• le 14/09/08

     
     
     

     Je crois que ce matin, j'ai fais une bêtise. Je crois que si je n'avais pas eu toutes ces années derrière moi, si je n'avais eu pas ce titre de vétéran, je crois que je me serais fais gronder.

     

    J'ai lu barbe bleu, je connais l'histoire. Mais ce matin, je crois bien avoir ouvert la mauvaise porte. La fameuse clef m'est tombée des mains. Non pas parce j'ai eu peur non, mais simplement parce qu'avec le temps, enfin je devrais être habitué, parce qu'avec le temps je souffre de ces tremblements incontrôlables de personnes âgées.

     

     Je crois que j'ai commencé à trembler le jour ou j'ai ouvert cette porte ; parce que c'est à ce moment la que j'ai vu le milliers de boîtes archivées ; celles qui se trouvaient derrière moi, celles que j'avais fais naître.

    La porte aux archives s'est refermée avec moi à l'intérieur. Derrière elle, il y a ma femme, mes 5 enfants, et le silence. Mon silence.

    J'ai essayé de trouver une sortie, un panneau vert clignotant, avec le petit bonhomme qui cours.

    Sauf qu'elle était dans une des boîtes ; et il fallais toutes les ouvrir, toutes les regarder, les renifler. Et que ça me dégoûtait.

    Alors  j'ai fouillé. J'ai pleuré. J'avais huit ans.

     

    J'ai vu mes erreurs. Mais je sais qu'il est trop tard, puisque j'ai ouvert la porte a ne pas ouvrir, porte des souvenirs.

    J'aurais dû, dû ouvrir cette porte avec eux. Explorer ces boites avec eux. Mais j'en ai jamais eu le courage, non. Pendant tout ce temps j'ai eu huit ans.

     
     

    Mais j'ai vu ces boîtes, et j'ai arrêté d'être un enfant. Je crois qu' aujourd'hui mon histoire se termine. Je crois que c'est moi la dernière boîte à archiver.

     
     
     

    La boîte aux archives. La plus grosse.

     

    Je crois que ce matin, j'ai fais quelque chose de bien. J'ai rangé le passé. J'ai quatres vingt ans, et j'étais un enfant.

     
     

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  • Dans la pièce, elle est seule. On pourrait même dire qu'elle occupe toute la scène. Il y a de la musique en bruit de fond. The Universal, de Blur.
    Avant, au théâtre, peut être toujours maintenant, il y avait de vrais instruments, de vrais chanteurs, que l'on aurait put toucher du bout des doigts. Ici,ça à changée. Ici, la musique, elle sort de la petite chaîne I-FI calée dans un coin.
     

    Mais tout cela n'a rien à voir avec ce qui se passe. Rien. Et elle s'en fout, parce que comme disait l'autre, toi, tu emmerde souvent le monde, mais c'est avec classe. Alors elle l'emmerde, ce petit monde, tas de spectateur d'une scène banale, d'une vie banale sans aucun véritable intérêt, mais avec classe.
    L'air de la chambre est lourd et épais. Il comporte trop de choses, trop de pensées insaisissables, parce que omniprésentes.
     
    Elle se dirige vers la fenêtre . Il fallait pour elle la casser, cette plaque de verre, mettre un terme à ces barrières. Il fallait qu'elle respire.
    L'air froid s'engouffre de suite, giflant ses joues déjà si rouges. Ca fait tant de bien, ce petit vent frais ! Eau de jouvence à l'état gazeux!
     Elle décale le lourd fauteuil style Louis XVI jusqu'a ce nouvel espace de liberté et, enfouie dans la couverture couleur prune, elle se laisse aller .Seize ans, et déjà là, grand mère, dans son fauteuil, à regarder dehors.
     
    Dehors, il y avait cet oiseau, noir, découpé sur le ciel bleu pâle du matin. Chasseur, il fait de grands cercles.  Puis il s'arrête , stable, entre deux courants d'air, cerf volant.
     
    Elle aussi tourne, mais n'a pas de gibier. Elle n'en cherche plus d'ailleurs. Animal domestique ayant déjà tant de choses à sa portée.
     

    Un deuxième oiseau apparaît, une deuxième toupie.
    Ils se mettent à même niveau. Danseurs, partagés entre plaisir de rester ensembles et celui de partir, loin, si loin, ne jamais revenir, car la liberté leur appartient.
      Elle pense qu'eux aussi, sont volatiles. Tellement proches, mais pourtant si distants, en tout. Jamais elle n'aurait donné sa liberté. Et il le savait ; parce que pour lui, c'était pareil. Ce serait bien, pendant un temps, ensembles, entre deux courants. Mais le vent tourne .Et c'est très bien comme ça. Et déjà les oiseaux partent se perdre dans les  nuages là bas, à l'horizon.
     
    Elle ferme la fenêtre. Les courants d'air, c'est comme ça qu'on attrape froid.

     

     

     

                    "When the days they seem to fall through you, well just let them go"


     

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  •  A la radio, une dame noire chantait qu'aux petites heures de la nuit, quand tous les gents sont profondément endormis, tu reste éveillée dans ton lit, et tu pense à lui, tu ne peux pas t'en empècher.

                                        JP Manchette_ Le petit bleu de la côte Ouest

     

     


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  • Les yeux fermés...se laisser emporter... 

    Tu me tiens la main. C'est beau. Sentir ton pouls. Le mien. Frappent la cadence, notre vie. Ecoute cette mélodie derrière nous, devant, partout. La plus pure des musiques. En toi, en moi. Elle tourne, toujours, Toujours.

    Je me souviens. Nous étions seuls, car l'homme, malgré tout, le reste.

    Nous sommes montés, côte à côte sur ces chevaux de bois. Là bas, un carrousel de couleurs, de sensations. Jaune, rose, bleu, la vie, l'amour. L'odeur vernie de la jeunesse ; les crins brillants de liberté.

    Enfant lorsque tourne, tourne la vie.

    Livre bataille avec des petits soldats de plombs habillés, maquillés. Contre tout le monde, contre soit même.

    Mais nous sommes montés, sur nos chevaux de bois, ensemble, Chevaliers de notre temps.

    Toujours, en cadence, montons, descendons. Ecoute, Mélopée qui nous emporte.


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  • Pas le temps avant, il est trop tôt

    Pas le temps après, il est trop tard

     

    Le temps vieillit, le temps s'est écoulé maintenant

    N'essaie pas d'être à l'heure

    N'essaie pas de courrir après la montre

               

     Le temps passe, le temps s'est écoulé maintenant.


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