• Franck Ribéry a lu « le neveu de Wittgenstein » de Thomas Bernhard

    Franck Ribéry adore lire. Dès qu'il n'a plus de  ballon au pied, il a un livre à la main. Lors d'une récente interview ne confiait-il pas à l'un de nos confrères : « Pour moi, un footballeur qui ne lit pas n'a pas plus de profondeur que le ballon qu'il tapote ». Aujourd'hui, le balafré préféré des ménagères de plus de cinquante  ans nous parle du livre de Thomas Bernhard : Le neveu de Wittgenstein.

     

    C'est Thierry Henry qui m'a filé ce bouquin à la fin du match France-Espagne. « Tiens, lis-le » m'a avait-il dit « Je pense que ça va te plaire ». Et effectivement il m'a plu (sacré Titi, toujours à faire mouche !). Immédiatement. Le genre d'écriture sans concessions. Qui ne cherche pas à plaire. Un style de libéro très efficace. Je ne connaissais pas du tout l'auteur auparavant. Ca a été un choc. Un beau choc. Le neveu du Wittgenstein raconte l'histoire d'une amitié entre l'auteur et Paul Wittgenstein, mondain excentrique. Mais aussi leur éloignement lorsque la maladie et la folie s'emparent respectivement de l'un et de l'autre. Alors que Paul séjourne dans le même établissement hospitalier que Thomas, ce dernier n'aura pas le courage de le visiter bien qu'il en crève d'envie. Pareillement, à la mort de Paul, Thomas n'assistera pas à son enterrement (alors qu'on attendait de lui qu'il écrive un discours en son hommage), se réfugiant plutôt dans les réconfortants et agréables souvenirs de leur longue amitié.

    A l'égard de ses contemporains tout comme au sien, Thomas Bernhard ne se fait aucun cadeau. Il jette sur lui et sur le monde qui l'entoure un regard lucide et pénétrant. Chaque mot de lui est comme un outil chirurgical tranchant qui ouvre la chair à vif afin de dévoiler les organes ainsi que leurs maux et détériorations. Inlassablement. Jusqu'à ce qu'il n'y ait plus rien à décortiquer. Plus rien à dire et sur quoi rire.

    Grâce au « neveu du Wittgenstein », je suis allé voir « Extinction » du même auteur au théâtre. Même grande force et souffle émergeant du texte. Même froid rire dévastateur comme un impitoyable blizzard. Je l'avoue, après ce spectacle, pendant deux jours, j'ai eu du mal à rejouer au foot.


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