• N'essaye pas de jouer avec moi. N'essaye pas de savoir ce qu'il y a sous mon masque. Ce n'est pas si intéressant au fond. Et surtout ça te détruira. J'aimerais te dire que je ne vais pas te faire de mal, mais je crois que c'est déjà bien trop tard.


     

    Puisque tu as voulu faire apparaître ce qu'il y a de plus laid en moi. Assume le, maintenant je suis là.


    votre commentaire
  • Ca ne va pas trop ce soir.

    Je ne sais pas par où commencer, tant je pourrais déblatérer sur ce qui m'arrive. Allons à l'essentiel, et commençons par le plus simple : je ne me sens pas bien. Dans ma vie j'entends, je ne me sens pas à l'aise. Je suis mal à l'aise, et je vois ma vie qui s'effrite, sans que je puisse y faire grand chose.
    Je ne me sens plus épanouie avec mes amis. L'une s'éloigne de nous, pour se rapprocher de son copain, elle s'est bâtie un petit univers avec lui... Et je me sens plus éloignée d'elle que jamais. J'aimerais lui parler avec sincérité, retrouver notre complicité d'antan, j'aimerais qu'elle me considère encore comme quelqu'un de spécial, d'intelligente, de brillante, une véritable amie, une sœur en quelque sorte... Je regrette le temps où on faisait les connes toutes les deux, à se taper des délires de merde pour rien, à rester collées l'une à l'autre, à s'appeler dès qu'elle ouvrait la portière de la voiture de sa mère. Je regrette tous ces trajets vers le collège, en retard comme toujours mais qu'est-ce qu'on s'en fichait, on était toutes les deux et c'est tout ce qui comptait. Je regrette toutes ces heures passées au téléphone, à parler sans s'arrêter, de tout, de rien, avoir l'impression d'avoir trouvé mieux qu'un reflet dans le miroir, mieux que soi-même, quelqu'un qui vous aime sincèrement, qui lit en vous mais qui ne cherche pas à tout savoir, qui vous respecte. Une sorte de double, avec qui je déambulais dans les rues de Bordeaux, main dans la main, je n'envisageais rien sans elle, et elle sans moi. Nous deux, c'était comme une évidence que nos amies de nous jalousait même pas, elle se contentait de comprendre, sans doute d'en souffrir un peu, mais elles étaient tellement heureuses pour nous.
    J'ai cru avoir perdu mon ombre quand elle a tout brisé.
    Quand elle est sortie avec un de mes amis, qu'elle m'a peu à peu délaissée à son profit, quand elle s'est éloignée sans même un dernier regard, sans même tourner la tête, sans même un regard d'inquiétude. Sans un seul regret.
    J'ai essayé de croire que tout allait redevenir comme avant quand elle est revenue. J'ai essayé, sincèrement, de la pardonner. J'ai essayé. Mais ça me semblait déjà tellement vain au fond. Les soirées chez elle étaient légères, futiles, mais cela n'avait pas le goût d'avant. C'était amer, je l'ai repoussé inconsciemment. Je n'ai jamais compris comment elle avait pu me délaisser comme ça, comment une fille comme elle avait pu se détacher aussi facilement de moi.
    Je refusais sans doute de comprendre.
    Maintenant je sais qu'elle est comme ça, sa vie amoureuse compte beaucoup pour elle, et c'est tout. Je n'ai pas à vouloir entraver ça, c'est triste mais elle a raison. Celui ou celle qu'on aime sera là plus sûrement que les amis parfois.
    Je voudrais lui dire que je m'excuse, d'avoir été mesquine, de l'être encore, de jalouser sa façon d'être, sa façon de se faire des amis partout, d'afficher ses faiblesses sans honte, et de dire ouvertement que celui qu'elle aime est tout pour elle. Je lui en veux d'avoir une telle confiance si facile, quand on sait ce qu'elle a vécu. J'envie sa relation, parce que j'aimerais tant avoir la même au fond. J'aimerais tant qu'il m'aime plus que tout, au point de ne pas supporter de ne pas me voir, de faire des concessions pour moi, d'établir de sérieux projets à deux. Que mon couple soit pris au sérieux, que mes amis s'entendent assez avec mon copain pour l'apprécier. Ne pas être divisée par ce que je pense et ce que j'aimerais croire.

    J'aimerais être quelqu'un d'autre. J'aimerais reconquérir cette confiance en moi que j'avais à ses côtés, j'aimerais ne plus chercher mon ombre, pouvoir rire comme avant, ne plus être grave tout le temps, hautaine et froide. Cruelle.
    Je lui en veux d'être parti et de m'avoir arraché ce faux-être que j'étais, parce qu'il me correspondait tellement, c'était tellement ce que j'avais envie d'être, c'était tellement facile d'être avec elle et d'être moi.
    Maintenant je ne sais même plus si je suis moi.

    J'ai l'impression que mes amis me filent entre les doigts, d'être trop égoïste pour songer un seul instant à eux correctement. D'être trop différente, trop mature peut-être, de ne plus assez rire. J'en ai assez d'être comme ça, je veux pouvoir rire pour rien, faire des bulles dans mon verre, parler des heures au téléphone en enchainant les fou-rires, faire des soirées entre filles. Je veux être encore une enfant. Je ne veux plus être une adulte, j'ai assez fait l'adulte, je suis assez adulte. On ne s'amuse pas quand on est adulte.

    Je n'en peux plus de ma famille qui me pousse à la porte, pour avoir la paix et parce que deux adultes dans une maison, c'est un de trop. Je ne veux plus aller au lycée, sans m'y sentir à ma place, sans savoir ce que je veux vraiment.
    Je n'en peux plus de ne pas trouver ma place ailleurs que dans ses bras, et de sentir au fond de moi qu'il m'échappe déjà, que c'est déjà trop tard, il est déjà loin, si loin, il a parcouru tellement de chemin pendant que je refusais d'avancer.
    Je ne peux pas courir pour le rattraper.

    Je me sens seule sur le chemin, tant les autres me semblent loin. Tant ils ont mûri en un sens, tant ils continuent leurs vies. J'ai l'impression de m'effacer, de n'être plus qu'un vague souvenir, d'être morte déjà. Abandonnée. Je n'ai plus personne à mes côtés pour m'épauler, je n'ai plus personne pour me guider.
    Je ne veux plus me tromper, ça fait trop mal. Mais je n'en peux plus d'éternellement fouiller et déterrer mêmes les choses les plus laides, simplement pour ne plus se gourer, pour avoir la satisfaction morbide d'avoir l'horreur en face de soi, la preuve que personne n'est parfait. J'espère en vain que les autres voudront voir la vérité, en réalité ils ne me voient déjà plus, tant que je suis empêtrée et ensevelie sous la masse d'ordures que j'ai moi-même entassé.

    Mais comment font-ils les gens pour ne jamais se tromper ? Pour trouver du bon au mauvais ? Pour toujours s'aimer quoi qu'il advienne ? Pour faire confiance malgré tout ça ? Pour avancer quoi qu'il arrive, sans douter de celui dont on tient la main, car on sait que si on la lâche, c'est que les chemins se séparent pour se recroiser peut-être. Pour ne jamais se retourner sur ses erreurs, sans se remémorer les échecs, sans se poser de questions vaines, sans souffrir enfermée dans le passé.

    Dites-moi comment font ces gens qui vivent en sachant que le monde dans lequel ils évoluent n'est pas parfait. Comment fait-on pour ne plus avoir peur d'être abandonnée par tous, sans chercher à s'isoler pour ne plus être déçue ?

    Comment fait-on pour être heureux ?

     



    Edit : ça fait long. Peut-être un peu trop. Je ne sais pas pourquoi je suis comme ça, pardon. Mais j'aimerais tellement ne plus être moi.


    3 commentaires
  • Harmonie du soir

    Voici venir les temps où vibrant sur sa tige
    Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir ;
    Les sons et les parfums tournent dans l'air du soir ;
    Valse mélancolique et langoureux vertige !

    Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir ;
    Le violon frémit comme un coeur qu'on afflige ;
    Valse mélancolique et langoureux vertige !
    Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir.

    Le violon frémit comme un coeur qu'on afflige,
    Un coeur tendre, qui hait le néant vaste et noir !
    Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir ;
    Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige.

    Un coeur tendre, qui hait le néant vaste et noir,
    Du passé lumineux recueille tout vestige !
    Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige...
    Ton souvenir en moi luit comme un ostensoir !
     
    Charles Baudelaire
     
     
    On dirait bien que nous ne seront plus heureux ensemble. Se désembourber de cette situation, redresser la tête, constater la vérité cruelle : la vie continue sans toi. Le temps ne se met en suspens, les gens défilent, parmi eux se trouvent peut-être la personne qui me réconfortera. Petit à petit, les souvenirs cesseront de hanter le présent, tel des spectres pâles, ils s'effaceront. L'impensable est là, je crois que je t'oublie déjà.

    9 commentaires
  • Non, pardonne-moi mais tu n'es pas si complexe que cela.

    Fascinante ces manies que tu as, ces expressions qui se peignent dans tes yeux. J'ai trop peur d'y découvrir quelque chose de beau, alors pardonne-moi mais je ne peux pas.

     

     

     Tu ne seras jamais aussi sublime que moi.

     


    4 commentaires



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires