• Enquête snob

     

    Questionnaire snob Caroline Hauer, journaliste et blogueuse. Avis aux snobs parisiens souffrant du complexe de Crillon* : son blog http://www.parisianshoegals.com est le meilleur remède !

     

    Etes-vous snob ? Si oui, plutôt une snob « positive » (24h/24) ou plutôt une snob « relative » (à certaines occasions, si oui lesquelles) ?

    C.H. : Je suis parisienne. Le snobisme est inscrit dans mon ADN.

    Est-ce qu’on vous a déjà qualifié de snob ? Comment avez-vous réagi ?

    C.H. : Continuellement. Au hasard. Lorsque je clame mon affection pour les écrits de Morand et Drieu - personnages détestables, écrivains mirifiques - ce qui est une excellente façon de relancer une soirée un peu morne - cris d’orfraie et rodomontades de la bien-pensance.  Beaucoup moins efficace avec Céline.  Mais le plus souvent, ceux qui m’apostrophent en me qualifiant de snob sont tout simplement des personnes vexées de ne pas partager mes références. Le goût des autres. A ceci, pas de réaction. S’il s’agit à leurs yeux d’un affront, j’y vois une révérence.

    Quel est le snobisme que vous supportez le moins ? Quel genre de snobs vous évitez ?

    C.H. : Celui correspondant à la définition de Wikipédia dont vous parliez il y a peu. Qui n’en est pas un.

    Quels snobismes vous pratiquez régulièrement?

    C.H. : Je ne vois pas d’exception. Une philosophie de vie. Une curiosité de tout et surtout du rare et - donc - précieux.

    Qui est selon vous le personnage le plus snob de notre Histoire (mort ou vivant) ?

    C.H. : Oscar Wilde. Lettré frondeur, dandy iconoclaste, cynique spirituel et surtout mondain misanthrope. De la même veine, Truman Capote.

    A combien estimez-vous le pourcentage de vos amis qui sont snobs ?

    C.H. : Ils n’en sont pas conscients mais je dirais tous. Chacun à leur façon. Quintessence du snobisme donc.

    C’est quoi pour vous le « comble » du snobisme ?

    C.H. : Préférer la simplicité et revendiquer le droit à la frivolité.

    Quel est votre « petit » snobisme à vous ?

    C.H. : Un goût prononcé pour les quartiers populaires de la Ville Lumière et le cachemire italien.

     

     *= « Pends-toi, brave Crillon » conseilla le roi Henri IV à son allié Louis de Berton de Crillon, homme de guerre réputé, qui avait manqué la bataille d’Arques : il s’agit donc d’une peur de manquer un événement important, de ne pas être « dans le coup ».