• Le complot contre Boudiaf : la programmation du sous-lieutenant Boumaârafi Lambarek

    Un sous-lieutenant trop obéissant à la négation… Boumaârafi, présumé tireur : la vérité remplacera-t-elle un jour l’énigme ?

    dimanche 10 juin 2012- par N.E. Tatem

     

    Boudiaf a été assassiné le 29 juin 1992, six mois plus tard après qu'il ait été revenu à sa patrie, lors d’une conférence des cadres qu’il tenait dans la ville d’Annaba. Un sous-lieutenant du groupe d’intervention spécial (GIS), nommé Lambarek Boumaarafi, jeta d’abord une grenade pour faire diversion, puis tira à bout portant sur le président le tuant sur le coup. Aucune programmation ne pouvait mieux faire !

    Le changement d’unité militaire pour le tueur, du jour au lendemain est le commencement du complot et de son accomplissement. Le sous-lieutenant était, quelques jours auparavant dans un groupe d’intervention spéciale (GIS) dépendant de la Direction du renseignement et de la sécurité (DRS) chargée de diverses opérations de répression. Plus précisément celle qui menait la surveillance sur la population dont, en tête l’opposition.

    Faire venir quelqu’un d’une brigade qui, théoriquement n’était pas chargé d’assurer la sécurité du président, devait au moins être formé pour ça. Une situation qui met l’armée dans un grand embarras, si bien sûr la notion d’institution républicaine répond à l’exigence de transparence, entendre de vérité pour ce cas. Les explications embrouillées restent plus inconnues, ce jette un doute sur les motivations du présumé tireur. Et surtout celles qui ont poussé ses supérieurs à l’affecter ce jour-là, à la protection du président algérien.

    Toujours en prison selon la dernière version du parcours de cet officier, celle de la mutinerie à la prison de Serkadji à Alger, en juin 1995. Le fait s’est soldé de 100 morts, dont 96 détenus. La disparition de Boumaarafi a été évoquée, mais elle s’est avéré simple rumeur erronée. Il est toujours en prison. En juin 2007, son père affirme qu’il n’était pas l’assassin. Ce dernier a soutenu, après que l’armée l'a ramené à la TV pour démentir sa disparition, le jeune officier dit que Boudiaf était « moudhir » (nuisible : contre et dangereux) au projet islamiste.

    L’impérissable souvenir de Si-Tayeb El-Watani.

    Il y a 20 ans mourra, sous les balles assassines d’un sous-lieutenant de l’ANP (Armée Nationale Populaire) algérienne, Mohamed Boudiaf. Révolutionnaire accompli, il avait mené -en acteur intrépide- les missions qui donnaient à son peuple l’intelligent aplomb de :

    1- la conquête de la souveraineté algérienne en 1962

    2- puis la victoire de la démocratie en 1988.

    Aux valeurs humanistes il a fusionné un patriotisme de probité et de progrès. Comme aiment si bien le vivre les algériens, en additionnant les convictions et les prescriptions face aux humiliations. Son incommensurable héritage parle encore, aux heures des incertitudes !

    En janvier 1990, le soulagement qu’a suscité la démission de Chadli entre deux tours des législatives, fut un « ouf ! », à la menace de reproduire le désordre sauvage survenu en Afghanistan à la même époque. Mais c’est le retour de Si Tayeb El-Watani en Algérie qui fut l’espoir salvateur, où se reconnaissaient tous les révolutionnaires, notamment ceux qui libérèrent deux fois le pays…

    La première fois du joug colonial qui effaçait l’existence d’une personnalité algérienne parmi celles qui font conjointement l’humanité. Et la seconde, en étant source d’inspiration à la belle épopée des jeunes générations, les « octobristes » de 1988, Boudiaf était aussi un repère constructif des oppositions à la prédation. Ayant été acteur majeur de latâche historique de décolonisation, il a, après l’indépendance, créer un parti clandestin pour revendiquer l’instauration du pluralisme partisan, socle de toute démocratie. L’aspiration collective que l’histoire du pays a été astreinte de rejoindre maintenant et à jamais !

    Quand le 16 janvier 1992, il est rappelé pour devenir le président du Haut Comité d’État, en charge provisoire des pouvoirs de chef de l’État, le pays renoua avec ses ultimes et radieuses espérances. Les défis ne pouvaient être mieux exprimés, aux assailles criminelles des despotes planqués à la tête du pays et de leurs descendances criminelles accoutrée de l’islam rigoriste, que par quelqu’un à la stature imposante.

    Mohamed Boudiaf était considéré, en 1988, comme celui qui n’avait pas trempé dans la gestion des affaires du pays. Voire qu’il avait un projet plus élaboré et éclairé, selon les activités du PRS (Parti de la Révolution Socialiste) son parti clandestin, et avec l’animation d’un journal « Al-Djarida » qui l’expliquait. Un programme plus crédible et harmonieux que celui des dictateurs et révolutionnaires à la fois, qui monopolisaient le pouvoir !

    À l’origine de la création du FLN, ces neuf militants prendront le nom de « chefs historiques du FLN », ou les « historiques » : Mohamed Boudiaf, Hocine Aït Ahmed, Ahmed Ben Bella, Krim Belkacem, Mostefa Ben Boulaïd, Larbi Ben M’Hidi, Rabah Bitat, Mourad Didouche et Mohamed Khider. Après un quart de siècle d’indépendance que l’homme a vécu en long exil, justifia pleinement sa non-implication dans les gestions chaotiques... Il incarnait à la fois une Algérie démocratique tournée vers la modernité et une farouche volonté à mettre fin à la corruption qui gangrenait l’État.

    Mon précédent sujet sur ce blog : 

    Boudiaf Mohamed : sur les traces bordjiennes d un révolutionnaire qui présida l ALGERIE. 


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