque de l'année 1995.
    Grand maître des atmosphères inquiétantes, Serge Brussolo a également reçu le Grand prix du RTL-Lire, pour la Moisson d'hiver (édition Denoël).

    J'ai récupéré ce livre chez un bouquiniste d'occasion, cette édition date de 1998, je tourne les pages avec précaution, j'ai l'impression que ma respiration suffirait à détacher les feuilles de la couverture.

    II Résumé

    Par une nuit sans lune, Jehan de Montpéril, le chevalier errant, est chargé d'escorter au fond de la forêt six fossoyeurs porteurs d'un cercueil bardé de fer. C'est une armure vide qu'il s'agit d'enterrer. Une armure maléfique, une armure tueuse qui, dit-on, bouge toute seule et répète, passé minuit, les gestes de mort appris sur le champ de bataille.
    Malgré cela, bien des chevaliers la convoitent, au risque de voir leur famille décimée par le vêtement de métal ensorcelé. Qu'importe ! N'a-t-il pas la réputation de rendre invincible celui qui s'en revêt ? Une malédiction pèse-t-elle vraiment sur l'armure ? Ou bien quelqu'un se sert-il de cette légende pour mener à bien une vengeance mystérieuse ?

    Ce que ça peut m'exaspérer des quatrième de couverture dont le résumé est bardé de questions à la fin...

    III What else ?

    a) Le style

    Aahhh Serge Brussolo et son inimitable style... La première chose que je trouve tout à fait salutaire, est qu'il est français, donc aucun traducteur manchot ne peut d'une quelconque manière dénaturer son écriture, car on ne peut ressentir complètement un texte qu'en VO, bien que les traducteurs travaillent durement, on est jamais à l'abri d'un zouave qui bâclerait le travail.
    Ce que j'aime chez Serge, c'est son efficacité. Il n'a pas besoin d'écrire des descriptions à rallonge, ce n'est pas ce que l'on cherche dans un thriller, il n'éprouve pas non plus le besoin de rajouter des fioritures pour essayer de se faire passer pour ce qu'il n'est pas. C'est précis, on sait ce que l'on a besoin de savoir, suffisamment pour avoir un cadre à l'esprit qui nous guide, mais pas trop afin que l'imagination fasse son travail et nous laisse personnaliser totalement les personnages, lieux etc
    On est loin d'un enchaînement de phrase sans goût, allant d'action en action comme un pantin désarticuler, certains tableaux sont tout-faits parce qu'il y a plus important que l'imagination à cet endroit, il y a la gravité des actes, de la situation.
    J'apprécie vraiment cette concision, ce juste équilibre qui manque à tant d'auteurs, entre description et action.

    En outre, je ne peux qu'applaudir la culture de Serge, car le récit se passant dans un monde médiéval, nous avons le vocabulaire médiéval qui va avec, là aussi dans une juste mesure: Assez pour s'y croire et comprendre sans l'aide d'un lexique. Il ne s'arrête pas aux termes techniques mais glisse aussi des phrases en latin, en ancien Français (un jour il faudra que je fasse un essai sur la tendance ahurissante des jeunes d'aujourd'hui à réécrire comme le faisait les gens du Moyen-Âge, dans un Français tellement balbutiant qu'il est difficile à comprendre sans traducteur...), il évoque aussi les moeurs de l'époque et des coutumes peu connues donnant un fumet d'authenticité incroyable.

    Enfin je soulignerais encore la mesure et la concision dans les scènes violentes et sexuelles. C'est dit, raconté mais sans voyeurisme, il est très clair que l'auteur se concentre sur l'histoire et que ces scènes ne sont pas là pour "faire vendre". Ah d'ailleurs cette histoire...

    b) Fond

    C'est une histoire triste et violente, comme on en trouve légion à l'époque, mais c'est aussi un policier parce que mine de rien, on cherche avec ce cher Jehan. On cherche et l'on est surpris. Il y a énormément de rebondissements, et l'intrigue est extrêmement prenante, au point où l'on se surprend parfois, bouche entre-ouverte et oeil agrandi "Mais si c'est pas lui... C'est qui ?!", ce qui ne rend l'histoire que plus palpitante encore.
    Sur ce livre j'ai été particulièrement embarquée et je n'ai rien vu venir, sans doute parce que je l'ai dévoré en 4h, que c'était la nuit et que ces foutues histoires d'armures me faisaient sursauter à chaque bruit (Moquez-vous...).
    Je ne m'étendrais pas sur l'histoire, je ne veux rien spoiler, mais ça vaut très sérieusement le détour.

    IV Finalement

    Ce livre m'a rappelé que je n'avais pas de catégorie pour les bons ou très bons bouquins, juste sur les livres cultes et une autre sur les bouquins qui pourraient être cultes mais qui ont raté quelque chose, et cela m'ennuie. Premièrement je conseille ce livre à tout amateur de suspens, de très bon polar et d'ambiance médiévale, secondement je vais virer la catégorie "deux-doigts" et son nom trop moche, pour en faire une nouvelle nommée... Hum... Difficile question... "Très bon bouquin" en toute simplicité.


    votre commentaire
  • A Noël j'ai reçu un livre de la part de la cousine de mon homme, je n'ai pas pu m'empêcher de le commencer pendant les partiels, et maintenant que les examens sont terminés je me suis dépêchée de bondir sur les deux tiers restant, chronique !

    I Lish McBride

    Je n'ai pas encore parlé de l'auteur que j'ai déjà une critique à faire... C'est un livre paru aux éditions La Martinière Fiction et c'est plutôt destiné à un public "jeune", mais en quel honneur il n'y a pas de biographie de l'auteur ? C'est quand même dingue d'avoir un pavé dans les mains (bon ou pas) et de ne pas avoir accès aux informations minimales sur la personnes qui l'a écrit. Enfin moi ça me choque, surtout que ça n'incite pas les "jeunes" lecteurs à prendre de bons réflexes...

    Après une très brève recherche, j'apprends que "Nécromanciens" est son premier roman, et ça se voit (non je ne vais pas commencer à lui casser du sucre gratuitement sur le dos, c'est inconvenant). Je n'ai trouvé de bio que sur son site, donc c'est en anglais mais j'ai une monstrueuse flemme de vous la traduire, sans compter qu'elle a tendance à digresser. Le lien pour ceux qui veulent ici.


    II Résumé

    Que feriez-vous si vous appreniez un beau jour que vous possédez le pouvoir de réveiller les morts ? C'est ce qu'il arrive à Sam, lorsqu'il croise la route de Douglas, nécromancien aussi puissant que cruel. Brutalement plongé dans un monde féroce, emprisonné et torturé par Douglas, Sam va vivre un véritable enfer et rencontrer des créatures qui n'appartiennent pas à notre monde. Comment Sam parviendra-t-il à s'approprier son pouvoir pour le retourner contre son pire ennemi et sauver sa vie ? Aux frontières de notre monde, un univers fascinant et cauchemardesque, où les esprits des morts côtoient des créatures hybrides, magiques et animales, qui peuvent se révéler aussi drôles que terrifiantes.

    III Evaluation (Douglas déteint sur moi, je vais devenir sadique)


    a) La forme

    Commençons par le pire, ce sera fait.
    Je crois que vous êtes au courant que je suis très exigeante sur le style, qu'en prime j'ai totalement perdu la foi concernant les écrivains contemporains et qu'en plus c'est un bouquin "jeunesse", donc avec un style que l'on devine (avant même d'avoir ouvert le livre) extrêmement pauvre et fade. Et bien voilà c'est résumé.
    Les actions s'enchaînent mécaniquement, on sent bien qu'il y a un petit effort pour introduire entre deux événements un élément descriptif pour donner du corps à l'histoire, mais sérieusement, des phrases du type "Il se gratta le menton." c'est tout simplement... Plat. Ah on se plaint d'écrivains comme Zola (ou même Umberto Eco qui peut passer dix pages à décrire une porte), mais au moins eux ils ont conscience du détails, de ce qui rend vraiment un texte vivant. Ici le côté "premier roman" transperce les pages en étalant de l'encre partout et c'est dommage. Vraiment dommage parce qu'il a un potentiel ce bouquin.
    On remarque une amélioration au niveau des scènes d'action (fight&co) mais ces scènes sont rares, une et demi au début et une grosse à la fin. Or c'est dans ces moments plus pêchus que L. McBride s'est un peu lâchée, ce qui rattrape un peu le reste même si soyons honnêtes, y'a encore du boulot... Je regrette aussi que la seule scène sexy ait été lamentablement censurée, puisque nous somme dans un roman "jeunesse".

    Là où j'ai été déçue aussi c'est que le surnaturel et les sensations du nécromancien sont peu exploités, on a l'impression que c'est un justificatif pour faire un simili de conte de fée mais sans créer un vrai monde inhérent aux nécromanciens, ou améliorer un mythe existant. Alors ok ok c'est un premier roman, mais zut c'est décevant...

    Dernier point qui m'a littéralement fait hurler, et c'est la première fois que je vois un truc pareil: L'indigne traitement réservé à Madame Winalski ! C'est un personnage qui apparaît plusieurs fois du début à la fin, qui a un rôle non négligeable et qu'est-ce qu'on lui fait dès les premières pages ? Par flemme on sabre son nom en Madame W (et sans point à la fin pour marquer l'abréviation). Où avez-vous appris les règles de base d'une abréviation Mademoiselle Mc ? (ou sa traductrice Madame M ?) C'est tout de même incroyable d'assister tout au long du roman à des alternances de Madame W et Madame Winalski, j'avais juste envie de bouffer la page... Déjà que la plupart des personnages ont des prénoms très courts, ceux qui ont le malheur d'avoir un nom trop grand se voient affubler d'un diminutif deux phrases plus loin. Si la faute en revient vraiment à l'auteur je comprends pourquoi le texte est si fade, vous ne vouliez pas non plus abréger chaque mots ? Malheureusement, à moins de mettre la main sur une version originale je ne pourrais pas démêler qui de la traductrice ou de l'écrivain a fauté, donc dans le doute je vais cesser de lyncher L. Mcbride. Cependant qui que vous soyez, ne faites plus jamais une troncature aussi laide s'il vous plaît.

    b) Le fond

    Bon il raconte une histoire ce bouquin quand même... Ça parait un peu simpliste dit dans le résumé, et pas forcément engageant puisque ça pue le roman d'initiation à 200m mais j'ai été surprise.
    Les événements sont assez déconcertants et il y a des petites touches d'humour très fraîches, pas mal de petites choses auxquelles je ne m'attendais pas, on quitte très vite la quête initiatique pour un very bad trip (pour Sam hein) et c'est assez bon à lire. L'auteur ne s'embarrasse pas trop des codes du genre et c'est très bien, on est dans de la fantasy urbaine (pour reprendre le terme consacré) avec un gros méchant, pleins de beaux gentils, des amis fidèles, sans peur etc On retrouve néanmoins le schéma classiques côté personnages mais ça s'emboîte bien dans l'histoire finalement.

    Mon grand regret étant donc ce côté "littérature jeunesse" avec un style sans relief, surtout pas compliqué et une histoire toute timorée, qui n'arrive pas à prendre son envol alors qu'il y a pourtant de très très bons éléments (pouvoir du nécromanciens pas exploités du tout par exemple, interactions entre races pas assez développées etc). Pourtant les enfants et ados sont capables de lire de gros livres avec des termes compliqués et un style de la mort qui tue tout (suivez mon regard vers Monsieur Tolkien) mais non on s'acharne à proposer à la jeunesse des choses faciles sans profondeur...
    J'ose espérer qu'avec ses futures romans L. McBride saura prendre son style en mains et surtout mieux maitriser sa narration, pourquoi pas avec des trames un peu plus développées.

    IV Finalement

    C'est pas un si mauvais livre que ça, y'a du bon et il est tout a fait adapté au public qu'il vise: pré-ados et ados, mais pas pour moi... J'suis devenue une vieille peau aigrie.
    Donc je le classe dans la catégorie roman de gare, parce que l'histoire est bonne même si elle aurait pu être mieux exploitée et parce que le style est... Non en fait il n'y a pas de style.

    Bilan très mitigé, mais j'ai quand même été transportée, c'est quand même ça qui compte toujours au final. Donc merci chère belle-cousine, ton cadeau m'a plu :)


    votre commentaire
  • Sur votre gauche, vous trouverez désormais une petite playlist de ce que j'écoute le plus en ce moment ainsi que quelques ovni (Je vais en decevoir certains mais non Lady Gaga j'en écoute pas tous les jours).
    C'est plus simple et pratique comme ça, même si les articles "clip/paroles" ne disparaitront pas pour autant. Ca vous fera une bande son et n'hésitez pas pour les questions/réclamations/suggestions.


    2 commentaires
  •   Il est 20h, normalement je devrais être entrain de réviser pour la suite des partiels demain, normalement je devrais être angoissée aussi. Ni l'un, ni l'autre, je plane et trouve 1000 autres occupations plus passionnantes (pourtant j'adore la microbiologie), je vais relire mes cours dans mon lit et sans doute m'endormir dessus. J'ai peine à croire que ça ne provoque pas un peu de panique, un soubre-saut de conscience au fin fond de mon esprit, et pourtant...
    J'aime la fac, j'aime les cours que je suis, j'aime apprendre, mais j'aimerais faire ça plus tard, j'aimerais consacrer mon temps aux 1000 petites choses de la vie quotidienne qui ne sont pas des assertions sociétales, parentales, fiscales... J'ai l'impression de ne jamais avoir les envies qui correspondent à mon âge, ou aux périodes que je traverse. Là tout de suite, j'aimerais faire l'acquisition d'une maison, la restaurer, découvrir un grenier plein d'un bardas monumental, trier puis recycler cette trouvaille, en incorporer le maximum à ma maison... Non très sérieusement, j'suis déphasée.
    C'est un peu comme si je laissais les autres décider pour moi et très souvent, j'en viens à vouloir recommencer ma vie. Naître avec la sagesse que je n'aurai qu'à 60ans, la vie serait peut-être moins douloureuse.
    Enfin, passons.


    Je voulais partager cette chanson, cependant je suis assez ennuyée je ne trouve pas les paroles, or certaines m'échappent totalement... Si quelqu'un les a (à tout hasard), pensez à moi.

    "Sweet is evil" de Bloody Dead and Sexy.

    Je n'ai rien d'autre que l'écoute sur Deezer à vous offrir, c'est pas un groupe très connu.

     


    votre commentaire
  • Je crois que ça fait un bail que tu ne passes plus par là, mais je te signale quand même (au cas où) que c'est, entre autre, à cette chanson que je t'ai irrémédiablement lié.





    A friend in needs a friend indeed,
    A friend with weed is better,
    A friend with breast and all the rest,
    A friend who's dressed in leather,

    A friend in needs a friend indeed,
    A friend who'll tease is better ,
    Our thoughts compressed,
    Which makes us blessed,
    And makes for stormy weather,

    A friend in needs a friend indeed,
    My Japanese is better,
    And when she's pressed she will undress,
    And then she's boxing clever,

    A friend in needs a friend indeed,
    A friend who bleeds is better,
    My friend confessed she passed the test,
    And we will never sever,

    Day's dawning, skins crawling [*3]
    Pure morning, [*3]

    A friend in needs a friend indeed,
    A friend who'll tease is better,
    Our thoughts compressed,
    Which makes us blessed,
    And makes for stormy weather,

    A friend in needs a friend indeed,
    A friend who bleeds is better,
    My friend confessed she passed the test,
    And we will never sever,

    Day's dawning, skins crawling [*3]
    Pure morning,[*3]

    A friend in needs a friend indeed,
    My Japanese is better,
    And when she's pressed she will undress,
    And then she's boxing clever,

    A friend in needs a friend indeed,
    A friend with weed is better,
    A friend with breast and all the rest,
    A friend who's dressed in leather


    votre commentaire



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires