• Les Antoinistes rue Christine

        Les Antoinistes rue Christine. - La rue Christine ne manque pas de titres de gloire. On sait que, tracée depuis le XVIIème siècle sur une partie de l'emplacement de l'Hôtel et des jardins du Collège de Saint-Denys, elle porte le nom d'une fille de Henri IV. C'est bien au souvenir de cette fille royale qu'allusionne bien sûr, la somptueuse enseigne de fer forgé au coin de la rue, du côté de la rue des Grands-Augustins. Encore que surgisse dans l'esprit, à l'appel de ce nom, la mémoire d'une autre Christine, cette étonnnante Christine de Stommeln, à laquelle J.-K. consacre de nombreuses lignes du chapitre XIV de "la Cathédrale". Dans ce même coin (soit la grande salle actuelle) à un temple Antoiniste, lequel à son tour avant la deuxième guerre, fut remplacé par le restaurant actuel. Depuis 1948, les fidèles de Huymans y célèbrent, chaque 1er jeudi du mois, leur auteur de dilection. Le jeudi 7 janvier dernier, notre éminent ami André Thérive a fait un petit historique fort savoureux sur ce coin de la rue Christine, un lieu où, rappelait-il, a « soufflé l'esprit ». Et où il souffle toujours, car, c'est dans cette même salle, où s'assemblaient les fidèles Antoinistes pour écouter les prêches du Père, et recevoir le fluide envoyé de Jemmeppes-sur-Meuse, que les huysmansiens tiennent leurs réunions. Ce Culte Antoiniste est une sorte de néo-gnosticisme, précisa André Thérive et a toujours de nombreuses chapelles. Paris en comptait trois : rues Vergniaud, du Château, du Pré-Saint-Gervais. Seul le temple rue Vergniaud subsiste. Il en existe en province : Nice, Chambéry, Lyon, Valenciennes, Reims, Tours, Vichy, Monaco, et la Belgique compte vingt-sept temples.
        André Thérive fit lecture de nombreuses pages de son roman "Sans Ame", consacré à cette petite religion. Ce roman qui parut en 1927 à la Revue de Paris, et fut édité en 1928, chez Grasset, puis en 1933 chez Ferenczi, pourrait être placé sur un rayon déjà chargé, non loin des "Petites Religions de Paris" de Jules Bois.
        Notre ami remporta le plus grand succès.
                                          G.-U.-L.

    Bulletin de la Société J.-K. Huysmans
    n° 27 (27e année) - 1954, p.111


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