• Zouvga  est un petit village situé à environ 70 km à l'est de Tizi Ouzou. Il est accroché, comme beaucoup d'autres villages de Kabylie, sur le flan d'une montagne, dans la commune d'Illilten, juste après celle d'Iferhounen. C'est un village pas comme les autres. Un village modèle du point de vue propreté, grâce à l'abnégation et la détermination de ses quelques 1.300 habitants : ruelles escarpées dallées de pierre noire, poubelles collectives installées à chaque coin de rue, de l'eau potable ramenée de très loin, un petit engin de travaux publics pour le ramassage des ordures ménagères, un tableau d'affichage installé sur l'un des murs de la placette du village, un taxiphone, une crèche, réalisation de plusieurs projets collectifs d'intérêts communs... Tout ça a été fait grâce aux dons, cotisations et esprit de solidarité des villageois.  C'est le sujet de notre prochain reportage dans ce blog.

    votre commentaire


  • Le cinéaste Ali Mouzaoui, l'auteur du film « Mimezrane » (la fille aux tresses) tournée en berbère, va rependre sous peu sa caméra. Il est sur un projet de documentaire sur Mouloud Féraoun et son œuvre. Cet écrivain, assassiné par l'OAS à quelques jours de l'indépendance de son pays, l'Algérie, « me rappelle, dira M. Mouzaoui, ces cyprès qui tiennent bien dans l'orage, qui ne plient pas, peu importe la force des éclairs et de la foudre ».
    « Feraoun, a-t-il ajouté dans une interview au quotidien L'Expression, a été l'homme qui a porté tous les échos douloureux et tous les cris déchirants, tout le drame algérien, dans sa complexité. Je pense qu'on attend beaucoup de ce documentaire. Serais-je à la hauteur ? ».
    Ali Mouzaoui a aussi un autre projet en attente. Il s'agit de « Amour en rade ». Un texte écrit par le journaliste et écrivain Ahmed Ben Allam. Il contient « une trame intéressante que j'ai proposé et j'attends la réponse du Fdatic. Il me plairait de le faire. Il a déjà été agréé par la commission de lecture, particulièrement celle de la télévision. Aujourd'hui, je le prends en charge. J'adhère à sa dramaturgie. Nous l'avons lancé en quelque sorte devant la commission », a-t-il dit.
    M. Mouzaoui a déclaré qu'il a créé cette année un espace d'écriture à Tizi Ouzou et qu'il fait appel à tous les gens de talent qui voudraient écrire. « Cela me permet un ressourcement permanent et me donnera l'occasion de pousser vers l'avant certains jeunes qui pensent qu'ils ont des choses à dire », a ajouté l'auteur de « Mimezrane » au même journal.

    votre commentaire


  • Hocine Benhamza, militant actif de la lutte de Libération nationale et ex-grand commis de l'Etat, nous a quitté le 17 janvier à Paris, des suites d'une défaillance cardiaque.
    Il avait 79 ans. Engagé aux premiers jours du déclenchement de la lutte armée par Krim Belkacem, Abane Ramdane, Ouamrane et Fernane Hanafi dont il deviendra l'agent de liaison, H. Benhamza se servira de sa fonction de douanier français pour transporter à travers le pays les plus illustres personnalités de la Révolution algérienne sans éveiller de soupçons. Son arrestation, sans doute sur dénonciation, lui vaudra de longues années d'incarcération dans la prison civile d'Alger et le terrible camp d'internement de Paul Gazelles, en lisière du Sahara.

    A sa sortie de prison en mars 1962, il sera affecté au cabinet du président de l'Exécutif du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), qui avait élu domicile à Boumerdès, ex-Rocher noir. Dès les premiers mois du recouvrement de l'indépendance, il occupera le poste de directeur national des Douanes algériennes, qu'il quittera très peu d'années après pour s'installer en France, écœuré qu'il était des mauvais choix politiques des dirigeants de l'époque.
    Il ne reviendra en Algérie qu'en 1970, pour occuper le poste de directeur général de l'Institut national des prix. A la dissolution de cette institution en 1979, il sera nommé directeur du contrôle au ministère de l'Habitat, qu'il quittera en 1989 pour une retraite essentiellement réservée à l'activité politique et intellectuelle avec, notamment, la publication de son ouvrage autobiographique « L'Algérie assassinée » qui a connu un honorable succès éditorial.

    Personnalité hors du commun, Hocine Benhamza était également très connu dans le monde du cyclisme, dont il fut une figure emblématique avec, à la clé, de nombreux records aussi bien en Algérie qu'à l'étranger et l'exploit tout personnel, en 1982, d'un parcours en vélo de près de 2.200 kilomètres allant d'Alger à Tamanrasset. Un sport qu'il continuait du reste à pratiquer avec endurance en dépit de son âge, jusqu'à ce qu'un premier accident cardiaque, à l'âge de 76 ans, le contraigne à réduire la cadence. Hocine Benhamza a également eu à son actif une vie intellectuelle bien remplie. Outre le doctorat en sciences économiques et le diplôme de l'Ecole supérieure des douanes obtenu dans les années soixante en France, il est l'auteur de plusieurs ouvrages dont le plus connu est son traité sur la valeur en douane qui figure aujourd'hui encore parmi les manuels didactiques de référence dans les écoles de douanes françaises.
    Hocine Benhamza sera enterré dans son village natal d'El Kantra, sur la route de Larba n'at iraten (ex-Fort National), dans la région de Tizi Ouzou, en Kabylie (Algérie).

    Par Nordine Grim, in El Watan, Alger


    votre commentaire
  • <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p>
    Interview recueillie par Mohamed Arezki Himeur

    Le Cap, revue bimensuelle n° 15, alger

    Ben Mohamed n'est plus à présenté. Poète, parolier, ancien producteur d'émissions culturelles à la chaîne II (et futur directeur d'une radio communautaire à Paris), l'auteur de l'indétrônable chanson « A vava inouva », interprétée par Idir, pointe l'index sur l'école. C'est elle, l'école, qualifiée déjà par plusieurs responsables politiques de sinistrée, la coupable. Elle est responsable de la pauvreté culturelle ambiante.
    Et la chanson, comme tout le reste, pâtit, elle aussi, de cette situation. Elle est touchée de plein fouet, comme l'illustre le phénomène des reprises et du plagiat pratiqués au vu et au su de tous, presque à l'échelle industrielle. Deux maux aux effets dévastateurs, nuisibles à la création. Le résultat est là : depuis de nombreuses années, aucun chanteur n'a réussi à sortir du lot. La chanson à texte et les belles mélodies sont mises sur la touche. Les reprises et les chansonnettes sans âmes ont pris le dessus, avec la bénédiction et les encouragements de bon nombreux de « marchands de chansons », qui se prétendent éditeurs.
    Le rôle de l'éditeur « est
    de découvrir de bons artistes ». Encore faut-il qu'il ait « les compétences nécessaires » dans le domaine, dira Ben Mohamed. L'absence de professionnalisme fait que « le seul critère » qui intervient dans le choix d'une chanteuse ou d'un chanteur est celui de la rentabilité, du tiroir-caisse. « On n'a pas encore d'éditeurs au sens professionnel du terme », déplore-t-il.
    Le public n'est pas exempt de réprimandes. Lui aussi est, en partie, responsable de la baisse de la qualité de la chanson algérienne. « Quand le public exigera de la qualité et cessera d'acheter du mauvais produit, les producteurs de spectacles ou de disques, cesseront d'encourager des charlatans en les enregistrant et en les commercialisant », estime Ben Mohamed.

    Comment expliquez-vous ces phénomènes de reprises et de plagiat dans la chanson ? Est-ce par facilité ou parce qu'il y a "pénurie" de paroliers et de compositeurs ?

    C'est la baisse du niveau culturel général qui me semble être la source de ces reprises « appauvrissantes » et des plagiats. Nous avons affaire à cette génération formée par une école dont la mission se limite à enseigner le « parcoeurisme » et la haine de l'autre, au lieu de transmettre le vrai savoir, le sens de l'analyse, l'esprit critique et la libération des énergies créatrices.
    Il faut préciser que cette pauvreté sévit dans tous les domaines de la création culturelle, technique ou scientifique.
    S'agissant de la pénurie de paroliers et de compositeurs, je pense qu'elle a les mêmes causes mais aussi que les interprètes préfèrent se prévaloir du statut d'auteur-compositeur-chanteur, qu'ils estiment plus valorisant et plus rentable.

    Ces phénomènes ont-ils des conséquences sur la création ?

    Plus le niveau culturel baisse, plus la chanson va s'appauvrir. Pire encore,  la chanson de qualité et plus généralement l'œuvre de qualité sera incomprise et marginalisée, donc les créateurs réduits au silence.

    Que doit faire pour endiguer le phénomène ?

    Quand le public exigera de la qualité et cessera d'acheter du mauvais produit, les producteurs de spectacles ou de disques, cesseront d'encourager des charlatans en les enregistrant et en les commercialisant. C'est seulement, à partir de là que le marché de l'Art retrouvera ses valeurs.

    Quelles démarches un parolier ou compositeur (ou ses ayants droits) peut-il entreprendre pour protéger ses œuvres ?

    Il y a normalement la justice, mais comme pour le moment elle ne s'écrit qu'avec un petit « j », il faut donc avoir beaucoup de temps, un gros budget et un bon avocat pour se lancer dans cette aventure.
    L'autre solution est, pour les concernés, de créer un Association capable de faire pression sur l'ONDA pour qu'il mette ses moyens juridiques au service des artistes lésés.

    La radio et la Télévision peuvent-elles contribuer à la lutte contre le phénomène en refusant par exemple de diffuser les reprises et les plagiats ?

    Effectivement, ces institutions sensées être culturelles, peuvent jouer un rôle important de développement du niveau culturel des auditeurs en confiant le travail de production des émissions et de la programmation à des personnalités compétentes dans le domaine.
    Les producteurs d'émissions peuvent, par un travail de recherche sérieux, démontrer la qualité des œuvres qui le méritent et la médiocrité des autres. Quant aux programmateurs de chansons, ils auront à écarter tout simplement la médiocrité de leurs grilles.

    Et les éditeurs dans tout ça ?

    Il faut peut-être rappeler que le rôle d'un éditeur est de découvrir de bons artistes. Pour cela, il faut qu'il ait les compétences nécessaires dans le domaine. Puis, il enregistre l'œuvre et, enfin, il fait la promotion de son produit. Chez nous, les critères de professionnalisme ou de qualité n'interviennent nulle part.
    Le seul critère qui intervient est celui de la rentabilité : un chanteur « se vend », il « achète ». En fait, on n'a pas encore d'éditeurs au sens professionnel du terme.

    M.A.H

    </o:p>
     

    votre commentaire
  • L' "achewiq" interprété par la diva Nouara lors de l'hommage rendu à Lounis Aït Menguellet à la Maison de la Culture de Tizi Ouzou, Algérie, le 15 janvier 2009


    votre commentaire