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    "Figure nue allongée" 2007, Philippe Lamiral, huile sur toile, 100 x 100 cm,

    Collection de l'artiste

                      Philippe Lamiral, exposition à Sennecey lès Dijon, janvier 2009

    http://www.artabus.com/lamiral/figurecouchee

    http://www.artabus.com/lamiral

     
    Réflexion sur l'évolution de ma démarche picturale
     
    Mes préoccupations d'artiste ont bien évolué ces dernières années !
    Ma peinture d'avant reflétait mes interrogations :
    - Le sujet : Quoi peindre ?
    - Et comment le peindre ?
    J'ai conçu alors une peinture intellectuelle pour répondre à ces questions...
    Puis je me suis libéré du sujet et je l'ai relégué  à  l'idée de « prétexte » à faire de la peinture.
     
    Je travaille sur des grands formats et je laisse  de côté mes questionnements sur le sujet et de la manière de le représenter pour me consacrer entièrement à la peinture ; enfin presque !
    Le sujet toujours présent a perdu de son actualité et se réfère essentiellement au choix intemporel de la figure humaine ou du paysage, thèmes classiques de l'histoire de la Peinture pour ne plus avoir de soucis de signification...
     
    Le sujet n'est plus anecdotique ; il est réduit au silence et c'est la peinture qui devient le sujet !
    Désormais, peindre pour moi c'est inventer une liberté ; c'est donner à celui qui regarde  mes tableaux, l'aventure du regard  et la potentialité à ressentir une sensualité  haptique et émotionnelle.
     
    Ma peinture c'est le résultat du geste et de la couleur  et c'est cette perception concrète qui est perçue et qui reste quand on oublie de chercher à voir le sujet et de s'interroger sur sa signification. 
    Ma peinture c'est aussi le temps : le temps nécessaire pour élaborer le tableau qui comme l'archéologie est donné par les épaisses couches successives déposées sur la toile.
     
    Tout n'est pas donné dans l'instant ; ma peinture c'est l'expérience du regard et il faut balayer la surface  de la toile patiemment pour pénétrer dans l'intimité de la peinture et prendre le temps nécessaire pour appréhender et saisir le visible et l'imperceptible  pour repérer peut être une image furtive qui s'échappe  sans cesse ; elle incite à un ralentissement du regard, à un arrêt du temps  et renvoie à la récurrence du même motif ; celui peut être qui entre dans la conception  de notre mémoire affective et à nos savoirs sensoriels !
     
    Ma peinture n'a plus besoin de discours et il faut être touché par la peinture et non par le sujet.
    Ce qui compte  n'est plus la représentation mais une surface peinte qui doit émouvoir.
    Peindre pour moi, c'est désormais peindre la peinture ; c'est patouiller, c'est barbouiller, c'est enduire une surface pour atteindre l'expression de la peinture, c'est une quête de la vérité picturale et d'une émotion sensuelle ; c'est aussi créer un espace de rêve, un espace de liberté et un espace riche en expression sensible.
     
    Le tableau me permet d'entrer lentement dans les éléments plastiques de la matière et d'y rassembler des émotions à la fois vivantes et personnelles.
    Peindre , c'est aussi affronter physiquement son inconscient.
    Ma peinture contient un espace mental et devient également une représentation archéologique de nous-même, d'un moment de notre pensée qui réunit toute la mémoire du passé et de l'instant présent. J'essaie de peindre ces impressions !
     
    Ce sont les émotions données par les spécificités picturales qui rejoignent celles ressenties devant le sujet !
    Celui-ci, figuratif dans un premier temps  n'est plus l'image qu'on cherche à reconnaître mais devient un ensemble de ressentis révélés par la peinture.
    Il me faut travailler longtemps sur la toile pour faire apparaître l'essence même  de ces troubles éprouvés devant le motif pour aller à l'essentiel de ces émotions qui resteront enfouies durablement au sein de notre mémoire !
     
    Ma peinture ne renvoie plus seulement à elle même mais aussi à nous-même  avec notre sensibilité qui nous permet de percevoir  avec notre cœur ce qui nous entoure.
    Enfin mes tableaux ne sont pas inertes, ils vivent, changent, se transforment sous l'action des lumières du jour et de la nuit  ou selon nos humeurs !
    Sans cesse nous devons nous atteler sur ma peinture pour saisir des émotions fugitives mais inscrites définitivement en nous !
     
    Janvier 2009
     
    Philippe LAMIRAL
     


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