• Méthodologie de la dissertation littéraire

     

    LA DISSERTATION LITTERAIRE
    (Cours méthodologique pour lycéens (1re-Tle) et étudiants (Licence 1)).
     

     

    Une argumentation construite et cohérente qui s'appuie sur une problématique liée à un genre littéraire et à une œuvre particulière.

    Le sujet peut :

    - présenter une opinion à discuter;
    - demander d'expliquer un point de vue ;
    - susciter le commentaire d'une citation.

    Dans le travail préliminaire:
    - étudier l'énoncé, cerner la problématique :
    - repérer les composantes du sujet ;
    - analyser les mots clés ;
    - reformuler la question posée.
    - Rechercher des arguments et des exemples :
    - établir une liste détaillée ;
    - noter des citations.

    La démarche peut être :

    - dialectique ;
    - thématique ;
    - analytique.

    Le plan détaillé met en valeur un raisonnement progressif et comporte :
    - des sous-parties ;
    - des idées principales ;
    - des arguments et des exemples hiérarchisés ;
    - des articulations logiques.

    Rédiger c'est :

    - composer des paragraphes ;
    - insérer des exemples précis et des citations exactes ;
    - rédiger des transitions ;
    - introduire (préambule, citation et problématique, annonce du plan) ;
    - conclure (bilan, réponse à la question, élargissement).

    Pour réussir une dissertation littéraire, vous devez :
    - posséder une connaissance approfondie des œuvres étudiées, avoir lu d'autres livres du même auteur ou du même genre ;
    - cerner avec rigueur les enjeux d'un sujet, afin d'éviter le hors sujet ;
    - ne pas confondre l'épreuve avec une question de cours.
    - mobiliser l'ensemble des connaissances littéraires que vous avez acquises.
    La dissertation est un exercice différent de l'analyse textuelle proprement dite, dans la mesure où vous n'avez pas forcément un texte à commenter, à expliquer ou à résumer: Vous devez composer votre devoir à partir d'un «sujet» très court, qui comporte souvent une citation, ou une formule gnomique (pensée, proverbe, sentence...). Le but de l'exercice n'est pas tant de faire preuve de connaissances sur un sujet donné que de prouver que vous êtes capable de construire une argumentation claire, complète et équilibrée.
    En d'autres termes, vous organisez un débat où vous jouerez à la fois le rôle de participants ayant chacun des vues contradictoires sur le sujet donné, et celui de l'arbitre, de l'animateur du débat, qui fait les présentations, organise les échanges, et conclut à la fin sur ce qu'on peut tirer de ce débat. En bon animateur, vous devrez canaliser les interventions, demander à chacun de s'expliquer, et surtout rester aussi neutre que possible, même lorsque vous faites valoir votre propre opinion .

    Gardez à l'esprit le sens et le but de votre travail tels que les conçoit le correcteur, qui va très rapidement décider de la valeur globale de votre devoir à partir
    1) de la problématique que vous indiquez (conforme au sujet, ou hors-sujet)
    2) de la qualité du plan
    3) de la qualité des diverses parties du devoir (introduction, développement, conclusion)
    4) de la qualité du détail de votre argumentation (précision et pertinence des arguments, des exemples)
    5) de la qualité de la langue, en particulier de la précision de la syntaxe, de la richesse et de la variété du vocabulaire et, éventuellement, des aspects stylistiques.

    • Comprendre le sujet.

    Cela semble aller de soi et pourtant c'est ici que bien des échecs trouvent leur origine. On conseille de relever les mots clés de l'énoncé, de s'assurer de leur sens, d'examiner ainsi le lexique choisi (niveau de langue, figures de style, connotations). Chaque mot doit être pesé; les sens propres, les sens figurés et même les expressions dans lesquelles il peut recevoir une acception différente, tout cela doit être soigneusement clarifié afin de permettre un développement correct. Cependant, en général, ce n'est pas le vocabulaire qui pose un problème de compréhension mais bien le rapport entre les mots.
    Ensuite, il est utile de diviser le sujet, surtout s'il est vaste, en plusieurs éléments qui sont analysés successivement.
    Lorsque l'analyse sémantique et syntaxique est réalisée, reformulez le sujet en d'autres termes.
    L'énoncé du sujet implique souvent le plan de votre travail. On peut vous demander de "démontrer, justifier, discuter, développer, examiner, expliquer, comparer, commenter". Certains de ces termes sont synonymes et supposent la même démarche.

    o Expliquer, c'est tirer au clair, faire comprendre. Souvent, il faut s'interroger sur les causes. Expliquer ne va pas sans développer, c'est-à-dire décrire les différents aspects de la problématique.
    o Montrer ou démontrer demande qu'on prenne parti pour l'opinion donnée. Il s'agit alors de négliger certaines facettes du problème au profit d'autres. Montrer revient aussi à illustrer, se servir d'exemples.
    o Justifier est comparable à démontrer mais on emploie plutôt ce terme pour une décision, comme "Justifiez la censure...".
    o Discuter d'un sujet, c'est au contraire envisager le pour et le contre. Après avoir développé les arguments, on est tenté de prendre position mais la "discussion" ne l'implique pas. On peut considérer qu' examiner est synonyme de discuter.
    o Comparer est sans doute l'opération la plus intéressante qui consiste à examiner plusieurs objets (oeuvres, auteurs, personnages, siècles, mouvements ou encore, opinions) sous un même rapport pour en faire ressortir différences et ressemblances. Il faut donc déterminer des points précis de comparaison.
    o Commenter offre une grande liberté et englobe les démarches précédentes. Un commentaire explique les différents aspects et les développe. Si le sujet s'y prête, on peut aussi discuter et finalement prendre position.

    • Exploiter le sujet.

    Lorsque la proposition est clairement comprise dans ses multiples implications, il faut vous donner un temps de réflexion. Sur une grande feuille de papier notez en un classement sommaire et évolutif : faits, idées, exemples, arguments, formulations, tels qu'ils viennent à l'esprit, sans vous soucier encore de la rédaction. Imaginez par exemple un débat entre adversaires et partisans de chaque idée. Partez du concret (souvenirs personnels, observations, lectures) pour atteindre les idées, l'abstrait. Prenez en considération le contexte dans lequel s'insère le travail demandé (actualité, type d'orientation scolaire, matière vue à ce moment...). Après avoir soigneusement réfléchi, déterminez la position (la problématique) que vous adopterez en finale à l'aide des questions suivantes : Quel thème aborde le sujet ? Quel est le problème posé ? Que faut-il montrer ?; autrement dit reformulez clairement avec vos propres mots la question posée , c'est à dire l'ensemble des questions soulevées par le sujet, à partir duquel vous dégagerez une prise de position et élaborerez un plan.
    Les sujets de dissertation donnent rarement lieu à des réponses tranchées et définitives. Ce qui vous est demandé, c'est de proposer "des décisions, des choix raisonnés de la part de celui qui l'[la dissertation] entreprend, ces choix n'étant pas exclusifs d'autres mais posés à un moment donné, au terme d'une démarche limitée dans le temps et dans l'espace."

    • Composition.
    La dissertation obéit à des types de plans qu'on peut ramener à quatre :
    o le plan dialectique vous demande d'examiner un jugement, d'en montrer les limites voire de le réfuter (voir ce mot). C'est le fameux plan "thèse/antithèse/synthèse", plus rarement deux : Thèse/Antithèse. Il convient aux sujets qui invitent à discuter un point de vue. Toutefois, la synthèse, phase délicate de la démarche, ne se borne pas à un compromis entre la thèse et l'antithèse : elle vise à dépasser l'opposition selon une perspective plus large. Approfondissement de la réflexion, elle prend la forme d'une nouvelle thèse. Attention ce plan est dangereux car il peut conduire à des catastrophes... il faut le savoir. Il est en outre très efficace.
    On reconnaît aussi ce type de plan au libellé du sujet : les questions "Pensez-vous que...", "Dans quelle mesure peut-on dire que...", "Partagez-vous ce point de vue" etc. sont sans ambiguïté. Il vous faudra confronter les thèses avant d'exprimer nettement un avis personnel.
    La méthode dialectique consiste à examiner de façon contrastive les arguments en faveur de l'une ou l'autre possibilité (qui comporteront souvent des arguments accessoires), dans une thèse puis une antithèse, et ce de façon aussi équilibrée et objective que possible. Il ne faut donc jamais argumenter en faveur d'une seule des possibilités, ou en privilégier une trop nettement au détriment de l'autre.
    Votre réflexion débouchera ensuite sur une synthèse, c'est-à-dire une argumentation qui unit ce qui est compatible entre la thèse et l'antithèse, en expliquant quelles sont les réserves qui subsistent, mais qu'on peut écarter afin de trouver une issue à la contradiction.
    La conclusion ne doit pas se confondre avec la synthèse; elle doit se situer à un autre niveau de réflexion, par exemple en commentant sur l'intérêt que présente le sujet, sur la possibilité de voir l'analyse que vous proposez évoluer dans l'avenir, ou varier dans des circonstances différentes.

    o le plan thématique s'apparente au contraire à l'exposé. Il se reconnaît en ce qu'il n'invite pas à une confrontation de thèses : un jugement, ou une simple question, demandent à être étayés dans divers domaines qui constituent autant de thèmes où la notion va trouver sa justification. Il consiste à fournir un certain nombre d'arguments organisés capables de valider le jugement ou de répondre à la question qu'on vous a proposés mais dans tous les cas il doit permettre un approfondissement progressif, et ne doit pas être confondu avec un catalogue figé d'arguments.
    On reconnaît ce type de plan au libellé du sujet : ce peut être une question ("Qu'est-ce qu'un grand roman ?"; "Qu'est-ce qu'une œuvre engagée ?") ou une invitation à vérifier une affirmation ("En quoi a-t-on raison d'affirmer que...", "Montrez, commentez ou justifiez ceci...")
    Expl de sujet: Il vous est sans doute arrivé de préférer au "héros" vertueux d'une œuvre littéraire ou cinématographique le personnage odieux dont il finit par triompher.
    Quelles sont, selon vous, les raisons qui expliquent l'attrait qu'exercent ces personnages odieux ?

    o le plan analytique, le plan analytique se distingue du plan thématique en ce qu'il propose un examen méthodique d'une notion : ce peut être le type de plan « causes/conséquences/solutions » ou une approche méthodique d'une notion qu'on commencera par expliquer, puis qu'on justifiera avant d'analyser ses implications. Pour ces raisons, il est moins familier de la dissertation littéraire, dans laquelle néanmoins on peut rencontrer des libellés qui y invitent.
    Expl de sujet: «Il n'y a pas de vrai sens d'un texte. Pas d'autorité de l'auteur. Quoi qu'il ait voulu dire, il a écrit ce qu'il a écrit. Une fois publié, un texte est comme un appareil dont chacun peut se servir à sa guise et selon ses moyens.»
    Comment comprenez-vous cette opinion de Paul Valéry ?

    o le plan comparatif vous amène à établir un parallèle constant entre deux notions. Ce plan pourra les examiner successivement dans les deux premières parties avant d'élaborer une synthèse personnelle qui essaiera d'établir leurs points majeurs de ressemblance ou de discordance et de proposer un dépassement.
    Ce type de plan permet d'aller du complexe au simple et répond à deux types de questions : la définition d'une
    notion (exemple: Qu'est-ce que le tragique ?) ou une demande d'explication (exemple: Pourquoi
    les contes de Voltaire n'ont-ils pas vieilli ?).
    Dans le premier cas les idées seront présentées selon un ordre progressif ; dans le second cas, c'est une démarche logique qui s'impose : on partira d'un constat pour remonter aux causes et, éventuellement, examiner les conséquences.

    Construire un plan détaillé au brouillon

    Il implique une grande rigueur car il servira de base à la rédaction du devoir.
    Formulez des phrases courtes mais complètes les points principaux que vous avez dégagés et, en léger retrait, les points secondaires qui s'y rattachent.
    Hiérarchisez les axes directeurs qui correspondent à l'armature du plan et composez les sous-parties.
    Chaque partie comporte plusieurs sous-parties – au moins trois – qui seront présentées sous forme de paragraphes dans le devoir rédigé : chaque sous-partie développe une idée principale.
    Choisissez les arguments et exemples les plus pertinents, parmi ceux que vous avez notés au cours de votre travail préliminaire.
    Classez ces éléments afin de bâtir un raisonnement progressif : les idées les plus complexes prendront place à la fin de chaque partie et en fonction de la position que vous prenez face au sujet, conduisez votre lecteur à la conclusion.
    Reliez les sous-parties par des articulations logiques.

    • La rédaction de la dissertation.
    Exprimez-vous à la troisième personne du singulier ou à la première personne du pluriel, afin de donner un caractère général à votre propos.
    Ne mêlez pas l'emploi du pronom indéfini « on » à celui du pronom « nous ». Excluez l'emploi de la 1ère personne ainsi que toute adresse directe au correcteur.
    Veillez à l'équilibre entre les différentes parties du devoir.
    Évitez les digressions et le piétinement (Vous créez une digression lorsque vous quittez le sujet, lorsque, pour articuler le texte, vous avez besoin de termes tels que : pour en revenir au sujet..., revenons à nos moutons... Votre texte piétine, "tourne en rond", lorsque vous n'introduisez pas d'information nouvelle. Si c'est le cas vous devez approfondir l'invention).
    Lorsque l'ensemble est rédigé, que les différentes parties du texte sont équilibrées et articulées, le moment est venu d'introduire et de conclure.

    • l'Introduction
    Rédigée dans un style clair et accrocheur , elle répondra à trois objectifs :
    Intéresser : il s'agit de valoriser votre sujet en soulignant son importance, sa dimension, son actualité. Il faut piquer la curiosité du lecteur, le motiver en lui montrant l'importance de la question pour lui-même
    Annoncer : c'est-à-dire préciser le cadre de l'exposé mais toujours de façon concise. Limitez le sujet, s'il est vaste, à un point de vue.
    Baliser : signalez les différentes parties du texte (tâche à répéter dans le fil du texte s'il est long).

    L'introduction capte l'attention du lecteur et lui montre l'importance, pour lui, de la question qui va être traitée. Si vous affirmez dès le début que la question n'est pas résolue ou que vous allez prendre une option précise, vous risquez d'ôter tout intérêt à la lecture ou de donner un aspect partial à l'argumentation. Mieux vaut entretenir le suspens. (NB: Les formules "Nous allons d'abord examiner..., ensuite nous verrons, enfin nous aborderons,..." rendent le sujet fort prévisible, elles vous aideront pourtant dans vos premières dissertations).

    • Conclure
    Cette dernière partie doit emporter l'adhésion du lecteur, sa rédaction mérite donc un soin tout particulier.

    "L'intervention finale doit être en harmonie avec le reste du texte : il faut que le lecteur soit en quelque sorte obligé par votre texte d'opérer la même conclusion que vous. Une conclusion qui ne découle pas logiquement du reste du texte, ou qui n'a pas été préparée par une démonstration rigoureuse, non seulement est sanctionnée comme une "mauvaise" conclusion parce que le lecteur ne vous rejoint pas, mais encore atteint la valeur du reste de votre texte: vous démontrez vous-même par votre conclusion que le texte antérieur est insuffisant, puisque non susceptible d'amener celui-même qui l'écrit à le conclure convenablement.

    "Lorsque vous avez rédigé votre conclusion, relisez donc l'ensemble de votre texte, afin de vérifier que chacun des éléments de cette conclusion peut effectivement être déduit des éléments de votre récit ou de votre description, et n'est pas contradictoire avec les détails choisis, le vocabulaire employé ou les arguments exposés plus haut."

    • Rédiger
    Il vous reste maintenant à relire le texte en éliminant les maladresses de style et en veillant à une bonne lisibilité (correction de la langue, écriture, mise en page aérée). Ce travail sur le langage permet d' "aboutir à une expression claire, précise et efficace dans un texte bien articulé. Enfin sa présentation doit être soignée et ne pas faire obstacle à la communication.

    • Remarques

    o Les Preuves: il faut bien appuyer vos arguments sur des citations précises, des références à des experts, des allusions à des faits bien établis. Faites bien attention à ne pas faire des constations douteuses sans avoir des points d'appui. Ce sont ces exemples qui étayent la démonstration. Il faut donc les développer avec précision en mettant en valeur les détails concrets qui viennent à l'appui de l'idée. Attention: les exemples doivent être strictement commentés dans le sens de l'idée à démontrer.

    o Les Transitions : Il faut bien relier ensemble vos idées et les parties principales de votre dissertation. Faites bien attention d'abord à écrire de bons paragraphes, c'est à dire en mettant dans chaque paragraphe une idée centrale. Terminez chaque paragraphe par une phrase qui prépare le paragraphe suivant. Servez-vous de mots qui relient les paragraphes ensemble (des mots comme : néanmoins, de même, par contre) ou bien par des expression qui ont la même fonction (par exemple : s'il est vrai que x, il est vrai aussi que y ; si l'on peut dire pour a que, on ne peut pas dire la même chose pour y, : au contraire). Ménager une transition, c'est exprimer clairement le lien unissant le développement qui précède au développement qui suit. Dans un ensemble où tout est solidaire, il faut établir une continuité. Les transitions les plus rigoureuses établissent soit une gradation, soit une relation de cause à effet. Ces transitions sont essentielles pour bien aider votre lecteur (et vous-même !) de suivre votre argument.

    o les paragraphes :
    Le paragraphe constitue l'unité de base du plan, il en est également l'unité de sens, puisqu'il détermine la progression de l'analyse. Sa longueur moyenne est de dix à douze lignes, et il se compose des éléments suivants: une idée principale ; une argumentation, justifiant l'idée en la développant ; un ou deux exemples précis, illustrant l'idée ainsi que l'argumentation proposée. Quand le plan est établi avec précision, la rédaction ne pose guère de problème. Il faut toutefois que la rigueur du plan reste manifeste dans la dissertation rédigée.
    Il faut veiller à faire en sorte que la hiérarchie des idées apparaisse aussi clairement dans la suite du développement que dans le plan. Il faut, et il suffit d'aller strictement à la ligne après avoir traité chaque point essentiel. Ainsi, d'un coup d'oeil, le correcteur peut apprécier l'organisation de l'ensemble d'après la disposition des paragraphes.

    o la suite des idées : il faut ensuite respecter aussi à l'intérieur de chaque partie cette même hiérarchie des idées. Chaque partie se développe ainsi :
    * d'abord l'énoncé de l'idée qui en domine l'ensemble
    * puis immédiatement, énoncé d'une des idées dépendantes de celle-ci suivie de son cortège d'exemples
    * puis énoncé d'une seconde idée qui se trouve sur le même plan logique que la précédente, suivie aussi de ses exemples, et ainsi de suite...














     


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