• Boudiaf Mohamed : sur les traces bordjiennes d un révolutionnaire qui présida l ALGERIE.

    Attention ce sujet n'est pas terminé...

    Commençons par le témoignage de Abdallah, que j'ai publié sur Alger-Rep...

    Abdallah Khettal, militant du PPA à BBA.

     

    Selon les recoupements d’informations recueillies de témoins directs, survivants de l’époque de la guerre d’indépendance, c’est Belouizdad qui a donné le nom de « Si Tayeb El-Watani » à Mohamed Boudiaf. Il l’avait rencontré dans les rangs du PPA parmi le collectif des jeunes nationalistes qui ont suivi, comme éblouis par l’illustre personnage, Messali el-Hadj.

    Mohamed Boudiaf était venu à Bordj-Bou-Arréridj bien d’une année, vers la fin de l’année 1945, après que son cousin (fils de son oncle authentique) Abdelhamid Boudiaf s’y était installé. Si Abdelhamid Boudiaf était employé d’une banque,  puis devint le premier enseignant d’origine autochtone à Bordj.

    Ce cousin s’est illustré dans le mouvement ouvrier algérien en étant le syndicaliste le plus lettré. Et est devenu membre du comité central du PCA (Parti Communiste Algérien) dès 1942, puis membre du bureau politique en 1951.

    Un peu d'Histoire, à l'heure du déclenchement du 1er Novembre 1954.

    La coquette ville de Bordj, à l’époque, était une bourgade bien plus importante que les autres de ses environs, à l’exception de Sétif. Toutes relevaient du département de Constantine. Bordj avait ses médecins, connaissait les projections cinématographiques depuis les années 1920, a constitué son une équipe de football en 1926 (El-Galia, actuellement CABBA parce que les couleurs jaune et noire y sont toujours) grâce au docteur Bensalem, avait aussi sa gare de chemin de fer…

    Né le 23 juin 1919 à Oueled Madi (M’sila), c’est après la fin de la seconde guerre mondiale que Mohamed Boudiaf arrive a Bordj-Bou-Arréridj, aux côtés de Abdelhamid Boudiaf qui est plus connu chez les anciens bordjiens que Mohamed. Parce qu’il a vécu plus de temps à Bordj.
    Le retour

    Dans l’émission la marche du siècle


    Le dialogue courageux, lucide, révolutionnaire et conséquent.

    Mohamed Boudiaf avait servi comme adjudant (le plus haut grade de sous-officier reconnu pour la discipline de ses détenteurs) dans l'armée française dès 1942. Il est envoyé sur le front en Italie où il participa à la bataille de Monte Cassino. Notons que Krim Belkacem était Caporal, Larbi Ben M'Hidi était Sergent et Rabah Bitat était magasinier avec le grade caporal. Comme ils servaient dans des divisions différentes, à l'époque ces hommes ne se connaissaient pas.

    Le combat de boudiaf : LA MISERE

    La douleur

    Après sa démobilisation et avant de rejoindre les services des impôts de Bordj, comme commis aux écritures, il a passé quelques mois à Jijel dans les mêmes fonctions. Il voulait se rapprocher de M’sila et surtout de Abdelhamid Boudiaf qui était un personnage très respectable à Bordj, comme banquier et surtout en militant de gauche très distingué par sa culture. Mohamed avait déjà adhéré au PPA avant d’arriver à Bordj et était déjà membre actif de l’appareil central.

    Contrairement à ce qu’on fait croire que Boudiaf ne dormait pas au Hammam Benim’sil (géré par le père Zoughlach qui était aussi originaire de M’sila), parce que le hamam servait aux hébergements ponctuels des passagers à faibles revenus. Boudiaf Mohamed était fonctionnaire et résident, il a habité l’hôtel attenant au café glacé qui était le plus huppé de Bordj. "Le café glacé", situé en face de la salle du cinéma Rex, était le nom donné jadis aux lieux à la mode à Paris, au Caire et à Alger.

    Avant la dissolution du PPA par l’administration coloniale. A cause d’abord et surtout les dissensions internes dont "Zaïmisme" de Messali El-Hadj, le PPA a éclaté. Avec la houlette des jeunes militants dont Mohamed Boudiaf, prêts à en découdre avec le colonialisme, ce parti était préoccupé par la légalité mais l'injustice coloniale était insupportable. Ce qui a poussé ces jeunes de créer l’OS (Organisation Spéciale) qui fut la première organisation à parler de la lutte armée. Et ce qui a aussi valu à ses membres d’être jugés et condamnés. Boudiaf était l’un des premiers fondateurs et acquiert son nom de guerre "Si Tayeb El-Watani".

    Contre la mafia politico financière

    En 1950, il est jugé et condamné par contumace ; il rejoint la France en 1953 et devient membre du M.T.L.D. Il rentre en Algérie et devient l’un des principaux organisateurs du C.R.U.A. (Comité Révolutionnaire pour l’Unité et Action), membre du groupe des 22 ayant déclenché la guerre de libération. Le 22 octobre 1956 il est capturé avec ses compagnons suite à l’arraisonnement par l’aviation française de l’avion qui les menait du Maroc vers la Tunisie.

    Un ami de Boudiaf, Bordjien, parle de la naissance du drapeau algérien.

    Le 20 septembre 1962, il fonde le Parti de la Révolution Socialiste (P.R.S.). En juin 1963, il est arrêté et exilé dans le sud Algérien, à Béchar, où il reste détenu pendant trois mois. Puis il rejoint le Maroc.

    En 1965, quand Houari Boumediene au nom l'ANP (Armée Nationale Populaire) écarta Ahmed Benbela du pouvoir, le 19 juin, c'était à Boudiaf, comme le seul homme choisi par l'armée, que la proposition a été faite d'être à la tête du jeune Etat algérien indépendant depuis déjà 3 années. Boudiaf refusa d'être un pion de la junte. C'était le seul sur qui l'ANP (Armée Nationale Populaire) et Boumediene qui était ministre de la défense, vice-président de la république et chef d'etat-major, comptaient. Et aucun d'autre n'avait été désigné le 19 juin 1965. Comme il n'accepta pas, Boumediene s'était trouvé obliger de diriger le pays.

    Plus tard, à la mort de Boumediene, comme nous le voyons plus loin, Boudiaf a été reconnaissant de l'oeuvre de Boumediene en Algérie. (¤)

    A partir de 1972, il se déplace entre la France et le Maroc en activant pour son parti, le P.R.S. et en animant la revue El Djarida.

    Notons que le PRS de Mohamed Boudiaf avait quelques militants clandestins à Bordj. Ils étaient et sont toujours des citoyens très intelligents, intègres et très audacieux. Contrairement aux corrompus qui ont dirigé la ville de bordj et continuent de plus la saccager que la construire. Les anciens militants du PRS à Bord sont aussi des technocrates d'une compétence avérés, et méritent d'être députés, sénateurs, maires et responsables de Bordj. 

    (¤)En 1979, après la mort de Houari Boumediene, Boudiaf dissout le P.R.S en reconnaissant avec une grande dignité que Boumediene a bien travaillé et est aimé du peuple.

    Il s’est consacré à ses activités professionnelles en dirigeant à Kénitra au Maroc une briqueterie. Le 14 janvier 1992, après la démission du Président Chadli Ben-Djedid, il devient Président du Haut Comité d’Etat. Il meurt assassiné le 29 juin 1992 à Annaba.

    Maatoub chante pour Boudiaf


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  • Commentaires

    1
    milane
    Vendredi 21 Janvier 2011 à 12:10
    toute ma sympathie
    j'apprends beaucoup en parcourant votre site, merci pour ce regard sur les martyrs d'Algérie, Boudiaf et Abane ne méritaient que respect et longue dans un projet de vie durable des algériens... les vidéos montrent clairement que des jeunes en 92 aux jeunes d'aujourd'hui, rien a changé, c'est scandaleux...
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