• Trésors du Monde, trésors de France, Trésors de Paris, Enterrés, emmurés, engloutis, editions Fayard, 1972. (Trésor de Rennes-le-Château) (Robert Charroux)


    Trésors du monde, Trésors de France, Trésors de Paris, enterrés, emmurés, engloutis, Editions Fayard, 1972. (Trésor de Rennes-le-Château) (Robert  Charroux)
    (Pages 247, 248, 249, 250, 251, 252, 253, 254, 255, 256, 257, 258, 259)

    Voici les compléments concernant l’affaire de Rennes-le-Château dans une réédition dix ans plus tard, Editions Fayard,en 1972.

     

     

    ""Des documents découverts récemment éclairent l'aventure d'un jour nouveau : il s'agirait de plusieurs trésors et l'un d'eux serait le trésor des Templiers ! ""

     

    LA DALLE MYSTERIEUSE

    Pour retrouver celui de Bérenger Saunière, il faudrait connaître le texte gravé sur la pierre tombale de « Marie de Negre d'Ablès, dame de Blanchefort, seigneuresse de la paroisse, décédée le 17e jour de janvier 1781 à l'âge de 61 ans ».
    Elle était la mère de noble Marie d'Hautpoul-Blanchefort qui le 26 septembre 1752 avait épousé son cousin, messire Joseph d'Hautpoul, chevalier et marquis.
    Cette pierre tombale se trouve dans l'ancien ossuaire du cimetière, mais Bérenger Saunière en a soigneusement gratté l'inscription.
    — Comme il est regrettable qu'un homme cultivé comme vous n'ait pas pris la précaution de prendre copie de l'inscription, remarqua un jour l'historien Ernest Cros !
    Le curé répondit que cette dalle convenait pour son projet de construction d'ossuaire et qu'en conséquence il n'avait aucune raison de la conserver, mais il éluda l'essentiel de la question.
    Toujours selon M. Cros, l'auteur de l'inscription funéraire était soit un membre de la famille d'Hautpoul, soit l'abbé Antoine Bigou, curé de Rennes de 1774 à 1790 et déporté en vertu de la loi du 26 août 1792.
    Il mourut en exil, probablement à Sabadelle, le 21 mars 1794.
    Avant de partir, il avait terminé, dans l'église, l'aménagement d'une crypte, commencée par la famille de Voisins et qui se situait partie dans le clocher, partie sous le dallage de l'église.
    En 1891, Bérenger Saunière découvrit la cachette et la vida de son trésor.
    Ce point est prouvé par les libéralités dont il fit preuve auprès de ses collègues des environs.
    A l'abbé Grassaud, curé de Caudiès-de-Fenouillèdes, il offrit un très beau calice et régla les notes de ses fournisseurs avec des bijoux de facture ancienne.
    Quand on questionnait Saunière sur le trésor il répondait :
    — On dit que j'ai trouvé un trésor ! Me l'an donat ley panât, ley trapat, en tôt cas bas teni !
    Voici, partiellement reconstitué par Ernest Cros, d'après les déclarations des habitants de Rennes-le-Château, le texte et le dessin du rébus qui fourniraient une des deux clés de l'énigme :
    PS
    REDDIS REGIS
    CELLIS ARCIS
    PRAE CUM

    Interprétation :
    PS : pars ; REDDIS : à Rennes ; REGIS : du roi ; CELLIS : dans les caves ; ARCIS : de la citadelle (autre sens possible) ; PRAE-CVM : des Hérauts (abrégé de « prae-comvm » :  hérauts du Christ, une des désignations des Templiers aux XIII* et XIV" siècles). D'où : « A Rennes, un trésor est caché dans les caves de la citadelle du Roi. Ce trésor appartenait aux Templiers. »

     
    Autre interprétation :
    PS : propriété.
    Régis : du roi.
    Reddis : à Rennes.
    Arcis : de Blanchefort (Blanca fortax, arcis).
    Cellis : dans les caves (ou cryptes).
    Praecum : venant des Templiers.

     

     


    LA PIERRE DE COUMESOURDE


    D'après une tradition tenace, et peut-être sans fondement, la pierre tombale ne donnerait que la première clé de l'énigme du trésor.
    La seconde clé serait gravée sur la dalle de Coumesourde qu'Ernest Cros découvrit en 1928, près de Rennes-le-Château, vers le sommet de la cote 532 de la carte de l'état-major.
    Depuis le XIII" siècle, les familles de Voisins, de Marquesave, d'Hautpoul et de Fleury détinrent, par legs successifs, le secret de l'emplacement d'une ou de plusieurs caches de trésors constitués pendant les troubles de la Révolution.
    Une chronique assure qu'en 1789, avant d'émigrer, les comtes de Fleury gravèrent « les indications énigmatiques du secret sur la dalle tombale de la dame de Blanchefort et aussi sur la pierre de Coumesourde ».
    L'un des trésors revenait de droit au roi (affaire des Infants de Castille, petit-fils de saint Louis).
    Un autre venait des Templiers (affaire des grandes familles du Roussillon appartenant au parti Majorquin), et les nobles ci-dessus mentionnés le considéraient comme leur bien depuis la disparition de l'Ordre.

    Ce trésor, réparti en deux caches, était enterré ou emmuré au XIVe siècle sur les terres de ces familles :
    — Au Bézu, au nord-est de Rennes.
    — Au Val-Dieu, au sud-est du bourg, au Casteillas ou dans le ruisseau de Couleurs.
    La pierre de Coumesourde était dissimulée dans une anfractuosité de rocher et signalée très discrètement par une flèche et une croix pattée, gravées en creux dans la roche.
    Voici le libellé et l'interprétation qu'en fit M. Cros, compte tenu des mots effacés ou illisibles :

    SAE : la Sauzée (Sauzils) ; SIS : les Roches ; + : croix pattée des Templiers : IN MEDIO LI LINEA : la bissectrice de l'angle SAE- * SIS ; UBI M SECAT = là où elle coupe le plus grand côté du triangle ; LINEA PARVA (sous-entendu : ubi M secat) : là où le côté le plus petit coupe le plus grand ; PS PRAECVM : une partie du trésor des Templiers ; + = croix des Templiers, désigne les Tiplies ou le roc du Bézu où cette croix gravée était encore visible en décembre 1958 (le même signe existait aussi en 1958 sur un rocher de Val-Dieu).
    On pourrait donc théoriquement situer le trésor en construisant sur une carte d'état-major, les figures géométriques indiquées par Ernest Cros.
    L'inscription aurait été tracée par un membre de la famille d'Hautpoul-Fleury, avant l'émigration.
    Mais deux difficultés majeures se présentent :
    — le texte de la dalle de la comtesse de Blanchefort, irrémédiablement détruit, n'est reconstitué que de mémoire.
    — dans ce que l'on possède du texte de Coumesourde, il manque des mots entiers, et la position des caractères gravés — extrêmement importante — est très approximative.
    La tâche des chercheurs de trésors est donc de retrouver le texte intégral.
    M. Ernest Cros qui était un disciple johannite (secte chrétienne orientale agréée par les grands baillis du Temple) fit porter la pierre de Coumesourde à Paris, soit dans sa famille, soit plus probablement, pense-t-on, au siège d'une société secrète.
    Depuis cette époque (1945-1946) la pierre est introuvable.
    Si quelqu'un, à qui elle ne peut servir, pouvait ou voulait bien donner des indications sur le texte exact et la disposition des mots gravés, le trésor des Templiers livrerait peut-être ses pièces d'or et ses documents précieux !
    Puisse ces lignes êtres lues par le détenteur de la pierre.

     

    L'INCROYABLE PIERRE ALQUIER !

    En 1960, M. Charles Abbot, ancien fonctionnaire de la police, qui habitait chez Mme L... 225, rue de Charenton, à Paris, nous a fait d'intéressantes révélations.

    Pendant la guerre 14-18, dit M. Abbot, j'étais en convalescence à l'hôpital de Choisy et j'avais, comme voisin de lit, un maçon d'Espéraza (Aude).
    Les journées étaient longues et nous bavardions le plus possible pour tuer le temps.
    C'est ainsi que ce maçon, dont j'ai oublié le nom, me parla du trésor de l'abbé Bérenger Saunière.
    H me dit qu'en 1917, craignant l'arrivée des Allemands, le curé avait fait combler l'ossuaire qui se trouvait, alors, tout de suite à droite en entrant dans le cimetière.

    En réalité, il ne s'agissait pas d'un ossuaire proprement dit, mais d'une fosse d'attente maçonnée où l'on mettait sans doute les cercueils en dépôt provisoire.
    Or, au fond de cette fosse, mon voisin de lit me dit qu'il avait remarqué, avec étonnement, une petite porte ou trappe donnant il ne savait où.
    En y réfléchissant bien, il croyait maintenant que cette affaire était en liaison avec celle du trésor dont on parlait beaucoup à Espéraza et à Rennes.
    Un autre témoignage, mais quelque peu suspect, est celui de M. Pierre Alquier de Perpignan, portefaix au marché de la place de la République, avec qui nous étions en correspondance en 1959, par l'intermédiaire de Mme Marie-Thérèse Rivallier, 23, rue Duchalmeau, car notre informateur ne savait ni lire, ni écrire.
    Il était originaire d'Espéraza et manœuvre dans sa jeunesse, ce qui laisse supposer que son histoire est peut-être véridique.
    Je ne me souviens plus à quelle date, mais c'était au mois de mai, nous a dit Pierre Alquier... peut-être en 1916, car j'étais tout gosse, que le curé Bérenger Saunière me demanda de monter à la cure, pour un travail de confiance.
    C'était bizarre, car j'habitais Espéraza et il devait y avoir, à Rennes et à Couiza, des ouvriers plus vieux et plus qualifiés que moi, mais il est vrai que la main-d'œuvre était rare, vu que les hommes valides étaient tous à la guerre.
    Entre le château et l'église, le curé m'a fait creuser un trou de six à huit mètres. Nous avons trouvé, fermé par une grille de fer toute rouillée, un souterrain qui allait du côté de l'église. Avec ma pioche, j'ai fait sauter la serrure.
    Il y avait ensuite une galerie de trois mètres de longueur environ et nous avons pénétré dans une crypte remplie de trésors, d'armes et de squelettes.
    Je n'ai touché à rien, le curé ne l'a pas voulu.
    Il m'a dit de m'en aller et m'a remis six mille francs d'argent pour ma peine, en me commandant de toujours tenir ma langue.
    Mais il y a bien longtemps de ça !
    A mon avis, la chambre aux trésors devait se situer sous le château du curé.
    La galerie qui y mène sort sous la sacristie et le diable au milieu de la chapelle (?) (1).

    Cette relation bizarre mérite-t-elle d'être prise en considération ?
    Nous en doutons fortement, car Pierre Alquier qui dort habituellement à la belle étoile est bien capable d'inventer une histoire pour peu qu'on le pousse au cabaret !
    De plus, s'il est né en 1908 comme il le dit, il avait huit ans quand le curé l'employa comme terrassier, ce qui est bien peu croyable !
    Quoi qu'il en soit, le trésor a existé, et il existe certainement encore, comme semble le suggérer cette lettre figurant dans les archives de M. Corbu et écrite par un de ses amis au curé :
    « Tu ne peux rien dire publiquement, mais confesse-toi, tu seras absous car tu n'as rien à te reprocher. »
    Hélas ! Bérenger Saunière ne voulut jamais se confesser au sujet du trésor, sinon à sa maîtresse, Marie Denarnaud.
    Pourtant, le secret n'est pas impénétrable.
    Un habitant de Rennes-le-Château qui en sait peut-être long a dit un jour à un membre du Club des Chercheurs de Trésors :
    — Le secret du curé aux milliards est au fond d'une tombe, il s'agit seulement de trouver laquelle...
    Un jour donc, les milliards cachés par le vieux curé seront Peut-être trouvés par le fossoyeur, et ce sera tant pis pour la petite cité perchée sur son piton rocheux : elle perdra le plus clair de son mystère... ou le plus sombre, si l'on préfère !

    (1) Cette indication est certainement fausse. Le « diable » est le bénitier supporté par un diable qui est placé à l'intérieur de l'église, à gauche quand on y entre. La sacristie est loin de ce point. ""

     

    Voici donc les compléments concernant l'énigme de Rennes-le-Château publié par Robert Charroux dix ans après son premier livre, "Trésors du Monde" en 1962. On y parle du possible trésor des Templiers, puis de la dalle mystérieuse, de la pierre de Coumesourde et deux récits, l'un d'un maçon de Bérenger Saunière et l'autre d'un certains Pierre Alquier.

    Ces récit sont-ils vrais ? Ou quels détails sont  vrais dans ces récits ?

     


    Tags Tags : , , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :