• Ezra pound ,Goliath declaré Vainqueur!

    Extrait du site: http://www.nouvelordremondial.cc/cat/la-fed/ 

    8 - Ezra Pound et son combat contre l'usurocratie

    L'ouvrage de Mullins est dédicacé aux deux personnes dont la collaboration s'est révélée pour lui la plus précieuse . Outre le contenu ultra sensible de l'ouvrage dans le pays du libéralisme triomphant , de l'argent-roi et des hécatonchires de la finance nationale et internationale, ils permettent de mieux comprendre les raisons des tribulations éditoriales d'une étude pourtant si importante et si finement documentée.

    Le premier dédicataire, George Stimpson, l'ami fidèle et le plus proche collaborateur de l'auteur était un intellectuel éminent, mais inoffensif ; mais c'est surtout le second dédicataire, l'écrivain et poète Ezra Pound, dont la réputation politique était sulfureuse après 1945, qui suscitait le recul horrifié des éditeurs. Mullins le fréquenta assidùment durant l'internement de Pound comme prisonnier de guerre américain - donc prisonnier de son propre pays - dans un asile psychiatrique .

    Ezra Pound fut, en effet, à  l'origine de l'idée même de l'ouvrage sur la Réserve fédérale, ainsi que l'auteur le reconnaît dans sa préface. Il lui rend d'ailleurs un vibrant et chaleureux hommage. C'est lui qui incita Mullins à  entreprendre ses recherches dans la bibliothèque du Congrès - démarche et recherches qu'il était interdit à  l'interné d'effectuer . On apprend que Pound subventionna même Mullins sur les modestes ressources qu'il semble avoir conservées, afin de l'aider dans son entreprise - dix dollars par semaine - et il lui conseilla de travailler comme s'il s'agissait d' un roman policier : "You must work on it as a detective story".

    Le poète était en effet tombé dans chaudron de l'économie et de la politique dès sa naissance en 1885 puisque son père occupait un poste de haut fonctionnaire de l'hôtel de la Monnaie de l'Etat de l'Idaho et que son grand-père avait été un membre du Congrès. Pound considérait que les arts étaient indissociables de la politique et de l'économie et qu'ils se soutenaient et s'influençaient les uns les autres.

    ezra pound
    Ezra Pound, jeune

    A 23 ans, sa rencontre avec le major C.H. Douglas, le fondateur du Crédit Social déterminait d'une manière décisive son engagement politique de lutte contre le pouvoir des banquiers . Il n'est pas certain que le poète américain ait intégré les finesses et les impasses de la théorie économique que le major d'origine écossais rêvait d' appliquer au Canada; mais son horreur pour une financiarisation usuraire de l'économie américaine à  la suite de la privatisation de la monnaie par un groupe de banquiers internationaux a motivé son engagement politique sa vie durant.

    Le major Douglas prônait , en effet, l' utopie quelque peu fumeuse de distribuer à  tous de l'argent - le " crédit social " - qui serait émis par " la société " , par opposition à  l'argent payant actuellement émis par les banques , afin que tout le monde puisse acheter les biens et les services produits en abondance par l'entreprise capitaliste. Personne n'a jamais pu expliquer clairement comment cette " distribution " pourrait bien s'opérer .

    Cette utopie , légèrement aménagée, a été reprise par l'Eglise catholique , notamment au Québec et en Australie . Elle se trouve illustrée par l'apologue bien connu de Louis Even : L'île des naufragés qui démontre excellemment le parasitisme ravageur des banquiers , sans s'attarder sur la manière dont il conviendrait de procéder pour les remplacer.

    Néanmoins , le rapprochement intellectuel avec un mouvement chrétien d'un homme que sa vie privée et le bouillonnement de sa vie intellectuelle classent parmi les " artistes maudits " et révolutionnaires, est une de ces rencontres inattendues et bizarres qu'offre la biographie d'Ezra Pound, surtout lorsqu'on connaît le mépris désabusé de son regard sur l'Eglise de Rome. "Autre point dont je suis fermement convaincu, écrit-il , c'est qu'il reste davantage de lambeaux de civilisation encore utilisables dans les lézardes, le foutoir, les interstices de ce monument baroque et poussiéreux qu'est l'Église de Rome que dans toutes les autres institutions de l'Occident."

    On comprend cependant que la théorie du Crédit Social ait séduit un poète qui voyait dans le pouvoir de l'Argent, identifié au pouvoir des banquiers hécatonchires, et notamment des banquiers centraux de la Fed , la corruption de la culture et de tous les arts.

    Ezra Pound écrivit une série de brochures sur l'économie et la politique : "Le Crédit Social: un choc" (1935), puis "Une carte de visite" (1942), en 1944 "L'Or et le Travail", et "L'Amérique, Roosevelt, et les causes de la présente guerre".

    Si les poètes sont souvent d'excellents visionnaires des maux de la société, ils sont presque toujours de piètres hommes politiques et des économistes rêveurs. C'est ainsi que faisant de l'art et de la littérature d'avant-garde des phares de la civilisation, Ezra Pound, l'ami de William Carlos Williams, de T.S. Eliot, d'Hemingway, de James Joyce, de Yeats - les trois dernier futurs prix Nobel de littérature - l'inventeur bouillonnant de mouvements littéraires connus sous le nom d'imagisme et de vorticisme, le poète inspiré par le "culte d'amour" des troubadours, et par les religions à  mystère de l'Antiquité, le mystique qui vénérait les enseignements de Confucius et sa religion civique, assignant à  chacun un devoir social, l'amoureux du Japon, cet homme des cimes crut , ô misère , voir en Mussolini l'incarnation de l'homme politique de ses rêves, capable de procéder à  la mise en place d'un nouveau système monétaire.

    ezra pound psychiatrie
    Ezra Pound durant son séjour dans l'hôpital psychiatrique Sainte Elizabeth

    Pour Pound, la politique était une forme d'art. Or Mussolini qui "avait dit à  son peuple que la poésie est une nécessité de l'Etat" exprimait à  ses yeux "un niveau de civilisation supérieur à  celui qui régnait à  Londres ou à  Washington". Les artistes et les dictateurs avaient en commun , disait-il, d'être "nés pour diriger". Mais il fallait oublier les règles de la démocratie écrivait Pound dès 1914, car l'artiste possède "assez de bon sens pour savoir que l'humanité est insupportablement stupide." L'artiste doit donc "essayer de la diriger et de la persuader, de la sauver d'elle-même".

    En 1922, il écrivait que " les masses sont malléables' et il ajoutait que "ce sont les arts qui forment les moules pour les modeler ". C'est pourquoi, en 1935 , dans son ouvrage "Jefferson et/ou Mussolini", Pound a pu écrire : "Je ne crois pas qu'un jugement sur Mussolini puisse être valable s'il ne part pas de sa passion de bâtisseur. Traitez-le comme un ARTISTE et tous les détails trouvent leur place ... ". Il voyait également dans le fascisme italien "la première attaque sérieuse contre l'usurocratie depuis l'époque de Lincoln".

    Le malheur est que Mussolini ne se contenta pas d'être un "artiste" !

    Ezra Pound et sa femme Dorothy s'installèrent donc en Italie en 1924 et le poète parvint, en 1933, à  présenter à  Mussolini, ses idées pour une réforme monétaire . On ne connaît pas l'accueil que leur réserva le Duce .

    Durant la guerre, la position politique de Pound devint très inconfortable. Tout en se considérant toujours comme un patriote américain, le poète , interdit d'entrée dans sa patrie et sans moyen de subsistance, devint chroniqueur de radio en Italie et fidèle aux critiques qu'il avait toujours faites de la FED, il se livra à  des attaques virulentes contre le système financier usuraire américain et contre l'administration de Roosevelt, à  laquelle il reprochait son entrée en guerre après l'attaque japonaise sur Pearl Harbour .

    D'abord considéré comme un opposant, Ezra Pound avait donc fini par passer du statut d' adversaire à  celui de traître et d'ennemi, si bien qu'en 1943, il fut inculpé de trahison aux USA.

    Après l'assassinat de Mussolini par les partisans le 28 avril 1945, Pound fut capturé dans sa maison alors qu'il cherchait à  se rendre , et remis aux troupes américaines.

    Guantanamo et son poulailler pénitentiaire tropical ne sont pas une invention récente liée à  la fameuse "guerre contre le terrorisme" puisqu'en 1945 déjà , Ezra Pound fut enfermé dans une des cages de fer de la prison du camp que les Américains construisirent alors à  Pise . Les conditions y étaient aussi féroces que celles actuellement pratiquées sur la base américaine de Cuba : le prisonnier, qui risquait la peine de mort pour haute trahison , était soumis sans protection à  la chaleur de l'été italien sur un sol en béton dans une cage de fer éclairée a giorno toute la nuit.

    Les amis du poète qui occupaient après la guerre des postes d'influence auprès du gouvernement se mobilisèrent pour essayer de le sauver. La tâche était d'autant plus ardue que l'inculpation était aiguillonnée par le Président Roosevelt lui-même , le poète étant soupçonné d'être lié à  un groupe d'espions communistes, l'obsession des hommes politiques de cette époque-là . La chasse aux sorcières et le mccartysme étaient en marche.

    Hemingway suggéra de plaider la folie. C'est ainsi que déclaré fou en novembre 1945 , Ezra Pound fut rapatrié aux USA et "incarcéré" à  St. Elizabeth, un hôpital psychiatrique pour fous criminels.

    Après avoir expérimenté Guantanamo en avant-première, Ezra Pound connut, pendant treize ans, l'internement psychiatrique pour des raisons politiques, c'est-à -dire les conditions d'incarcération des dissidents politiques en Union soviétique.

    Mais ce " fou officiel" continua à  travailler à  son œuvre, les Cantos, une gigantesque entreprise poético-politique, et il traduisit trois cents poèmes chinois qui furent publiés à  Harvard en 1954. "Il s'agit, écrivit l'académicien Hector Bianciotti dans Le Monde, d'un recueil de textes concernant tout ce qui a aimanté l'esprit du poète : la littérature et la musique, Confucius et Sophocle, les religions, la traduction et l'anthropologie... On tient là  l'itinéraire zigzaguant du poète qui incarna, mieux peut-être que nul autre, le besoin de l'espèce de sauver sa mémoire. C'est-à -dire tout ce qui, au cours des siècles, a fait de l'homme ce perplexe animal qui pense, aime la beauté, et sait parfois la créer pour faire barrage à  la souffrance."

    Entre temps , à  partir de 1953, sa "folie" fut requalifiée en " troubles de la personnalité " , mais Pound ne fut déclaré "guéri" que le 18 avril 1958 et son inculpation pour trahison fut abandonnée.

    Six semaines plus tard, il quittait définitivement l'Amérique pour l'Italie où il mourut le 1er novembre 1972.

    ezra pound fin de vie
    Ezra Pound, à  la fin de sa vie

    L'influence d'Ezra Pound dans la première mise à  nu du système de la Réserve Fédérale est capitale . L'obsession de lutter contre le système usuraire mis en place aux USA en 1913 et inventé lors du fameux séjour des "barons voleurs" dans l'île Jekyll en 1910 , a traversé toute sa vie , même s'il s'est, hélas, dramatiquement fourvoyé dans les engagements politiques qui étaient censés apporter une solution au vrai problème qu'il dénonçait.

    Il n'en demeure pas moins vrai que le système que le poète n'a cessé de combattre sa vie durant est en train d'agoniser. La gloutonnerie des financiers s'est si bien donnée libre cours durant près d'un siècle , qu'elle a conduit l'économie mondiale au bord d'un gouffre .

    Voir : Le culte du Veau d'Or et la Mondialisation

    9 - Le mécanisme de l'escroquerie de Réserve Fédérale

    A l'origine, le cartel de banques appelé la Réserve fédérale américaine était composé de dix principaux groupes d'actionnaires privés :

    - Rothschild Banks of London and Berlin
    - Lazard Brothers Bank of Paris
    - Israel Moses Sieff Banks of Italy
    - Warburg Bank of Hamburg and Amsterdam
    - Lehman Brothers Bank of New York
    - Kuhn Loeb Bank of New York
    - Chase Manhattan Bank of New York
    - Goldman Sachs Bank of New York

    A l'intérieur de ces groupes, environ trois cents personnes en chair et en os sont actionnaires - donc propriétaires - de ces banques. Elles se connaissent toutes car elles sont soit des membres directs de la famille des quelqu'uns des plus gros actionnaires , soit leur sont apparentées par alliance.

    Comme le révèle le graphique en note (7) les mêmes noms avec des prénoms différents reviennent régulièrement. Il existe une connexion directe entre la Banque d'Angleterre et la FED par l'intermédiaire de leurs deux principaux représentants à  New York, les familles Rothschild et JP Morgan Co. Il en résulte que ce sont finalement les établissements bancaires de Londres qui contrôlent les Banques de la Réserve Fédérale et constituent ce que le poète Ezra Pound appelait la London Connexion.

    On comprend mieux, dans ces conditions, pourquoi l'Angleterre n'entrera jamais dans la zone euro . Qui peut croire que les financiers de la City accepteront d'abandonner leur monnaie et tous les avantages liés à  la Bourse de Londres , d'autant plus que leurs intérêts privés se trouvent stucturellement liés au mécanisme de la FED, leur créature? A moins qu'à  l'occasion du séisme monétaire mondial qui se profile à  l'horizon, ils ne réussissent à  mettre la main sur la BCE, la Banque Centrale européenne , et à  faire miroiter à  la couvée apeurée des vassaux européens "l'immense avantage" qui résulterait pour eux de la création d'une monnaie "atlantique" - qu'on appellerait l'eurodollar ou l'atlante. Grâce au taux de change que Wall Street imposerait, il est plus que prévisible qu'une grande partie les dettes accumulées par les Etats-Unis serait automatiquement effacée. Mais pendant tout ce temps, les financiers auront acquis des richesses faramineuses sous la forme de biens réels . Et c'est ainsi que Jahvé est grand et qu'il est aisé de s'enrichir grâce au travail des citoyens du monde.

    Voir: Voyage circummonétaire à  la recherche du Roi-Dollar et découverte de la caverne d'Ali-Baba, 6è escale

    La dénomination Federal Reserve elle-même est déjà  une escroquerie , car ce cartel de banques privées n'a rien de "fédéral " , au sens qu'il serait l'expression de l'Etat central américain et donc la propriété collective, publique et inaliénable du peuple étasunien .

    En fait de "fédération" la Réserve Fédérale américaine fédère - c'est-à -dire réunit dans un même "système" - 12 banques commerciales privées ayant chacune un rayon d'action géographique défini:

    Nous avons ainsi, dans l'ordre d'importance du chiffre d'affaires réalisé par chacune de ces banques:

    La Federal Reserve Bank de New-York
    La Federal Reserve Bank de San Francisco (qui couvre les 7 états de l'Ouest + Hawaï et l'Alaska)
    La Federal Reserve Bank de Chicago
    La Federal Reserve Bank de Richmond
    La Federal Reserve Bank d'Atlanta
    La Federal Reserve Bank de Boston
    La Federal Reserve Bank de Dallas
    La Federal Reserve Bank de Cleveland
    La Federal Reserve Bank de Philadelphie
    La Federal Reserve Bank de Kansas City
    La Federal Reserve Bank de Saint-Louis
    La Federal Reserve Bank de Minneapolis

    12 reserves federales

    Le véritable pouvoir est exercé par le Conseil des Gouverneurs choisi par les directeurs des douze banques de la Réserve Fédérale et qui, dans le plan de Warburg ne devaient pas être connus du public. Cela signifie que le contrôle du Congrès sur la FED est, en réalité, cosmétique.

    Comme la Federal Reserve Bank of New-York représente 40% de l'ensemble des actifs des 12 banques régionales , qu'elle a réussi à  convaincre ou à  contraindre une cinquantaine d'Etats, ainsi que quelques organismes internationaux et de richissimes particuliers de lui confier la garde de leur or, le dépôt est évalué à  10 000 tonnes environ à  la fin de 2006.

    Des mouvements étranges de semi remorques remplis de lingots dans les sous-sol du World Trade Center ont été signalés avant la destruction des tours . Un semi remorque plein de lingots et qui n'aurait pas eu le temps d'être évacué, aurait été retrouvé coincé dans un tunnel de sortie . De manière surprenante, des faits aussi singuliers ne semblent pas avoir éveillé la curiosité des enquêteurs officiels et des innombrables Sherlock Holmes privés qui se sont intéressés aux anomalies des effondrements des Twin Towers .

    Alors que depuis la décision du 15 aoùt 1971 prise du temps de la Présidence Nixon, les banquiers états-uniens , soutenus par leur gouvernement, ont réussi à  faire perdre à  l'or son statut de métal de réserve et à  contraindre les banques centrales étrangères à  échanger leur or contre du papier imprimé en couleur appelé " dollar" censé jouer le même rôle, on voit que les banquiers , eux, n'ont pas hésité à  collecter et à  accumuler des lingots dont 2% seulement appartiennent aux USA. Qui peut croire qu'ils les rendront à  leurs légitimes propriétaires en cas d'effondrement de leur fausse monnaie ? Il y a quelques semaines, la Banque Centrale Helvétique a subi l'assaut de vigoureuses "incitations" afin qu'elle vende une partie de ses réserves d'or. (8) Elle a obtempéré.

    Voir: Voyage circummonétaire à  la recherche du Roi-Dollar et découverte de la caverne d'Ali-Baba, 5ème escale

    Quant au mot "réserve", il signifie tout simplement que chaque fois que l'Etat ou une autre banque privée "achète" des dollars, ceux-ci sont comptabilisés sur un compte dit "de réserve". Sous cette langue de bois se cachent tout simplement les colonnes des dettes sur lesquelles les banquiers calculent leur pourcentage. Plus les Etats s'endettent, plus les banquiers s'enrichissent.

    Le principe de l'escroquerie mise en place est d'une simplicité biblique . Mais son mécanisme est assez machiavélique pour que le commun des mortels n'en ait pas conscience. On comprend qu'il ait fallu neuf journées à  des professionnels de la finance pour mettre au point tous ses rouages.

    Pour faire simple et utiliser une métaphore, je dirai que c' est une fusée à  trois étages.

    A - Premier étage : Alors que le rôle normal d'une banque centrale est d'être un service public qui imprime et met gratuitement à  la disposition de l'administration de son pays la monnaie papier et la monnaie fiduciaire ou électronique nécessaires au bon fonctionnement de l'Etat et de l'économie , dans le système privé imaginé durant le séjour de l'île Jekyll , le cartel des banquiers qui composent la FED s'est substitué à  un droit régalien et s'est arrogé le pouvoir de battre monnaie et de la vendre à  l'Etat. (9)

    L'intérêt payé aux banquiers est le montant de la redevance que la nation verse aux banquiers qui impriment les billets. Ces banquiers, réunis dans le "Board of Governors of the Federal Reserve System" fixent le taux auquel ils vendent les billets. Plus le taux est élevé, plus ils s'enrichissent.

    dollar

    Les noms donnés à  ce type d'opération varient : tantôt on l'appelle une monnaie-dette, tantôt un emprunt. Mais comme cet emprunt est assorti d'un intérêt, et même d'un intérêt composé, il en résulte que ce sont les citoyens qui enrichissent les banquiers à  leur verser annuellement un tribut sous la forme d'une proportion de leurs impôts, appelée intérêt de la dette, en réalité, prix d'achat par le peuple de l'argent qu'impriment gratuitement ses banquiers. Le profit annuel est phénoménal et se chiffre en milliards.

    C'est ce système-là  qui révoltait Ezra Pound et qu'il appelait la "financiarisation usuraire de l'économie américaine".

    B - Mais le deuxième étage de l'escroquerie est encore plus extraordinaire. Le numéraire que les banquiers "prêtent" n'existe nulle part: il s'agit d'une simple ligne d'écriture quand la monnaie est dite fiduciaire et de quelques piles de papier imprimé quand il s'agit de dollars. La FED vend un bien qu'elle ne possède pas, puisqu'aucun argent réel n'a été prêté . Le dollar est donc un simple titre de paiement des banquiers privés de la Réserve Fédérale.

    Le plus pervers et le plus paradoxal de cette situation, est que, depuis que ce titre de paiment n'est plus relié à  la valeur des réserves d'or - depuis le 15 aoùt 1971 - , son statut de monnaie n'est nullement fourni par des garanties qu'offrirait l'émetteur - la Fed - mais uniquement par le prestige de l'emprunteur - le gouvernement américain.

    Les banquiers ont donc besoin du prestige de l'Etat pour asseoir la crédibilité de leur monnaie . C'est pourquoi , étant en compte à  demi avec lui , ils ferment les yeux sur l'augmentation exponentielle de son endettement et soutiennent le gouvernement en lui apportant les liasses nécessaires au financement des guerres et à  l'entretien du millier de garnisons éparpillées sur tout le globe terrestre .

    Quant à  l'Etat , ayant réussi à  imposer le dollar comme monnaie de réserve et comme monnaie obligatoire pour l'achat et la vente de pétrole, il ne s'inquiète pas vraiment du montant du déficit financé par la planche à  billets. On avance le chiffre de 44 000 milliards, mais c'est peut-être davantage. Grâce au privilège accordé au dollar "le reste du monde" s'appauvrit, puisqu'il voit régulièrement diminuer la valeur des dollars qu'il possède comme monnaie de réserve et dans le même temps, il subventionne l'économie américaine.

    dollar 2

    C'est donc la puissance politique et militaire de l'Etat qui constitue le gage de la crédibilité de la monnaie des banquiers. Conclusion : le dollar, monnaie privée des banquiers, est une monnaie politique gagée sur le zéphyr de la confiance que le monde accorde à  l'emprunteur.

    Voir: Voyage circummonétaire à  la recherche du Roi-Dollar et découverte de la caverne d'Ali-Baba, 6 ème escale

    C - L'apparent rééquilibrage des rapports de force entre les deux partenaires - l'Etat américain et les banquiers dans un marché qui semble gagnant-gagnant - ne doit pas cacher que le troisième étage de la fusée de l'escroquerie monétaire mondiale est celui qui permet aux financiers de rafler seuls la mise.

    Si, à  l'origine, le titre de paiement émis par les banquiers est une simple variante d'une fausse monnaie ou d'un argent sale , le paiement des intérêts qui alimente automatiquement, en retour , le flot ininterrompu des bénéfices que produit l'argent gratuitement fabriqué devient miraculeusement virginal après son détour dans l'économie réelle. Il est du bon et bon argent , de l'argent réel, l'argent des impôts, donc le fruit du travail des citoyens. En conséquence, ce sont les citoyens qui entretiennent les banquiers.

    Les alchimistes du Moyen-Age avaient besoin de plomb pour produire de l'or, les alchimistes de la FED sont beaucoup plus forts . Pour produire de la richesse, il leur suffit de pianoter sur le clavier de leurs ordinateurs.

    Un enrichissement phénoménal des banquiers à  partir de rien, à  partir du néant, en résulte.

    Il faut reconnaître qu'il s'agit d'un montage particulièrement astucieux et qui méritait bien l'acharnement des chasseurs de canards de l'île Jekyll afin d'en peaufiner le mécanisme . Il a d'ailleurs donné entière satisfaction aux heureux prestidigitateurs qui depuis près d'un siècle plument joyeusement les palmipèdes que sont les citoyens américains , ainsi que les citoyens du monde entier. Ils plument aussi les pays pauvres grâce à  l'exportation de ce mécanisme et à  son application au FMI (Fonds Monétaire International) , à  la Banque mondiale et à  tous les mécanismes bancaires censés "aider" les pays émergents, alors qu'en réalité, ils les ruinent .

    Voir:
    - Premiers pas sur les traces du Roi-Dollar
    - Voyage circummonétaire à  la recherche du Roi-Dollar et découverte de la caverne d'Ali-Baba

    loi de la jungle

    D'ailleurs ce mécanisme est si mirobolant qu'il a été imité non seulement par les autres banques centrales, mais par les banques privées du monde entier. C'est le système bancaire tout entier qui fonctionne comme une gigantesque pompe à  finances aspirante, parasitaire de l'économie réelle, structurellement génératrice d'inflation et d'appauvrissement des sociétés civiles, mais pourvoyeuse de vertigineuses richesses au profit des banquiers . De plus, il contraint les sociétés à  une éreintante course à  la croissance afin de pouvoir au moins compenser le montant du tribut payé aux financiers.

    On comprend mieux d'où viennent les sommes faramineuses qui sont échangées dans le casino monétaire dont la "légère" perte de cinq millards d'euros de la Société Générale ne donne qu'une faible idée.

    dollar maison
    Cette gravure figure dans l'excellent site, les Manants du roi: http://www.lesmanantsduroi.com

    Les cent, les mille, les dix mille mains des banquiers auront-elles la force de triompher, une fois de plus , du principe de réalité? La démesure du casino boursier mondial vient de montrer ses limites. Des optimistes invétérés pensent que "le gros de la crise est passé" pendant que les pessimistes attendent l'apocalypse. Mais tout joueur drogué finit par être rejoint un jour ou l'autre par la réalité et la montagne des dettes accumulées par l'Etat américain, par les banques et par les particuliers ne pourra, telle l'échelle de Jacob, monter jusqu'au ciel.

    Voir : La "main invisible du marché" Une histoire de "bulles", de "subprimes", de "monolines" et autres merveilles de la "finance structurée"

    NOTES

    1 - Les Hécatonchires étaient les fils d' Ouranos et de Gaïa, c'étaient des géants à  cent bras et cinquante têtes. V. Hugo a utilisé ce mot dans plusieurs œuvres : " Rome a beaucoup de bras. C'est l'antique hécatonchire. On a cru cette bête fabuleuse jusqu'au jour où la pieuvre est apparue dans l'océan et la papauté dans le moyen âge. " (in Actes et paroles) . Le mot se trouve également dans son William Shakespeare et dans divers poèmes.

    2 - "In the autumn of 1910, six men went out to shoot ducks, Aldrich, his secretary Shelton, Andrews, Davison, Vanderlip and Warburg. Reporters were waiting at the Brunswick (Georgia) station. Mr. Davison went out and talked to them. The reporters dispersed and the secret of the strange journey was not divulged. Mr. Aldrich asked him how he had managed it and he did not volunteer the information." ( Nathaniel Wright Stephenson, Nelson W. Aldrich, A Leader in American Politics, Scribners, N.Y. 1930, Chap. XXIV "Jekyll Island", cité in Mullins , SECRETS OF THE FEDERAL RESERVE The London Connection )

    3 - Paul Warburg, believed that every question raised by the group demanded, not merely an answer, but a lecture. He rarely lost an opportunity to give the members a long discourse designed to impress them with the extent of his knowledge of banking. ( cité in Mullins , SECRETS OF THE FEDERAL RESERVE The London Connection )

    4 - Executive Order 11,110 AMENDMENT OF EXECUTIVE ORDER NO. 10289 AS AMENDED, RELATING TO THE PERFORMANCE OF CERTAIN FUNCTIONS AFFECTING THE DEPARTMENT OF THE TREASURY

    By virtue of the authority vested in me by section 301 of title 3 of the United States Code, it is ordered as follows: Section 1. Executive Order No. 10289 of September 19, 1951, as amended, is hereby further amended- a. By adding at the end of paragraph 1 thereof the following subparagraph (j): (j) The authority vested in the President by paragraph (b) of section 43 of the Act of May 12,1933, as amended (31 U.S.C.821(b)), to issue silver certificates against any silver bullion, silver, or standard silver dollars in the Treasury not then held for redemption of any outstanding silver certificates, to prescribe the denomination of such silver certificates, and to coin standard silver dollars and subsidiary silver currency for their redemption and - b. Byrevoking subparagraphs (b) and (c) of paragraph 2 thereof. Sec. 2. The amendments made by this Order shall not affect any act done, or any right accruing or accrued or any suit or proceeding had or commenced in any civil or criminal cause prior to the date of this Order but all such liabilities shall continue and may be enforced as if said amendments had not been made.

    John F. Kennedy The White House, June 4, 1963.

    5 - It is interesting to note how many assassinations of Presidents of the United States follow their concern with the issuing of public currency; Lincoln with his Greenback, non-interest-bearing notes, and Garfield, making a pronouncement on currency problems just before he was assassinated. (Cité par Mullins)

    6 - "The results of the conference were entirely confidential. Even the fact there had been a meeting was not permitted to become public." He adds in a footnote, "Though eighteen [sic] years have since gone by, I do not feel free to give a description of this most interesting conference concerning which Senator Aldrich pledged all participants to secrecy." (Paul Warburg, The Federal Reserve System, Its Origin and Growth, Volume I, p. 58, Macmillan, New York, 1930 p.60)

    7 - Tableau des familles propriétaires de la FED , Voir :OWNERSHIP OF THE FEDERAL RESERVE http://land.netonecom.net/tlp/ref/federal_reserve.shtml

    fr 1
    fr 2

    8 - Pourquoi la Banque nationale suisse vend-elle tant d'or? par Werner Wüthrich, Zurich, http://www.horizons-et-debats.ch/index.php?id=787

    9 - Rappel : la Constitution américaine signée à  Philadelphie en 1787 stipule, dans son article 1, section 8, § 5, que "c'est au Congrès qu'appartiendra le droit de frapper l'argent et d'en régler la valeur". (voir § 6)

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