• Dire Straits : un peu d'histoire

    Londres, 1977. Trois musiciens complètement fauchés vont se rencontrer par le fruit du hasard et ne savent pas encore qu’ils vont fonder un des plus grands groupes de rock des années 80 :

    John Illsley, un jeune bassiste fauché qui essaie tant bien que mal de finir ses études de sociologie, loue un appartement dans un vieil immeuble complètement délabré.

    Lorsqu’un beau jour, une de ses amies lui dit qu’un certain David Knopfler, qui vient de se faire mettre à la porte de chez lui, a besoin d’un logement. David emménage alors chez John.

    David avait parlé à John de son frère guitariste Mark, et le jour ne tarda pas où John rencontra Mark dans l’appartement : 

    « J’étais sorti toute la nuit et rentré à dix heures du matin. Je suis entré dans le salon où j’ai vu ce type allongé par terre, la tête appuyée contre une chaise. Il dormait profondément, tout habillé en denim et bottes de cuir. Il avait une guitare posée sur le ventre. Je me suis dit : putain, ça doit être Mark. »

    Mark Knopfler est un virtuose de la guitare, compose, écrit et chante; David joue de la guitare rythmique, John est bassiste : il ne manque plus qu’un batteur pour former un groupe, ce qu’ils feront dès qu’ils en auront trouvé un : Pick Withers, une vieille connaissance de Mark.  

    Ce groupe, ils l’appelleront Dire Straits, en référence à leur situation financière désespérée (Dire Straits signifie « fauchés, sans un sou, dans la dèche »).

    Un gros coup de pouce leur fut alors donné en 1977 par Charlie Gillett, présentateur de l’émission Honkey Tonk sur BBC Radio. Les Dire Straits lui avaient envoyé une maquette de Sultans Of Swing, et celui-ci, ébloui par cette chanson, la diffusa pendant son émission. Le directeur de Phonogram, qui écoutait l’émission et qui était sous la douche à ce moment-là, en sortit aussitôt et se précipita vers son téléphone pour entrer en contact avec Dire Straits. Puis les offres de contrat se bousculèrent.

    Leur premier album, Dire Straits (1978) sera salué par la critique et remportera un énorme succès en Europe, et ce malgré un coût de réalisation ridicule (12500 livres sterling), preuve qu’il n’est pas nécessaire de dépenser des fortunes pour faire un disque qui marche et de qualité (message personnel à l'industrie du disque : arrêtez de nous souler à tout bout de champ avec les chansons que vous voulez absolument nous vendre, pour nous dire après que votre pub justifie le prix des CD...).

    La suite ? Des tournées gigantesques allant jusqu’à 248 concerts et 117 villes en un an, des stades pleins à craquer, plus de 120 millions d’albums vendus à ce jour, dont l’album Brothers In Arms (1985), album excellent du début à la fin, maintes fois récompensé, et qui fut un des plus gros succès commerciaux de toute l’histoire du rock anglais (plus de 30 millions d’exemplaires vendus). Cet album contenait, sur ses 9 chansons, 5 grands succès internationaux, qui sont par ordre décroissant de succès : Money For Nothing , Walk Of LifeBrothers In Arms, Your Latest Trick et So Far Away (devant le succès de ces titres, tous sont également parus en singles).

    Le succès de Dire Straits s'explique d'abord par l'éblouissante technique guitaristique de Mark Knopfler – leader du groupe - et par son sens hors norme de la composition, mais également par ses talents d’auteur et de chanteur, ainsi qu’au matériel et aux réglages utilisés, avec un son généralement assez clair et peu saturé.

    Si leur son est souvent reconnaissable, le groupe a su varier ses compositions : par exemple, les styles de Sultans Of Swing, Money For Nothing, Walk Of Life, Romeo and Juliet et Brothers In Arms sont très différents les uns des autres, et même si Mark Knopfler joue presque toujours sur guitare électrique, il utilise aussi une guitare électro-acoustique sur certains titres, comme Romeo and Juliet (National Steel Guitar), Private Investigations, ou encore Love Over Gold.

    Mark Knopfler est influencé par le rock, la country et le blues, tout en restant par ses textes et par sa voix très distinctement britannique, avec quelque chose en plus qui fait que Dire Straits se distingue de tout ce qui a été fait avant, n’est pas vraiment classifiable et possède un style unique, que les connaisseurs appellent tout simplement le style « Mark Knopfler ».

    Leurs succès sont très nombreux, et je vous recommande pour ma part :

    Sultans Of Swing * -  Money For Nothing - Brothers In Arms **- Tunnel Of Love * – Walk Of Life ** - Your Latest Trick ** - Lady Writer - Calling Elvis ** -  Romeo and Juliet *  - Telegraph Road * -  Once Upon A Time In The West *-  Private Investigations *  - Love Over Gold -  Going Home * -  Portobello Belle - So Far Away - Heavy Fuel – Down To The Waterline


    Et d’autres moins connues :


    Six Blade Knife – Single Handed Sailor –  Wild West End – Where Do You Think You’re Going – Iron Hand – News – You and Your Friend ** - Lions – In The Gallery - Communiqué


    * En particulier la version du Live Alchemy, aussi connue sous le nom de Live At Hammersmith Odeon, où plusieurs chansons sont  jouées dans des versions très enrichies par rapport à la simple version album, comme Sultans Of Swing qui s’écarte de la version album dès la 5ème minute pour un époustoufflant solo final de 6 minutes (cf article précédent).

    ** En particulier la version du Live On The Night, pour les mêmes raisons que précédemment.


    Voici encore quelques vidéos de Dire Straits :

    - Telegraph Road (solo final) :


    - Brothers In Arms : 



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