• Communiqué de LIBERTAT sur la croisade linguistique de Michel ONFRAY : Les deux bouts de l'idéologie !

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    http://www.lemonde.fr/idees/article/2010/07/10/les-deux-bouts-de-la-langue-par-michel-onfray_1386278_3232.html

    A la hauteur de son titre d'intellectuel, Michel Onfray ne déroge pas aux lumières éblouissantes de la pensée française. A l'occasion dune tribune libre sorti dans « le monde » M.Onfray nous apprend que parler une langue « régionale » c'est être xénophobe, refermé sur soi, anti-universel et tribal, rien que çà !

    Tout d'abord il serait bon que M. Onfray nous explique ce qu'est-ce qu'une langue régionale linguistiquement parlant. Toutes les langues sont territorialisées, chaque langue appartient à une région. La France est une région d'Europe, elle même région du monde, le français est en soi une langue régionale.

    Ensuite, prouvant son ignorance totale en la matière, Michel Onfray s'empare de la problématique des dialectes. L'intellectuel, à l'image d'une bonne partie des intellectuels français, est déboussolé par le fait que nos langues minorisées (et non régionales) soient formées de dialectes alors que le français métropolitain a perdu quasiment toute sa richesse dialectales. Mais si M.Onfray se penchait un peu plus sur la question, il observerait qu'un francophone du Québec, de Paris, d'Occitània ou du Sénégal ne parle pas pareil, accents et mots changent. La centralisation politique et culturelle a fait que la langue française a vu disparaître toutes ses formes dialectales. En a résulté un appauvrissement évident de la langue, et une fermeture d'esprit vis à vis des autres langues.

    Pour illustrer sa démonstration, M. Onfray s'appuie sur une anecdote vécue, méthode peu scientifique au demeurant. Le brave berger corse (un corse est forcément berger) qui plus est nationaliste et aviné avoue que les corses ne se comprennent pas d'un village à l'autre. C'est quasiment du ressort de la bonne blague de comptoir. M.Onfray aurait du aussi nous parler de son ami breton gardien de phare et ancien de l'ARB devenue barde ou du gascon hâbleur, paysan et violeur de brebis, incapable de communiquer dans son patois quand il sort de sa vallée. Peut-être aurions-nous pu mieux saisir la chose. Toute cette bêtise humaine doit nous faire sourire, ne dramatisons pas, les intellos franchouillards nous ont habitué à bien pire même si Michel Onfray n'était pas jusqu'ici à ranger du côté des réactionnaires jacobins.

    Devons-nous aussi préciser une fois encore que nos langues ne sont pas mortes, mais en danger. Des dizaines de milliers de personnes en font un usage courant tous les jours, M.Onfray peut se garder ses « entreprises thanatophiliques ». Selon lui, « une espèce animale comme, une langue obéit à des besoins relatifs à une configuration temporelle et géographique ; quand ces besoins disparaissent, la langue meurt ». M.Onfray devrait se pencher sur la politique linguisticide de la France depuis 200 ans au lieu de se vautrer dans le lieu commun frôlant la révision historique.

    Moins drôle et même du ressort de la calomnie, le passage sur notre prétendu xénophobie, fermeture d'esprit et tribalisme. L'utilisation de nos langues minorisées nous rendrait intolérant. Et pourtant c'est bien M. Onfray qui fait preuve d'un racisme affligeant dans la bouche d'un penseur. En quoi le mode de société tribal serait inférieur au mode de vie occidental ? Comemnt peut-on sérieusement accuser quelqu'un qui parle sa langue d'être xénophobe ? Par quel miracle l'utilisation du français nous rapprocherait-elle de l'universalisme en même temps que l'utilisation d' une langue minorisée nous renfermerait-elle sur nous-même ? Cette hiérarchie faite entre les langues est d'une intolérance minable.

    M.Onfray ne réfléchit ni ne disserte, il assène ses pensées malsaines comme vérité universelle. Alors que de plus en plus de peuples « autochtones »se battent corps et âme pour sauver leur langue et leur culture détruites par les impérialismes de tout poil, le philosophe français, lui, prône ouvertement la mort de nos langues. Nous, occitans, sommes fermés, pas le peuple français majoritairement monolingue et allergique aux langues étrangères. Le philosophe devrait écouter parler en anglais, par exemple, les hommes politiques de son pays, pour s'assurer de l'ouverture d'esprit qui règne au sein de l'élite française.

    Mais quel besoin de s'embarrasser des patois et des langues étrangères, Dieu après avoir créé la confusion avec la tour de Babel s'est sans doute depuis ratrappé en nommant le français langue universelle et libératrice de tous les peuples de la planète ...Enfin, que dire sur sa défense de l'espéranto. Jusqu'à preuve du contraire, la majorité des espérantistes sont favorables à la sauvegarde de toutes les langues et pas seulement celle des forts. Ils nous le prouvent d'ailleurs avec leur présence régulière aux manifestations en faveur de l'occitan.

    Avant de vomir sur la personnalité de Freud, M.Onfray devrait se pencher sur sa petite personne et si son ouvrage sur la psychanalyse est aussi sérieux que cette tribune libre, le docteur Freud peut dormir sur ses deux oreilles. M.Onfray démontre l'ignorance et l'incapacité à comprendre l'en-dehors de Paris de la part d'une grande partie des intellectuels français qui ne sortent jamais de leur bulle. Il est l'expression de la petite bourgeoisie pédante, toujours prête à donner des leçons, une classe sociale seule apte à effleurer l'immense pureté de l'universel ethnocentrisme.

    Nous autres sommes du côté du peuple et nous savons que défendre une langue, laquelle que se soit, est un acte progressiste. Il serait grand temps que les élites et les penseurs français se posent des questions sur le fonctionnement de leur société. Non ils ne sont pas les meilleurs et au risque de les décevoir, la langue française n'est qu'une langue parmi d'autres langues, rien de plus, rien de moins. L'occitan, Le corse, le breton, le basque, le catalan ... ont autant le droit d'exister que le français. Il n'y a pas de langue inférieure tout comme il n'y a pas d'Homme inférieur. Reléguer une langue de cette façon c'est aussi reléguer les femmes et hommes qui la parlent. C'est bien triste, en 2010, d'avoir a rappeler ce genre de choses à de prétendus érudits.


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  • Commentaires

    1
    Pascual
    Lundi 20 Février 2012 à 04:34
    cet article fait du bien
    Réjouissant cet article ! Entièrement d'accord ! Libertat per Occitània Libertat per lo país
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