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Sur une confidence de la mer grecque
Andrés Sanchez Robayna (Canaries)
Sur une confidence de la mer grecqueNI la chaux
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ni le figuier qui resplendit,
ni même le temple aux cent portes
-- tu ne pus les compter
ce sont les portes de toi-même devant le souffle de la mer
-- ni même la
lumière qui martèle
l'enclume de ce jour
ni la peau éclatante de ce corps
ne connaîtront la durée
pauvres fragments brisés contre le ciel.NON pas un point immobile
dans le temps indivis
mais le point incandescent de l'instant qui tourne,
la somme peut-être d'instants dans le multiple,
dans une convergence de temps, de durée
-- c'était le point que tu vis sur les eaux brillantes
du midi tout entier, face à Naxos.
Un troupeau de brebis sur la plage
redoublait sur le sable la mer innombrable.Les eaux te répétaient encore
leur parole ignorée.
C'ETAIT une autre aurore,
Axes du soleil, les rochers
poreuse. Là, face à nous,
deux rochers dans la mer
accrochaient la lumière,
mesuraient l'extension
et du sel et du temps.
mesuraient, mesuraient,
nous mesuraient, et toi, et toi en quel instant
du temps es-tu, te disaient-ils, et toi
aussi, tu ne sais pas
que tu es moins encore
que la crête brillante
de la vague au soleil.<o:p> </o:p><o:p> </o:p>MOINS encore que le point étincelant sur les eaux,
Seule la mer durera, dans l'immensité comblée.
que l'ombre dans le chardon, le nuage de septembre
annulé dans le ciel de la dissipation.
Et nos orbites sèches retiendront la lumière
dans la calcination de la résine.<o:p> </o:p><o:p>
</o:p>CAÏQUES et voiles traversent
Dans ta main tu tournais
sans dommage la mer
et son sourd champ de pierres.
la figurine simple d'un visage qui s'offre à
la lumière. Et il tournait, tournait
dans la concave main
du temps, dans son abandon.<o:p> </o:p>Coagulée, tournait
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l'offrande d'une pierre
à la mer étendue
dans la clarté des îles.TOUTES encore sont vivantes, les mères des héros, les îles,
tu l'as lu, et les signes, les eaux,
les oliviers solaires, le couchant
dans son cratère profond,
se sont ouverts à tes yeux comme
une permanence : la présence
pure. Regarde les îles
de l'aubépine et du figuier
incendié, regarde-les qui perdurent
comme offrande au soleil,
la durée de la beauté dans le poing solaire
et la flamme nocturne, la tourmente inférieure,
qui t'a offert un instant, dans la nudité
de la terre, cette beauté qui nous détruit.
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