• Les détecteurs de métaux dans le collimateur des archéologues

     

    Midi-Pyrénées détient le record du nombre de « détectoristes », comprenez par là les utilisateurs de « poêles à frire... » Dans la région, ils sont 4 000 à 6 000 à s'adonner à cette pratique qui a le don d'exaspérer les archéologues de la Direction des affaires culturelles. Gare à eux : le ministère de la culture annoncera le 1er juillet un renforcement des contrôles dont les détectoristes pourraient bien faire les frais.

    Ces derniers mois, sur la Zac des Monges à Cornebarrieu (31), un chantier de sauvetage a permis d'exhumer plusieurs monnaies romaines. Mais les archéologues n'étaient pas seuls sur le coup. La nuit, le site a été plusieurs fois visité par des passionnés équipés de matériel dernier cri. De même, sur la commune du Vernet, au sud de Toulouse, un cimetière médiéval a été plusieurs fois saccagé à l'endroit même où des archéologues avaient mis au jour des boucles en bronze et des fibules.

    « Une fois que les objets sont sortis de leur contexte, ils ne sont plus documentés. C'est comme s'ils n'avaient plus de valeur historique », rappelle Michel Barrière de la DRAC Midi-Pyrénées. « Les affaires portées devant la justice qui aboutissent en correctionnelle ne représentent qu'une infime partie des délits réprimés par le code pénal et la loi sur l'archéologie », regrette Éric Mauduy chargé de gérer tout l'aspect contentieux. Principaux sites visés : les grottes sépulcrales dont les issues ont été pourtant condamnées, les lieux présumés de villas gallo-romaines, les nécropoles médiévales, les sites de l'âge du bronze. Jusqu'à cette histoire récente en Aveyron où un fouilleur qui s'était introduit dans une association pour mieux « infiltrer » le milieu, fut identifié par la suite comme l'auteur de fouilles sauvages dans une cavité souterraine. À Saint-Gaudens, l'utilisateur d'un détecteur sur un site situé à Martres-Tolosane, non loin de l'endroit où ont été retrouvées les fameuses statues de Chiragan, s'est vu infliger une amende de 10 000 €, plus 10 000 € de dommages et intérêts.

    Le préjudice pour l'archéologie serait tel qu'un groupe de 80 personnes, archéos, chercheurs du CNRS et amateurs, a créé l'HAPPAP, une association contre le pillage archéologique qui part en guerre contre ces détectoristes. « On a déposé jusqu'à 2 000 plaintes, mais seulement une quarantaine s'est terminée par un procès », déplore encore Grégory Compagnon, le président de cette association. Le problème, c'est que les agissements de quelques-uns rejaillissent sur l'ensemble d'une activité très vite répréhensible. Aucun texte ne gère le statut particulier du prospecteur de loisir. Aux yeux de la justice, un prospecteur est un découvreur potentiel d'objets pouvant intéresser l'histoire, l'art ou l'archéologie... La loi considère donc tout prospecteur sans autorisation préfectorale comme un délinquant en puissance.

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    « Ce dispositif répressif m'a toujours exaspéré. On n'est pas des voyous. Pour les quelques voleurs qui sévissent dans cette activité, tous les autres sont avant tout des amoureux de l'histoire, de l'archéologie et de la nature....»

    Claude, détectoriste dans l'Hérault, ne comprend pas cette haine contre les utilisateurs de poêles à frire. « Il faut voir la démocratisation de la détection comme une immense richesse. Si les milliers de gens qui prospectent n'avaient pas peur de déclarer leurs trouvailles, l'archéologie bénéficierait d'une base de données unique au monde, d'autant que le resserrement des crédits à la Culture freine l'ouverture de nouveaux chantiers. En Grande-Bretagne, grâce à la collaboration prospecteurs-archéologues, on trouve 20 fois plus de trésors», explique Claude.

    «Voilà 20 ans, j'ai trouvé cinquante monnaies romaines au port de Siguère. Et récemment, d'autres monnaies plus récentes au Pic Saint-Barthélémy, au dessus de Lavelanet. Je les ai données à des chercheurs avec lesquels j'étais en relation. Aujourd'hui, je ne le ferais plus par peur de me retrouver dans l'illégalité... »

     

    SOURCE : http://www.ladepeche.fr  


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  • Commentaires

    1
    stern
    Mardi 6 Octobre 2009 à 17:54
    détecteur de métaux
    En Angleterre a été trouvé récemment avec l'aide d'un détecteur de métaux, un trésor, ce trésor a été déclaré aux autorités et peu maintenant être étudié. Pourquoi ceci n'est pas possible en France? Parce qu'une équipe d'illuminés qui c'est autoproclamé défenseur de notre patrimoine (l'HAPPAH), fait la chasse aux détectoristes de métaux ceux ci plutôt que d'aller l'esprit tranquille déclarer leur trouvaille à la DRAC (comme font les anglais) préfères les revendrent sur ebay ( on ne peut pas faire la chasse au prospecteurs et leurs reprocher de ce cacher ). Alors je dit stop a l'association de grégory Compagnon stop a l'HAPPAH, qu'il laisse faire les professionnels de la sauvegarde de notre patrimoine et qu'ils retournent joué aux justiciers dans la cour de l'école il font clairement plus de tord à notre patrimoine que les détecteurs de métaux ( pour info, je ne suis pas intéresser par ce loisir, moi c'est la spéléo)
    2
    albert
    Dimanche 5 Décembre 2010 à 11:22
    detecteur de metaux
    l'utilisation sans controle des detecteur de metaux est une catastrophe pour le patrimoine francais: [url]http://www.detecteur-de-metaux.com/forum/forum20/topic298.html[/url] [url]http://www.detecteur-de-metaux.com/forum/forum20/topic386.html[/url] [url]http://www.detecteur-de-metaux.com/forum/forum15/topic219.html[/url] [url]http://www.detecteur-de-metaux.com/forum/forum15/topic209.html[/url] [url]http://www.detecteur-de-metaux.com/forum/forum15/topic338.html[/url] voilà ce que detectent les utilisateurs de detecteur de metaux, on est loin d'une detection de loisir!!!
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