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Par L M le 8 Juillet 2014 à 23:02
Criss-Cross and X braces
Criss-Cross — [...] Ce que nous devons considérer dans le cas des peintres traditionnels ce n'est pas le fait qu'ils examinaient le monde avec des yeux de promoteurs immobiliers ; simple moyen comme n'importe quel autre, mais qu'ils ne s'éloignaient jamais du domaine du possible, quand bien même l'eurent-ils élargi. L'unique chose qu'ont perturbé les révolutionnaires [...] c'est un certain déplacement des possibles dans le réalisable.
X braces —Quel autre plan peut-il y avoir pour le créateur ?
Criss-Cross —Logiquement aucun. Cependant ! Je cause d'un art qui s'en écarte de dégout ; las de ses maigres exploits, fatigué de ses faux-semblants, las de ses compétences, fatigué d'accomplir au mieux la même vieille chose, las d'avancer le pas sur une route sans intérêt.
X braces —Et préférant quoi ?
Criss-Cross —De fait, l'expression qui n'exprime rien, rien avec quoi exprimer, rien à partir de quoi exprimer, aucun pouvoir d'exprimer, aucune volonté d'exprimer, tout en ayant l'obligation d'exprimer.
X braces —Mais c'est un point de vue d'une extrême violence et personnel qui ne nous aide pas dans la question [...]
Criss-Cross —
X braces —Peut-être est-ce suffisant pour aujourd'hui ? Free Translation d'un fragment des "Trois dialogues" , texte de Samuel Beckett publié dans transition en 1949.Criss-Cross and Criss-Cross
B. — [...] What we have to consider in the case of traditional painters is not that they surveyed the world with the eyes of building-contractors, a mere means like any other, but that they never stirred from the field of the possible, however much they may have enlarged it. The only thing disturbed by the revolutionaries Matisse and Tal Coat is a certain order on the plane of the feasible.
D. — What other plane can there be for the maker?
B. — Logically none. Yet I speak of an art turning from it in disgust, weary of its puny exploits, weary of pretending to be able, of being able, of doing a little better the same old thing, of going a little further along a dreary road.
D. — And preferring what?
B. — The expression that there is nothing to express, nothing with which to express, nothing from which to express, no power to express, no desire to express, together with the obligation to express.
D. — But that is a violently extreme and personal point of view, of no help to us in the matter of Tal Coat.
B. —
D. — Perhaps that is enough for today. Englsh version three dialogues by Samuel Beckett+ Infos
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Par L M le 13 Juin 2014 à 03:07
Patrick Saytour 2013
Le Monde et le Pantalon,
LE CLIENT : Dieu a fait le monde en six jours, et vous, vous n’êtes pas foutu de me faire un pantalon en six mois.
LE TAILLEUR : Mais, monsieur, regardez le monde, et regardez votre pantalon.Claude Caillol Circa 2004
Pour commencer, parlons d’autre chose, parlons de doutes anciens,
tombés dans l’oubli, ou résorbés dans des choix qui n’en ont cure, dans ce
qu’il est convenu d’appeler des chefs-d’oeuvre, des navets et des oeuvres de
mérite.
Doutes d’amateur, bien entendu, d’amateur bien sage, tel que les pein-
tres le rêvent, qui arrive les bras ballants et les bras ballants s’en va, la tête
lourde de ce qu’il a cru entrevoir.
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Quelle rigolade les soucis de l’exécutant, à côté des affres de l’amateur, que
notre iconographie de quatre sous a gavé de dates, de périodes, d’écoles,
d’influences, et qui sait distinguer, tellement il est sage, entre une gouache
et une aquarelle, et qui de temps entemps croit deviner ce qu’il aime, tout
en gardant l’esprit ouvert. Car il s’imagine, le pauvre, que rien de ce qui est
peinture ne doit lui rester étranger. Ne parlons pas de la critique pro-
prement dite. La meilleure, celle d’un Fromentin, d’un Grohmann, d’un
McGreevy, d’un Sauerlandt, c’est de l’Amiel. Des hystérectomies à la
truelle. Et comment en serait-il autrement ? Peuvent-ils seulement citer ?
Quand Grohmann démontre chez Kandinsky des réminiscences du gra-
phique mongol, quand McGreevy rapproche si justement Yeats de Wat-
teau, où vont les rayons ? Quand Sauerlandt se prononce, avec finesse et
– soyons justes – parcimonie, sur le cas du grand peintre inconnu qu’est
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Bellmer, où cela retombe-t-il ? Das geht mich nicht an, disait Bellmer, que
les écrits de Herr Heidegger faisaient cruellement souffrir. Il le disait fort
modestement. Ou alors, on fait de l’esthétique gé-
nérale, comme Lessing. C’est un jeu charmant.
Ou alors on fait de l’anecdote, comme Vasari et Harper’s Magazine.
Ou alors on fait des catalogues raisonnés, comme Smith.
Ou alors on se livre franchement à un bavardage désagréable et confus.
C’est le cas ici.
Avec les mots on ne fait que se raconter. Eux-mêmes les lexicogra-
phes se déboutonnent. Et jusque dans le confessionnal on se trahit.
Ne pourrait-on attenter à la pudeur ailleurs que sur ces surfaces peintes
presque toujours avec amour et souvent avec soin, et qui elles-mêmes sont
des aveux ? Il semble que non. Les copulations contre nature sont très
cotées, parmi les amateurs du beau et
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du rare. Il n’y a qu’à s’incliner devant le savoir-vivre.
Achevé, tout neuf, le tableau est là, un non-sens. Car ce n’est encore qu’un
tableau, il ne vit encore que de la vie des lignes et des couleurs, ne s’est
offert qu’à son auteur. Rendez-vous compte de sa situation. Il attend, qu’on
le sorte de là. Il attend les yeux, les yeux qui, pendant des siècles, car c’est
un tableau d’avenir, vont le charger, le noircir, de la seule vie qui compte,
celle des bipèdes sans plumes. Il finira par en crever. Peu importe. On le ra-
fistolera. On le rabibochera. On lui cachera le sexe et on lui soutiendra la
gorge. On lui foutra un gigot à la place de la fesse, comme on l’a fait pour
la Vénus de Giorgione à Dresde. Il connaîtra les caves et les plafonds. On
lui tombera dessus avec des parapluies et des crachats, comme on l’a fait pour
le Lurçat à Dublin. Si c’est une fresque de cinq mètres de haut sur vingt-cinq
de long, on l’enfermera dans une serre à tomates, ayant préalablement eu le
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soin d’en aviver les couleurs avec de l’acide azotique, comme on l’a fait
pour le Triomphe de César de Mantegna à Hampton Court. Chaque fois
que les Allemands n’auront pas le temps de le déménager, il se transfor-
mera en champignon dans un garage abandonné. Si c’est un Judith Leyster,
on le donnera à Hals. Si c’est un Giorgione et qu’il soit trop tôt pour le
donner encore au Titien, on le donnera à Dosso Dossi (Hanovre). Monsieur
Berenson s’expliquera dessus. Il aura vécu, et répandu de la joie.
Ceci explique pourquoi les tableaux ont tellement meilleure mine au musée
que chez le particulier.
Ceci explique pourquoi Le Chef-d’oeuvre inconnu de Balzac est à tant
de chevets. L’oeuvre soustraite au jugement des hommes finit par expirer,
dans d’effroyables supplices. L’oeuvre considérée comme création pure, et
dont la fonction s’arrête avec la genèse, est vouée au néant.
Un seul amateur (éclairé) l’aurait
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sauvée. Un seul de ces messieurs au visage creusé par les enthousiasmes
sans garantie, aux pieds aplatis par des stations innombrables, aux doigts usés
par des catalogues à cinquante francs, qui regardent d’abord de loin, ensuite
de près, et qui consultent du pouce, dans les cas particulièrement épineux,
le relief de l’impasto. Car il n’est pas question ici de l’animal grotesque et
méprisable dont le spectre hante les ateliers, comme celui du tapir les tur-
nes normaliennes, mais bien de l’inoffensif loufoque qui court, comme
d’autres au cinéma, dans les galeries, au musée et jusque dans les églises
avec l’espoir – tenez-vous bien – de jouir. Il ne veut pas s’instruire, le co-
chon, ni devenir meilleur. Il ne pensequ’à son plaisir.
C’est lui qui justifie l’existence de la peinture en tant que chose publique.
Je lui dédie les présents propos, si bien faits pour l’obnubiler davantage.
Il ne demande qu’à jouir. L’impossible est fait pour l’en empêcher.
14Extrait du texte de de Samuel Beckett : Le Monde et le Pantalon
- Le Monde et le Pantalon : écrit en français au début de 1945, à l'occasion des expositions d’Abraham et de Gerardus van Velde respectivement aux galeries Mai et Maeght. Première publication sous le titre « La peinture des van Velde ou Le monde et le pantalon », dans la revue Les Cahiers d’Art, 1945-1946, avec six reproductions noir et blanc d’Abraham van Velde et neuf de Gerardus. Son titre vient d’une plaisanterie reprise en 1957 dans Fin de partie et citée en exergue.
Go Soft Philip 2012
"J'ai dit tout ce que j'avais à dire sur la peinture des frères van Velde dans le dernier numéro des Cahiers d'art (à moins qu'il n'yen ait eu un autre depuis) . Je n'ai rien à ajouter à ce que j'ai dit à cet endroit. C'était peu, c'était trop, et je n'ai rien à y ajouter. Heureusement il ne s'agit pas de dire ce qui n'a pas encore été dit, mais de redire, le plus souvent possible dans l'espace le plus réduit , ce qui a été dit déjà." Sic Samuel Beckett. texte Peintres de l’empêchement Derrière le miroir n° 11-12 , juin 1948.
- Le Monde et le Pantalon : écrit en français au début de 1945, à l'occasion des expositions d’Abraham et de Gerardus van Velde respectivement aux galeries Mai et Maeght. Première publication sous le titre « La peinture des van Velde ou Le monde et le pantalon », dans la revue Les Cahiers d’Art, 1945-1946, avec six reproductions noir et blanc d’Abraham van Velde et neuf de Gerardus. Son titre vient d’une plaisanterie reprise en 1957 dans Fin de partie et citée en exergue - See more at: http://vitrine.edenlivres.fr/publications/38801-le-monde-et-le-pantalon-suivi-de-peintres-de-l-empechement#sthash.9WrgxnKq.dpuf- Le Monde et le Pantalon : écrit en français au début de 1945, à l'occasion des expositions d’Abraham et de Gerardus van Velde respectivement aux galeries Mai et Maeght. Première publication sous le titre « La peinture des van Velde ou Le monde et le pantalon », dans la revue Les Cahiers d’Art, 1945-1946, avec six reproductions noir et blanc d’Abraham van Velde et neuf de Gerardus. Son titre vient d’une plaisanterie reprise en 1957 dans Fin de partie et citée en exergue - See more at: http://vitrine.edenlivres.fr/publications/38801-le-monde-et-le-pantalon-suivi-de-peintres-de-l-empechement#sthash.9WrgxnKq.dpuf© 2014 by LES ÉDITIONS DE MINUIT
pour la présente édition électronique.www.leseditionsdeminuit.fr
ISBN : 9782707330512Là-Bas poèmes extrait de Peste soit de l’horoscope et autres poèmes de Samuel Beckett
Lu par Laurent Natrella+ Infos
Jean-Marc Andrieu 2013
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Par L M le 22 Avril 2014 à 02:58
Ce qui Roule, That Which Rollls Rainer Ganahl Early Forms Of Rollin' Rock, 2008
ALFRED JARRY
Le Surmâleroman moderne
I
La manille aux enchères
— L’amour est un acte sans importance, puisqu’on peut le faire indéfiniment.
Tous tournèrent les yeux vers celui qui venait d’émettre une telle absurdité.
IILe coeur ni à gauche ni à droite
Sauf pour naître, André Marcueil n’eut d’abord point de contact avec la femme, étant allaité par une chèvre, comme un simple Jupiter.
Jusqu’à douze ans, élevé, son père mort, par sa mère et une sœur aînée, il avait vécu une enfance d’une pureté méticuleuse — si le catholicisme a raison d’appeler pureté la négligence, sous la menace de peines éternelles, de certaines parties du corps.
À douze ans, vêtu encore d’une blouse lâche et de culottes bouffantes, les jambes nues, il atteignit la solennité de sa première communion, et un tailleur lui prit mesure de son premier costume d’homme.
Le petit André ne comprit pas très bien pourquoi les hommes — qui sont les petits garçons qui ont plus de douze ans — ne peuvent plus être habillés par une couturière… et il n’avait jamais vu son sexe.
Il ne s’était jamais regardé que tout vêtu dans une glace, au moment de sortir. Il se jugea très laid sous le pantalon noir… et pourtant ses jeunes camarades étaient si fiers de l’inaugurer !
Le tailleur, du reste, trouvait aussi que le costume de sa façon n’allait pas très bien. Quelque chose, au-dessous de la ceinture, faisait un gros pli disgracieux. Le tailleur chuchota quelques paroles embarrassées à la mère, qui rougit, et Marcueil perçut vaguement qu’il avait quelque difformité — sans quoi on n’aurait pas parlé de lui, en sa présence, à voix si basse —… qu’il n’était pas fait comme tout le monde.
« Être fait comme tout le monde, quand il serait grand », devint une obsession.
— À droite, disait le tailleur, mystérieusement, comme pour ne pas effrayer un malade. Sans doute entendait-il le cœur est à droite.
Et pourtant, le cœur peut-il être, même chez les grandes personnes, au-dessous de la ceinture ?
Le tailleur restait perplexe, lissant, sans penser à mal, l’endroit insolite avec son pouce.
Réessayage le lendemain, après retouche, et sur nouvelles mesures, qui ne s’ajustèrent pas mieux.
Car, entre à gauche et à droite, il y a une direction : au-dessus.
André, de qui sa mère, comme toutes les mères nées et même les autres, voulait faire un soldat, se jura de ne plus être une cause de laissés-pour-compte chez les tailleurs, et calcula qu’il avait huit ans pour corriger sa difformité avant la honte de la dévoiler devant le conseil de révision.
Comme il restait assidûment chaste, il n’eut point d’occasions de s’entendre dire si c’était vraiment une difformité.
Et quand il en vint à connaître des filles — ce qui est rituel après le baccalauréat de rhétorique, et Marcueil avait une dispense d’un an, soit un an d’avance — les filles durent s’imaginer qu’il n’était, comme les hommes, « homme » que quelques instants, puisqu’il n’était monté chez elles que « pour un moment ».
Pendant cinq ans, la prose de l’Église le hanta :
Hostemque nostrum comprime…
Pendant cinq ans, il mangea du bromure, but du nénuphar, tâcha à s’exténuer d’exercices physiques, ce qui n’aboutit qu’à le rendre très fort, se brida de lanières et coucha sur le ventre, opposant à la révolte de la Bête tout le poids de son corps dense de gymnaste.
Plus tard, beaucoup plus tard, il réfléchit qu’il n’avait peut-être travaillé qu’à abaisser une force qui ne se serait point révélée si elle n’avait eu une destinée à accomplir.
Par réaction, il eut alors, avec frénésie, des maîtresses, mais ni elles, ni lui ne goûtèrent de plaisir : c’était, de son côté, un besoin, si « naturel » ! et du leur, une corvée.
Avec logique, il essaya des vices « contre nature », juste le temps d’apprendre, par expérience, quel abîme séparait sa force de celle des autres hommes.
Sa mère mourut, et il trouva dans des papiers de famille la mention d’un ancêtre étrange, un peu son aïeul, quoique n’ayant point contribué à le procréer, son grand-oncle maternel, mort trop tôt et qui lui avait sans doute légué « ses pouvoirs ».
A l’acte de décès était jointe une note d’un docteur dont nous reproduisons le style naïf et incorrect, et il était cousu de gros fil noir, un bout de linceul empesé de singulières macules.
« Auguste-Louis-Samson de Lurance, mort le 15 avril 1849, à l’âge de vingt-neuf mois et treize jours, par suite de vomissure verte non interrompue ayant conservé jusqu’au dernier soupir une fermeté de caractère beaucoup au-dessus de son âge, l’imagination beaucoup trop féconde (sic) joint à cela son organisme trop précoce sous le rapport de certain développement, ont puissamment contribué aux regrets de douleur où il a plongé sa famille pour toujours. Que Dieu lui soit en aide ! »
Dr (Illisible).
IIIC’est une femelle, mais c’est très fort
— Vous dites du mal de l’eau ? s’étonna le docteur.
IV
Un petit bout de femme
La femme qui entre a le même frou-frou que celle qui se déshabille.
V
La course des dix mille milles
Poor papa paid Peter’s potatoes !
VI
L’alibi
Mon cher docteur,
Ne m’en voulez plus de mes « paradoxes » : l’Indien est trouvé. Aucun savant n’est plus digne que vous d’être son Théophraste, ni d’occuper ce que vous appeliez l’autre jour « une chaire dans le domaine de l’impossible ».
Donc, venez ce soir.
A. M
VIIDames seules
L’homme rouge n’avait pour vêtement qu’une femme nue prostrée en travers de sa poitrine et elle, n’avait pour voile qu’un masque de peluche noire.
VIIIL’ovule
— DIEU EST INFINIMENT PETIT.
Qui prétend cela ? Non pas un homme assurément.
Car l’homme a créé Dieu, du moins le Dieu auquel il croit, il l’a créé et ce n’est pas Dieu qui a créé l’homme (ce sont des vérités acquises aujourd’hui) l’homme a créé Dieu à son image et à Sa ressemblance, agrandies jusqu’à ce que l’esprit humain ne pût concevoir de dimensions.
Ce qui ne veut pas dire que le Dieu conçu par l’homme soit sans dimensions.
Il est plus grand que toute dimension, sans qu’il soit hors de toute dimension, ni immatériel, ni infini. Il n’est qu’indéfini.
Cette conception pouvait suffire, au temps un peu antérieur à celui où les deux peuples que nous appelons l’Adam et l’Ève furent tentés par les produits manufacturés des marchands qui avaient pour totem le Serpent, et durent travailler pour les acquérir.
Nous savons maintenant qu’il y a un autre Dieu, qui, lui, a bien véritablement créé l’homme, qui réside au centre vivant de tous les hommes et qui est l’âme immortelle de l’homme.
Théorème : Dieu est infiniment petit.IX
L’Indien tant célébré par Théophraste
— Aristote dit en ses Problèmes : Pourquoi cela n’aide-t-il pas à l’amour d’avoir les pieds froids ?
Il lui récita des fables de Florian :
Une jeune guenon cueillit
Une noix dans sa coque verte…X Qui est-tu, être humain ?
— Qui es-tu, être humain ?
XI Et plus
L’Indien, en réponse à tous les discours, fit, d’un tranquille signe de tête :
— Non.XII
O beau rossignolet
La belle change encoore, Ô beau rossignolet ! hé… hé… hé… Au deuxièm’ tour de danse La belle change enco-o-re.
On entendait : hor-reux, quelque chose comme un barbarisme inquiétant. Au moment où l’être aux fleurs fit krr, la tête d’Ellen se renversa avec un petit râle qui n’était pas amoureux, et le Surmâle sentit la sienne tourner agitant ces associations d’idées insanes et ces mots inaccoutumés :
—… horreux… amoureux,XIII
La découverte de la femme
— Hélène,
La plaine
Hellène
Est pleine
D’amour.XIV
La machine amoureuse
— J’ai vu — aussi vrai que si je l’avais tenu sous le microscope ou le spéculum — j’ai vu, face à face, l’Impossible.
Extrait d''après l'édition de la revue Blanche édition : 1902LE_SURMALE-ROMAN_MODERNE-ALFRED_JARRY-Texte-Edition-1902.PDF
+ d'infos
TeaCupDick, Porcelaine, Artiste Rainer Ganahl
Alfred Jarry Œuvres Numerisées les amis du poète
Dieu est par définition inétendu, mais il nous est permis, pour la clarté de notre énoncé, de lui supposer un nombre quelconque, plus grand que zéro, de dimensions, bien qu’il n’en ait aucune, si ces dimensions diaraissent dans les deux membres de nos identités. Nous nous contenterons de deux dimensions, afin qu’on se repré- sente aisément des figures de géométrie plane sur une feuille de pa- pier.
Symboliquement on signifie Dieu par un triangle, mais les trois Personnes ne doivent pas en être considérées comme les sommets ni les côtés. Ce sont 1es trois hauteurs d’un autre triangle équila- téral circonscrit au traditionnel. Cette hypothèse est conforme aux révélations d’Anne-Catherine Emmerich, qui vit la croix (que nous considérerons comme symbole du Verbe de Dieu) en forme d’Y, et ne l’explique que par cette raison physique, qu’aucun bras de longueur humaine n’eût pu être étendu jusqu’aux clous des branches d’un Tau.
Donc, P :Gestes et Opinions du docteur Faustroll Pataphysicien, roman néo scientifique suivi de Sp&culations
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Par L M le 18 Avril 2014 à 13:48
Ceci n'est pas Maurice Blanchot
Maurice Blanchot from Ici et Ailleurs
Maurice BLANCHOT 1907 2003 Archive FR3
Giorgio Agamben : comment la littérature est-elle possible avec Maurice Blanchot ?
Merci Bernard
+ infos
Blanchot, l’impossible silence Les chemins de la philosophie avec Eric Hoppenot. 2017
Les Vendredis de la philosophie en hommage à Maurice Blanchot 1907/2017: Entretiens avec Roger Laporte par Philippe Lacoue-Labarthe et Jean-Luc Nancy.
Maurice Blanchot et ses contemporains
Un Siècle d'écrivains, Maurice Blanchot. Réalisation Hugo Santiago et Christophe Bident.
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Par L M le 28 Août 2013 à 02:43
Raymond Roussel Portrait
Je me suis toujours proposé d’expliquer de quelle façon j’avais écrit certains de mes livres (Impressions d’Afrique, Locus Solus, l’Étoile au Front et la Poussière de Soleils).
Il s’agit d’un procédé très spécial. Et, ce procédé, il me semble qu’il est de mon devoir de le révéler, car j’ai l’impression que des écrivains de l’avenir pourraient peut-être l’exploiter avec fruit.
Très jeune j’écrivais déja des contes de quelques pages en employant ce procédé.
Je choisissais deux mots presque semblables (faisant penser aux métagrammes). Par exemple billard et pillard. Puis j’y ajoutais des mots pareils mais pris dans deux sens différents, et j’obtenais ainsi deux phrases presque identiques. Comment j’ai écrit certains de mes livres.
Comment_jai_ecrit_certains_de_mes_livres_de_Raymond-Roussel-Texte.pdf
Raymond Roussel, vers 1900, avec sa mère et un amie au café de Kaiserpark à Karlsbad, vers la station thermale: Karlovy Vary, en République Tchèque.
La-doublure-Raymond-Roussel-Texte-Livre.pdf
De la chambre voisine. Ornant la cheminée,
Une pendule dont on voit le balancier
Est arrêtée ; un homme est en train de scier
Un tronc d’arbre dessus ; le sujet est en bronze
Doré ; fixes, les deux aiguilles au chiffre onze,
L’une sur l’autre, font très peu d’angle ; un seul trou
A droite du cadran, assez en bas, par où
L’on introduit la clé pour remonter, est sombre ;
Le bout de fer carré, seul, luit un peu dans l’ombre ;
Au milieu le nom d’un horloger ne se lit
e de tout près, très fin.Raymond Roussel dans le décor, avec la pioche et une lanterne de mineur, de Berchtesgaden vers 1926
Dans son regard perdu, problématique, on lit
Sans avoir besoin d’être un devin ce qu’il pense
De l’aptitude ainsi que de l’intelligence
Du bavard ; il ne voit pas qu’on ait là de quoi
S’aarder ; il refuse aussi d’ajouter foi
Aux balivernes sans raison d’être, aux sornees
D’un homme qui n’a pas de ressources bien nees
Dans la cervelle ; il a dès longtemps renoncé
A la discussion ; il s’est bien enfoncé
En s’asseyant sur le parapet ; il préère
Être à son aise en tous cas ; le gros, au contraire,
Est incommodément installé sur le bord
Sans nul sybaritisme et sans aucun confort ;
Soutenant seule son équilibre, la pointe
De son pied droit baissée et repliée est jointe
Au sol ; il se démène et se fait l’avocat
D’un point foncièrement épineux, délicat,
Dont l’importance grave, incontestable, échappe
Aux autres ; sûr de sa bonne cause, il se tape
Avec le bout des doigts dressés le bas du front,
En homme que la pure évidence confond,
Tant elle est absolue et tant la preuve éclate ;
Il harcèle ses deux compagnons et se flae
De dissiper leur doute et de les convertir
A la doctrine qu’il a, sans se départir
De l’exposé déjà donné ni du système
De ces déductions lumineuses qu’il aime
Et dont il s’évertue à montrer la valeur.La_vue_de_Raymond-Roussel-Texte-Livre.pdf
Ainsi mis par lui-même, de façon saisissante, en possession de la stricte obligation voulue, le prisonnier, commençant sur l'heure, se conforma, sans fléchir, à sa ligne de conduite, trouvant à souhait l'oubli dans ses arides exercices de mémoire.
Trois semaines avant la date fatale, il crut rêver, …Locus-Solus-Raymond-Roussel-Texte-Livres.pdf
Resté à l'écart pendant la fougueuse randonnée, Không-dêk-lèn,
voyant le calme rétabli, se mit à poursuivre comme une balle fugace
la resplendissante sphère solaire, qu'en joueur espiègle et doux il
gratifiait incessamment de gracieux coups de pattes.
Pendant que nos yeux captivés allaient de Faustine aux ludions, du
chat folâtre aux hippocampes, le maître nous parlait du diamant et
de son contenu.Raymond Roussel - Enfance déguisement, servante et prince
Roulotte de Raymond Roussel et article Touring Club
Impressions d'Afrique de Raymond Roussel Texte Livre
Sur le point d’atteindre l’extrémité de l’esplanade, les fils de l’empereur, dirigés par Rao,tournèrent à droite pour longer le côté nord du vaste quadrilatère ; parvenus à l’angle opposé, ilsévoluèrent une seconde fois et redescendirent vers nous, tandis que le défilé, toujours alimenté àsa source par de nombreuses cohortes, suivait exactement leurs traces.À la fin, les derniers guerriers noirs ayant fait leur entrée au moment où l’avant-garde enfantinetouchait la limite sud, Rao fit dégager les abords de l’autel, et tous les nouveaux venus semassèrent en bon ordre sur les deux faces latérales, le visage tourné vers le point central de la place.
Michel Foucault parle sur Raymond Roussel 1962
Raymond Roussel 1877 1933
Raymond Roussel - L'homme des bois
+ Infos
A part of the work Autoportrait du bureau d'écriture avec ses écrits même by BlackBookBlack.
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Par L M le 8 Avril 2013 à 00:59
L'immortel. Jorge Luiz Borges, Portrait Bleu Point to point Studio
L'immortel I . Jorge Luis Borges, Portrait Brun Point to Point Studio
L'immortel II . Jorge Luiz Borges, Portrait Jaune Point to Point Studio
L'immortel II. Jorge Luis Borges, Portrait Rouge Point to Point Studio
L'immortel III . Jorge Luiz Borges, Portrait Violet Point to Point Studio
L'immortel IV . Jorge Luis Borges, Portrait Cyan Point to Point Studio
L'immortel V. Jorge Luiz Borges, Portrait Vert Point to Point Studio
Roger Caillois, Jorge Luis Borges, Portrait. Point to point Studio
+ d'infos
Drawing, dessin by de Jorge Luis Borges collection C. Jared Loewenstein USA
Jorges Luis Borgès vidéos repère biographique
L-immortel-Jorge-Luis-Borges-Point-to-Point-Studio.pdf
Photos Sara Facio Borges 1968
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