• * Conscience

    Définition : [Chez l'homme, à la différence des autres êtres animés] Organisation de son psychisme qui, en lui permettant d'avoir connaissance de ses états, de ses actes et de leur valeur morale, lui permet de se sentir exister, d'être présent à lui-même; p. méton., connaissance qu'a l'homme de ses états, de ses actes et de leur valeur morale :
    1. La conscience puise ses aliments dans l'immense milieu qu'elle résume en soi; mais elle ne le résume et ne le contient qu'en le dépassant, qu'en formant une synthèse originale, qu'en devenant l'acte de toutes ces conditions et de ces puissances subalternes.
    M. Blondel, L'Action, 1893, p. 103.
    2. ... il est impossible d'assigner à une conscience une autre motivation qu'elle-même. Sinon il faudrait concevoir que la conscience, dans la mesure où elle est un effet, est non consciente (de) soi. Il faudrait que, par quelque côté, elle fût sans être conscience (d') être. Nous tomberions dans cette illusion trop fréquente qui fait de la conscience un demi-inconscient ou une passivité. Mais la conscience est conscience de part en part. Elle ne saurait donc être limitée que par elle-même.
    Sartre, L'Être et le Néant, 1943, p. 22.
    3. ... l'unité de la conscience se construit ainsi de proche en proche par une « synthèse de transition ». Le miracle de la conscience est de faire apparaître par l'attention des phénomènes qui rétablissent l'unité de l'objet dans une dimension nouvelle au moment où ils la brisent.
    Merleau-Ponty, Phénoménologie de la perception, 1945, p. 39.
    − [La conscience chez l'homme, p. oppos. aux végétaux et aux animaux] :
    4. Radicale aussi, (...) est la différence entre la conscience de l'animal, (...) et la conscience humaine. Car la conscience correspond exactement à la puissance de choix dont l'être vivant dispose; elle est coextensive à la frange d'action possible qui entoure l'action réelle : conscience est synonyme d'invention et de liberté. Or, chez l'animal, l'invention n'est jamais qu'une variation sur le thème de la routine.
    Bergson, L'Évolution créatrice, 1907, p. 264.
    ♦ [La conscience en tant qu'elle est prêtée à l'univers dans les visions poétiques, animistes] Dans toute la Nature, il [l'artiste] soupçonne une grande conscience semblable à la sienne (A. Rodin, L'Art, 1911, pp. 218-219) :
    5. Sache que tout connaît sa loi, son but, sa route;
    Que, de l'astre au ciron, l'immensité s'écoute;
    Que tout a conscience en la création...
    Hugo, Les Contemplations, t. 3, La Bouche d'ombre, 1856, p. 435.
    − P. méton. L'être humain même, en tant qu'il est doué de conscience. On ne peut pas réaliser que les autres gens sont des consciences qui se sentent du dedans comme on se sent soi-même, dit Françoise (S. de Beauvoir, L'Invitée, 1943, p. 14).

        Selon Louis Antoine, elle devrait toujours nous guider pour agir naturellement selon notre nature, car elle ne peut se tromper, elle reflète notre Vérité, la part de Dieu qui est en nous. Elle ne peut douter. Cependant, c'est elle qui nous renseigne de notre vrai "moi", et un examen est toujours nécessaire pour progresser.

        Elle est opposée à l'intelligence.