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Ô toi, joli oiseau !
Qui vient se poser sur ces barreaux.
Veux-tu bien me faire un plaisir
Et avec mes mots, loin, partir.
Partir là où elle demeure
Là où nous avons passé des heures
Pleines d'amour, de joie et de bonheur.
Partir là où j'ai laissé mon cœur.
Dis-lui:" Mes jours sont comme mes nuits.
Que des soucis, que des ennuis.
Chaque seconde, je pense à toi.
Chaque seconde, tu es en moi.
Pour oublier, j'essaye d'écrire
Une fois fini, j'essaye de relire.
J'écris tout ce qui passe dans ma tête
Je réécris surtout sur notre fête.
Quand je me rappelle ces souvenirs
J'ai envi de pleurer, de m'enfuir
Pour ne plus jamais revenir
Dans cette cellule qui me fait mourir.
Plus d'étoiles dans mon ciel
Plus d'oiseaux dépliant leurs ailes.
Autour de moi, plus de fleurs
Rafraîchissant ce corps avec leur senteur.
D'ailleurs, prends-tu toujours soin de ces fleurs
Que nous avons plantées avec ardeur
Ou bien les as-tu délaissées
Et le temps les a "effacées" ?
Et notre adorable petite fille
Comment va-t-elle ? Comment elle vit ?
Est-elle toujours belle comme sa mère ?
Ou a-t-elle pris les signes de son père ?
J'ai tellement envi de l'embrasser
De mettre mes doigts dans ses cheveux et la caresser.
De la prendre sur mes épaules
Et de faire avec elle ce vol.
Dis-lui enfin:" Je pense à toi toujours
Les nuits comme les jours.
J'attends impatiemment ce retour
A la maison mon cher amour. "
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Personne ne m'aime
Moi ! Nègre orphelin.
Aucun ne réclame
Ce petit noir...Ce petit "poussin".
Orphelin et en plus nègre
Toujours affamé, toujours maigre.
Toujours à la recherche d'une nourriture
Dans les dépôts, parmi la pourriture.
La vie est dure sans mes parents
Jamais sûre sans ces compagnons.
Tout le temps seul comme un vagabond
Vivant n'importe où, n'importe comment.
La rue est mon seul foyer
Pas de meubles, pas de loyer.
Un carton c'est tout mon lit
Pas d'oreiller, pas de couvre-lit.
Pour m'appeler, les gens disent Négro
Jamais Alfred, jamais Jo.
S'il y a dispute ou s'il y a cambriolage
C'est sur ma tête que tombe leur rage.
Je ne veux pas être un délinquant
Un petit voyou, un petit méchant.
De leurs doigts, les gens me montrant
Et avec leurs paroles, toujours m'humiliant.
Mon Dieu, c'est pour quand la délivrance
De ce malheur, de cette souffrance ?
Ou bien cette vie sera sans fin
Et la vivre ainsi, sera mon destin.
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Marchons doucement,
Profitons du beau temps.
Parlons longuement,
De ce passé merveilleux.
Rappelons-nous cette jeunesse,
Ces instants et ces promesses.
J'étais ton comte et toi ma comtesse,
Nous étions tellement heureux.
Rappelons-nous ce qu'on disait,
Ces oiseaux, au-dessus de nous, qui volaient.
Et cette eau douce qui coulait,
Toi et moi, si joyeux.
Rappelle-toi ces jolies heures,
Et ces instants de bonheur.
Te rappelles-tu cette belle fleur ?
Ô! Comme c'était fabuleux!
Aujourd'hui, tu veux me quitter,
Et avec un autre habiter.
Est-ce un sort à mériter ?
C'est tellement douloureux!
Dis-moi:" qu'est-ce qui a changé ?
En quoi, je t'ai dérangée ?
Pourquoi veux-tu déménager ?"
C'est vraiment impétueux!
Mais..! Parle! Dis quelque chose.
Dis-moi que l'agent en est la cause
Et que notre vie n'est plus à ta dose.
Ô! Que c'est ennuyeux!
Ecoute bien ce que je vais dire:
"Je t'aime à la folie, à mourir
Mais je n'ai pas le droit de te retenir.
Crois-moi, je serai toujours malheureux.
Mais comme tu as choisi de partir,
Et de mon cœur, à tout jamais, sortir.
Pars et ne pense pas, un jour, revenirCar ceci est un adieu."
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Pour l'argent...
Tout le monde s'est fait tuer
S'est fait engueuler et s'est fait huer.
Tout le monde s'est mis à nue
Où sont les mœurs ?! Ni su, ni vu.
Pour l'argent...
Le monde s'est divisé en deux
Bonheur ici, là-bas, du feu
Exploiter au maximum
Toute personne, même les mômes.
Pour l'argent...
L'ennemi est désormais ami
L'ami est dorénavant ennemi
La colombe a été égorgée
Déplumée puis mangée.
Pour l'argent...
Le loup a remplacé le berger
Le marais a remplacé le verger
La chair humaine est désormais à manger
Prête à porter même chez le boulanger.
A cause de l'argent...
Des pères ont abandonné leurs familles
Des mères ont choisi des métiers pourris
Au ballon, les garçons ne peuvent plus jouer
Les filles ne peuvent plus avoir de poupées.
A cause de l'argent...
Le mauvais a pris la place du bon
Le stupide, celle de l'intelligent
L'ennuyeux, celle du marrant
Le corbeau, celle du paon.
A cause de l'argent...
La blancheur est remplacée par du noir
La coloquinte a pris la place de la poire
Les bons sont assis sur les trottoirs
Et les mauvais ont pris le pouvoir.
Pour l'argent et à cause de l'argent...
A chaque fois, on enfonce le clou
La vie n'a plus de goût
Les sages sont devenus fous
On ne parle que de sous.
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