• Vient de paraître

    éditions "Salto de página", Madrid,  grupo editorial Siglo XXI 

    Puesto que él es este silencio

    version espagnole de

    Puisqu'il est ce silence

    éditions bilingue

    traduction de

    Joséphine Cabello et Régulo Hernández,

    assistés du Taller de Traducción Literaria de la Laguna

    animé par Andrés Sánchez Robayna

     

     


    La traînée des primevères, le morse du pinson, le chêne, la clôture ne laissent plus d’espace. La montagne est un mur. Le ciel remplit le vide où bouge la mémoire. Sa lumière estompe les formes. On se tait. On cherche dans le silence la voix et le rire. On n’entend que l’air criblé d’oiseaux.

     El reguero de prímulas, el morse del pinzón, el roble, el cercado, ya no dejan espacio. La montaña es un muro. El cielo llena el vacío por el que se mueve la memoria. Su luz difumina las formas. Callamos, buscamos en el silencio la voz y la risa. Sólo se oye el aire acribillado de pájaros.

     

     

     

    On se dit qu’il aurait aimé toute cette beauté du jour␣: le grand vent de la lumière et son théâtre de nuages. Celui du temps qui passe, qui fait du visible avec de l’invisible. On se dit qu’il serait resté là, seul, à regarder passer le fleu- ve, comme chaque matin. Ou assis, à poursuivre le feu de vivre entre des mots qu’il n’aurait plus reconnus. Ou simplement à rire, sous l’auréole de ses cheveux avec, dans les yeux, deux minuscules étoiles qui n’auraient jamais cessé de luire.

    Creemos que a él le habría gustado toda la belleza de este día: el gran viento de la luz y su teatro de nubes. El del tiempo que pasa, que hace algo visible con lo invisible. Creemos que él se habría quedado ahí, solo, mirando pa- sar el río, como cada mañana. O sentado, persiguiendo el fuego de vivir entre unas palabras que ya no reconocería. O simplemente riéndose, bajo la aureola de sus cabellos, con dos minúsculos luceros en los ojos que nunca dejarían de brillar.

     

     

     

    On se dit qu’il aurait aimé voir encore sur la fenêtre le jour se lever en rose et blanc et entendre les voix, dans le couloir, sans les comprendre. On se dit qu’il aurait une fois encore souri à la vie, que sa bouche aurait prononcé quelques mots si légers qu’un instant il aurait volé avec eux. Que le temps l’aurait rejoint doucement, pour qu’il reste là, sans bouger. On se dit qu’on ne sait plus quoi se dire, qu’il y a trop de lumière pour tant de noir.


    Creemos que a él le habría gustado ver por la ventana un nuevo amanecer rosa y blanco y oír voces por el pasillo sin entenderlas. Creemos que una vez más le habría sonreído a la vida, que su boca habría pronunciado palabras tan leves que por un instante él habría volado con ellas. Que el tiempo se habría reunido con él, despacio, para que permaneciera ahí sin moverse. Pensamos que ya no sabemos qué pensar, que hay demasiada luz para tanta oscuridad.

     

     

     

    Dans son sourire, on voit des jours, des nuits, des arbres, des rues illuminées. On voit des visages sans visage, des mouettes tournoyantes. Des mers, des grains de sable. On voit ce qu’on ne voit pas mais qui est là dans cette présence qu’on sent si proche. On se dit qu’on aurait aimé tout garder. Et qu’on le garde en prononçant son nom. On se dit que c’est le monde.


    En su sonrisa se ven días, noches, árboles, calles iluminadas. Se ven rostros sin rostro, gaviotas dando vueltas. Mares, granos de arena. Vemos lo que no se ve pero que está ahí en esa presencia que se percibe tan cercana. Pensamos que nos gustado conservarlo todo. Y que lo conservamos al pronunciar su nombre. Pensamos que así es el mundo.

     

     

     

    Il n’arrête pas de partir. On le voit dans la tasse levée, sur le reflet de la vitre, dans les fleurs. On ouvre des livres, on les feuillette. Il est là, dans le silence qu’on entend. On se dit que, peut-être, il y restera. Que demain quand on les ouvrira ce sera comme un grand rire qui n’en finira pas. Et une voix qui dira — on l’entendra distinctement : Je ne connais rien de plus sérieux.

    No acaba de marcharse. Se le ve en esa taza levantada, en el reflejo del cristal, en las flores. Abrimos unos libros, los hojeamos. Ahí está él, en ese silencio que se oye. Pensamos que quizás se quede ahí, en los libros. Que mañana al abrirlos se oirá algo como una carcajada sin fin. Y una voz que dirá —la oiremos claramente—: No conozco nada más serio que esto.

     

    ...



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