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    Ca ne sert à rien parfois, de ne voir que ce qu'on croit. Puisque les yeux doucement fermés rien n'empêche de rêver. Si mes mots ne sont pas si clairs, j'espère que tu les entends comme des baisers de printemps qui arrivent en octobre.
    Ca ne sert à rien de scruter le bout des chemins, je suis une fille de l'air, j'ai un catamaran, trois voiles et des dictionnaires. Si le ciel n'est pas si clair, j'espère que tu le reprends comme un papier peint en manque d'un petit peu d'azur.
    Ca ne sert à rien les parapluies pour les baisers de printemps, s'ils ont la tête à l'envers il pleuvra en Australie. Si ça me revient, et si je fais tout comme, j'écrirai encore des textes qui se lisent facilement sept fois.
    Avrilittle kisses. Comme on dit plus bas.

     




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    L'interprète, d'ici, il entend le chien...

    J'envie un peu le poète, ou presque, le tisseur de bonne aventure musicale, le chapelier sans chapeau, le rimailleur affûté, si je me souviens bien, il s'appelait Jean-Loup sur ces mots-là, par les notes, qui s'excuse pour le retard, en avançant que la route était mauvaise, et qu'il rêve d'une chaise, qu'au moins il a trouvé ses allumettes, dans une rue du Massachusetts. Qu'il est fatiguant le voyage. Pour un enfant de son âge.

    Je n'ai pas de pianiste pour m'accompagner. J'aurais l'air malin avec un accordéon. Alors la musique, il me faudra bien m'en passer. C'est vrai, je n'ai pas écrit, c'est vrai que je ne dis plus rien, mais ce n'est pas comme s'il n'y avait plus rien à dire. C'est comme s'il n'y avait plus de mots à emboîter pour pas faire comme se répéter. Ou pire, sûrement pire, se répéter moins bien.

    Et les néologismes... « J'ai calepiné quelques petites choses, je les ai crachouillées à l'intérieur pour qu'elles tambourinerinnent sur une porte close... » c'est un peu la bus des autocardiaques. On s'en fout puisque nous sommes revenus, et qu'après sur la piste à côté, on peut s'agricoler.

    J'envie un peu les paroliers qui travaillent de concert avec des arrangeurs faits pour les litanies. Et je cache mes chansons pas chantées derrière d'autres chansons. Et avec des allumettes je fais des ponts fragiles, plutôt qu'écrire sur le pays que j'ai trouvé à tant migrer toutes mes nuits.

    Alors à perdre mon temps, comme le temps c'est de l'argent, j'ai fini sur la paille, dans les rivières bancales du claudique. Et dans le brouhaha aqueux des ruisseaux sur les canettes oxydées, chercheur d'heures, je me répète que les jours passent et que je ne reviens pas. J'ai l'air, et pas la chanson. Du coup d'un seul, l'Italien s'en tire mieux que moi.

    J'envie un peu l'interprète. Mais pour lui, ce n'est plus le même chien, et la lumière s'éteint...


     


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    Je m'en viens d'avec le soleil, comme parfois fait la lune, quand elle part s'accrocher. Aux bordures. Des clipses. C'est comme quitter les draps, dire adieu aux au revoirs, dire bonjour aux bons jours, et refermer les yeux. Agrippé aux falaises, mangé par les déroutes, sur la dentelle des doutes, l'horizon des planchers. Comme parfois fait la lune, quand elle part s'accrocher.

    La plume a jeté l'encre, dans une anse de papier, une baie domestiquée, à flanc de sommier. Le tatoueur avait déménagé. La marque de ses doigts sur les meubles empoussiérés avait manqué, entre autres intentions de ses doigts.

    Les desseins volubiles du soleil au coucher seraient d'oranger les mois d'août pour mieux nous regarder. Pris à son propre jeu, des sabliers calendriers, sur ses jours lancés nous l'entendrons à la cave, faire tourner les chauffages. Alors sans ce témoin héliostylé de reflets bigarrés, ce sera comme retrouver les draps, et puis juste tout chiffonner. [Et si tu as le temps de sourire : revenir, c'est un peu repasser.]

    Je n'ai pas pu m'empêcher. Je m'en viens d'avec le soleil et ses perles de pluie venues du pays que tu sais bien, où s'enlisent des paragraphes et des figures sans style. Revenu comme j'étais parti amoureux, mais pour ne plus trop baliser les frontières du plaisant. Comme nous avons tourné, sur des diables endansés, puisque les musiciens n'étaient pas là, et les cambrésiennes dans nos poches, à l'ombre d'on a pas le temps ne nous laissaient l'instant des danses.

    Ce qui m'est revenu, en revenant, comme un fantôme amnésique, qui boîte comme il écrit. En faisant tinter des allumettes du Massachusetts.

     



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