•  

    Je me suis échappée quelques heures, histoire d'aller ramasser des catalogues. J'aurais bien été ramasser des châtaignes ou des champignons, mais j'ai peur toute seule dans les bois et même si y'a plus de saisons, l'automne a tendance à rester l'automne pour ces choses-là. Tu te rappelles que je ne sais pas quelle saison je préfère, comme je ne sais pas quelle couleur est ma préférée, comme je suis incapable d'avoir un chanteur ou un film favori, tout ça tout ça... ça ressemble à une maladie desfois... Quatre, j'en ai ramené, des catalogues. Le nez plongé dedans, je ne penserai plus à rien qui fasse des noeuds au ventre. Mais tu sais, je me suis replongée dans Safran Foer, que ma mère a trouvé trop "spécial", mais c'est ma mère, hein... celui que j'ai lu à l'hôtel une fois que t'étais là. Je me souviens que j'ai eu honte d'avoir acheté ce livre pour moi et rien pour toi. Je me souviens aussi du V8 et comme ça m'a rendue folle de joie, le petit quelque chose pareil entre toi que j'aime et un livre que j'aime. Tout ça me semble loin.

    Mon corps est passé à l'heure d'été depuis deux nuits. Il te réclame plus tôt. Tu ne t'endors plus avec moi. Je jalouse celles qui ne dorment pas quand tu es finalement là. Je jalouse celles qui font tellement mieux que moi. Et je n'en veux même pas aux geôliers. A qui en vouloir ? Je ne sais pas. Parfois j'oublie ce qui est plus fort que nous et je t'en veux à toi. Parfois.

     

    (P. s'est suicidé. A cause de son travail. Tu ne connais pas P. C'était un homme que je croyais heureux. Un boulot prestigieux, une épouse adorable, trois jolies filles qui ont plus que réussi dans la vie et une générosité incroyable. Là-bas, très loin, tu sais, là où on allait en car et que ça chahutait dans les virages)

     

    Viens.

    J'ai peur de ne plus t'attendre.

    On a battu notre record de manque.

    ça suffit maintenant...

     

     

     


    votre commentaire
  • Si y'avait pas le babyfoot entre midi et deux, la vie ne vaudrait pas la peine d'être vécue. J'ai gagné de justesse. Avec Pascal, le meilleur coéquipier du monde, le seul qui me fait croire que j'assure. On a fait qu'une bouchée de Denis et Laurent. Alex n'était pas là. Quand Alex est là, je pourrais lever mes joueurs que ce serait la même chose. Il a passé sa vie dans les bars avant d'être directeur de crèche. Il est rigolo, lui. Il me parle comme si j'étais son pote et pour un peu je pourrais croire que je suis un mec à me marrer à ses blagues salaces, toujours de très mauvais goût.

    Alex m'a dit hier que j'allais pouvoir déguster le nouveau p'tit mignon qui doit gérer la com'. Je lui ai dit que j'aimais pas les jeunots. Il a au moins quatre ans de moins que moi, le playboy chemise cintrée ouverte sur peau uvéisée, cravate défaite négligemment exprès, sourire aggrafé. Du coup Alex (1 mois de moins que moi, bouah !) me rappelle que Denis me tourne autour (le "quarantaine, marié, deux enfants, un 4x4 pas un monospace, mais pire une moto et le blouson qui va avec"). Ouais, il m'a offert des fleurs. Ouais, il m'écoute même quand je chiale parce que les autres c'est rien que des jalouses. Ouais, mais y'a Miss Monde qui est sur le coup et pis moi je vis ma love story ailleurs, pas comme tout le monde, vous pouvez pas comprendre.

    Miss Monde, je la comprends pas, mais elle me fait rire. On l'appelle comme ça à cause de ses tenues parfaitement coordonnées, jamais deux fois la même, maquillage et bijoux assortis, 300 sacs à main, etc. Elle doit parfois se rendre dans les bois ou sur les chantiers dans son job et elle refuse de mettre les bottes de sa "prédécesseuse" parce que c'est moche. Bref, c'est miss chochotte qui assure même pas au babyfoot mais qui met un survêt et des baskets neuves pour finir par se perdre dans les bois en partant jogger dans la boue avec les collègues.

    Et donc Miss Monde, elle appelle Denis toutes les cinq minutes. Pour un rien. Et Denis, il voit rien. "Mais elle va se marier bientôt !" qu'il dit. Ouais. On en a connu d'autres qui allaient bientôt se marier. Tiens, moi. La veille de mon mariage, j'aurais bien violé Benoît. 

    Bon, pis Mister BM, my new boss, il me fait chier. Il est cruel. Et mon côté maso, ben il a des limites. Et c'est pas parce qu'il a 70 ans que je dois me laisser faire. Et c'est pas parce que j'aimerais qu'il croit que je suis la meilleure, non plus.

    Sinon, il me reste 5 soirées et peut-être une journée pour tout empaqueter avant d'aller camper chez papa-maman le temps que mon nouvel home sweet home me soit livré, tout beau, tout neuf. Donc, re-déménagement dans un mois. Pour de bon. Et babyfoot sur la terrasse, hein ?


    votre commentaire
  • Pour te rendre au boulot, t'as deux trajets possibles. Selon la météo ou la date, selon ton humeur, ou au hasard parfois, tu prends l'un ou l'autre. Y'a le chemin de Sébastien et le chemin des yaourts et des canards.

    Le chemin dit de Sébastien, tu l'as pris la première fois sans prêter attention à autre chose qu'à la vue magnifique du petit cimetière en haut de la colline sous le ciel rose. Puis la deuxième fois, il faisait gris et t'as laissé traîner tes yeux plus bas, sur le macadam. T'as découvert que Sébastien avait drôlement de la chance. Sa chérie à lui, elle a tracé des coeurs et crié son amour à la peinture qui ne s'en va pas, même sous la pluie.

    Le chemin dit des canards et des yaourts (ou des yaourts et des canards), tu le prends beaucoup plus souvent. En fait, avant, y'avait que des yaourts (ou une grosse boîte implantée là qui fait pas que des yaourts, mais ça devient compliqué après) et un rond-point. Ce rond-point, tu le trouvais déjà magnifique avant. Les saules pleuraient dedans et la petite flaque s'est finalement transformée en grosse mare. Bien sûr, les canards y ont plongé le bec et s'y sont reproduits. Tu repenses à chaque fois à cette mignonne légende dans Beignets de tomates vertes... et tu espères voir un jour la mare gelée s'envoler... Pour l'instant tu te contentes de regarder ce miroir du ciel et de faire rire la princesse à vouloir en refaire le tour plusieurs fois de suite parce que le ciel est beau, qu'il est toujours plus beau qu'un autre et que tu espères que les gens ils ne s'en foutent pas autant qu'ils ont l'air de s'en foutre.

     

     


    2 commentaires
  • Non mais qu'est-ce que j'ai l'air cruche devant mon ebay ! J'ai déjà acheté bien plus que je n'ai vendu. Je ne remporte JAMAIS les affaires incroyables comme LA cuisinière ou LE lave-caisselle qui auraient "designé" ma cuisine. Nan. Pour les deux chandeliers, j'y crois encore un peu. Assortis à la télé que j'ai pas encore achetée. Du LCD en 82cm il paraît qu'il me faut... Pis un frigo à froid ventilé hein. Et pour la salle de bains, je m'interroge : quelle couleur de meubles avec du carrelage vert foncé, hein ? Pour ma chambre, trois fois rien ou deux fois un petit chevet mignon... Et des lampes ! des lustres ! Et dans l'entrée, je mettrais bien un banc-coffre, mais personne n'a le format que j'imagine.

    Bon, j'ai vendu le bureau sur lequel je pianote, là. Si ça continue, je vais emmenager et devoir poser mon ordi par terre, sans compter que pour être connectée là-bas, je sais pas combien de temps ça va prendre...

    Pendant que je me pose toutes ces questions existentielles, j'oublie presque que dimanche je change de patron. Enfin, pas exactement dimanche, mais c'est là que le processus commence... Et comme j'ai deux patrons et que j'ai de la chance, ils vont dégager tous les deux. Seulement qui vais-je récupérer ? Le boss idéal n'est même pas sur ebay...

     

     


    votre commentaire
  • Tiens, t'irais pas chez Leroy Merlin pour dénicher un nuancier ? Nan parce que taupe et rose poudré... faut pas se tromper. Pareil pour le cerise du bureau. Tu sais bien comment je prends mon pied à peinturlurer...

    Tu n'imagines pas les dimanches qu'on vivrait toi et moi si t'étais pas pas là.


    1 commentaire



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires