• Abdoulaye vous égorge dans la joie et la bonne humeur

    Abdoulaye égorge un passant, sa famille porte plainte contre la police qui l’a abattu

    Le quartier de la Mare-Rouge au Havre, zone de sécurité prioritaire, vient d’être confronté à un enrichissement intempestif en la personne d’Abdoulaye Camara « très défavorablement connu » et condamné à quatre reprises à cinq ans de prison pour trafic de stupéfiants, vol à main armée et violence sur agent de la force publique, selon la police, favorablement connu pour sa bonne humeur joyeuse, sa gentillesse et son esprit de franche camaraderie, selon son frère Abdourahmane qui jure ses grands dieux que « ce n’était pas un violent ».

    Abdoulaye-egorgeur

    Abdoulaye, alors qu’il déambulait dans la rue armé d’un couteau à trois lames bricolé par ses soins, se serait soudainement trouvé possédé par Sheitan, aux dires de ses deux voisines terrorisées. « On allait sortir pour aller au kebab, on l’a vu sortir de chez lui, pieds nus en short avec un sweat à capuche, il avait du sang qui dégoulinait de la main et une bouteille d’alcool ».

    Un Sheitan ça va, trois Sheitan, bonjour les dégâts !

    « Quand il nous a regardé on a eu trop peur, il avait un œil blanc, il a foncé vers nous, on s’est réfugié chez nous, mais il a essayé d’enfoncer la porte, on était plusieurs à la maintenir. (…) On aurait cru qu’il avait le sheitan, qu’il était possédé, il criait comme s’il avait le mal en lui »

    En pleine « crise de démence meurtrière », comme on dit habituellement, le joyeux Abdoulaye s’était tout d’abord mis en tête de redécorer son intérieur en démontant de ses poings les fenêtres de son salon, avant de sortir en hurlant dans la rue, en short et pieds nus, pour faire peur aux gens. Prévenue par les deux femmes, la police est arrivée sur les lieux, échappant de peu aux coups. C’est alors qu’un piéton, dont le retour chez lui a mal tourné, a malencontreusement croisé le chemin de celui grâce à qui la France aurait été construite.

    Sheitan, Johnny Walker, et sans doute l’omniscient Allah, ont alors commandé à Abdoulaye de sortir de sa poche « trois couteaux liés entre eux avec de l’adhésif » et d’égorger le quidam « à califourchon sur lui pour lui asséner des violents coups de lames de haut en bas », à une vingtaine de reprises. Voyant cela, la brigade policière s’est aussitôt précipitée au secours du malheureux, tirant plusieurs coups de feu sur « Robocop » pour l’empêcher d’achever sa victime, le tuant d’une dizaine de balles.

    Désireuse de réhabiliter la mémoire d’Abdoulaye, sa famille a fait connaître son souhait de porter plainte contre la police, évoquant un acte… « disproportionné », expliquant qu’Abdoulaye, en plus d’être abattu, avait également été victime d’un jet de gaz lacrymogène et que ce n’était pas rien.

    « Bouleversé », s’émeut avec une empathie assumée le journaliste, son frère Abdourahmane raconte : « il faisait nuit, il pleuvait, et je voyais le corps de mon frère sous le drap blanc ». Ca nous donne envie de pleurer, tiens…

    Selon lui, les deux hommes travaillant conjointement, semble-t-il, comme commerciaux dans le domaine poudrier auraient eu un contentieux suite à une affaire « de stupéfiants ».  Abdourahmane conteste que l’arme utilisée par son frère soit un simple couteau et prétend qu’il s’agirait en fait d’un couteau à huîtres. A trois lames donc, pour ouvrir les coquilles plus rapidement. C’est ingénieux. On présume qu’Abdoulaye préparait probablement le réveillon de Noël et qu’il s’était mis en quête d’une bourriche d’huîtres halal pour régaler sa famille au moment où il a croisé son associé en affaires.

    Par souci d’humilité sans doute, ses proches n’ont pas souhaité organiser de marche blanche. Comme c’est dommage ces coutumes des cités qui se perdent…

    Caroline Alamachère

     


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