Supernatural, j'ai commencé à regarder il y a un peu plus d'un mois, pour combler mon manque de fantastique depuis Doctor who.

Au début j'étais drôlement septique : une série avec des héros, frangins, qui ressemblent à des dieux grecs c'est juste étrange, on pourrait croire à un truc rien que pour les midinettes, un truc pour attirer la gente féminine (c'est bien le cas, mais dans une moindre mesure qu'il n'y parait au premier abord).

Parce que oui, les 2 héros sont bien des modèles de gravure, Jared Paladecki (Sam Winchester à droite) a une tête de chiot nouveau-né qu'on a envie de prendre dans ses bras avec un "awwww" en guise de bienvenue. Jensen Ackles (Dean Winchester à gauche), lui, a carrément la tête du parfait tombeur de ces dames, le côté un poil macho en plus. Alors forcément avec ça, au début on a des réserves. 

Passé les premiers épisodes qui nous mettent bien dans l'ambiance : coltine toi tout ce qui te faisait flipper étant petit : la dame blanche, les légendes urbaines, les trancheurs de tête, les grosses bébêtes sous ton lit, passé tout ça, on se rend compte que les deux acteurs ont quand même une certaine force de jeu surtout Jensen Ackles, bien au-delà sa tête de mannequin, il m'a convaincu dès les premiers épisodes (son personnage est fort, brut, plein de faiblesses cachées, de démons enfouis plus contraignant à jouer que celui de son collègue de boulot qui est meilleur dans les épisodes méta*).  

La saison 1 passe donc comme une lettre à la poste, on repasse donc en revue essentiellement ce qui fait le surnaturel des légendes urbaines, et bien sur on a le droit à un fil conducteur qui se répercutera sur les saisons suivantes, notamment avec l'histoire du père perdu et du fameux démon aux yeux jaunes…

Les saisons 2 et 3 continuent sur cette lancée, dévoilant au fil des épisodes, des démons plus sophistiqués, des histoires plus complexes se mettent en place, prenant les 2 frères pour cible.

Les saisons 4 et 5 mettent en place un tout autre schéma : on a en effet l'apparition de toute une mythologie religieuse : des anges, pas très angéliques, des dieux de différentes religions se regroupent, un Lucifer qui sort de sa cage, la Mort en personne (qui parait drôlement sympathique) et un dieu chrétien qui semble avoir abandonné le navire. On a à faire à des histoires plus complexes, un enjeu beaucoup plus gros, et à des personnages vraiment bien construits.

Les saisons 6 et 7 (en cours de diffusion), sont rattachées à un nouveau showrunner , ce qui change la donne au point  de vue de l'histoire de base en elle-même. Les deux frères sont ressortis de l'enfer, et doivent vivre avec un tas de démons aussi psychologiques que de chair et d'os.  

Le générique de la série version sitcom, rires forcés et gags idiots à l'appui

Le GROS plus de cette série qui la différencie de toutes les autres, et qui part la même arrive à élever certains épisodes à du jamais vu ailleurs dans l'histoire de la télé (oui, ça existe), c'est ces épisodes* qui cassent la barrière entre la fiction et le réel. On a donc droit à des épisodes où les acteurs jouent leur personnage se retrouvant dans la peau des vrais acteurs (du genre Jared Paladecki joue Sam Winchester qui doit jouer Jared Paladecki), ces épisodes qui peuvent paraître un peu fous, sont en fait des épisodes absolument brillants, hilarants et d'un regard tout à fait critique sur les productions de séries télévisées. Autre exemple, un épisode où les deux héros sont trimballés de séries en séries (on a le droit à des parodies de K200, Grey's Anatomy, des sitcoms ou encore des séries policières américaines). La série regorge donc d'humour, d'auto-dérision à la pelle, avec plein de clins d'oeil à la pop culture insérés dans les 3/4 des épisodes. Les scénaristes n'ont aucunes limites et le spectateur est comblé. 

Misha Collins (Castiel) qui joue Misha Collins...

À côté des personnages principaux on a le droit à des seconds rôles brillants à commencer par Jim Beaver, roublard débrouillard de son état, Castiel, l'ange rebelle (qui devient complément fou à la fin -> frustration de pas le voir plus longtemps en hôte des léviathans), Jo et Ellen Harvelle fille et mère, Ruby un(e) démon particulièrement vicieuse, Chuck un prophète dessinateur de BD, Crowley le roi de l'enfer, ou encore Balthazar pote de chambrée de Castiel…

Bref tout un panel de personnage dont les actions ont des conséquences sur le reste du monde. 

La série n'est pas parfaite, loin de là, mais elle arrive à capter les spectateurs bien plus qu'une autre série du genre pourrait le faire. Avec ces procédés humoristiques, sa photographie impeccable, elle arrive à sortir son épingle du jeu. Les acteurs ont l'air de se marrer comme des baleines à jouer leurs rôles, et c'est ça aussi qu'on demande d'une série. Alors à bas, les préjugés, des séries comme ça, j'aimerais bien en voir plus souvent :).